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Read Ebook: Aventures d'un Gentilhomme Breton aux îles Philippines by La Gironi Re Paul P De

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Ebook has 352 lines and 20556 words, and 8 pages

Aussit?t que chaque plant a acquis une hauteur suffisante, on l'?t?te pour obliger la s?ve ? se porter vers les feuilles; et quelques semaines apr?s on fait la r?colte.

R?colte.

Cette r?colte consiste ? arracher du tronc les feuilles, et ? les diviser en trois classes selon leur grandeur, et ensuite ? les r?unir par 50 ou 100, en les traversant vers le pied avec une petite baguette de bambou, de mani?re ? en former des esp?ces de brochettes que l'on suspend dans de vastes hangars o? le soleil ne doit pas p?n?trer, mais o? l'air circule librement. On les laisse dans ce hangar jusqu'? ce que la dessiccation soit parfaite; elle se fait plus ou moins attendre, selon la temp?rature. Lorsqu'elle est termin?e, chaque qualit? est r?unie par ballots de 25 livres, et ensuite livr?e dans cet ?tat ? la r?gie.

La culture du tabac est l'une des plus importantes de la colonie.

Les seuls produits de la r?gie des tabacs suffisent et au del? pour couvrir toutes les d?penses du gouvernement colonial.

La graine, que chaque plante donne abondamment, n'est point employ?e pour sa reproduction; si l'on s'en servait, il faudrait attendre trop longtemps pour obtenir une premi?re r?colte: c'est le pied m?me d'un vieux plant, pr?alablement divis? en autant de morceaux que l'on aper?oit d'indices d'o? doivent sortir de nouvelles pousses, qui sert ? former une nouvelle plantation.

Pendant la saison des s?cheresses on pr?pare le terrain, on coupe toutes les broussailles et les jeunes arbres; on conserve seulement les plus ?lev?s, pour donner de l'ombre. Les deux premi?res ann?es, lorsque le sol est bien nettoy?, on trace des lignes transversales ? la montagne, espac?es de 3 m?tres 1/2 les unes des autres. On ouvre, avec une pioche, des trous de 10 ? 15 centim?tres de profondeur, et d'un diam?tre ? peu pr?s ?gal. Aux premi?res pluies on place un morceau dans chaque trou, et on le recouvre de terre.

Les deux premi?res ann?es, il faut pratiquer de fr?quents sarclages, d?truire les broussailles qui g?neraient les jeunes plantes, et ? plusieurs reprises, pendant la saison des pluies, remuer la terre avec la pioche.

La seconde ann?e, les longues et larges feuilles, ?lev?es de 4 ? 5 m?tres du sol, suffisent pour emp?cher les herbes et les broussailles de pousser.

R?colte.

Les lani?res sont expos?es au soleil pendant quelques heures, pour les rendre plus flexibles. Ensuite un Indien, plac? devant un petit banc sur lequel vient s'abaisser par la pression du pied une lame en fer, place une des lani?res sur le banc, p?se sur son marchepied, fait descendre la lame sur la lani?re, la tire avec force vers lui, et, au moyen de ce mouvement et de la pression, les filaments se s?parent du parenchyme et sortent d'un beau blanc. Apr?s cela il suffit de les exposer quelques heures au soleil pour qu'ils soient en ?tat d'?tre livr?s au commerce.

Tous les ans, ? l'?poque des s?cheresses, on a une nouvelle r?colte, et une plantation faite dans un terrain convenable dure ind?finiment.

La culture de cet arbuste se pratique de la m?me fa?on que dans toutes nos colonies. Elle consiste ? faire de grands semis dans des lieux garantis du soleil, soit naturellement par des arbres, ou artificiellement par de petits toits en paille.

Lorsque les caf?iers ont acquis une ?l?vation de 15 ? 20 centim?tres, on les transplante dans le terrain pr?par? ? cet effet. C'est ordinairement dans les grands bois, ? l'exposition du soleil levant, et sur une pente o? pr?alablement on a d?truit toutes les broussailles, les petits arbres, et conserv? seulement ceux dont l'ombre est n?cessaire. Ensuite, sur des rangs s?par?s les uns des autres de 3 m?tres, on ouvre des trous de 2 m?tres en 2 m?tres, et l'on y place les jeunes plants, dont on recouvre les racines avec de la terre meuble.

