Read Ebook: Le Tour du Monde; Afrique Orientale Journal des voyages et des voyageurs; 2. sem. 1860 by Various Charton Douard Editor
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Ebook has 252 lines and 54338 words, and 6 pages
Les gorges d'Ombl?ze. -- Die. -- La vall?e de Roumeyer. -- La for?t de Saou. -- Le col de la Cochette. 385
EXCURSIONS DANS LE DAUPHIN?, par M. ?lis?e RECLUS .
La Grave. -- L'Aiguille du midi. -- Le clapier de Saint-Christophe. -- Le pont du Diable. -- La B?rarde. -- Le col de la Tempe. -- La Vallouise. -- Le Pertuis-Rostan. -- Le village des Claux. -- Le mont Pelvoux. -- La Balme-Chapelu. -- Moeurs des habitants. 402
LISTE DES GRAVURES. 417
LISTE DES CARTES. 422
ERRATA. 427
VOYAGE DE M. GUILLAUME LEJEAN,
DANS L'AFRIQUE ORIENTALE.
LETTRE AU DIRECTEUR DU TOUR DU MONDE.
Khartoum, 10 mai 1860.
D'ALEXANDRIE ? SOUAKIN.
L'?gypte. -- Le d?sert. -- Le simoun. -- Suez. -- Un danger. -- Le mirage. -- Tor. -- Qoss?ir. -- Djambo. -- Djeddha.
Mon cher Directeur,
Je pars apr?s-demain pour l'int?rieur de la Nubie, et je viens r?gler avec vous un premier compte de souvenirs de voyage que j'aurai bien vite oubli?s, si je ne vous les ?cris, tant j'ai l'esprit pr?occup? de cette ?thiopie myst?rieuse que je vais aborder.
Je n'ai gu?re fait que traverser l'?gypte, qui est aujourd'hui, gr?ce ? la transformation op?r?e par M?h?met-Ali, une sorte de t?te de pont de la civilisation europ?enne. Je ne vous reparlerai pas d'Alexandrie, du Caire, et des Pyramides apr?s l'excellent livre de Maxime Du Camp, mais laissez-moi vous dire, au courant de la plume, mes impressions morales sur ce beau pays d'?gypte et sur quelques aspects de sa situation actuelle.
Apr?s le lion, le loup, qui est Abbas-Pacha; puis est venu un charmant homme, tout impr?gn? de civilisation, doux, pacifique, d'humeur gaie et d'habitudes indolentes, fait pour vivre d'un million de rentes dans un palais du Nil, mais l'homme le moins propre au gouvernement d'un ?tat en crise de transition. J'ai nomm? Sa?d-Pacha. Sous son r?gne, l'?mancipation de l'?gypte a recul?, le commerce et le cr?dit public ont d?clin?, le budget a ?t? mis au pillage pendant que les traitements des employ?s de tout grade, devenus flottants et illusoires, ont oblig? nombre de fonctionnaires ? vivre de concussion; le Soudan, la plus belle, comme avenir, des conqu?tes de M?h?met-Ali, a ?t? d?sorganis? et presque abandonn?; les Abyssins et les bandits de toute nation insultent impun?ment les fronti?res, et l'?gypte va doucement ? sa ruine sous la main d'un brave homme qui joue au soldat, donne des f?tes, et semble, en affaires, avoir pris pour devise la maxime anglaise: <
L'?gypte! elle ?talait, toute blonde d'?pis, Ses champs bariol?s comme un riche tapis. Plaine que des plaines prolongent; L'eau vaste et froide au nord, au sud le sable ardent, Se disputent l'?gypte: elle rit cependant Entre ces deux mers qui la rongent....
Nous sortons pour jeter un coup d'oeil sur la ville dont le nom, gr?ce ? M. de Lesseps, retentit aux oreilles de tous les politiques europ?ens depuis trois ans. Suez, sans le canal qui n'existe pas encore, mais qui y am?ne ? flots des touristes anglais, des ing?nieurs et des commer?ants fran?ais, ne serait qu'une ruine fort d?sagr?able ? habiter. Elle a une enceinte irr?guli?re qu'un homme vigoureux renverserait ? coups de pied, quelques habitations modernes confortables, toutes voisines de la gare et du port, notamment l'agence anglaise du transit , quelques mosqu?es sans caract?re monumental et deux ou trois places, dont la plus petite et la plus pittoresque est celle du March? aux grains, dont j'ai pris le croquis joint ? ces notes. ? l'angle d'une ruelle qui m?ne au bazar, ruelle obscure et sale, mais d'un ton superbe pour un admirateur des effets vigoureux de lumi?re, s'?l?ve une maison d'un riche n?gociant aussi curieuse dans son genre que le sont chez nous les vieilles maisons de Gand ou de Nuremberg.
