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Read Ebook: Au jeune royaume d'Albanie by Jaray Gabriel Louis

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Ebook has 401 lines and 49601 words, and 9 pages

OUVRAGES DU M?ME AUTEUR

LA POLITIQUE FRANCO-ANGLAISE ET L'ARBITRAGE INTERNATIONAL , 1 vol. in-16, Perrin, 1904.

LA QUESTION D'AUTRICHE-HONGRIE dans LES QUESTIONS ACTUELLES DE POLITIQUE ?TRANG?RE EN EUROPE, 1 vol. in-16, F?lix Alcan, 1907, 3e ?d.

LE SOCIALISME EN AUTRICHE ET EN HONGRIE dans LE SOCIALISME A L'?TRANGER. 1 vol. in-16, F?lix Alcan, 1909.

LA QUESTION SOCIALE ET LE SOCIALISME EN HONGRIE . 1 vol. in-8, F?lix Alcan, 1909.

L'ALBANIE INCONNUE . 1 vol. in-16, avec 60 gravures et 1 carte hors texte, Hachette et Cie, 1913, 3e ?d.

LES NATIONALIT?S EN AUTRICHE: AUTOUR DE TRIESTE . Une brochure in-8. Biblioth?que des questions diplomatiques et coloniales, 1902 .

LA PAPAUT?, LA TRIPLE ALLIANCE ET LA POLITIQUE EXT?RIEURE DE LA FRANCE. Une brochure in-8. Biblioth?que des questions diplomatiques et coloniales, 1904 .

LE SOCIALISME MUNICIPAL EN ITALIE. Une brochure in-8, F?lix Alcan, 1904.

LE R?GIME DES CHEMINS DE FER EN ITALIE. Une brochure in-8, Giard et Bri?re, 1905.

CHEZ LES SERBES, notes de voyage. Une forte, brochure in-8, avec cartes, Biblioth?que des questions diplomatiques et coloniales, 1906.

L'AUTRICHE NOUVELLE, SENTIMENTS NATIONAUX ET PR?OCCUPATIONS SOCIALES. Une brochure in-8, F?lix Alcan, 1908.

GABRIEL LOUIS-JARAY

LIBRAIRIE HACHETTE ET CIE PARIS--79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN--1914

INTRODUCTION

La constitution de l'Albanie ind?pendante ?tait si peu pr?vue par l'opinion publique que beaucoup d'esprits se demandent si elle n'est pas seulement une de ces inventions diplomatiques, telles qu'il en jaillit parfois dans les conf?rences internationales, quand on ne sait comment r?soudre une difficult?; disons le mot, elle a ?t? une surprise.

Aussi chacun se demande: les Albanais sont-ils autre chose qu'un souvenir historique et presque arch?ologique? Ces hommes, que nous ne connaissons gu?re que par l'histoire de la conqu?te turque, subsistent-ils donc encore? Forment-ils une nation? Si celle-ci existe, comment l'ignorait-on? Si elle n'existe pas, qu'est-ce que cet ?tat nouveau? On le d?limite; mais, dans ces limites, que va-t-il se passer? Est-ce un foyer d'anarchie que l'on pr?pare ou que l'on attise? Est-ce un terrain de chasse que l'on borne pour l'Autriche et pour l'Italie?

Cet ?tat est ? quelques heures de Venise et personne n'y p?n?tre; on y envoie un prince, mais il ne sait par quel bout commencer son nouveau travail. Que se passe-t-il donc derri?re la ligne de ces rivages inhospitaliers et que nous r?serve cette nouvelle forme de la question d'Orient?

Telles sont assur?ment quelques-unes des questions que tous se posent et dont chacun parle d'autant mieux qu'il n'y est point all? voir.

Dans les pages qui vont suivre, j'ai essay? seulement de donner une image fid?le des r?gions les plus importantes et les plus populeuses de l'Albanie autonome.

Dans un pr?c?dent volume, l'Albanie inconnue, j'ai cont? mon voyage chez les Albanais du Nord, dans les villes interdites, conquises jadis par les Albanais sur les Serbes et depuis lors reprises par ces derniers, et dans les tribus ind?pendantes et inviol?es des montagnes du Nord.

