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Read Ebook: Cent-vingt jours de service actif Récit Historique Très Complet de la Campagne du 65ème au Nord-Ouest by Daoust Charles R Charles Roger

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Ebook has 671 lines and 53375 words, and 14 pages

CHARLES R. DAOUST.

CENT-VINGT JOURS DE SERVICE ACTIF R?CIT HISTORIQUE TR?S COMPLET DE LA CAMPAGNE DU 65?me AU NORD-QUEST

TABLE DES MATI?RES.

Avis au lecteur. Pr?face. Tableau chronologique.

PREMI?RE PARTIE.

LA MARCHE.

LE BATAILLON DROIT.

TROISI?ME PARTIE.

LE BATAILLON GAUCHE.

QUATRI?ME PARTIE.

LE RETOUR.

AU LECTEUR.

En pr?sentant ce livre au public, l'auteur remplit un devoir. Pendant quatre longs mois tout un peuple a eu les yeux fix?s sur les vastes territoires du Nord-Ouest, pendant quatre longs mois des centaines de familles canadiennes ont v?cu dans l'anxi?t? la plus cruelle; pendant ce temps-l?, des centaines de jeunes Canadiens bravaient toutes les mis?res, toutes les fatigues, la mort m?me, pour r?tablir la paix et supprimer la r?volte.

Et personne ne racontera leurs souffrances! personne ne redira leurs mis?res! Laisser passer cette page d'histoire canadienne sans la graver dans nos annales serait une n?gligence impardonnable, presqu'un crime.

Voil? la mission! voil? le devoir!

Quelqu'inexp?riment? que f?t l'auteur, il n'a pas recul? devant la grandeur de la t?che impos?e. Il confesse son incapacit? et prie le lecteur de prendre en consid?ration sa jeunesse et sa bonne volont? et de lui pardonner les mille imperfections de son oeuvre.

Lachine 1886.

CHARLES R. DAOUST.

PR?FACE.

Est-il r?ellement n?cessaire de faire une pr?face ? cet ouvrage? Telle est la question que je me suis pos?e et qu'apr?s m?re r?flexion j'ai r?solue dans l'affirmative. Il faut une pr?face, quand ?a ne serait que pour expliquer au lecteur le plan sur lequel le livre a ?t? ?crit et en donner la raison.

Avant d'entrer en mati?re, il est de mon devoir de pr?venir le public que ce livre n'a aucun but politique. J'ai voulu m'?lever au-dessus de toute discussion de parti et pr?senter cet ouvrage qui n'aura d'autre m?rite que sa valeur historique. Si, de l'avis de tous ceux qui ont pris part ? la campagne de 1885, j'ai fait un r?cit fid?le de tous les ?v?nements qui ont accompagn? le passage du 65?me dans le Nord-Onest, mon but aura ?t? atteint.

Pour rendre le r?cit plus clair et le mettre ? la port?e de tous, j'ai divis? l'ouvrage en quatre parties distinctes:

La premi?re partie est le r?cit des incidents qui ont marqu? le d?part du 65?me de Montr?al et les d?tails de sa marche jusqu'? Edmonton. Cette partie est subdivis?e en quatre chapitres:

Dans le compte rendu de ces trente-cinq premiers jours de la campagne ainsi que dans tout le reste de cet ouvrage, je me suis born? ? raconter les faits sans m'attacher beaucoup ? la forme de style sous laquelle je les ai pr?sent?s.

La deuxi?me partie est divis?e en cinq chapitres: 1? D'Edmonton ? Victoria; 2? De Victoria ? Fort Pitt; 3? Fort Pitt et la Butte-aux-Fran?ais; 4? A la poursuite de Gros-Ours et 5? Lemay et Marcotte.

La troisi?me partie, qui est le r?cit de la vie de garnison des diff?rentes compagnies du bataillon gauche est naturellement subdivis?e en autant de chapitres qu'il y avait de forts: 1? Fort Ostell; 2? Fort Edmonton; 8? Fort Saskatchewan; 4? Fort Ethier et 5? Fort Normandeau.

La quatri?me partie est "Le Retour." Elle n'est subdivis?e qu'en deux chapitres: 1? De Fort Ostell ? Fort Pitt et 2? De Fort Pitt ? Montr?al.

Comme on peut le voir le plan est des plus simples et la division de l'ouvrage est des plus claires.

