bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Histoire de St. Louis Roi de France by Bury Richard Girard De

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 646 lines and 100504 words, and 13 pages

Histoire de St. Louis

Roi de France

Par De Bury

Nouvelle ?dition revue avec soin

Lyon Rolland, Imprimeur Libraire Rue du P?rat, n?4

Cependant le mal ayant augment?, et ce prince sentant les approches de la mort, il ne s'occupa plus que du soin de mettre ordre ? ses affaires. Ayant fait venir autour de son lit les ?v?ques et les grands seigneurs qui l'avaient accompagn?, il leur d?clara qu'il nommait la reine Blanche de Castille, son ?pouse, r?gente de l'?tat pendant la minorit? de son fils Louis. Cette nomination fut faite en pr?sence de l'archev?que de Sens, des ?v?ques de Beauvais, de Noyon et de Chartres, et du chancelier Garin, qui la d?clar?rent authentiquement, apr?s sa mort, par des lettres scell?es de leurs sceaux. Il recommanda son fils aux seigneurs fran?ais qui ?tait pr?sens, et principalement ? Matthieu II de Montmorency, conn?table de France, ? Philippe, comte de Boulogne, au comte de Montfort, aux sires de Coucy et de Bourbon, princes de son sang, et ? plusieurs autres seigneurs qui lui promirent que ses intentions seraient exactement ex?cut?es; qu'ils feraient serment de fid?lit? au prince son fils, et qu'ils soutiendraient l'autorit? de la reine durant sa r?gence.

Pendant que cela se passait ? Montpensier, Blanche ?tait rest?e ? Paris, o? elle attendait avec impatience l'arriv?e du roi, pour le f?liciter sur ses conqu?tes: elle n'?tait pas instruite de sa maladie. Press?e du d?sir de le revoir, elle s'?tait mise en chemin pour aller le joindre, lorsqu'elle rencontra le jeune Louis, qui revenait pr?cipitamment, accompagn? du chancelier et de plusieurs autres seigneurs. Elle reconnut, ? la tristesse r?pandue sur leurs visages, la perte que la France venait de faire. Elle retourna aussit?t ? Paris, afin de concerter avec les fid?les serviteurs du roi, les mesures les plus promptes qu'il convenait de prendre pour le faire couronner.

La r?gente ne fut pas long-temps sans apercevoir des semences de division dans les discours de plusieurs grands vassaux de la couronne, par les demandes qu'ils lui firent, et surtout par le refus de plusieurs d'entre eux de se trouver ? la c?r?monie du couronnement du roi, qui fut faite le premier dimanche de l'Avent de l'ann?e 1226. Le nombre des seigneurs qui y assist?rent ne fut pas, ? beaucoup pr?s, aussi grand qu'il devait ?tre, suivant l'usage ordinaire, et en cons?quence des lettres que la r?gente leur avait fait ?crire pour les y inviter; mais elle ne laissa pas de faire faire la c?r?monie, par les conseils du chancelier et du l?gat, le retardement paraissant dangereux, surtout dans ces temps-l?, o? on la regardait comme essentielle ? la royaut?.

La cour, et tous ceux qui devaient assister ? cette c?r?monie, s'?taient rendus ? Reims. Thibaud, comte de Champagne, ?tait en chemin pour s'y trouver; mais, comme il approchait de la ville, on l'envoya prier de n'y pas entrer, ? cause du bruit faux, mais f?cheux, qui courait de lui, qu'il avait fait empoisonner le feu roi. La comtesse sa femme fut n?anmoins de la f?te, ainsi que la comtesse de Flandre, qui se disput?rent entre elles le droit de porter l'?p?e devant le roi, comme repr?sentant leurs maris absens. Mais, sur le refus qu'on leur en fit, elles consentirent que Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi, e?t cet honneur, sans pr?judice de leurs droits, ou plut?t de ceux de leurs maris.

L'affront qu'on venait de faire au comte de Champagne ne pouvait manquer, vu son caract?re brouillon, de le jeter dans le parti des factieux, et il semble qu'il e?t ?t? de la prudence de ne lui en pas donner l'occasion. Mais ou l'on savait qu'il y ?tait d?j?, ou la reine r?gente ne se crut pas assez d'autorit? pour obtenir des grands seigneurs assembl?s qu'il n'en f?t pas exclu: peut-?tre aussi ne fut-elle pas f?ch?e de voir mortifier un seigneur qui avait eu la hardiesse de lui t?moigner de l'amour.

Comme cette c?r?monie est trop connue pour nous arr?ter ? la d?crire, je dirai seulement que, lorsqu'elle fut finie, on fit asseoir le roi sur un tr?ne richement par?, que l'on mit entre ses mains le sceptre et la main de justice, et qu'ensuite tous les grands seigneurs et pr?lats, qui ?taient pr?sens, lui pr?t?rent serment de fid?lit?, ainsi qu'? la reine sa m?re, pour le temps que sa r?gence durerait.

