Read Ebook: La lutte pour la santé: essai de pathologie générale by Burlureaux Charles
Font size:
Background color:
Text color:
Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page
Ebook has 628 lines and 65350 words, and 13 pages
En r?sum?, l'h?r?dit? est le principal facteur de la valeur biologique des individus. Chacun, de par son h?r?dit?, na?t avec une valeur diff?rente: l'in?vitable in?galit? sociale existe non seulement le jour de la naissance, mais le jour m?me de la conception.
C'est encore ? l'h?r?dit? qu'il faut attribuer la diff?rente valeur des diff?rents organes. Beaucoup naissent avec un organe plus faible que les autres, de par la tare ancestrale; et le clinicien doit tenir compte de l'existence de ces points faibles, lorsqu'il se trouve en face d'un malade quelconque.
Les organes qui subissent le plus notablement la tare h?r?ditaire sont: le syst?me nerveux, le coeur, et les reins.
Il ne faut pas, cependant, pousser cette terreur de l'h?r?dit? nerveuse ? des limites excessives: car, ainsi que je l'ai dit, nous devons compter avec une sorte de tendance naturelle en vertu de laquelle l'?tre naissant est d?barrass? de sa tare ancestrale; l'h?r?dit? n'est jamais absolument fatale. Et nous devons pr?voir aussi les att?nuations que peuvent amener les croisements. Ainsi l'h?r?dit? nerveuse du p?re peut tr?s bien ?tre att?nu?e par le bon ?quilibre nerveux de la m?re, le croisement bien compris entra?nant une sorte de r?g?n?ration. Enfin, il est certaines <
Il y a des familles dans lesquelles tous les membres succombent aux affections cardiaques. C'est donc que, l?, les enfants apportent, en naissant, un point de plus faible r?sistance du c?t? du coeur. Chose curieuse: dans ces familles, la l?sion cardiaque ne devient perceptible, chez ses divers membres, qu'? des ?ges plus ou moins avanc?s. Vers trente ans, l'un d'eux ?prouvera de l'arythmie, suivie, six ou sept ans plus tard, de myocardite scl?reuse. Un autre, tout en ayant le coeur sain ? l'auscultation, succombera par le coeur, dans le cours d'une pneumonie. <
C) Le r?le de l'h?r?dit? pathologique r?nale m?rite d'?tre signal? au m?me titre. On conna?t l'albuminurie h?r?ditaire et familiale: mais les r?cents travaux de MM. Castaigne et Rathery ont d?montr?, en outre, qu'une m?re atteinte de n?phrite donne naissance ? des enfants dont les reins sont moins r?sistants aux infections et aux intoxications, ou m?me sont alt?r?s au point d'entra?ner la mort d?s les premiers jours de la vie. De plus, chacun na?t avec une pr?dominance de tel ou tel syst?me organique. Chez les uns, c'est le syst?me nerveux qui pr?sente un d?veloppement hors de proportion avec les autres syst?mes organiques; chez d'autres, c'est le syst?me musculaire.
Ni les uns ni les autres ne sont, ? proprement parler, des malades, ni m?me des candidats ? la <
Est-ce encore ? l'h?r?dit? qu'il faut attribuer cette singuli?re pr?dominance d'un des c?t?s du corps sur l'autre que l'on observe chez la plupart des malades? En g?n?ral, c'est le c?t? gauche qui est le plus faible; c'est lui qui est le si?ge des n?vralgies, des pneumonies, des mis?res vari?es que les malades accusent; c'est lui qui est le plus faible au dynamom?tre; et tout le monde sait que la main gauche est, en g?n?ral, moins habile que la main droite; le langage courant traduit cette inf?riorit?, en faisant de <
Mais ce qui r?sulte de tout ce que nous venons de voir, et qui doit en former pour nous la conclusion pratique, c'est que, pour difficile que soit la connaissance pr?cise de l'h?r?dit? d'un sujet, peut-?tre n'y a-t-il pas de point sur lequel l'attention du clinicien doive se porter plus soigneusement! En pr?sence d'un malade, notre premier effort doit ?tre de d?terminer ce qu'il a pu recevoir de ses parents; et les r?sultats de cette premi?re enqu?te doivent toujours nous ?tre pr?sents ? l'esprit, tout dans le cours de la vie pathologique du sujet, mais surtout quand nous aurons ? diriger sa sant?.
CONCEPTION
L'influence de la valeur actuelle des g?n?rateurs, au moment de la conception, est ? peine soup?onn?e, et le fait est qu'il serait bien difficile de la d?montrer; elle doit ?tre, cependant, consid?rable, et il y a tout lieu de croire que la valeur d'un individu ? na?tre varie du tout au tout selon qu'il a ?t? con?u dans de bonnes ou de mauvaises conditions.
