Read Ebook: François le Bossu by S Gur Sophie Comtesse De
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Ebook has 2745 lines and 52873 words, and 55 pages
COMTESSE DE S?GUR
FRAN?OIS LE BOSSU
A MA PETITE FILLE CAMILLE DE MALARET
Ch?re et bonne Camille, la Christine dont tu vas lire l'histoire te ressemble trop par ses beaux c?t?s pour que je me prive du plaisir de te d?dier ce volume. Tu as sur elle l'avantage d'avoir d'excellents parents; puisses-tu, comme elle, trouver un excellent Fran?ois qui sache t'aimer et t'appr?cier comme mon Fran?ois aime et appr?cie Christine! C'est le voeu de ta grand'm?re, qui t'aime tendrement.
COMTESSE DE S?GUR, n?e ROSTOPCHINE.
COMMENCEMENT D'AMITI?
Christine ?tait venue passer sa journ?e chez sa cousine Gabrielle; elles travaillaient toutes deux avec ardeur, pour habiller une poup?e que Mme de C?miane, m?re de Gabrielle et tante de Christine, venait de lui donner: elles avaient taill? une chemise et un jupon, lorsqu'un domestique entra. <
GABRIELLE
--Faut-il y aller tout de suite? Y a-t-il quelqu'un?
LE DOMESTIQUE
--De suite, mademoiselle; il y a un monsieur avec madame.
GABRIELLE
--Allons, Christine, viens.
CHRISTINE
--C'est ennuyeux! je ne pourrai pas habiller ma poup?e, qui est nue et qui a froid.
GABRIELLE
--Que veux-tu! il faut bien aller joindre maman, puisqu'elle nous fait demander.
CHRISTINE
--Moi, seule ? la maison, je ne pourrai pas l'habiller; je ne sais pas travailler. Mon Dieu! que je suis malheureuse de ne savoir rien faire.
GABRIELLE
--Pourquoi ne demanderais-tu pas ? ta bonne de lui faire une robe?
CHRISTINE
--Ma bonne ne voudra pas: elle ne fait jamais rien pour m'amuser.
GABRIELLE
--Comment faire, alors?... Si je t'en faisais une?
--Toi, tu pourrais? dit Christine, en relevant la t?te et en souriant.
GABRIELLE
--Je crois que oui; j'essayerai toujours.
CHRISTINE
--Tout de suite?
GABRIELLE
--Non, pas tout de suite, puisque maman nous attend pour promener; mais quand nous serons revenues, nous travaillerons ? ta robe.
CHRISTINE
--Mais, en attendant, ma pauvre fille a froid.
GABRIELLE
--Je vais l'envelopper dans ce vieux petit manteau tu vas voir; donne-la moi.
Gabrielle prend la poup?e, l'enveloppe de son mieux et la met dans un fauteuil.
GABRIELLE
--L?! elle est tr?s bien! Viens, ? pr?sent; maman nous attend. D?p?chons-nous.
Christine embrasse Gabrielle, qui l'entra?ne hors de la chambre; elles arrivent en courant ? une all?e couverte o? se promenait leur maman avec un monsieur et un petit gar?on qui ?tait un peu en arri?re. Gabrielle et Christine le regardent avec surprise. Il ?tait un peu plus grand qu'elles, gros, d'une tournure singuli?re; sa figure ?tait jolie, ses yeux doux et intelligents, il avait une physionomie tr?s agr?able, mais l'air craintif et embarrass?.
Christine s'approche, lui prend la main:
--Viens, mon petit, jouer avec nous; veux-tu?
L'enfant ne r?pond pas; il regarde d'un air timide Gabrielle et Christine.
--Est-ce que tu es sourd, mon petit? demanda Gabrielle amicalement.
--Non, r?pondit l'enfant ? voix basse.
GABRIELLE
--Et pourquoi ne parles-tu pas? Pourquoi ne viens-ru pas avec nous?
L'ENFANT
--Parce que j'ai peur que vous ne vous moquiez de moi comme les autres.
GABRIELLE
--Nous moquer de toi? Et pourquoi cela? Pourquoi les autres se moquent-ils de toi?
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