D?s le lendemain, la reine partit pour ramener le roi ? Paris; elle souhaita qu'il n'y e?t aucunes marques de r?jouissances, comme il n'y en avait point eu ? Reims: car, quelque satisfaction qu'elle e?t de voir r?gner son fils, rien n'effa?ait de son coeur le regret dont elle ?tait p?n?tr?e de la perte qu'elle venait de faire. D'ailleurs l'affliction ?tait si g?n?rale, que les grands et le peuple n'eurent pas de peine ? suspendre les mouvemens de leur joie, et la sagesse de la r?gente ne lui permettait pas de perdre en vains amusemens un temps dont elle avait besoin pour arr?ter et ?teindre les factions qui se formaient dans l'?tat.

Blanche de Castille ?tait une princesse dont la prudence, la pr?sence d'esprit, l'activit?, la fermet?, le courage et la sage politique, rendront ? jamais la m?moire ch?re et respectable aux Fran?ais. Elle s'appliqua uniquement ? dissiper les orages qui se formaient contre l'?tat: elle n'eut d'autres vues que de conserver ? son fils les serviteurs qui lui ?taient rest?s fid?les, de lui en acqu?rir de nouveaux, et de pr?venir les dangereux desseins de ses ennemis. Les seigneurs de la cour se ressentirent de ses bienfaits, et tout le monde de ses mani?res obligeantes et naturelles qu'elle employait pour gagner les coeurs qui y ?taient d'autant plus sensibles, qu'elle accompagnait ses gr?ces du plus parfait discernement.

La reine Blanche traita avec la m?me g?n?rosit? Ferrand, comte de Flandre. Philippe-Auguste l'avait fait prisonnier ? la bataille de Bouvines, et n'avait pas voulu lui rendre sa libert?, ? moins qu'il ne pay?t une ran?on de cinquante mille livres, somme alors tr?s-consid?rable, et qu'il ne donn?t pour s?ret? Lille, Douai et l'Ecluse. La r?gente, de l'avis des grands du royaume, rendit au comte sa libert?, et lui fit remise de la moiti? de sa ran?on, ? condition de laisser seulement pendant dix ans, entre les mains du jeune roi, la citadelle de Douai. Ce bienfait l'attacha si fortement aux int?r?ts de la reine et de son fils, que rien ne put l'en ?carter, et qu'il r?sista constamment ? toutes les sollicitations des seigneurs m?contens.

Cependant le comte de Champagne avait lev? le premier l'?tendard de la r?volte: il avait fait une ligue avec les comtes de Bretagne et de la Marche. Ils avaient commenc? par faire fortifier et fournir de munitions de guerre et de bouche les ch?teaux de Beuvron en Normandie, et de Bellesme dans le Perche, dont le feu roi avait confi? la garde au comte de Bretagne.

La r?gente, usant de la plus grande diligence, avant que les m?contens fussent en ?tat de se mettre en campagne, assembla promptement une arm?e assez nombreuse pour accabler le comte de Champagne. Elle fut parfaitement second?e par Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi; par Robert, comte de Dreux, fr?re du comte de Bretagne; et par Hugues IV, duc de Bourgogne. Elle marcha avec eux, accompagn?e du roi son fils, en Champagne, contre le comte Thibaud. Ce seigneur, surpris de cette diligence, mit les armes bas, et eut recours ? la cl?mence du roi qui lui pardonna, et le re?ut en ses bonnes graces.

Le parti r?volt?, ?tant fort affaibli par le retour du comte de Champagne sous l'ob?issance du roi, la r?gente fit marcher aussit?t l'arm?e au-del? de la Loire, contre les deux autres chefs. Le roi les fit citer deux fois devant le parlement. N'ayant pas ob?i, et ?tant cit?s une troisi?me fois, ils se rendirent ? Vend?me, o? ?tait le roi. Comme ils n'avaient point d'autre ressource que la mis?ricorde de ce prince pour ?viter le ch?timent qu'ils m?ritaient, ils y eurent recours. La bont? du roi, la n?cessit? de m?nager les autres seigneurs, parens ou amis des deux comtes, l'esp?rance de r?tablir plus promptement, par les voies de la douceur, la tranquillit? de l'?tat, engag?rent la r?gente ? faire obtenir du roi, non seulement leur pardon, mais encore des gr?ces et des conditions tr?s-avantageuses par un trait? que le roi fit avec eux.

D'abord, pour ce qui regardait le comte de la Marche, il fut conclu qu'Alfonse de France, fr?re du roi, ?pouserait Elisabeth, fille de ce comte, dont le fils a?n?, Hugues de la Marche, ?pouserait Elisabeth de France, soeur du roi. Il fut encore convenu que le roi ne pourrait faire la paix avec le roi d'Angleterre, sans y comprendre le comte. Celui-ci, de sa part, c?da ses pr?tentions sur le Bordelais et sur la ville de Lang?s, moyennant une somme d'argent payable en plusieurs ann?es, en d?dommagement du douaire de la reine d'Angleterre, femme du comte, saisi par les Anglais.