Le pr?sent ouvrage est consacr? aux parties de l'Albanie du Centre, du Sud et de l'Est qui sont ou du moins qui ?taient d'un abord plus facile. Ce sont les r?gions destin?es ? devenir le centre du nouvel ?tat, du jeune royaume d'Albanie.

C'est l? que la capitale est ?tablie, l? que les premiers efforts d'organisation sont faits, l? que les rivalit?s s'exercent, l? qu'entrent d'abord en conflit les antiques traditions locales et les nouvelles exigences d'un ?tat du XXe si?cle.

De ce que j'ai vu hier, est-il l?gitime de conclure pour demain? Du spectacle des Arnautes sous le joug turc est-il permis de d?duire des pronostics sur le destin de <>, sur l'avenir du nouveau royaume des Shkipetars? On ne saurait en tout cas se garder d'oublier qu'il faut faire leur part aux impr?vus comme aux destins de l'histoire, aux hommes qui fondent ou ruinent les empires comme ? la logique des ?v?nements et des situations.

Aussi l'ambition de celui qui ?crit cet ouvrage sera-t-elle satisfaite, s'il fait revivre devant l'esprit du lecteur un milieu, les individus qui s'y agitent, leurs sentiments, leurs pr?jug?s, leur ?tat d'?me, s'il explique les probl?mes qui s'y posent, les facteurs qui en sollicitent la solution dans un sens ou dans l'autre. Peut-?tre cela ne permet-il pas de pr?voir l'avenir; mais les desseins de l'auteur seront accomplis, si ces pages aident ? le comprendre.

CHAPITRE PREMIER

VALLONA

En pays <> albanais || La baie de Vallona || L'organisation f?odale, les relations entre l'Italie et Vallona || L'action autrichienne || Le commerce ext?rieur de l'Albanie et la part de l'Autriche et de l'Italie || L'importance de Vallona dans l'Adriatique || La Triple-Alliance et le statu quo en Albanie.

Prevesa et Santi-Quaranta sont les premi?res escales des paquebots qui font le cabotage et le service postal de l'ancienne fronti?re grecque ? la fronti?re mont?n?grine ou autrichienne; escales sans grand int?r?t et servant surtout de ports ? Janina et ? sa r?gion, dont ils sont ?loign?s d'une douzaine d'heures en voiture par Prevesa ou ? cheval par Santi-Quaranta.

Mais le navire, qui court le long d'une c?te sauvage dont la bordure rocheuse tombe abrupte dans la mer, arrive tout ? coup devant une ?chancrure du rivage; au nord, le terrain plat et mar?cageux fait un remarquable contraste avec les montagnes du sud qui enserrent presque compl?tement une baie, que ferme et prot?ge une ?le. C'est la baie de Vallona; le navire s'engage dans la passe entre l'?le de Saseno et le cap Glossa, pointe sud et montagneuse du golfe o? le navire jette l'ancre.

La rade est merveilleuse; la vaste baie, d'un bleu profond, s'ouvre sur un fond de montagnes vertes, tach?es du gris cendr? des oliviers; l?-bas, sur la droite, ? mi-coteau, le village de Kanizia dresse ses maisons antiques, qui semblent des ruines romaines au milieu d'arbres plant?s par les V?nitiens; ? gauche, la terre plate ?merge ? peine des flots et l'on distingue mal o? finissent les roseaux de la c?te et o? commencent les oliviers et les ormes o? Vallona est enfoui; on aper?oit ? peine la ville; seule, au loin, la pointe blanche des minarets se d?tache au milieu des bosquets d'arbres et, sur le port, les b?timents de la douane attendent le voyageur.

Ce cirque de verdure enserre une baie apais?e; l'?le qui ferme la rade brise la violence des flots; les collines arr?tent les vents du sud et la brise de l'est; l'eau calm?e refl?te au profond de la baie la silhouette des sommets qui la prot?gent.

