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Read Ebook: La cité des eaux by R Gnier Henri De

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Ebook has 262 lines and 20422 words, and 6 pages

chant d'or et d'airain de sa gloire pass?e, Et la Louve dans l'ombre allaite les Jumeaux.

N'as-tu pas bu comme eux aux sources de la vie Le d?sir d'?tre seul qui les rendit rivaux Jusques au sang vers? sur la terre rougie?

V?RONE

O V?rone! cit? de vengeance et d'amour, Ton Adige verdi coule une onde fielleuse Sous ton pont empourpr?, dont l'arche qui se creuse Fait l'eau de bile am?re et de sang tour ? tour!

Le d?me, le cr?neau, la muraille, la tour, Le cypr?s dur jailli de la fente argileuse, Et tes tombeaux guerriers et ta tombe amoureuse Te parent orgueilleusement d'un noble atour.

C'est en vain que plus tard ta Soeur adriatique, Dans la rouge paroi de ton palais de brique, Incrusta son lion de pierre comme un sceau;

Son grondement ail? s'est tu dans l'air sonore O? roucoule toujours et se lamente encore La colombe plaintive et ch?re ? Rom?o.

LES SCALIGER

Ils dorment dans l'armure et couch?s sur le dos, Leurs mains jointes, pourtant, ont l'air pr?tes encore A l'?p?e, et leurs yeux que l'ombre eut peine ? clore Go?tent sournoisement un sommeil sans repos.

Et celui-l?, debout, ?questre, tout en haut Du pinacle ouvrag? que son bronze d?core, Semble guetter au loin quelque tragique aurore Que l'Adige au pont rouge annonce dans ses eaux.

La vie a si longtemps, furieuse et farouche, Menac? par leur geste et cri? par leur bouche Que l'?cho vibre encor du nom des Scaliger;

Et, pour que de la mort ils ne reviennent plus Fouler tes dalles, ? V?rone, il a fallu Entourer leurs tombeaux d'une grille de fer.

PROMENADE

Sur l'eau verte, bleue ou grise, Des canaux et du canal, Nous avons couru Venise De Saint-Marc ? l'Arsenal.

Au vent vif de la lagune Qui l'oriente ? son gr? J'ai vu tourner ta Fortune, O Dogana di Mare!

Souffle de l'Adriatique, Brise molle ou sirocco, Tant pis, si son doigt m'indique La C? d'Or ou San Rocco!

La gondole nous balance Sous le felze, et, de sa main, Le fer coupe le silence Qui dormait dans l'air marin.

Le soleil chauffe les dalles Sur le quai des Esclavons; Tes d?tours et tes d?dales, Venise, nous les savons!

L'eau luit; le marbre s'?br?che; Les rames se font ?cho Quand on passe ? l'ombre fra?che Du Palais Rezzonico.

FUN?RAILLES

Oh! quel farouche bruit font dans le cr?puscule Les ch?nes qu'on abat pour le b?cher d'Hercule!

VICTOR HUGO.

FUN?RAILLES

Le b?cher dress? l? pour ce nouvel Hercule, Emplit l'horizon et le ciel empourpr?; Et la nuit s'illumine et tout enti?re br?le A l'ardente splendeur de ce couchant sacr?.

Au brasier fraternel o? se tordent ensemble Le laurier odorant et le ch?ne fumeux, Une foule sans cris se h?te et se rassemble Afin d'en emporter le reflet en ses yeux;

Et quelques-uns, pench?s sur la flamme f?conde, Y viennent allumer leur torche et leur flambeau, Pour ?clairer encor les t?n?bres du monde Quand le b?cher noirci ne sera qu'un tombeau.

Et c'est ainsi qu'ayant emprunt? l'?tincelle A l'?norme incendie en sa gloire ?croul? Ils s'en repasseront la clart? mutuelle, Et l'une brillera quand l'autre aura br?l?,

Jusqu'? l'heure o? ce feu vacillant et d?bile Ne soit plus au regard du passant incertain Que le dernier rayon de la lampe d'argile Que m?nage le pas et que couvre la main.