Les premi?res ann?es, on est oblig?, ? trois fois diff?rentes, de d?truire avec la pioche les mauvaises herbes. Lorsque les caf?iers ont acquis l'?ge de trois ans, ?poque o? ils commencent ? produire, il suffit de faire chaque ann?e, apr?s la r?colte, un bon sarclage. La quatri?me et la cinqui?me ann?e, on les ?t?te ? la hauteur de 10 pieds du sol: une trop grande ?l?vation nuirait au d?veloppement des branches horizontales, qui sont celles qui produisent le plus, et serait une difficult? pour la r?colte.

R?colte.

La r?colte se fait par cueillette, au fur et ? mesure que les fruits passent du vert ? un beau rouge cerise.

Dans nos colonies, aussit?t les fruits cueillis, on les met au soleil pour les s?cher avec toute la pulpe; ensuite on les pile dans des mortiers pour s?parer la pulpe s?ch?e et le parchemin, ou seconde enveloppe du grain.

Les Indiens, aux Philippines, apr?s chaque cueillette ?crasent avec la main la pulpe, et la s?parent des grains en la lavant ? grande eau. Apr?s cette manipulation, les grains, qui conservent seulement leur seconde enveloppe ou parchemin, sont s?ch?s pendant quelques heures au soleil et ramass?s dans des sacs.

Par la premi?re m?thode, il faut plusieurs semaines pour op?rer la dessiccation. S'il survient des pluies et qu'on n'ait pas la pr?caution de remuer trois ou quatre fois par jour les grands amas qui sont ? s?cher, il s'y ?tablit une fermentation qui doit n?cessairement nuire ? la qualit? du caf?. Par la m?thode indienne, il suffit d'un beau jour de soleil pour op?rer une parfaite dessiccation, et pour que la r?colte puisse ?tre mise en magasin.

Le cacao cro?t facilement dans toutes les localit?s de l'?le de Lu?on; mais c'est l'?le de Cebu qui fournit la meilleure qualit?, et o? cette culture se fait le plus en grand.

Les terres d'alluvion qui ont un grand fond et qui sont un peu ombrag?es par de grands arbres sont les plus convenables pour cette culture, qui exige la premi?re ann?e bien plus de frais et de main-d'oeuvre que celle du caf?. Apr?s avoir, comme pour cet arbuste, d?truit toutes les broussailles, les mauvaises herbes et tous les arbres qui donneraient trop d'ombrage, on ouvre en quinconce des fosses de 4 ? 5 pieds de profondeur sur un carr? ? peu pr?s ?gal; on passe la terre ? la claie, on y m?le les d?tritus des plantes que l'on a d?truites, et on rejette la terre dans la fosse; ensuite on place au milieu les jeunes plants, qu'on a eu soin de faire pousser trois semaines auparavant dans une petite portion de terre contenue dans des feuilles de bananier.

Pendant deux ou trois ans on b?che les jeunes arbustes, et l'on d?truit toutes les mauvaises plantes qui pourraient leur nuire.

R?colte.

Cette r?colte consiste ? cueillir les fruits ? leur maturit?, ? les ouvrir, ? s?parer les f?ves du parenchyme, et ? les faire s?cher.

Cette r?colte continue jusqu'aux premi?res pluies, qui d?truisent les arbustes ou tachent le coton qu'ils produisent alors.

Le poivre se cultive g?n?ralement pr?s des montagnes, dans les parties o? les fortes ros?es entretiennent un peu d'humidit?. Cette plante parasite exige peu de culture; elle cro?t de bouture. Il suffit d'en couper un morceau long de 15 ? 20 centim?tres, de le courber en deux, de recouvrir le milieu de terre, et de lier les deux extr?mit?s contre un support de 5 ? 6 pieds d'?l?vation, autant que possible de bois mort recouvert encore de son ?corce et susceptible d'absorber beaucoup d'humidit?. La jeune plante s'y attache, pousse jusqu'au sommet; et il suffit, pour la faire produire, de quelques sarclages, et de b?cher une fois par an la terre autour de chaque pied.