Les choses ?tant ainsi pacifi?es, la r?gente renouvela les trait?s faits sous les pr?c?dens r?gnes, avec l'empereur Fr?d?ric II, et avec Henri son fils, roi des Romains, par lesquels ils s'engageaient ? ne prendre aucune liaison avec l'Angleterre contre la France. Elle employa tous ses soins pour se maintenir en bonne intelligence avec les princes alli?s de la France, pour s'attacher le plus qu'elle pourrait de seigneurs vassaux de la couronne, et elle fut toujours attentive ? pr?venir et arr?ter, dans leur naissance, les entreprises des esprits brouillons; car elle ne devait pas compter qu'ils en demeurassent ? une premi?re tentative; ils en avaient tir? trop d'avantages, et l'esprit de faction s'apaise bien moins par les bienfaits, qu'il ne s'anime par l'esp?rance d'en extorquer de nouveaux.

On n'oublia pas en m?me temps de lui procurer les instructions qui peuvent contribuer ? former l'esprit, mais, selon qu'on le pouvait faire dans ce si?cle-l?, o? l'ignorance ?tait prodigieuse, m?me parmi les eccl?siastiques. On rapporte comme un ?loge de ce prince, qu'il savait ?crire , qu'il entendait tr?s-bien le latin de l'Ecriture-Sainte, et les ouvrages des P?res de l'Eglise, qui ont ?crit dans cette langue.

Pour ce qui est de l'histoire, il savait celle des rois ses pr?d?cesseurs, rapport?e dans les chroniques particuli?res de leurs r?gnes, qui, quoique tr?s-imparfaites, nous ont n?anmoins conserv? les actions les plus m?morables des princes des deux premi?res races de la monarchie. On y trouve la connaissance de leurs vertus et de leurs d?fauts, qui fournissait des exemples pour apprendre ? pratiquer les unes et ?viter les autres.

On lui proposa surtout pour mod?le le roi Philippe-Auguste, son a?eul, un des plus grands rois de la monarchie. Ce prince ?tait mont? sur le tr?ne, dans un ?ge ? peu pr?s pareil ? celui de Louis, et dans les m?mes circonstances. La reine Blanche, sa m?re, lui fit pr?voir le mauvais effet que pouvait produire l'id?e de sa jeunesse sur les esprits mutins et brouillons de son royaume. Elle s'appliqua ? lui faire ?viter les d?fauts des jeunes gens de son ?ge, et surtout l'inapplication, l'amour de l'oisivet? et du plaisir. Elle lui donna connaissance de toutes les affaires; elle ne d?cida jamais rien d'important sans le lui communiquer; et, dans les guerres qu'elle eut ? soutenir, elle le fit toujours para?tre ? la t?te de ses troupes, accompagn? des seigneurs les plus braves et les plus exp?riment?s.

La reine se donnait en m?me temps de pareils soins pour l'?ducation de ses autres enfans. Ils ?taient quatre; savoir: Robert, qui fut depuis comte d'Artois; Jean, comte d'Anjou; Alfonse, comte de Poitiers, et Charles, comte de Provence. Chacun recevait les instructions dont son ?ge pouvait ?tre capable. L'exemple de leur fr?re a?n? leur donnait une ?mulation qui les excitait ? lui ressembler, en acqu?rant les m?mes connaissances, et pratiquant les m?mes vertus.

La reine Blanche r?ussit encore ? persuader ? ses enfans, que leur plus grand bonheur d?pendait de la parfaite union qui devait r?gner entre eux: ils profit?rent si bien des avis de cette sage m?re, que ces princes furent p?n?tr?s toute leur vie, pour le roi, leur fr?re a?n?, de cette amiti? tendre et respectueuse qui fait ordinairement la f?licit? des sup?rieurs et des inf?rieurs; comme, de sa part, Louis les traita toujours avec la plus grande bont?, moins en roi qu'en ami. Lorsque ses fr?res commenc?rent ? ?tre capables d'occupations s?rieuses, il les admit dans ses conseils; il les consultait dans les affaires qui se pr?sentaient, et prenait leur avis. Ils commandaient dans ses arm?es des corps particuliers de troupes, ? la t?te desquels ils ont tr?s-souvent fait des actions dignes de la noblesse de leur naissance. Ils ?taient, pour ainsi dire, les premiers ministres du roi. Ils partageaient avec lui les fonctions p?nibles de la royaut?, et contribuaient unanimement ? la gloire de l'Etat et au bonheur des peuples.