Dans d'autres milieux moins favoris?s, l'acte conjugal s'op?re ? la suite de repas copieux, dans des conditions non moins d?plorables.
Pour combien ne faut-il pas compter aussi l'?motion de la jeune femme, trop souvent surprise par les conditions nouvelles de l'existence qu'elle a adopt?e, ou qui lui a ?t? impos?e? Comme le disait le professeur Pinard: <
Que faire ? tout cela? C'est d?j? quelque chose que d'appeler l'attention sur un mal dont presque personne ne soup?onne l'importance, en dehors du monde m?dical. Les rem?des viendront, pour ainsi dire, d'eux-m?mes, ? partir du jour o? l'on conna?tra le danger.
Appelons aussi l'attention sur un point d?licat: sur la n?cessit? de faire l'?ducation de la jeune fille, pour qu'elle sache ce qu'est le grand acte de la procr?ation.
Dans le cours de la vie conjugale, on ne prend pas, pour procr?er, plus de pr?cautions qu'? l'?poque des premi?res ardeurs; c'est ?galement une faute dont se ressent le produit de la conception.
Il y aurait ? faire tout un trait? sur l'hygi?ne de la procr?ation. Ce trait?, con?u dans un esprit large, lib?ral, scientifique, qui tiendrait compte de tous les ?l?ments du probl?me, c'est-?-dire non seulement du point de vue m?dical, mais aussi de l'?l?ment passionnel, r?pondrait ? un v?ritable besoin.
Et un chapitre, et l'un des plus importants, devrait y ?tre consacr? au traitement pr?ventif de la syphilis h?r?ditaire. Combien d'hommes atteints de syphilis huit ans, dix ans avant leur mariage, ignorent les bienfaits d'un traitement sp?cifique, qu'ils suivraient deux ou trois mois avant de se marier, pour pr?server leurs enfants de la terrible <
CHAPITRE IV
GESTATION
Sur les influences qui atteignent l'enfant pendant la gestation, nous n'avons aucune donn?e pr?cise ? fournir. Nous n'avons pas remarqu?, par exemple, qu'une m?re ayant eu une grossesse p?nible, voire m?me des vomissements incoercibles, donn?t naissance ? un enfant plus sp?cialement faible; inversement m?me, bien des femmes d'une sant? m?diocre ont des grossesses superbes. J'?tonnai fort une malade, un jour, en lui disant qu'elle ne devait aller bien que pendant ses grossesses. C'est qu'elle avait de la ptose abdominale, et que la grossesse devait lui produire l'effet d'une sangle, en soutenant les organes. Mais il n'est gu?re vraisemblable qu'un ?tat de sant? aussi artificiel, et aussi transitoire, soit, pour le produit de la conception, un brevet de sant? future.
Par contre, les <
J'ai observ?, ? cet ?gard, un fait bien suggestif. Une jeune femme, au quatri?me mois de sa premi?re grossesse, avait eu une appendicite si nettement caract?ris?e que le confr?re qui devait l'accoucher, et moi-m?me, avions ?t? sur le point de provoquer l'intervention d'un chirurgien. La malade avait pu, cependant, ?tre trait?e m?dicalement: mais l'enfant, n? ? terme, a pr?sent? d?s sa naissance une intol?rance intestinale v?ritablement anormale. Une premi?re nourrice, choisie par l'accoucheur, lui a donn? un lait qui a sembl? trop fort, car l'enfant a eu, d?s le deuxi?me jour, de la diarrh?e verte et des vomissements. Dans l'espace de quatre semaines, trois autres nourrices, toujours choisies avec le plus grand soin, n'ont pas eu plus de succ?s: ? chaque nouvelle nourrice, vomissements, fi?vre ardente, diminution rapide du poids. Mais, pendant qu'on cherchait ? grand prix des nourrices id?ales, on ?tait bien oblig? de donner ? l'enfant du simple lait de vache coup?; alors il allait mieux, la fi?vre tombait, le poids augmentait tr?s vite, la vie revenait: de telle sorte que, apr?s ces quatre tentatives d'allaitement par le lait de femme, l'accoucheur me dit: <
Il est bien clair qu'en rapportant ce fait je n'entends pas faire le pan?gyrique de l'allaitement artificiel: je ne le cite que pour prouver comment la <
Ce que l'on sait encore, c'est que les ?motions de la m?re, pendant la grossesse, peuvent avoir un retentissement sur la qualit? du produit. Et de l? d?rive le devoir strict, pour la soci?t?, de prot?ger la femme enceinte. Quelques philanthropes l'ont bien compris; mais cette notion n'a pas assez p?n?tr? dans nos moeurs, et l'on peut dire que c'est un scandale, pour une nation civilis?e, de voir le peu qui est fait pour assister la femme enceinte, pour lui ?pargner les soucis de l'avenir prochain et les fatigues des derniers jours de la gestation.