? l'entr?e de la baie se voit une petite ville, Tor, habit?e par des Coptes . Les deux peuples n'ont gu?re de commun que le culte et la finesse mercantile. ? premi?re vue et ? part le costume, un habitant de l'Orient ne confondra jamais la longue figure ? lame de couteau du paisible et un peu servile descendant des Pharaons avec le profil d'aigle des fils de Th?mistocle. La population de Tor vit principalement d'un assez singulier commerce: elle vend aux p?lerins l'eau qu'elle tire des fontaines de Mo?se et du Sina?.
Nous d?barquons donc ? Djeddah, et la premi?re chose qui frappe nos yeux, en touchant le quai, ce sont des notables indig?nes ? barbe blanche, qui semblent venus l? pour pr?parer une ovation ? quelqu'un. Ce n'est pas ? la princesse d?j? d?barqu?e; ce n'est pas ? nous ? coup s?r. Nous avons bient?t la clef du myst?re: nous avions ? bord, sans nous en douter, quatre des accus?s du fameux massacre, revenus acquitt?s de Constantinople, faute de preuves.
C'est un d?but fort inqui?tant; mais je dois d?clarer que j'ai pass? huit jours ? Djeddah, et que j'ai circul? fort librement sans ?tre jamais insult?. Les voyageurs n'ont gu?re ? visiter, dans cette ville et dans les environs, que le cimeti?re o? l'on montre le tombeau de notre m?re ?ve ; ce sont deux s?pultures insignifiantes qui, selon les indig?nes, marquent l'emplacement de la t?te et des pieds de la premi?re femme. Si vous leur objectez que, vu la distance de ces deux turb?s, ?ve aurait ?t? assez grande pour franchir le Nil en cinq enjamb?es et saisir d?licatement un crocodile entre deux doigts, ils vous r?pondront que la m?re du genre humain avait bien le droit d'avoir une stature un peu sup?rieure ? celle de leur femme ou de la v?tre. C'est assez logique pour des Arabes.
Je quitte Djeddah le 28 f?vrier, et le lendemain, mes yeux fatigu?s des sables rouge?tres se reposent avec bonheur sur une plage basse, verdoyante, o? la mer vient presque baigner des tapis de hautes gramin?es. Une jolie baie s'ouvre devant nous, le bateau double un cap o? s'?l?ve le d?me blanc d'un santon, et une demi-heure apr?s nous d?barquons sur le quai du Mufti, ? Souakin, o? la curiosit? a attir? une foule de spectateurs ? tuniques aussi blanches que leur peau est fonc?e.
Guillaume LEJEAN.
VOYAGE AU MONT ATHOS,
PAR M. A. PROUST.
Salonique. -- Juifs, Grecs et Bulgares. -- Les mosqu?es. -- L'Albanais Rabottas.
J'avais form?, pendant mon s?jour en Gr?ce, le projet de visiter leurs couvents, et, le 9 mai 1858, apr?s m'?tre muni ? Constantinople de lettres patriarcales, sans lesquelles on court le risque d'?tre mal accueilli des moines, je quittai Pera avec mon ami Schranz et le drogman Voulgaris. Schranz devait m'aider ? reproduire les peintures par la photographie; Voulgaris se chargeait de la linguistique et de la cuisine. Notre projet ?tait de toucher ? Salonique, et de l? de gagner l'Athos par terre.
Le 10 nous entrions dans le golfe Therma?que, et le lendemain nous doublions la pointe de Kara-Bournou.