Pendant que la reine Blanche donnait tous ses soins ? l'?ducation de ses enfans, elle ?tait encore occup?e ? rendre inutiles les nouvelles entreprises des esprits brouillons, et surtout de ceux dont je viens de parler. Ils n'?taient pas rentr?s sinc?rement dans leur devoir; ils avaient ?t? forc?s par la prudence et l'activit? de la r?gente de se soumettre, et les gr?ces qu'elle leur avait fait accorder par le roi, au lieu de les satisfaire, n'avaient fait qu'augmenter le d?sir d'en obtenir de nouvelles.

L'union de Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi, avec la reine r?gente, ?tait pour eux un frein qui les arr?tait: ils entreprirent de le rompre, et ils s'y prirent de la mani?re qu'il fallait pour y r?ussir. Ils lui firent repr?senter qu'?tant celui de tous les princes qui, apr?s les fr?res du roi, ?tait son plus proche parent, ?tant fils de Philippe-Auguste, c'?tait un affront pour lui que la r?gence du royaume f?t en d'autres mains que les siennes, et surtout en celles d'une femme, et d'une femme ?trang?re qui, par ces deux raisons, devait ?tre exclue du gouvernement du royaume de France: ils l'assur?rent de leurs services pour soutenir son droit, s'il voulait le faire valoir.

Le comte Philippe avait ?pous? Mathilde, fille du vieux comte de Boulogne, qui avait ?t? fait et rest? prisonnier de Philippe-Auguste, depuis la bataille de Bouvines; et le gendre, pendant la prison de son beau-p?re, avait ?t? investi de tous les biens du comte. C'?tait sans doute ce qui avait tenu jusqu'alors le gendre attach? aux int?r?ts du roi et de la r?gente: car, si le vieux comte de Boulogne ?tait sorti de prison en m?me temps que le comte de Flandre, il aurait pu causer beaucoup d'embarras ? Philippe son gendre, et il est vraisemblable que c'?tait cette raison qui avait emp?ch? la r?gente, apr?s la mort du roi son ?poux, de donner la libert? au vieux comte de Boulogne. Celui-ci en mourut de chagrin, ou de d?sespoir, car le bruit courut qu'il s'?tait donn? la mort. Philippe, apr?s cet ?v?nement, n'ayant plus le motif qui lui avait jusqu'alors fait m?nager la r?gente, se trouva dispos? ? ?couter les mauvais conseils qu'on lui donnait pour s'emparer de la r?gence.

Il concerta avec plusieurs seigneurs le projet de se saisir de la personne du roi, qui se trouvait dans l'Orl?anais. Ils avaient r?solu d'ex?cuter ce complot sur le chemin d'Orl?ans ? Paris, lorsque le roi retournerait dans sa capitale. Ce prince, en ayant ?t? averti par le comte de Champagne, se r?fugia ? Montlh?ry, d'o? il fit sur-le-champ avertir la reine sa m?re, et les habitans de Paris. Blanche en fit partir promptement tous ceux qui ?taient capables de porter les armes, et tout le chemin, depuis Paris jusqu'? Montlh?ry, fut aussit?t occup? par une nombreuse arm?e et une foule incroyable de peuple, au milieu de laquelle le roi passa comme entre deux haies de ses gardes. Ce n'?tait qu'acclamations redoubl?es, et que b?n?dictions, qui ne cess?rent point jusqu'? Paris. Le sire de Joinville rapporte que le roi se faisait toujours un plaisir de se souvenir et de parler de cette journ?e, qui lui avait fait conna?tre l'amour que ses peuples lui portaient. Les seigneurs conjur?s qui s'?taient rendus ? Corbeil pour l'ex?cution de leur dessein, voyant leur coup manqu?, firent bonne contenance, et, traitant de terreur panique la pr?caution que le roi avait prise, ils se retir?rent pour former un nouveau projet de r?volte, qui n'?clata cependant que l'ann?e suivante.

Ce fut pendant la tranquillit? que procura dans le royaume l'accommodement avec les seigneurs m?contens, dont je viens de parler, que la r?gente termina une autre affaire importante, dont la consommation fut tr?s-glorieuse et fort utile pour le royaume, ayant procur? la r?union ? la couronne du comt? de Toulouse et de ses d?pendances.

Le pape sollicitait vivement la r?gente de ne point abandonner la cause de la religion, et de continuer ? r?duire les Albigeois, dont la mort du roi son mari avait arr?t? la ruine totale. Le l?gat, pour ce sujet, fit payer par le clerg? une grosse contribution que la reine employa utilement. Elle procura des secours ? Imbert de Beaujeu, dont la prudence et l'activit? avaient conserv? les conqu?tes qu'on avait faites sur ces h?r?tiques. Ayant re?u un nouveau renfort, il fatigua tellement les Toulousains par ses courses continuelles aux environs de leur ville, par les alarmes qu'il leur donnait sans cesse, qu'il les mit enfin ? la raison, et obligea le comte de Toulouse ? rentrer dans le sein de l'Eglise, et ? abandonner les Albigeois.