Ce n'est cependant pas sans beaucoup de travail que j'ai pu arriver ? un r?sultat aussi satisfaisant. S?par? du gros du bataillon et rel?gu? avec ma compagnie ? soixante-dix milles au sud d'Edmonton, je n'ai pu me procurer le r?cit complet; de la campagne qu'en compilant les notes des officiers en charge des autres d?tachements du bataillon.

Je saisis l'occasion pour remercier chacun des officiers qui m'ont assist? de leur concours. Leur t?moignage, corrobor? par les soldats sous leurs ordres, est de la plus grande valeur au point de vue de la v?racit? du r?cit et son authenticit? est au dessus de tout doute.

Il est tr?s possible que certains faits de peu d'importance aient pu ?tre oubli?s, mais l'histoire g?n?rale est compl?te. Pour rendre le r?cit plus int?ressant, j'ai fait ins?rer les vignettes des principaux officiers qui ont pris part ? la campagne ainsi que les forts o? le bataillon a pass?. Les photographies ont ?t? faites avec soin par les premiers artistes de cette ville, entr'autres M. L. Gr. H. Archambault, dont la r?putation est ?tablie. Les vignettes sont dues ? MM. Cassan et Babineau et ont ?t? faites avec autant de soin que possible.

En un mot, je n'ai rien n?glig? pour faire de cet ouvrage une oeuvre parfaite sous tous les rapports et le lecteur, prenant en consid?ration mon trouble et ma bonne volont?, me pardonnera, je l'esp?re, les quelques erreurs de style qui, ? cause de mon inexp?rience, ont pu se glisser dans ces pages.

Montr?al, 1886.

CHARLES R. DAOUST, Sergent, Compagnie No. 1, 65?me Bataillon.

TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES ?V?NEMENTS DE L'EXP?DITION DU 65?me AU NORD-OUEST

PREMI?RE PARTIE.

LA MARCHE.

DE MONTR?AL A CALGARRY.

La neige tombait en gros flocons... le ciel semblait vouloir couvrir d'un ?pais linceul bien des douleurs et bien des larmes!

C'?tait le jour du d?part. Apr?s avoir parad? ? travers les rues de la m?tropole, le bataillon arriva en bon ordre ? la gare du Pacifique. Une foule innombrable d'amis et de parents remplissait tous les alentours de la gare. Le moment des adieux ?tait arriv?. Quel spectacle! Ici, un vieillard, aux cheveux blancs, donne ? son fils sa derni?re b?n?diction dans un baiser, et une larme perle ? sa paupi?re en lui donnant la derni?re poign?e de main; la m?re, trop faible pour assister ? cette sc?ne ?tait rest?e ? la maison. L?, une femme s'?vanouit. C'est une malheureuse ?pouse, qui, comptant trop sur son courage, a voulu accompagner son mari jusqu'au dernier moment. D'autres, plus sto?ques, donnent ? leur mari le dernier baiser, et plong?es dans un d?sespoir muet, regardent immobiles, les yeux secs, leur ?poux monter ? bord des chars. Sur les degr?s d'un waggon, un ami donne une derni?re poign?e de main ? son compagnon de coll?ge en lui souhaitant, de nombreuses couronnes de lauriers ? son retour. Et dans l'arri?re-plan, la foule r?pandue un peu partout, grimp?e sur les toits, mass?e sur le parapet, acclame les jeunes soldats et les salue de cris enthousiastes. Enfin tout le monde est ? bord. Apr?s quelques minutes d'attente, le sifflet crie et le train se met en marche. Malgr? la tristesse de la s?paration et l'incertitude de l'avenir, quelques soldats faisant contre mauvaise fortune bon coeur, se mettent ? chanter les gais refrains de chansons canadiennes. Bient?t la gaiet? devient, g?n?rale. A peine sortis de la ville, MM. Davis et Portier nous distribuent des cigares, et en quelques instants, n'eut-ce ?t? l'uniforme, on aurait pu nous prendre pour des touristes en voyage. Dans la veill?e, le Lt-Col. Ouimet passe de char en char et pr?sente au bataillon son aum?nier le R. P. Provost et son nouveau chirurgien, le Dr. Par?. Partout ils sont accueillis par des cris de joie.

Vers deux heures et demie du matin, l'on arriva ? Carleton Place. Le train arr?ta et tout le bataillon alla r?veillonner ? l'h?tel voisin de la gare. Le repas fut des mieux servis et tr?s go?t? des soldats qui d?voraient les servantes des yeux tout en mangeant ? pleine bouche; le ventre et le coeur s'emplissaient ? la fois, celui-l? de mets et celui-ci D'esp?rances.

