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Read Ebook: Kourroglou by Sand George

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Ebook has 248 lines and 33343 words, and 5 pages

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Kourroglou s'?lance au plus ?pais de la m?l?e. Il tue tout ce qui est digne d'?tre tu?, il pille tout ce qui vaut la peine d'?tre pris.

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TROISI?ME RENCONTRE.

Kourroglou se prit de go?t pour Chamly-Bill, et y b?tit une forteresse. Tous ceux qui entendirent parler de lui, de sa valeur et de sa lib?ralit?, s'empress?rent de se joindre ? sa bande. En peu de temps la forteresse devint une ville contenant huit mille familles. Ce fut l? que Kourroglou fit connaissance avec le marchand Khoya-Yakub, qu'il adopta, plus tard, pour son fr?re. Cet homme avait voyag? dans tous les pays du monde, el il amusait souvent Kourroglou par la description de ce qu'il avait vu.

Le marchand Khoya-Yakub, allant un jour ? la ville d'Orfah, vit une grande foule rassembl?e sur la place du march?. Il s'avan?a et vit un jeune gar?on, tel que le d?peint le po?te:

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Khoya-Yakub demanda: <> Quelqu'un r?pondit: <> Le marchand pensa lors en lui-m?me: <> Il trouva alors un peintre dans Orfah, et lui paya un bon prix pour faire le portrait d'Ayvaz.

Cela dit, il donna ordre d'encha?ner le marchand par le cou et par une jambe, et de le jeter ensuite en prison.

<> Daly-Hassan mit lui-m?me la selle et le coussin sur le cheval de son ma?tre, et les attacha sept fois avec la sangle. <

Alors, Kourroglou prit la cuiller et ce mit ? l'oeuvre; ses ?normes et rudes moustaches g?naient le passage; et le pain lui sortait de la bouche tandis que le lait coulait dans sa poitrine. Kourroglou, en col?re, jeta la cuiller, et relevant ses moustaches qui allaient par-del? ses oreilles, il ouvrit une bouche semblable ? l'entr?e d'une caverne, et, prenant l'?cuelle de ses deux mains, il avala le contenu jusqu'? la derni?re goutte. Le berger le regardait avec stupeur, si disait en lui-m?me: Par le saint nom d'Allah! ce ne peut ?tre l? un homme, car aucun ?tre humain ne pourrait avaler une telle quantit? de nourriture. Encore une fois, je le r?p?te, voyons, au nom d'Allah! ce qui va arriver. S'il s'enfuit maintenant, ce sera la vampire du d?sert, ou Satan lui-m?me; s'il reste, c'est un fils des hommes. On dit que la famine incarn?e est arriv?e sur la terre; c'est l? s?rement la famine, il vient de manger tout le lait de mes brebis; mais au bout d'une heure, il aura faim de nouveau, et alors il me d?vorera moi-m?me.>> Kourroglou pensait en lui-m?me: <> Il dit donc au berger: <> Le berger se mit ? rire et lui dit: <> Cela dit, il cracha dans la paume de ses mains, saisit sa massue, et, la brandissant d'une fa?on mena?ante, il dit ? Kourroglou: <> Kourroglou sourit et lui dit <> Le berger dit: <> Kourroglou d?tacha sa ceinture et ?ta tous ses habits. Le berger en lit autant de son c?t?, et mit les v?tements de Kourroglou, auquel il donna son manteau de feutre grossier. Kourroglou le jeta sur ses ?paules, et ayant mis aussi le bonnet de feutre du berger, il lui dit: <> car il voyait qu'en cas de besoin elle pourrait lui ?tre aussi utile qu'un sabre. La prenant ? sa main, il dit: <>

Le berger r?pondit: <> Et il disait en lui-m?me: <>

Kourroglou fit l'improvisation suivante:

Kourroglou le vit et lui dit: <> Le Turc prit une piastre dans sa poche, et demanda un demi-okha de viande. Kourroglou lui dit de mettre l'argent sur l'?tal et d'entrer dans la boutique. Ayant choisi une tranche de la meilleure viande: <> lui dit-il. Le Turc, pensant qu'il y avait quelque tricherie l?-dessous, ou bien qu'on voulait se moquer de lui, r?pondit: <> Kourroglou leva sa massue sur lui, et s'?cria: <> Le Turc dit dans son ?me: <> Il entra dans la boutique lentement, et avec timidit? prit la viande, la mit sur son ?paule, ayant, pendant tout ce temps les yeux fix?s sur Kourroglou; ensuite il quitta la boutique et commen?a ? courir, et, tout en fuyant, il regardait souvent derri?re lui; mais personne ne le suivait. Il avait toujours quelque appr?hension, et il courait aussi fort que la vitesse de ses jambes le lui permettait. Il n'?tait pas loin de sa maison quand il rencontra quelques amis, qui lui demand?rent la raison de cette h?te. <> Pendant que Kourroglou vendait ainsi toute la viande d'Ayvaz pour douze piastres, ce dernier arrivait ? la maison de son p?re transport? de joie, et il dit: <> Son p?re, Mir-Ibrahim, le boucher, se rendit promptement ? la boutique, et d?s qu'il vit Kourroglou, il lui jeta ses bras autour du cou, et l'accueillit avec de grands embrassements, l'appelant beg, et ami, et fr?re en m?me temps. Kourroglou pensa en son coeur: <> Mir-Ibrahim dit: <> Kourroglou pensait dans son coeur: <> Et alors il dit: <> Il ne disait pas un mensonge, car tel ?tait vraiment son nom. Le boucher sur cela commen?a ? se plaindre: <> Kourroglou r?pondit: <> Mir-Ibrahim, le boucher, demanda: <> Le boucher dit: <> Kourroglou disait en lui-m?me: <>

Kourroglou r?it?ra sa demande, jusqu'? ce qu'enfin Ayvaz, touch? de piti?, consentit ? lui en donner un verre. <> Il vida le verre, et, comme il n'avait mouill? qu'une de ses moustaches, il dit: <> Il continua ainsi de boire et eut bient?t vid? la bouteille jusqu'? la derni?re goutte. Ayvaz dit alors d'une voix irrit?e: <> Kourroglou dit: <> Cela dit, il se leva, et, s'apercevant qu'il y avait encore six bouteilles d'eau-de-vie dans la niche, il les prit l'une apr?s l'autre, et les vida jusqu'? la derni?re goutte. Ayvaz s'?criait: <> Kourroglou dit: <> Ayvaz ?tait f?ch? et se disait: <> Kourroglou prit un si?ge, et, regardant Ayvaz que le vin incommodait un peu, il prit une guitare et commen?ant ? jouer, dit: <> Kourroglou dit: <> Ayvaz lui donna la guitare: Kourroglou l'accorda, et elle r?sonnait sous ses doigts comme un rossignol. L'enfant ?merveill? ?coutait avec ravissement. A la fin, reprenant son sang-froid, il demanda: <> Cela dit, il chanta l'improvisation suivante:

Quand Ayvaz eut entendu ces vers, il demanda:

<>

Kourroglou fit l'improvisation suivante:

Ici Kourroglou s'arr?ta et se dit: <> Il chanta l'improvisation suivante:

Comme il disait ces mots, le p?re d'Ayvaz, Mir-Ibrahim, entra dans la chambre avec l'argent destin? ? l'achat des moutons et dit: <>

Kourroglou, voyant qu'Ayvaz ne bougeait pas, dit: <>

Lorsque le boucher eut entendu qu'il s'agissait encore d'un pr?sent de trente moutons, il perdit la t?te. Il donna ? Ayvaz un vigoureux soufflet sur la face, et s'?cria: <> Ayvaz, qui ?tait excit? par le vin qu'il avait bu, non moins que tout ce qu'il venait de voir et d'entendre, sentit un frisson de terreur dans tout son corps, et il pensa dans son coeur: <> Il prit sa guitare et dit: <>