Le cardinal de Saint-Ange, qui ?tait revenu en France depuis quelque temps, profita de la consternation des Toulousains: il leur envoya l'abb? Gu?rin de Grand-Selve, pour leur offrir la paix. Ils r?pondirent qu'ils ?taient pr?ts ? la recevoir; et, sur cette r?ponse, la r?gente leur ayant fait accorder une tr?ve, on commen?a ? traiter ? Bazi?ge, aupr?s de Toulouse, et, peu de temps apr?s, la ville de Meaux fut choisie pour les conf?rences. Le comte Raymond s'y rendit avec plusieurs des principaux habitans de Toulouse. Le cardinal-l?gat et plusieurs pr?lats s'y trouv?rent aussi. La n?gociation ayant ?t? fort avanc?e dans diverses conf?rences, l'assembl?e fut transf?r?e ? Paris, pour terminer enti?rement l'affaire en pr?sence du roi.

La r?gente et le l?gat conclurent enfin un trait? par lequel il fut stipul?, 1.? que le comte de Toulouse donnerait Jeanne sa fille, qui n'avait alors que neuf ans, en mariage ? Alfonse de France, un des fr?res du roi; 2.? que le comte de Toulouse jouirait des seuls biens qui lui appartenaient dans les bornes de l'?v?ch? de Toulouse, et de quelques autres dans les ?v?ch?s de Cahors et d'Agen; qu'il n'en aurait que l'usufruit, et que toute sa succession reviendrait, apr?s sa mort, ? sa fille, ? Alfonse son mari, et ? leur post?rit?; et qu'au cas qu'il ne rest?t point d'enfans de ce mariage, le comt? de Toulouse serait r?uni ? la couronne ; 3.? que le comte remettrait au roi toutes les places et toutes les terres qu'il poss?dait au-del? du Rh?ne et en-de??, hors l'?v?ch? de Toulouse; qu'il lui livrerait la citadelle de cette ville, et quelques autres places des environs, o? le roi tiendrait garnison pendant dix ans; 4.? que le comte irait dans dix ans au plus tard dans la Palestine, combattre ? ses propres frais contre les Sarrasins pendant cinq ans. Enfin, le comte de Toulouse, pour assurer l'accomplissement de tous les articles du trait?, se constitua prisonnier dans la tour du Louvre, jusqu'? ce que les murailles de Toulouse, et de quelques autres villes et forteresses, eussent ?t? d?truites, comme on en ?tait convenu, et que Jeanne sa fille e?t ?t? remise entre les mains des envoy?s de la r?gente, etc.

Ensuite de ce trait?, le comte fit amende honorable dans l'?glise de Paris, pieds nus, et en chemise, en pr?sence du cardinal-l?gat et de tout le peuple de Paris.

Apr?s cette paix conclue, on tint un c?l?bre concile ? Toulouse pour r?concilier cette ville ? l'Eglise. Il fallut toutefois encore quelques ann?es pour r?tablir une parfaite tranquillit? dans le pays, o? il se fit de temps en temps quelques soul?vemens par les intrigues du comte de la Marche et de quelques autres seigneurs; mais elles n'eurent pas de grandes suites.

Ce que je viens de rapporter s'ex?cuta pendant la troisi?me ann?e de la minorit? du jeune roi, avec beaucoup de gloire pour la reine r?gente, et beaucoup de chagrin pour les factieux, qui n'osant plus s'attaquer directement au roi, r?solurent de tourner leurs armes contre Thibaud, comte de Champagne, pour se venger de ce qu'il les avait emp?ch?s de se rendre ma?tres de la personne de Louis.

Le comte de Bretagne, auquel il ne co?tait pas plus de demander des gr?ces, que de s'en rendre indigne, et le comte de la Marche, ?taient toujours les chefs de cette faction, aussi bien que le comte de Boulogne, qui, sans vouloir para?tre d'abord et se mettre en campagne, se contenta de faire fortifier Calais et quelques autres places de sa d?pendance.

Entre les seigneurs ennemis du comte de Champagne, il y en eut quelques-uns qui, faisant c?der la col?re o? ils ?taient contre lui, ? leur haine et ? leur jalousie contre la r?gente, propos?rent, pour la perdre, un projet qu'ils crurent infaillible: ce fut de d?tacher de ses int?r?ts ce seigneur, qui, par sa puissance, ?tait le principal appui de la r?gente, et aurait ?t? le plus redoutable ennemi qu'on p?t lui susciter ? cause de la situation de ses ?tats au milieu du royaume. Il fallait, pour cet effet, lui faire reprendre ses anciennes liaisons. La comtesse de Champagne, Agn?s de Beaujeu, ?tait morte. Thibaud, jeune encore et n'ayant qu'une fille, cherchait ? se remarier: on lui offrit la princesse Iolande, fille du comte de Bretagne, quoique, par le trait? de Vend?me, elle e?t ?t? promise ? Jean de France, fr?re du roi. Thibaud ?couta volontiers cette proposition. Apr?s quelques n?gociations, l'affaire fut conclue, et le jour pris pour amener la jeune princesse ? l'abbaye du Val-Secret, pr?s Ch?teau-Thierry, o? la c?r?monie du mariage devait se faire. Le comte de Bretagne ?tait en chemin pour venir l'accomplir, accompagn? de tous les parens de l'une et de l'autre maison.

