Read Ebook: La tête de Martin: Comédie en un acte by Barri Re Th Odore Decourcelle Adrien Grang Eug Ne
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Ebook has 566 lines and 6250 words, and 12 pages
Monsieur est-il ? Ottawa pour longtemps?
DURAND.
Ah! je donnerais une forte prime ? celui qui pourrais me le dire!...
BERTRAND.
Monsieur vient sans doute pour affaires?
DURAND.
Connaissez-vous l'article 1983?
BERTRAND.
L'article 1983?
DURAND.
Du Code Civil?--je l'ai toujours sur moi--pas l'article; le Code; mais, puisque, quand j'ai le Code, j'ai l'article, ?a peut se dire. ?coutez-le; vous comprendrez alors la fausse position dans laquelle je me trouve et vous pourrez peut-?tre m'aider ? en sortir.
BERTRAND.
Moi?
DURAND.
On a souvent besoin d'un plus petit que soi. Voici ce que chante cet article:--je ne sais pas l'air. "Le propri?taire d'une rente viag?re ne peut en demander les arr?rages qu'en justifiant de son existence ou de celle de la personne sur la t?te de laquelle elle a ?t? constitu?e, quand elle est constitu?e sur la t?te d'un tiers."--Vous avez entendu?
BERTRAND.
Oh! parfaitement, mais je n'ai pas compris.
DURAND .
C'est une b?che. . Je m'explique; j'ai une rente de .000 constitu?e sur la t?te d'un tiers r?pondant au nom de...
BERTRAND. .
Qu'entendez-vous par constitu?e sur la t?te d'un tiers?
DURAND .
Mettons-nous ? sa port?e. Je suppose que je veuille vous faire .000 de rente . Eh bien, je vous dis: Je vous assure .000 par an, votre vie durant . C'est ainsi que cela se mijote habituellement. Mais, au lieu d'agir aussi simplement, je puis vous dire: je vous servirai .000 par an, tant que vivra votre domestique. C'est un droit que j'ai, Comprenez-vous?
BERTRAND.
Tr?s bien.
DURAND.
C'est heureux. Or, Jean Martin, mon parent ?loign?, mais mon parent, m'a constitu? une rente du chiffre pr?cit? sur la t?te de son neveu.
BERTRAND.
Pourquoi cela?
DURAND.
Ah; pourquoi cela? nous y voil?!--Monsieur, il n'y a pas de jour, que dis-je? d'heure... que dis-je? de minute, o? je ne me pose cette question; mais pourquoi diable cet animal-l? m'a-t-il constitu? une rente sur la t?te de son neveu? S'il voulait me faire une politesse... viag?re, il ?tait si simple de me l'adresser directement; il m'e?t ?pargn? bien des tribulations... C'est au point que je commence ? croire que son bienfait est une vengeance habill?e en piastres.
BERTRAND
C'est un joli costume.
DURAND.
Joli, au premier abord, mais difficile ? endosser. Hier, je vais chez Ma?tre T?treau, notaire ? Hull, et je lui dis:--T?treau, je viens toucher ma rente.--Tr?s bien, me dit-il; mais tu sais que pour toucher tu dois prouver l'existence de Martin. Prouve et je paie.--Prouver, comment? Martin n'est pas ici.--O? est-il? me dit-il.--Je n'en sais rien, lui dis-je--Eh bien, me dit-il, cherche, apporte et tu toucheras. Alors, l'oeil morne et la t?te baiss?e, je suis venu jusqu'ici, demandant ? chacun en route, s'il n'avait pas par aventure vu M. Martin. Mais j'eus beau demander, personne ne put me renseigner. Et vous dites que vous avez des locataires de ce nom?
BERTRAND. Trois, monsieur; l'un au 9; l'autre au 11, et le troisi?me...
DURAND.
Je vais interroger le 9... Venceslas! . Il dort!
BERTRAND.
C'est sans doute la fatigue du voyage?
DURAND.
?a m'?tonnerait, attendu qu'il est ? Ottawa depuis huit jours.
BERTRAND.
Ah!
DURAND.
Il m'y avait pr?c?d? pour l'achat de la corbeille, car Venceslas va devenir mon bru... Mon cher h?te, je vous prie d'annoncer ma visite au num?ro 9.
VENCESLAS .
Tiens! je crois que je m'?tais endormi... Oh! quand le p?re Durand se met ? raconter des histoires, j'ai beau faire, il me semble que j'avale une pot?e d'opium.
SC?NE IV
VENCESLAS, DURAND.
DURAND.
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