Qu'il ?blouisse l'ombre ou couve sous la cendre, Au geste de l'Amour comme aux doigts de Psych?, Qu'il monte la montagne ou qu'il la redescende, Qu'il soit lampe, foyer, flambeau, torche ou b?cher,

Sa flamme inextinguible, ?ternelle et divine, Ira jusques au fond des si?cles ? venir. Que le souffle la courbe ou que le vent l'incline, Car elle est immortelle et ne peut pas finir;

Puisque l'?me de l'homme en elle se consume Et qu'elle est n?e en lui de ce jour enchant? O?, sereine et debout devant son amertume, Apparut ? ses yeux ton image, ? Beaut?!

Ton doigt blanc s'est pos? sur son coeur qui palpite Et qui bat ? jamais et qui br?le en son sein, Et depuis lors un Dieu myst?rieux l'habite, Et l'?clair a jailli qui ne s'est plus ?teint.

Et maintenant b?cher, gronde, rougeoie, ?clate. Change la feuille en flamme et la branche en tison Et dresse les cent noeuds de ton hydre ?carlate Dont les langues d'or clair d?vorent l'horizon!

Celui qui rassembla ta masse formidable A d?tourn? le fleuve ? travers la for?t Et, comme au seuil des temps son fr?re de la Fable, Une course ?ternelle a tendu son jarret.

Le lion a rugi sous sa massue ardente; Il empoigna le noir sanglier par son crin Et, du fauve farouche ? la b?te fumante, Ses pieds nus ont rejoint la biche aux pieds d'airain;

Mais, au lieu de percer de sa fl?che intr?pide L'engeance aux rauques cris du lac aux noires eaux Et de saisir, fougueux, l'?talon par la bride, Il a forc? les Sons, il a dompt? les Mots.

Ils ont autour de lui dans? comme des Faunes. Les Nymphes ont souri de sa t?m?rit? Et, grave, il a tress? d'immortelles couronnes Et des guirlandes d'or au front de la Beaut?.

Sa main forte a cueilli les pommes ? la branche Du jardin bleu gard? par le Dragon rampant. La neige de l'hiver fleurit sa barbe blanche, Et sa lyre d'ivoire a des cordes d'argent.

Plut?t que de dormir sous le marbre et sous l'herbe, O flamme, prends sa chair et consume ses os; Donne ? cet autre Hercule et qui dompta le Verbe Le b?cher m?rit? par ses Mille Travaux!

ODE ET PO?SIES

ODE

O vous que j'ai aim?e aux jours de ma jeunesse D'un sombre amour, O For?t, vous ?tiez la soeur de ma tristesse Et son s?jour!

Lorsque le renouveau de vos feuilles naissantes Chantait au vent, Que l'Automne parait vos cimes bruissantes D'un or mouvant,

Quand, fra?che d'esp?rance et lourde encor de gloire, Votre beaut? Paraissait tour ? tour l'annonce ou la m?moire, De votre Et?,

Au lieu d'unir mon coeur ? votre ?me profonde M?l?e en lui, Je vous portais mes pleurs et ma peine inf?conde Et mon ennui.

Je ne respirais pas votre odeur saine et forte, A plein poumon; Il me semblait partout tra?ner des feuilles mortes A mon talon.

Vous ?tiez patiente au bruit sous la ram?e De mon pas lourd; Pardon de vous avoir, ? ma For?t, aim?e D'un sombre amour!

Ce n'est plus celui-l? maintenant que j'?prouve, Ce n'est plus lui, Et, lorsque dans votre ombre encor je me retrouve, Comme aujourd'hui,

Je sens votre vigueur, vos baumes et vos forces Entrer en moi, Et le Dieu qui l'habite entr'ouvre votre ?corce Avec son doigt.

Comme vous, ch?ne dur, je garde dans la terre Qui la nourrit Ma racine secr?te, obscure et n?cessaire; Mais mon esprit,

Au-dessus de mon corps qui pousse son tronc rude, Balance au vent Sa ramure d?j? que l'automne d?nude... Arbre vivant,

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