Quoique cette affaire e?t ?t? tenue fort secr?te, la r?gente toujours attentive aux moindres d?marches des seigneurs m?contens, fut instruite, par ses espions et par les pr?paratifs que l'on faisait pour cette f?te, de ce qui se passait. Elle en pr?vit les suites, en instruisit le roi son fils, et l'engagea d'?crire au comte de Champagne la lettre suivante, qu'elle lui fit remettre par Godefroi de la Chapelle, grand pannetier de France: <> Cette lettre, et d'autres choses importantes que Godefroi de la Chapelle ?tait charg? de dire au comte, de la part du roi, eurent leur effet. Thibaud changea de r?solution, quelque avanc?e que f?t l'affaire; car il ne re?ut cette lettre que lorsqu'il ?tait d?j? en chemin pour l'abbaye du Val-Secret, o? ceux qui ?taient invit?s aux noces se rendaient de tous c?t?s. Il envoya sur-le-champ au comte de Bretagne et aux seigneurs qui l'accompagnaient, pour les prier de l'excuser, s'il ne se rendait pas au Val-Secret, qu'il avait des raisons de la derni?re importance qui l'obligeaient de retirer la parole qu'il avait donn?e au comte de Bretagne, dont il ne pouvait ?pouser la fille. Aussit?t il retourna ? Ch?teau-Thierry, o?, peu de temps apr?s, il ?pousa Marguerite de Bourbon, fille d'Archambaud, huiti?me du nom.

Ce changement et cette d?claration du comte de Champagne mirent les seigneurs invit?s dans une plus grande fureur que jamais contre lui. La plupart de ceux qui devaient se trouver au mariage ?taient ennemis du roi et de la r?gente, et cette assembl?e ?tait moins pour la c?l?bration des noces, que pour concerter entre eux une r?volte g?n?rale, dans laquelle ils s'attendaient bien ? engager le comte de Champagne. Ils prirent donc la r?solution de lui faire la guerre ? toute outrance; mais, pour y donner au moins quelque apparence de justice, ils affect?rent de se d?clarer protecteurs des droits qu'Alix, reine de Chypre, cousine de Thibaud, pr?tendait avoir sur le comt? de Champagne.

Ce fut donc sous le pr?texte de prot?ger cette princesse dont les droits ?taient fort incertains, qu'ils attaqu?rent tous ensemble le comte de Champagne, dans le dessein de l'accabler.

Ce fut alors que le comte de Boulogne, oncle du roi, se d?clara ouvertement avec le comte Robert de Dreux, le comte de Brienne, Enguerrand de Coucy, Thomas, son fr?re, Hugues, comte de Saint-Pol, et plusieurs autres. Ayant assembl? toutes leurs troupes aupr?s de Tonnerre, ils entr?rent en Champagne quinze jours apr?s la saint Jean, mirent tout ? feu et ? sang, et vinrent se r?unir aupr?s de Troyes, ? dessein d'en faire le si?ge, disant partout qu'ils voulaient exterminer celui qui avait empoisonn? le feu roi: car c'?tait encore un pr?texte dont ils coloraient leur r?volte.

Le roi, sur cet avis, envoya aussit?t commander, de sa part, aux conf?d?r?s de mettre bas les armes, et de sortir incessamment des terres de Champagne. Ils ?taient trop forts et trop anim?s pour ob?ir ? un simple commandement. Ils continu?rent leurs ravages; mais se voyant pr?venus par le seigneur de Joinville, ils s'?loign?rent un peu des murailles de Troyes, et all?rent se camper dans une prairie voisine, ayant le jeune duc de Bourgogne ? leur t?te. Louis, qui avait bien pr?vu qu'il ne serait pas ob?i, avait promptement assembl? son arm?e; et, s'?tant fait joindre par Matthieu II du nom, duc de Lorraine, il vint en personne au secours du comte de Champagne.