Le navire se balance sur ses ancres ? cinq cents m?tres du rivage mar?cageux; les barques arrivent du d?barcad?re et se pressent sur ses flancs; celle-ci am?ne le vice-consul d'Italie, qui vient aux nouvelles, et la voisine un agent du consulat autrichien; ? c?t?, des voiliers d'assez fort tonnage sont remplis de barriques et de peaux, sans doute d'huile d'olives et de peaux de ch?vres, les deux objets d'exportation du pays. Les bateliers assi?gent de leur insistance les gens du bord; voici enfin la barcasse o? l'on me fait descendre; le batelier de ses rames s'?loigne du navire, puis bient?t debout, conduit en s'appuyant sur les hauts fonds.

En maintes villes d'Orient, le ciel et la mer, la lumi?re dor?e, l'?clat des taches blanches que les maisons forment en se d?tachant sur les verdures profondes, les couleurs intenses qui vibrent et l'air diaphane qui rapproche les premiers plans composent la beaut? du site et jettent sur la ville l'illusion du r?ve devant le voyageur qui aborde ? la rive; mais qu'il descende; que de spectateur lointain du paysage f?erique, il devienne le promeneur familier anxieux de voir de pr?s la beaut? entrevue, souvent, h?las! un d?senchantement lui fait maudire le mirage que devant ses yeux a fait jouer la lumi?re.

Vallona est de ces villes: on aborde ? un port rudimentaire, ou plut?t ? un d?barcad?re, la Scala, construit par une soci?t? exploitant l'asphalte; quelques arbres masquent des ruines assez importantes d'une forteresse v?nitienne, puis une route poussi?reuse conduit de la douane ? une ville sans beaut? et sans charme; le bazar n'a point d'attrait et les ?talages y sont mis?rables; la grande place est d'une banalit? qu'?galent les mosqu?es voisines; l'eau vive manque; les costumes locaux ont disparu et les maisons sont sans int?r?t; ce ne sont plus les <> de Diakovo et d'Ipek, forteresses f?odales des beys albanais du Nord; les jardins dess?ch?s n'ont pas la vie que met l'eau courante des ruisselets ? Tirana la verte ou dans la myst?rieuse Ipek.

Rien ne rappelle ici l'originalit? des villes albanaises de l'int?rieur; je cherche le cimeti?re o?, pr?s de la maison, les pierres debout marquent seules les tombes et o?, sous les arbres centenaires, gens et b?tes passent pour les besognes famili?res. Je ne trouve plus le jardin clos o? c'est un fouillis de fleurs, d'arbres et de vignes aux lourds raisins, o? l'on peut cueillir le fruit qui vient de m?rir et le rafra?chir dans l'eau glac?e et pure qui circule ? travers les herbes dans les sillons qu'on lui a creus?s.

Non contente d'?tre sans gr?ce, Vallona est aussi sans salubrit?; elle est entour?e de mar?cages et la malaria s?vit; l'Occidental qui y s?journe ne doit pas oublier la quinine et en faire usage; le gouvernement turc avec son habituelle insouciance n'a rien fait pour prot?ger les habitants; l'eucalyptus, qui aurait si facilement ass?ch? les environs et chass? l'end?mique malaria, n'a nulle part ?t? plant?; souhaitons plus de pr?voyance au jeune gouvernement albanais.

C'est ? Vallona que celui-ci avait nagu?re ?tabli sa premi?re capitale; la raison en est simple, c'est le fief du chef de ce premier gouvernement, Isma?l Kemal. L'organisation f?odale subsiste dans cette partie du pays comme au nord; ? c?t? des villages libres, o? chaque paysan est propri?taire de sa terre, des propri?t?s fonci?res consid?rables appartiennent aux beys, qui forment la classe dominante de la population; sur ces domaines, des m?tayers demeurent leur vie durant et cultivent le sol; ils re?oivent une moiti? ou les deux tiers de la r?colte, selon les r?gions.

Celle-ci s'en vengea en 1909: apr?s le mouvement de r?action de Constantinople et la victoire des jeunes-turcs, ces derniers impliqu?rent les beys de Vallona dans un complot et les inculp?rent de trahison ou de r?action. La plupart durent fuir ? l'?tranger ou dans les montagnes. Aussi peut-on croire que c'est avec un plaisir sans m?lange qu'ils mirent ? leur tour ? la porte les repr?sentants de la jeune-Turquie pour prendre le pouvoir ou ce qui en a l'apparence.