Kourroglou, entendant cela, sortit et pensa: <> Ayvaz continuait ainsi:

Mir-Ibrahim dit: <> Ayvaz continua et chanta:

<>

Kourroglou, voyant qu'Ayvaz avait devin? ce qu'il ?tait, se pencha doucement vers lui, et lui dit ? l'oreille:

<>

Ayvaz alors pleura et dit: <>

Ainsi, apr?s avoir pris l'argent pour payer les moutons, Ayvaz, Kourroglou, Mir-Ibrahim et l'esclave se mirent en route. A un fersakh de distance d'Orfah, ils arriv?rent ? la montagne dont il ? ?t? parl?, sur laquelle le berger faisait pa?tre ses moutons. Quand le boucher aper?ut de loin le troupeau, il fut r?joui dans son coeur et dit: <>

Pendant qu'ils marchandaient ainsi, l'oreille d'Ayvaz suivait chaque parole qu'ils pronon?aient. Il dit tout bas, ? son p?re: <>

Mir-Ibrahim ouvrit le sac o? ?tait l'argent, qu'il compta et versa ensuite dans le pan de la robe de Kourroglou. Ce dernier, voyant que plus de la moiti? ?tait d?j? pay?e et que le compte avan?ait rapidement, dit dans son coeur: <> Il poss?dait une force de poignet si extraordinaire, qu'il pouvait serrer entre ses doigts une pi?ce de monnaie assez fort pour en effacer l'empreinte. Ayant ainsi effac? une piastre, il la jeta avec col?re devant le boucher et s'?cria: <> Mais la ruse n'avait pas ?chapp? ? l'oeil per?ant d'Ayvaz, qui dit: <> Kourroglou r?pliqua: <> En disant ces mots, il se leva, jeta tout l'argent parterre, et dit d'une voix irrit?e: <> Et il s'?loigna. Les pri?res du boucher furent inutiles, et Kourroglou ?tait sur le point de partir, lorsque Mir-Ibrahim, au d?sespoir, dit ? son fils: <>

Ayvaz eut rejoint Kourroglou en un moment, et, le prenant par les mains, il le supplia, en disant: <> Kourroglou, faisant semblant de s'adoucir, revint, et s'assit ? sa premi?re place. Quand l'argent fut tout compt?, on s'aper?ut qu'il manquait encore trente tumans. Le boucher dit: <> Kourroglou r?pliqua: <>

Ainsi le boucher sans cervelle laissa son fils entre les mains de Kourroglou, et, enfourchant sa maigre rosse il partit pour Orfah.

Il commen?a ? pleurer, et s'?cria: O ma m?re! ? mon p?re! o? ?tes-vous?>> Ses larmes et ses pri?res lui servirent peu. Kourroglou l'enleva sur sa selle, le pla?a derri?re lui, et ayant li? un shawl autour de son corps et de celui d'Ayvaz, il assujettit ce dernier ? sa ceinture. Ensuite il donna un coup d'?peron ? son cheval, le fouetta, et emporta sa proie. Le cr?dule esclave du boucher pensait que tout cela n'?tait qu'un jeu. Cependant il courut apr?s lui et cria: <> A la fin il se f?cha, sortit un poignard du fourreau, et l'?levant devant Kourroglou, il dit: <> Kourroglou dit: <> Alors il lan?a sa massue apr?s lui, et le cr?ne de l'esclave fut ?cras? comme la t?te d'un pavot.