Les approches du souverain, dont on commen?ait ? ne plus si fort m?priser la jeunesse, ?tonn?rent les rebelles. Ils envoy?rent au-devant de lui le supplier de leur laisser vider leur querelle avec le comte de Champagne, le conjurant de se retirer, et de ne point exposer sa personne dans une affaire qui ne le regardait point. Le roi leur r?pondit qu'en attaquant son vassal, ils l'attaquaient lui-m?me, et qu'il le d?fendrait au p?ril de sa propre vie. Quand ce jeune prince parlait de la sorte, il ?tait dans sa quinzi?me ann?e, et commen?ait d?j? ? d?velopper ce courage et cette fermet? qui lui ?taient naturels, et dont la reine, sa m?re, lui avait donn? l'exemple, et lui avait enseign? l'usage qu'on devait en faire. Sur cette r?ponse, les rebelles lui d?put?rent de nouveau pour lui dire qu'ils ne voulaient point tirer l'?p?e contre leur souverain, et qu'ils allaient faire leur possible pour engager la reine de Chypre ? entrer en n?gociation avec le comte Thibaud, sus la discussion de leurs droits. Le roi r?pliqua qu'il n'?tait point question de n?gociation, qu'il voulait, avant toutes choses, qu'ils sortissent des terres de Champagne; que, jusqu'? ce qu'ils en fussent dehors, il n'?couterait ni ne permettrait au comte d'?couter aucune proposition. On vit, en cette occasion, l'impression que fait la fermet? d'un souverain arm? qui parle en ma?tre ? des sujets rebelles. Ils s'?loign?rent d?s le m?me jour d'aupr?s de Troyes, et all?rent se camper ? Jully. Le roi les suivit, se posta dans le lieu m?me qu'ils venaient d'abandonner, et les obligea de se retirer sous les murs de la ville de Langres, qui n'?tait plus des terres du comt? de Champagne.

Ce qui contribua beaucoup encore ? ce respect forc? qu'ils firent para?tre pour leur souverain, fut la diversion que le comte de Flandre, ? la pri?re de la r?gente, fit dans le comt? de Boulogne, dont le comte, qui ?tait le chef le plus qualifi? des ligu?s, fut oblig? de quitter le camp pour aller d?fendre son pays. On le sollicita en m?me temps de rentrer dans son devoir, en lui repr?sentant qu'il ?tait indigne d'un oncle du roi de para?tre ? la t?te d'un parti de s?ditieux, et combien ?taient vaines les esp?rances dont on le flattait pour l'engager ? se rendre le ministre de la passion et des vengeances d'autrui. La crainte de voir toutes ses terres d?sol?es, comme on l'en mena?ait, eut tout l'effet qu'on d?sirait. Il ?crivit au roi avec beaucoup de soumission, et se rendit aupr?s de sa personne, sur l'assurance du pardon qu'on lui promit.

Pour ce qui est du diff?rend de la reine de Chypre avec le comte de Champagne, le roi le termina de cette mani?re: la princesse fit sa renonciation aux droits qu'elle pr?tendait avoir sur le comt? de Champagne, ? condition seulement que Thibaud lui donnerait des terres du revenu de deux mille livres par an, et quarante mille livres une fois pay?es. Le comte n'?tant pas en ?tat de fournir cette somme, le roi la paya pour lui, et le comte lui c?da les comt?s de Blois, de Chartres et de Sancerre, avec la vicomt? de Ch?teaudun. Le roi, par ce trait?, tira un grand avantage d'une guerre dont il avait beaucoup ? craindre; mais elle ne fut pas enti?rement termin?e.

Le comte de Bretagne, principal auteur de cette r?volte, et dont l'esprit ?tait tr?s-remuant, n'oublia rien pour engager le roi d'Angleterre ? seconder ses pernicieux desseins. Il lui envoya l'archev?que de Bordeaux, et plusieurs seigneurs de Guyenne, de Gascogne, de Poitou et de Normandie, qui pass?rent expr?s en Angleterre pour presser Henri de profiter des conjonctures favorables qui se pr?sentaient de reconqu?rir les provinces que son p?re avait perdues sous les r?gnes pr?c?dens. Ils l'assur?rent qu'il lui suffisait de passer en France avec une arm?e, pour y causer une r?volution g?n?rale. L'irr?solution de ce prince fut le salut de la France. Hubert du Bourg, ? qui il avait les plus grandes obligations pour lui avoir conserv? sa couronne, ?tait tout son conseil. Ce ministre, gagn? peut-?tre par la r?gente de France, comme on l'en soup?onnait en Angleterre, s'opposa, presque seul, ? la proposition qu'on fit au roi de passer en France, et son avis fut suivi. Il se fit m?me, cette ann?e, une tr?ve d'un an entre les deux couronnes: ce qui n'emp?cha pas le roi d'Angleterre d'envoyer un corps de troupes anglaises au comte de Bretagne. Ayant fait avec ces troupes, jointes aux siennes, quelques courses sur les terres de France, il fut cit? ? Melun, pour compara?tre ? la cour des pairs; et, sur le refus qu'il fit de s'y rendre, on le d?clara d?chu des avantages que le roi lui avait faits par le trait? de Vend?me. Ensuite ce prince partit de Paris avec la reine r?gente, et marcha avec son arm?e pour aller punir le comte de Bretagne. Louis vint mettre le si?ge devant le ch?teau de Bellesme, place tr?s-forte, qui avait ?t? laiss?e en la garde du comte, par le trait? de Vend?me. La place fut prise en peu de temps par capitulation. Aussit?t apr?s, les Anglais, m?contens du comte de Bretagne dont les grands projets n'avaient abouti ? rien, moins par sa faute que par celle de leur roi, retourn?rent en Angleterre.