Un mot, enfin, sur les enfants n?s avant terme. S'ils naissent avant terme par le fait de la <
Pour ce faire, les inventeurs ont multipli? les mod?les de couveuses artificielles. Ces appareils, certes, peuvent rendre des services; mais il ne faut pas oublier qu'on peut tr?s bien s'en passer, en pr?servant l'enfant du froid, ce qui s'obtient: 1? en chauffant convenablement sa chambre, et en l'entourant de boules d'eau chaude; et 2? en sachant l'alimenter d?s sa naissance. Ce second probl?me est difficile; pour le r?soudre, il faut se rappeler une grande loi que nous retrouverons plusieurs fois dans le cours de cette ?tude, et qui consiste ? proportionner la valeur nutritive de l'aliment, et le nombre de prises alimentaires, ? la puissance de l'estomac. Chez l'enfant n? avant terme, on donnera donc, toutes les demi-heures, une cuiller?e ? caf? de lait, coup? de 2/3 d'eau bouillie sucr?e.
L'enfant va na?tre; quel pr?judice lui cause l'accouchement au forceps? Nous ne pouvons pas nous d?fendre de redouter, pour notre part, la compression colossale qu'impose l'application du forceps ? la masse c?r?brale de l'enfant. Mais l'?tude approfondie de cette question, qui aurait pourtant de quoi int?resser les neurologistes, n'a pas encore ?t? faite, ? notre connaissance du moins, d'une fa?on suffisante. En tout cas, on est en droit de consid?rer comme coupable une intervention au forceps faite pour gagner du temps, ou pour faire valoir l'importance des soins obst?tricaux.
CHAPITRE V
LES INFLUENCES MORBIG?NES ET LES SYMPTOMES MORBIDES
L'enfant est n?; il vaut ce qu'il vaut. Personne ne le sait, sauf dans les cas extr?mes o? il vient au monde avec des apparences tellement mis?rables que, d?s son premier vagissement, son inf?riorit? saute aux yeux; c'est ce qui arrive chez les h?r?do-syphilitiques, et rien n'est aussi navrant que l'apparition du petit monstre aux lieu et place d'un enfant bien vivant, attendu avec une l?gitime impatience. Il faut avoir assist? ? ce spectacle pour en comprendre la poignante horreur. Tout le monde, sauf la m?re, s'accorde alors ? penser qu'il vaudrait mieux que l'enfant ne f?t pas n?. Mais, en dehors de ces cas, il est impossible de savoir le capital de vie que l'enfant apporte avec lui; c'est son secret, qu'il gardera pendant toute la dur?e de son existence, mais que le m?decin parviendra cependant ? deviner en partie, s'il sait fouiller l'h?r?dit? de son malade et s'inspirer des quelques principes que nous avons esquiss?s ? grands traits dans le chapitre pr?c?dent.
L'enfant est n?: toute sa vie, d?sormais, va ?tre une <
Ces influences morbig?nes, que l'?tre vivant va rencontrer sur sa route, depuis le jour de sa naissance jusqu'? la fin de sa carri?re, nous allons tout de suite les esquisser ? grands traits.
Au d?but, nous avions assimil?, pour les besoins de la th?orie, l'?tre humain ? un projectile lanc? dans l'espace avec une vitesse initiale d?termin?e; mais, tandis que le projectile parcourt une courbe math?matique, qu'on appelle une parabole, la courbe ?volutive de l'?tre humain est une courbe irr?guli?re qui fl?chit chaque fois qu'une influence morbig?ne survient, puis remonte pour osciller de nouveau, puis fl?chir d?finitivement ? partir d'un certain moment de la vie que nous appellerons le d?but de la p?riode de d?clin, et toujours avec des oscillations ? amplitude de moins en moins consid?rable, jusqu'au moment o? toutes les r?serves se trouvent ?puis?es.
La mort peut encore interrompre brusquement la courbe ?volutive; c'est ce qui arrive quand la br?che faite au capital est irr?parable, soit ? cause de l'importance de l'assaut perturbateur, soit ? cause de l'insuffisance des r?serves, ou bien quand ces deux influences se combinent; et le nombre de leurs combinaisons est incalculable.