Cette classe de la population est fort diff?rente des beys des montagnes du Nord; ces derniers n'ont eu aucun contact avec l'Occident, ils l'ignorent; les beys de Vallona y sont all?s et parlent parfois l'italien, l'allemand ou le fran?ais; ils ont des lumi?res sur le monde ext?rieur ? l'Albanie et poss?dent un vernis de culture; musulmans, ils ne sont pas fanatiques et certains comme Isma?l Kemal se disent amis des orthodoxes grecs; tr?s conscients de leur nationalit? albanaise, ils ont l'ambition d'?tre ma?tres chez eux et de parvenir ? leurs desseins, en employant les moyens opportuns.

La rudesse des moeurs du Nord s'est att?nu?e et ils ont remplac? le coup de feu par l'intrigue; ils ne portent pas le fusil, mais portent en eux une imagination qui leur montre tout possible; toutefois, la douceur du climat, la facilit? de la vie, qui contrastent si singuli?rement avec les rudes saisons des massifs de l'Albanie du Nord et les p?nibles luttes de l'existence du petit bey montagnard de Liouma ou de Malaisia, ont donn? ? ceux qui sont n?s aux rives de la Vopoussa et aux c?tes de Vallona la nonchalance orientale, la paresse d'agir, commune aux peuples favoris?s pendant trop de si?cles par la chaleur du ciel m?diterran?en et la ti?deur des flots qui chassent vers le Nord les hivers rigoureux. C'est ainsi que trop souvent l'ardeur des gens de Vallona est imaginative et l'initiative renvoy?e au lendemain.

Tel ?tait le gouvernement, disons de Vallona, car il ne gouvernait, au vrai sens du mot, gu?re au del? d'une zone d'une cinquantaine de kilom?tres autour de la ville. Au Nord et ? l'Est, c'est l'anarchie albanaise; au Sud, c'est la population grecque orthodoxe d'?pire, qui r?clame son rattachement ? la Gr?ce, ? l'exception de quelques groupes musulmans r?fugi?s dans les montagnes, comme les Lap pr?s de Santi-Quaranta et, surtout plus au Sud, comme les Tcham qui ont conserv? leur fanatisme et leur isolement.

C'?tait donc une vingtaine de mille habitants peut-?tre qui subissaient l'action du gouvernement de Vallona; la ville ? elle seule en compte environ 8 000; les Albanais musulmans en composent la grosse majorit?; des orthodoxes albanais ou grecs, et des Italiens catholiques d'origine albanaise y entretiennent l'usage constant de la langue grecque et de la langue italienne; quant ? la langue turque, elle a toujours ?t? inconnue.

La pr?sence de cette colonie italienne d'origine albanaise est un des traits les plus int?ressants des relations entre l'Italie et l'Albanie, et dans le conflit d'int?r?ts italo-autrichien, dont Vallona est le centre, elle joue un r?le qui n'est pas n?gligeable. Vallona est peut-?tre de toutes les villes de l'Albanie celle o? l'Italie poss?de le plus d'influence; elle le doit moins ? sa proximit? qu'? deux causes fondamentales: l'une est la pr?sence en Italie d'une importante colonie albanaise italianis?e, dont un certain nombre de repr?sentants sont retourn?s en Albanie et ont ?t? dirig?s vers Vallona; l'autre est l'int?r?t de premier ordre que le royaume attache ? cette partie de la terre albanaise.

Les Italiens ont favoris? la renaissance nationale de l'id?e albanaise et ont donn? asile ? une soci?t? nationale albanaise et ? des journaux, ?crits d'abord en italien, puis en albanais, qu'ils r?pandirent de l'autre c?t? de l'Adriatique; par ces interm?diaires, les dons pouvaient facilement ?tre distribu?s dans l'autre presqu'?le; par eux, on chercha surtout ? exercer une influence sur les Albanais, et quels meilleurs agents ? transplanter sur l'autre rive adriatique: l'Italie y trouvait double avantage, celui de poss?der sous la main des interm?diaires pr?cieux, celui d'avoir des agents commerciaux excellents pour le d?veloppement du trafic italo-albanais.