R?colte.

La r?colte se fait par cueillette, au fur et ? mesure que les grains passent du vert au noir. Ces grains sont mis sur des nattes, et expos?s pendant quelques jours au soleil.

La culture de la canne ? sucre se pratique par deux m?thodes diff?rentes: l'une pour les terres nouvellement mises en culture, et l'autre pour celles qui peuvent ?tre travaill?es ? la charrue.

Premi?re m?thode:

Cette premi?re m?thode est un des plus puissants moyens pour op?rer ? peu de frais de grands d?frichements. Elle consiste, vers le mois d'octobre, ? couper tous les arbres et broussailles qui recouvrent la terre destin?e ? la plantation. Cette op?ration doit se faire avec soin, et on ne doit pas n?gliger, aussit?t qu'un arbre est abattu, de le d?garnir compl?tement de ses branches; si on attendait quelques jours, le bois se s?chant rendrait cette main-d'oeuvre plus difficile et plus co?teuse. Quinze jours apr?s que tout le bois a ?t? abattu, on choisit une belle journ?e, sans vent, et avec un soleil ardent, pour y mettre le feu.

Le lendemain, quand tout est br?l?, moins les arbres d'une certaine dimension, on s'occupe de suite ? former un entourage pour garantir la plantation des animaux. Pour construire cet entourage, on se sert des arbres qui n'ont pas ?t? br?l?s, et qui recouvrent une partie du sol: les plus gros, qui offriraient beaucoup de difficult?s pour ?tre enlev?s, restent sur le champ pour ?tre br?l?s l'ann?e suivante.

Apr?s que la cl?ture est termin?e, ou pendant le temps qu'on y travaille, on met des ouvriers ? pr?parer le sol pour recevoir le plan des cannes. Chaque ouvrier est muni d'une corde pour tracer des lignes de quatre ? cinq pieds de distance les unes des autres, et sur chacune de ces lignes, ? trois pieds de distance, il ouvre ? la pioche une petite fosse d'un pied et demi de long sur cinq ? six pouces de large et au moins six pouces de profondeur. C'est dans ces fosses que l'on place les plants. Avant de faire les trous pour recevoir les plants, il est indispensable de diviser son champ en grands carr?s de quatre-vingts ? cent m?tres sur chaque fosse, et s?par?s entre eux par des all?es d'au moins trois m?tres.

Toutes ces op?rations termin?es, on pr?pare le plant. C'est l'extr?mit? des cannes que l'on r?colte qui sert de plant. On coupe ces extr?mit?s de dix ? douze pouces de long, on les lie en gros paquets comme des asperges, et on les met pendant au moins trois jours ? tremper dans une eau, autant que possible, non corrompue.

Apr?s trois jours on les retire de l'eau, on d?fait les paquets sur les lieux de la plantation, et on les livre aux planteurs. Ceux-ci les d?pouillent en partie de leurs feuilles et en placent deux dans chaque fosse, de mani?re que tout le plant repose parfaitement dans toute sa longueur sur la terre. Si le fond de la fosse n'est pas de niveau, on ajoute un peu de terre, pour que tout le plant porte sur la terre.

Chaque plant doit avoir son extr?mit? oppos?e ? celui plac? dans la m?me fosse; ensuite on recouvre l?g?rement avec un peu de terre tr?s-divis?e.

Si la plantation ?tait faite dans un temps de grande chaleur, et que la terre f?t tr?s-s?che, il serait indispensable, avant de placer le plant dans la fosse, d'y jeter un litre et demi ou deux litres d'eau.

Lorsque la plantation est finie, l'on n'y touche plus jusqu'? ce que la mauvaise herbe commence ? se montrer. Il faut alors avoir grand soin de la d?truire au fur et ? mesure qu'elle pousse, car sans cela elle ?toufferait les jeunes cannes. Mais lorsque celles-ci se sont ?lev?es de terre et qu'elles recouvrent tout le sol de leurs longues feuilles, il n'est plus n?cessaire de faire de sarclage, ni aucun travail, jusqu'? la r?colte.