Quelque ascendant que le roi, conduit par les conseils de la reine sa m?re, e?t pris sur ses vassaux par la promptitude avec laquelle il avait r?prim? leur audace, cependant la France n'en ?tait pas plus tranquille; et l'on voyait sous ce nouveau r?gne, comme sous les derniers rois de la seconde race, et sous les premiers de la troisi?me, tout le royaume en combustion par les guerres particuli?res que les seigneurs se faisaient les uns aux autres pour le moindre sujet; mais elles faisaient un bon effet, en suspendant les suites de la jalousie et de la haine que la plupart avaient contre la r?gente. Comme l'?tat se trouvait assez tranquille cette ann?e, elle n?gocia heureusement avec plusieurs seigneurs qu'elle mit dans les int?r?ts du roi son fils, en les d?terminant par ses gr?ces, par ses bienfaits, et par ses mani?res agr?ables et engageantes ? lui rendre hommage de leurs fiefs; affermissant par ce moyen, autant qu'il lui ?tait possible, l'autorit? de ce jeune prince; mais elle ne put rien gagner sur le comte de Bretagne.

C'?tait un esprit indomptable, qui, voyant la plupart des vassaux du roi divis?s entre eux, ne cessait de cabaler, et fit si bien, par ses intrigues aupr?s du roi d'Angleterre, que ce prince se d?termina enfin ? prendre la r?solution de faire la guerre ? la France, et d'y passer en personne.

L'ann?e pr?c?dente, il avait assembl? ? Portsmouth une arm?e nombreuse. Il s'?tait rendu en ce port avec tous les seigneurs qui devaient l'accompagner; mais, lorsqu'il fut question de s'embarquer, il se trouva si peu de vaisseaux, qu'? peine eussent-ils suffit pour contenir la moiti? des troupes. Henri en fut si fort irrit? contre Hubert du Bourg, son ministre et son favori, qu'il fut sur le point de le percer de son ?p?e, en lui reprochant qu'il ?tait un tra?tre qui s'?tait laiss? corrompre par l'argent de la r?gente de France. Le ministre se retira pour laisser refroidir la col?re de son ma?tre. Quelques jours apr?s, le comte de Bretagne ?tant arriv? pour conduire, dans quelqu'un de ses ports, l'arm?e d'Angleterre, selon qu'on en ?tait convenu, il se trouva frustr? de ses esp?rances: n?anmoins, comme il s'aper?ut que le roi, apr?s avoir jet? son premier feu, avait toujours le m?me attachement pour son ministre, il prit lui-m?me le parti de l'excuser, et il r?ussit si bien qu'il le remit en gr?ce, s'assurant, qu'apr?s un pareil service, du Bourg ne s'opposait plus ? ses desseins.

Avant de partir pour retourner en Bretagne, le comte voulut donner une assurance parfaite de son d?vouement au roi d'Angleterre: il lui fit hommage de son comt? de Bretagne, dont il ?tait redevable au seul Philippe-Auguste, roi de France; et, comme il savait que plusieurs seigneurs de Bretagne ?taient fort contraires au roi d'Angleterre, il ajouta, dans son serment de fid?lit?, qu'il le faisait contre tous les vassaux de Bretagne, qui ne seraient pas dans les int?r?ts de l'Angleterre. Henri, en r?compense, le remit en possession du comt? de Richemont et de quelques autres terres situ?es en Angleterre, sur lesquelles le comte avait des pr?tentions. Il lui donna de plus cinq mille marcs d'argent pour l'aider ? se soutenir contre le roi de France, et lui promit qu'au printemps prochain il l'irait joindre avec une belle arm?e.

Le comte ?tant de retour et assur? d'un tel appui, ne m?nagea plus rien: il eut la hardiesse de publier une d?claration, dans laquelle il se plaignait de n'avoir jamais pu obtenir justice ni du roi ni de la r?gente, sur les justes requ?tes qu'il avait pr?sent?es plusieurs fois. Apr?s avoir exag?r? l'injustice qu'on lui avait faite par l'arr?t donn? ? Melun contre lui, la violence avec laquelle on lui avait enlev? le ch?teau de Bellesme et les domaines qu'il poss?dait en Anjou, il protestait qu'il ne reconnaissait plus le roi pour son seigneur, et qu'il pr?tendait n'?tre plus d?sormais son vassal. Cette d?claration fut pr?sent?e au roi, ? Saumur, de la part du comte, par un chevalier du temple. C'?tait porter l'audace et la f?lonie aussi loin qu'elles pouvaient aller.

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top