La vari?t? des causes morbig?nes est elle-m?me infinie; mais la nature n'a qu'un nombre limit? de moyens pour exprimer ses plaintes, de sorte que les causes les plus vari?es peuvent se traduire par les m?mes sympt?mes. Aussi accordons-nous relativement peu de valeur ? l'?tude du sympt?me. Les sympt?mes s'associent de mille et une fa?ons, pour constituer autant d?formes morbides diff?rentes. Que dis-je? Il n'est pas deux malades qui se ressemblent, Ce n'est que pour la facilit? de l'?tude que les pathologistes ont cr?? des cadres posologiques; mais on comprend assez que ces cadres devraient ?tre aussi ?lastiques que possible. Le vrai m?decin, apr?s s'en ?tre servi pour faire d'excellentes ?tudes, ne craindra pas, dans la pratique, d'en faire abstraction, de penser et d'agir comme si les cadres n'existaient pas. Et un moment viendra m?me, quand son exp?rience clinique sera suffisante, o? il aura tout int?r?t ? faire table rase des notions qu'il a p?niblement accumul?es par un travail assidu et prolong?; tout comme l'architecte, qui, une fois la construction termin?e, fait enlever les ?normes ?chafaudages qui avaient ?t? n?cessaires ? la construction de l'?difice.
Certes, l'?tude approfondie des sympt?mes morbides est indispensable au clinicien, et l'on ne saurait apporter trop de soins ? conna?tre, dans tous leurs d?tails, les divers troubles de la sant?. Mais il y a un ?cueil: c'est que, la th?orie du moindre effort s'appliquant naturellement ? l'esprit humain, on a une tendance involontaire ? attribuer aux sympt?mes une influence pathologique qu'ils n'ont pas; en d'autres termes, ce qui n'est en r?alit? qu'une manifestation morbide devient, trop ais?ment, dans l'esprit du m?decin, la cause de la <
Prenons comme exemple la constipation: ce n'est en r?alit? qu'un sympt?me, et qui peut se trouver chez une foule de malades diff?rents. Nous ne parlons pas, bien entendu, de ceux chez qui elle est d'origine m?canique . Un mot cependant, en passant, pour dire que le m?decin a le tort de ne pas assez penser ? ces causes m?caniques, et de traiter par des moyens m?dicaux des malades dont une intervention chirurgicale aurait pu prolonger la vie ou att?nuer les souffrances.
Mais chez les malades qui ne sont pas tributaires de la chirurgie, n'est-il pas vrai que la constipation est un sympt?me banal, pouvant ?tre attribu? ? une foule de causes? Parfois, elle est due ? des l?sions d'organes lointains, par un m?canisme r?flexe ? long circuit, suivant l'ing?nieuse expression de M. Mathieu . D'autres fois, et plus souvent encore, elle est due ? un trouble profond du syst?me nerveux, qui, avant l'apparition de la constipation, avait traduit son malaise par des plaintes vari?es. D'autres fois, elle appara?t brusquement, en m?me temps que l'ent?ro-colite sa compagne, ? la suite d'un choc brutal, moral ou traumatique.
De plus, tout le monde sait qu'elle peut ?tre due tant?t ? un manque, tant?t ? un exc?s d'exercice musculaire. Les hommes qui ont besoin de beaucoup d'exercice, s'ils n'en ont pas assez, deviennent, suivant les pr?dispositions h?r?ditaires, ou des c?r?braux, ou des goutteux, ou des lithiasiques, mais toujours des constip?s: et leur constipation dispara?t a partir du jour o? l'on a trouv? le dosage pr?cis de l'exercice qui leur convient. Inversement, les hommes qui prennent trop d'exercice deviennent dyspeptiques et constip?s, et le lit est leur meilleur laxatif.
Enfin la constipation peut tenir ? une erreur de r?gime, soit ? l'abus du lait , soit ? l'usage abusif de la viande: alors le r?gime semi-v?g?tarien serait indiqu?, et il suffit de changer de r?gime pour voir dispara?tre la constipation.
La constipation n'est donc qu'un sympt?me.