C'est ordinairement dans le mois de mars, jusqu'? la fin de mai, et m?me au commencement de juin, que l'on fait les plantations selon la m?thode que je viens de d?crire.

Dix ? douze mois apr?s, la canne est bonne ? r?colter.

Aussit?t que l'on a coup? toutes celles qui recouvrent un des grands carr?s qui forme une des divisions de la plantation, on nettoie avec grand soin toutes les all?es qui l'entourent des herbes s?ches et des feuilles de cannes qui s'y trouvent; et au moment de la journ?e o? il y a le moins de vent on entoure le carr? d'ouvriers avec des branches ? la main, et l'on met le feu ? l'amas de feuilles qui g?n?ralement recouvre le champ d'une ?paisseur d'un pied et demi ? deux pieds, et dans quelques minutes le feu a tout r?duit en cendres.

La pr?caution que l'on prend de nettoyer les all?es et de mettre des ouvriers avec des branches, est n?cessaire pour ?viter que le feu ne se communique aux autres parties du champ qui n'ont pas encore ?t? r?colt?es.

Quelques jours apr?s avoir br?l? les feuilles, on passe quelques traits de charrue pr?s des souches, de mani?re ? les d?garnir et rejeter la terre au milieu des rangs.

Cette premi?re fois, le travail de la charrue offre des difficult?s et doit se faire avec pr?caution; car une grande partie des racines des arbres qui ont ?t? coup?s pour ?tre remplac?s par la canne ne sont pas encore d?truites, et le labour, par cons?quent, ne se fait que tr?s-difficilement. Si la difficult? ?tait trop grande, il faudrait remplacer la charrue par la pioche, et d?garnir chaque pied en rejetant la terre au milieu des rangs.

Aussit?t que les premi?res pluies commencent, et que les mauvaises herbes poussent avec les cannes, il faut les d?truire, partie avec la charrue, si c'est possible, et partie avec la pioche, si on ne peut pas se servir de la charrue. Cette op?ration de sarclage se fait ordinairement trois fois dans l'ann?e; ? la seconde, on bine l?g?rement les pieds des cannes, et ? la troisi?me fois, on ajoute encore un peu de terre au pied. Mais cette op?ration de binage doit varier selon la fertilit? du terrain et l'?ge de la canne; plus la canne est jeune et le terrain fertile, moins il faut mettre de terre au pied. Je vais expliquer pourquoi:

La canne, ? l'inverse des autres plantes, tend toujours ? s'?lever au-dessus de la terre; c'est-?-dire que si la premi?re ann?e vous l'avez plant?e ? six pouces au-dessous du sol, ? la seconde ann?e elle ne se trouve qu'? trois pouces, ? la troisi?me ? la superficie, et ? la quatri?me tout ? fait au-dessus de la terre qui a servi de binage. Ainsi, plus on met de terre, et plus vite elle monte; et l'on perd alors quelques ann?es de r?colte.

Dans une terre fertile, il suffit de recouvrir l?g?rement le pied de la canne pour qu'elle pousse avec vigueur et produise bien; et alors on augmente le binage peu ? peu, pour avoir de la m?me plantation le plus grand nombre de r?coltes possible.

A la troisi?me ann?e, g?n?ralement tous les troncs d'arbres et les racines sont d?truits, et presque tout le travail peut se faire ? la charrue. Seulement on se sert de la pioche pour le binage, qui alors doit ?tre assez fort pour bien recouvrir le pied de la canne ? une hauteur de dix ? douze pouces.

Voil? ? peu pr?s tout ce qu'il est important d'observer pour une plantation par d?frichement.

Cependant je dois ajouter une recommandation des plus importantes: c'est de ne jamais planter plus que l'on ne peut entretenir, et si l'on avait commis cette faute, abandonner plut?t une partie de la plantation pour soigner convenablement l'autre, que de mal entretenir le tout.

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