Dans l'Albanie ind?pendante, cette action reprend avec d'autant plus de force que son rayon va ?tre limit?; l'Albanie devient une fa?ade maritime avec un hinterland montagneux; les plus hautes cha?nes l'encadrent et elle est ? peu pr?s form?e des deux anciens vilayets de Scutari et de Janina, ? l'exception de la r?gion m?ridionale de ce dernier; sous le r?gime turc, les Albanais s'avan?aient bien au del?, mais l'Italie n'exer?ait vraiment son action commerciale et ?conomique que dans ce qui devient l'Albanie autonome; dans les derni?res ann?es, le commerce italien recueillait environ un tiers des transactions faites avec l'?tranger dans le vilayet de Janina et un quart dans le vilayet de Scutari.

Ce sont des r?sultats consid?rables, si l'on songe que l'Autriche-Hongrie a h?rit? de la pr?pond?rance ?conomique en ces r?gions depuis la chute de la R?publique de Venise, que Trieste est la t?te de ligne d'un mouvement commercial traditionnel, avec ses commer?ants allemands, grecs, voire italiens, qui y poss?dent leurs maisons de commerce, avec ses navires, ceux du Llyod second?s par ceux de l'Ungaro-Croate de Fiume, avec sa position merveilleuse comme point de d?part d'un fructueux cabotage; bon an mal an, les deux vilayets faisaient sans doute pour une vingtaine de millions d'affaires ? l'ext?rieur dont un tiers en vente et deux tiers en achats; l'Autriche se maintenait au premier rang, distan?ant de bien loin ses concurrents et notamment sa jeune rivale et alli?e.

En sera-t-il de m?me demain? On ne peut douter que la lutte va ?tre men?e ? fond par l'Italie, et c'est ? Vallona que celle-ci dirige ses plus vifs efforts; ? Scutari ou ? Durazzo, elle travaille; ? Vallona, elle veut vaincre; l'endroit est bien choisi: ? six heures de Brindisi et de Bari, sous le m?me ciel et le m?me climat que celui o? vivent en Italie les Albanais ?migr?s, dans un milieu o? le catholicisme ami de l'Autriche est absent.

Mais, ? vrai dire, toutes ces circonstances sont bien secondaires; si l'Italie a les yeux fix?s sur Vallona, c'est que la question de Vallona est une question capitale pour sa politique. Je dirai volontiers qu'elle abandonnerait sans doute les cinq sixi?mes de l'Albanie, si l'on voulait lui laisser le dernier sixi?me avec Vallona et j'exag?rerai ? peine si j'ajoute que la Triple-Alliance a ?t? accept?e par l'Italie comme une assurance de n'?tre pas rejet?e de cette rive.

La valeur que la rade de Vallona repr?sente dans l'Adriatique ne saurait ?tre trop mise en lumi?re. Dans cette mer, la politique autrichienne a su se r?server au cours des si?cles tous les bons ports: Trieste, Fiume, centres commerciaux, Pola, Sebenico, ports militaires, et Cattaro, dont les merveilleuses bouches auraient une valeur sans pareille si le Mont?n?gro ne les dominait pas du haut du mont Leoven.

En dehors de ces rades, que reste-t-il? En Italie, Venise o? l'on a cr?? tout un appareil d?fensif, mais qui, avec les acc?s facilement ensabl?s, ne peut pr?tendre ? un r?le offensif; Anc?ne et Bari, ports de commerce ouverts et qui ne sauraient devenir ports militaires; Brindisi, o? l'Italie a fait porter ses efforts, mais qui n'est qu'un pis-aller comme port de guerre et incapable de contenir une flotte de haut bord; de la sorte, il a fallu que le royaume organise son grand port d?fensif et offensif ? Tarente, ? l'extr?mit? de son territoire et au del? du canal d'Otrante, porte de l'Adriatique.

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