Le berger, qui vit ce meurtre, devint soucieux; et, tremblant de frayeur, il commen?a ? r?citer les pri?res des mourants. Kourroglou lui ordonna d'approcher et d'ouvrir ses oreilles. Alors il d?lia sa bourse, en fit tomber bon nombre de piastres, et lui demanda: <> Le berger r?pliqua: <> Kourroglou dit: <> Ainsi le berger conduisit son troupeau ? Orfah, tandis que Kourroglou emmenait Ayvaz ? Chamly-Bill. L'enfant d?sol? criait douloureusement: <> Ses yeux ?taient rouges et enfl?s comme des pommes. Kourroglou fit l'improvisation suivante:

Ce dernier, en r?ponse, fit l'improvisation suivante:

Alors Kourroglou chanta:

Ayvaz chanta ainsi:

Kourroglou chanta:

Ayvaz chanta alors:

Kourroglou chanta:

Ayvaz dit: <>

Kourroglou lui promit d'en faire son fils, de le faire vivre dans l'abondance et de faire de lui un guerrier, et ils continu?rent leur voyage ? Chamly-Bill.

Pendant ce temps, Mir-Ibrahim le boucher arrive chez lui pour chercher l'argent, et dit ? sa femme: <> Sa femme court chez quelques parents et amis; et, ayant obtenu la somme n?cessaire, elle l'apporta au boucher. Celui-ci remonta ? la h?te sur sa ch?tive rosse, et retourna vite au troupeau. Mais ? peine avait-il pass? la porte, qu'il vit le berger entrant dans la ville avec ce m?me troupeau. <> Le berger dit: <> Mir-Ibrahim demanda: <>

A ces mots, le boucher sentit une sueur froide lui venir ? la peau. Il descendit pour t?ter les mamelles des brebis, et s'aper?ut qu'elles avaient toutes du lait. Il dit: <> Le berger dit: <>

Mir-Ibrahim remonta sur sa rosse en grande h?te, et courut au galop. Il ne trouva sur la montagne que le cadavre de son esclave. Sa langue resta clou?e ? son palais; il commen?a ? frapper ses tempes si violemment qu'il tomba de cheval. Dans son d?sespoir, il se jeta sur la terre; et, r?pandant de la poussi?re sur sa t?te, s'?cria: <>

Mir-Ibrahim fut trouv? dans cet ?tat d?plorable par Reyhan l'Arabe. Ce dernier ?tait un riche seigneur, qui se rendait au del? des montagnes pour chasser, accompagn? de cent soixante cavaliers. Quand il se fut approch?, et qu'il eut examin? les choses, il reconnut son beau-fr?re dans l'homme ainsi d?sol?: <> Le pauvre p?re, que la douleur privait de la parole, put seulement prononcer ces mots: <> Reyhan l'Arabe demanda en col?re: <> Une demi-heure se passa avant que Mir-Ibrahim e?t recouvr? ses sens, et il dit: <> Ce ne fut qu'apr?s de nombreuses questions que Reyhan l'Arabe dit, dans son coeur: <> Il appela ses cavaliers, et dit: <> Alors ils galop?rent ? la poursuite de Kourroglou, guid?s par les traces des pas de son cheval.

Reyhan l'Arabe ?tait mont? sur une jument. Kourroglou continuait de marcher, sans ?tre averti de rien, quand il vit Kyrat secouer ses oreilles. C'?tait un signe certain de la pr?sence de la jument, ? environ un mille de distance. Kourroglou dit, dans son coeur: <> Il regarda le ciel, et vit quelques oies sauvages passer au-dessus de sa t?te. Kourroglou pensa: <> Il prit une fl?che de son carquois; et, apr?s l'avoir plac?e sur son arc, il l'envoya dans l'air. En tr?s-peu de temps, l'oie descendit, et vint tomber aux pieds de son cheval.

Kourroglou se sentit tr?s-heureux; il arracha une couple des plus belles plumes de l'oie, et, ?tant le bonnet d'Ayvaz, les attacha, en guise de plumet, ? sa calotte. Ayvaz dit: <> En entendant cela, Ayvaz pleura am?rement. Kourroglou, pour le consoler, improvisa la chanson suivante:

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