La ville est partag?e en deux par une rue qui s'?tend de l'est ? l'ouest, parall?lement ? la mer. Cette rue est grande, r?guli?re, bord?e de boutiques ? auvents, et termin?e ? chacune de ses extr?mit?s par un arc de triomphe. C'est l? l'endroit vivant, le quartier anim? de la ville; ailleurs le silence est complet, les rues sont d?sertes, ?troites et taill?es ? pic dans le rocher. On ne s'explique cette pr?f?rence pour la ville basse que par la difficult? d'atteindre les quartiers hauts; car les immondices entra?n?es par la pente naturelle font de la premi?re un v?ritable ?gout, et il n'est rien de plus sale que cette large rue et le bazar qui l'avoisine, si ce n'est la population qui l'anime. Cette population est en grande partie compos?e de juifs. <
Au milieu des Bulgares et des Grecs, confondus par un costume noir comme un v?tement de deuil, on reconna?t les juifs ? leur coiffure faite d'un mouchoir de coton roul? en turban, ? leur veste bord?e de fourrures, et surtout ? ce nez pro?minent qu'ils ont conserv?.
VOYAGE AUX GRANDS LACS DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE,
PAR LE CAPITAINE BURTON.
AVANT-PROPOS.
But de l'exp?dition. -- Le capitaine Burton.
D?tendue ? l'est et ? l'ouest par une c?te aux effluves mortels, et par une population que d?moralise un commerce inf?me, l'Afrique est rest?e jusqu'? ces derniers temps ce qu'elle ?tait pour les anciens: une terre myst?rieuse dont les tribus centrales sont encore retranch?es de la grande famille humaine. En vain la civilisation antique s'est ?panouie dans l'une de ses vall?es fertiles, en vain Carthage et Rome y ont ?tabli leur puissance, l'Arabe ses mosqu?es, le traitant ses comptoirs, cet isolement s'est maintenu jusqu'? nos jours. Au del? du littoral conquis, le vainqueur ou le n?gociant a trouv? le Sahara, le colon du sud les Karrous, et les chasseurs de la Cafrerie se sont arr?t?s aux marches du Kalahari. De tous ces r?cits du d?sert qui, depuis l'an?antissement de l'arm?e de Cambyse, se continuent chaque ann?e au retour des caravanes, il r?sulte que toutes les fois qu'on nomme l'Afrique, c'est un espace enti?rement nu, un flot de sable, une terre anhydre que l'on ?voque dans la pens?e de l'auditeur: l'habitat du chameau et de l'autruche a fait oublier celui de l'hippopotame et du crocodile; aussi accueillit-on avec surprise, il y a quatre ans, l'annonce d'une mer int?rieure, dont les missionnaires de Mombaz avaient entendu parler dans leurs voyages. Bien que l'existence de grands lacs ?quatoriaux en Afrique e?t ?t? soup?onn?e depuis deux mille ans, cette communication n'en eut pas moins tout l'attrait de la nouveaut?, et le m?moire que publi?rent ? ce sujet le r?v?rend Erhardt et le docteur Rebmann report?rent l'attention des g?ographes sur la partie est de l'Afrique, situ?e entre l'?quateur et le quinzi?me degr? de latitude m?ridionale. Les hommes les plus comp?tents d'Europe ne crurent pas ? la r?alit? de cette Caspienne de trente mille lieues carr?es, et pens?rent que M. Erhardt confondait en un seul plusieurs lacs distincts, d?sign?s sur les anciennes cartes portugaises, et mentionn?s par les n?tres. Toutefois la question offrait trop d'int?r?t pour qu'on ne cherch?t pas ? la r?soudre. D'ailleurs le probl?me toujours pendant des sources du Nil, celui des neiges contest?es du K?nia et du Kilimandjaro se rattachaient ? la v?rification du rapport des r?v?rends. Une exp?dition fut donc r?solue.