Certes, en vertu de la synergie des fonctions, des r?percussions ? distance, en vertu de ce principe que le syst?me nerveux abdominal a des relations intimes avec le syst?me nerveux central, que, d'une fa?on plus g?n?rale, le trouble d'un d?partement quelconque du syst?me nerveux retentit sur les autres d?partements, la constipation, bien que symptomatique, contribue dans une certaine mesure ? entretenir la <
Il n'y a donc pas de rem?de contre la constipation, et, pour l'atteindre, il faut atteindre la <
Si nous prenions une autre manifestation morbide quelconque, nous verrions qu'elle appartient, de m?me, ? une foule d'affections. Le mal de t?te, par exemple, ne se rencontre-t-il pas dans les cas les plus vari?s, n'est-il pas produit par les influences les plus diverses? Heureusement pour les malades, il n'est encore venu ? l'id?e de personne de trouver un rem?de applicable ? tous les cas de mal de t?te. Nous en conna?trions un, par hasard, que nous nous garderions bien de le divulguer: car, si la m?decine <
En r?sum?, si le m?decin doit bien conna?tre dans tous leurs d?tails, sous tous leurs aspects, dans leurs moindres nuances, les manifestations morbides, il doit surtout chercher leur pathog?nie, et ne pas s'hypnotiser sur tel ou tel sympt?me. En un mot, il doit voir de haut pour voir loin, ? condition toutefois de ne pas se perdre dans les nuages.
La fi?vre typho?de, la grippe infectieuse, impressionnent ?galement ? la fois, tous les appareils de l'organisme, ? des degr?s divers. Tant?t la sid?ration peut ?tre telle que le capital vital initial et les r?serves ant?rieures se trouvent tout ? coup ?puis?s: c'est la banqueroute totale, c'est la mort. D'autres fois, le capital et les r?serves ne sont que profond?ment entam?s. C'est la <
Quand le capital est moins profond?ment atteint, ou quand la cause morbig?ne est moins importante, les troubles fonctionnels, au lieu d'?tre g?n?ralis?s, atteignent plus sp?cialement tel ou tel organe: l'organe le plus faible, qu'il soit plus faible par le fait de l'h?r?dit? ou par le fait d'une atteinte ant?rieure. Mais, en vertu de la synergie qui existe entre tous les organes, le trouble fonctionnel ne reste pas longtemps limit? ? un organe ou ? un syst?me organique. Voyez le grand neurasth?nique: il est ? la fois dyspeptique, ent?ralgique, c?r?bral, m?dullaire. Quel est l'organe qui, chez lui, a ?t? le premier atteint? Impossible de le dire, apr?s deux ou trois ans de <
Il arrive m?me, quand l'influence morbide est peu intense, ou quand les r?serves sont bonnes, que le trouble de la sant? ne se traduit que par un nombre tr?s limit? de sympt?mes, parfois m?me par un seul. Ainsi il y a des migraineux qui n'ont que de la migraine, des malades qui n'ont, comme manifestation morbide que le sympt?me constipation, d'autres qui n'ont que de la sciatique; mais ces cas sont exceptionnels, et, en bonne clinique, et surtout pour faire de la bonne th?rapeutique, il faut, presque de parti pris, les ?liminer, et chercher au del? de la manifestation monosymptomatique. Presque toujours, alors, ou trouvera que la <
De m?me que, dans une compagnie de chemins de fer, une irr?gularit? dans le service, minime en apparence, d?nonce, si elle se renouvelle fr?quemment, une mauvaise direction g?n?rale, de m?me, en biologie, il n'est pas d'indispositions insignifiantes, si limit?es soient-elles ? tel ou tel organe. L'apparition d'une douleur ? l'?paule, par exemple, qui para?t une affection bien locale, est l'indice d'une perturbation plus profonde qu'on ne le croit du syst?me nerveux central.
Nous venons de prononcer un grand mot, et c'est toute une doctrine qui est contenue dans cette affirmation; c'est que en effet c'est le syst?me nerveux central qui ? notre avis est le grand r?servoir de l'?nergie. C'est par lui que nous vivons, que nous nous mouvons, et que nous sommes. C'est lui qui dirige le fonctionnement de tous les organes, de sorte que quand il est perturb?, il n'engendre pas seulement, la n?vrose, la neurasth?nie, l'hyst?rie, l'irritation spinale, la folie, la n?vropathie g?n?ralis?e, etc., mais encore les troubles de circulation vaso-motrice des diff?rents organes. En derni?re analyse, il est la clef de vo?te de la pathologie. Ses perturbations se traduisent par les sympt?mes les plus vari?s, au point d'?garer presque fatalement le diagnostic qu'on voudrait fonder sur eux seuls. Quelles que soient donc la forme, la gravit?, l'apparence de la manifestation morbide, c'est toujours le syst?me nerveux central qu'il faudra ?tudier, c'est sur lui que devra porter le grand effort th?rapeutique.
Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page