Plusieurs profit?rent de cet arr?t pour ?crire des lettres ? l'adresse de leurs parents et de leurs amis. Une demi-heure plus tard le train se remit en marche. Apr?s quelques minutes de divertissement, les soldats se mirent au lit et tout rentra dans le silence.

Vers les neuf heures, le r?veil sonna. A dix heures et demie, l'on passa ? Pembrooke. Des soldats du 42e vinrent nous rendre visite et nous firent plusieurs dons de tabac, etc. En cet endroit le colonel re?ut une lettre de Sa Grandeur Mgr Lorrain, vicaire apostolique de Pontiac. Le saint ?v?que nous souhaitait beaucoup de succ?s dans notre entreprise et terminait par ces paroles: "N. Z. Lorrain, ancien volontaire de l'arm?e des hommes maintenant officier dans la paisible arm?e du Seigneur."

A une heure de l'apr?s-midi, nous descendions ? Mattawa, L'app?tit avait eu tout le temps de se faire ressentir chez les soldats, et ce fut avec joie qu'on se h?ta de descendre des chars pour aller d?ner. Mais bernique! plusieurs furent d?sappoint?s; malgr? que ce f?t le Vendredi Saint et qu'il y e?t de la viande, le repas fut court; chacun se contenta de d?vorer en imagination les mets qu'il s'?tait promis de manger. Ici, l'on se procura des bas, etc., crainte d'en manquer plus tard; car plus on avan?ait, plus le froid augmentait. Le train continua sans arr?t jusqu'? Scully's Junction, o? l'on devait avoir ? souper; mais par malheur on n'avait pas ?t? averti ? temps et l'on n'avait que des cigares pour les officiers.

Vers trois heures du matin, samedi, le train arr?ta. Tout le monde fut bient?t sur pied et le nom harmonieux de Biscotasing sonna comme une trompette aux oreilles ? moiti? ouvertes des volontaires affam?s par le fameux repas de Mattawa. Si le nom fit une mauvaise impression sur l'esprit d?j? pr?jug? des soldats, l'apparition de grands vaisseaux remplis de pruneaux confits, de f?ves r?ties, etc., leur remit le moral en ordre.

Apr?s un bon repas dont chacun se d?clara satisfait, l'on continua. La journ?e parut longue. Quelques-uns pass?rent le temps ? confesse ou ailleurs, chacun suivant ses go?ts. On arr?ta quelques minutes ? Nemagosenda, puis le train se remit en marche et arriva ? Dalton ? neuf heures et demie le soir. L'on s'attendait ? descendre des chars en cet endroit, mais le chemin de fer avait ?t? continu? avec beaucoup de vitesse depuis deux jours et l'on se rendit jusqu'? Algoma, o? l'on arriva vers les dix heures.

Ici, un spectacle des plus gais s'offre ? nos yeux. Des feux de bois d'?pinette ont ?t? pr?par?s d'avance et ?clairent notre route jusqu'? une certaine distance. Tous descendent des chars avec joie, car la monotonie du voyage commen?ait ? ennuyer les esprits des soldats.

Que de fois ne regretta-t-on pas plus tard les bons chars qui nous avaient port?s pendant deux jours et deux nuits ? travers un pays civilis?!

En voyant les tra?neaux en attente les soldats poussent des cris de joie, on veut changer de transport ? tout prix et la nuit parait si belle que tous ont h?te de s'enfoncer dans les profondeurs myst?rieuses des bois que les feux de joie leur font apercevoir dans le lointain. L'on part en chantant et bient?t les ?chos de la for?t, r?p?tent les gais refrains des chansons canadiennes.

La nouveaut? des paysages et le violent contraste des grands bois silencieux avec le va-et-vient et le vacarme des villes excitent l'imagination des esprits les moins po?tiques. Il ?tait curieux de voir les charretiers s'enfoncer sans h?siter ? travers ces arbres touffus, dans des bois o? le chemin ?tait disparu, enfoui sous la neige, et o? les moins braves voyaient surgir de temps ? autres d'?normes t?tes de Sauvages indompt?s.

Vers minuit le silence commence ? r?gner parmi les promeneurs d?j? fatigu?s de la marche et c'est avec une satisfaction prononc?e qu'on arrive ? "l'h?tel de la For?t" vers une heure du matin. Ici on nous sert ? manger, mais les hommes encore peu habitu?s ? la nourriture qui fut distribu?e, pr?f?rent s'en passer et choisissent leurs places autour d'un feu de camp.

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