En 1856, la Soci?t? g?ographique de Londres confia au capitaine Burton, officier ? l'arm?e du Bengale, la mission d'atteindre les grands lacs africains, d'en relever la position, de d?crire le pays situ? entre la c?te et les vastes nappes d'eau qu'il s'agissait de reconna?tre, d'en ?tudier l'ethnographie et les ressources commerciales. Un voyage en Arabie, o? l'aventureux capitaine avait fait preuve d'autant de savoir que d'intr?pidit?, un s?jour dans la ville d'Harar, interdite jusqu'? lui aux chr?tiens, un projet d'exploration au centre de l'Afrique, arr?t? au d?but par une attaque des Somalis, avaient d?sign? Burton au choix de la Soci?t?, qu'il justifiait amplement. Le capitaine, ne se dissimulant pas les difficult?s de l'entreprise, demanda qu'on lui adjoign?t le capitaine Speke, attach?, comme lui, ? l'arm?e des Indes; et le 16 juin 1857, ? midi, ces courageux explorateurs se dirigeaient vers la c?te africaine, ? bord d'une corvette de dix-huit canons, appartenant au sa?d M?jid, fils de l'iman de Mascate, alli? de la France et de l'Angleterre. Voici le r?cit du capitaine Burton.
R?CIT.
Zanzibar. -- Aspect de la c?te. -- Un village. -- Les B?loutchis. -- Ouamrima. -- Fertilit? du sol. -- D?go?t inspir? par le pantalon. -- Vall?e de la mort. -- Supplice de M. Maizan. -- Hallucination de l'assassin. -- Horreur du paysage. -- Humidit?. -- Zoungom?ro. -- Effets de la traite.
< < < < Kiranga, d?but?rent les ond?es qu'on essuie r?guli?rement entre les deux saisons pluvieuses, et je refusai de m'y arr?ter plus d'un jour, malgr? les instances des chefs, dont Sa?d-ben-S?lim, qui dirigeait notre caravane, satisfaisait tous les d?sirs. Le lendemain nous entrions sur le territoire de Mouhogou?, l'un des plus redout?s de l'effrayant Ouzaramo. Toutefois, notre passage n'eut d'autre r?sultat que de faire accourir les femmes, tr?s-curieuses de nous voir, et tr?s-surprises de notre aspect. < < < < < Arriv?s le 13 juillet sur un territoire o? les Ouazaramo, se confondant avec diverses tribus, ne sont plus ? craindre, nos voyageurs poursuivirent leur marche sous des averses diluviennes, des brumes p?n?trantes, d?chir?es par des coups de soleil foudroyants; ils franchirent des halliers, des fondri?res o? l'on enfonce jusqu'aux genoux, parfois jusqu'aux ?paules, quitt?rent le mar?cage pour des savanes entrecoup?es de ravines profondes, retrouv?rent la for?t et les jungles, et accabl?s de fatigue, bourrel?s d'inqui?tudes, n'en continu?rent pas moins leur route p?rilleuse. < C'est ainsi que la caravane traversa le district de Douthoumi, arros? par la rivi?re du m?me nom, qui tombe dans le Mgazi. Une cha?ne de montagnes, dont la cr?te dentel?e et les pics voil?s de nuages annoncent la formation primitive, s'?l?ve au nord du district, et va rejoindre, ? quatre journ?es de marche, les montagnes de l'Ousagara. Le vent du nord-est, comme celui du nord-ouest, se refroidit en balayant cette cr?te nuageuse, et tombe en rafales glac?es dans la plaine, o? le thermom?tre descend ? 18? pendant la nuit. Plus malsains, dit-on, que la vall?e m?me, les c?nes situ?s au pied de la montagne ne sont pas habit?s; la for?t en garnit le sol rocailleux, et tout ce que le voyageur a pu r?ver d'horrible sur l'Afrique, se r?alise: c'est un m?lange confus de buissons ?pineux et de grands arbres, couverts de la racine au sommet par de gigantesques ?piphytes; un amas d'herbes tranchantes, un r?seau de lianes ?normes qui rampent, se courbent, se dressent dans tous les sens, ?treignent tout, et finissent par ?touffer jusqu'au baobab. < < Personnel de la caravane. -- M?tis arabes, Hindous, jeunes gens mis en gage par leurs familles. -- ?nes de selle et de b?t. -- Cha?ne de l'Ousagara. -- Transformation du climat. -- Nouvelles plaines insalubres. -- Contraste. -- Ruine d'un village. -- Fourmis noires. -- Troisi?me rampe de l'Ousagara. -- La Passe terrible. -- L'Ougogo. -- L'Ougogi. -- ?pines. -- Le Zihoua. -- Caravanes. -- Curiosit? des indig?nes. -- Faune. -- Un despote. -- La plaine embras?e.
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