Read Ebook: 弟子規 by Li Yuxiu Active Th Century Th Century
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Ebook has 112 lines and 4501 words, and 3 pages
Et Paul Doriaste ne per?oit plus que les multiples volupt?s d'un corps f?minin harmonique en danse harmonieuse. Il y voit la nudit? de Marceline; il se retient pour ne pas l'?treindre. Et, par la salle, les bravos croulent, rebondissant sur les banquettes ?carlates.
--C'est d?licieux, ?met-elle: toutes ces notes s'?panouissent comme les fleurs d'un jardin f?erique.
Elle a d? composer cette sentence avec un extr?me soin, pendant toute une moiti? du morceau. Le chroniqueur s'enrage ? l'entendre, il se contente d'affirmer:
--Parfaitement, madame.
Lamoureux, le chef d'orchestre, gravit l'estrade. Il inspecte le public ? travers la luisance de son binocle, avec un lent tournoiement de sa carrure pesante. Levant l'archet, il fait signe.
Doriaste, tr?s empoign?, abandonne sa rancune contre le b?otisme de Marceline. Un instant, ? peine, le gagne un d?dain pour l'?crivaillerie sentimentale dont elle copie les piteuses h?ro?nes. Ailleurs l'emporte un rythme.
Fatigu?e de s'?tre tenue si longtemps roide, Marceline fl?chit vers le dossier de son fauteuil, et un reflet rouge, le reflet d'une tenture de loge se pose dans sa pupille bleue. A la contempler, Doriaste ressent un nouvel afflux de d?sirs. Une chaleur parfum?e l'impr?gne et affadit sa rage. Marceline s'affaisse toujours en courbes molles. Il a bient?t de sa jupe dans les jambes. Entre sa taille et le dossier du fauteuil il glisse la main. Ce lui procure une sensation d'exquis ?nervement effleurer le tissu un peu r?che du corsage. Elle ne bouge, elle ne parle, elle ne se meut. Vaniteuse joie du jeune homme qui suppose acquiescente cette immobilit?. Mais ? la fin du morceau, lev?e brusquement, elle prof?re:
--Adieu, par votre faute.
C'est comme un soufflet sur la joue de Doriaste, une le?on qu'elle donne. Et tout son m?pris pour cette b?casse platonique s'exhale en une populaci?re injure murmur?e, qu'il entendit nagu?re sur le boulevard et dont la gouailleuse intonation l'obs?de:
--H? va donc, morue!
Jusque la derni?re note du concert, il se so?le d'harmonie. Il s'avoue soulag? de ne l'avoir plus l?, elle.
--Mais pas du tout; je sais ? peine comment cela se fit. Vergex s'est recul?: il avait une grande ?gratignure l?, au biceps. Alors j'ai abaiss? mon ?p?e.
--Et en refrain, une gibelotte d?licieuse.
--O? ?a?
--Il est fumiste ce Doriaste! Et vous ?tes amis tout de m?me.
--Je ne pense pas. Nous ne nous saluons plus.
Un monsieur tr?s chauve s'exclame en d?posant un journal sur la table drap?e de vert.
--Eh bien, il va ?tre content Caufi?res.
--Le t?moin de Vergex? interroge Doriaste.
--Cufi?res, Cufi?res, ?a fait Cu-fier. Elle est mauvaise celle-l?.
--Du coup, sa ma?tresse va le l?cher.
--Il a une ma?tresse?
--Oui, la baronne de Terse. Elle ne lui pardonnera pas ce ridicule.
--Il couchait avec?
--Dame, une ma?tresse?... g?n?ralement! Il prenait ses repas chez elle. C'est un gar?on pratique, ?a lui ?conomisait les restaurants.
--Ah! il couchait... Eh oui! je suis b?te, r?pond Paul.
Et l'image de Marceline qu'il n'a vue depuis le concert se dresse en sa m?moire, vision maligne insaisissable. De ce regret il construit une chronique.
--Monsieur, vient lui dire le gar?on, tandis qu'il ach?ve un paragraphe, il y a une dame pour vous dans le salon.
Elle, debout devant une croquade de Forain, et sa toilette sombre l'enveloppe de plastiques roideurs.
L'?motion rend Doriaste tout tremblant, et, pour ?viter ? Marceline l'embarras de parler:
--Que vous ?tes bonne! Vous vous int?ressez donc ? moi!
--J'avais craint qu'il ne vous f?t arriv? quelque malheur.
--Vous ne m'en voulez plus alors?
--Si.
L'humidit? profonde de son regard mire le visage du jeune homme.
--Je m'en vais, maintenant, dit-elle.
--Moi aussi, je m'en vais. Me permettez-vous de vous accompagner?
--Oh! non. D'abord je craindrais de vous d?ranger; et puis, si j'?tais vue...
Et le ton de ces paroles prouve qu'elle se soumet ? lui, repentante. Il commande en cachette un coup? de remise. La conversation butine sur des banalit?s vagues; et il exerce son esprit ? inventer de quelconques tra?trises qui la puissent mettre en ses bras. Ils descendent. Dans la rue Drouot ?troite, o? le monde grouille, elle n'ose s'arr?ter longtemps pour se d?fendre de monter en voiture. Pr?s elle un vieux monsieur bougonne contre les gens qui obstruent la voie publique. Doriaste, doucement, l'am?ne jusque sur les coussins.
--Ce n'est pas bien, fait-elle.
Au capitonnage elle s'adosse, les yeux perdus en quelque infini souvenir.
Elle le laisse prendre si froidement qu'il se reproche l'avoir pris. Et cependant il questionne si elle l'aime un peu. Tr?s bas, elle affirme <
Devant la maison du chroniqueur le coup? s'arr?te. En gentilhomme heureux, il donne un louis au cocher; et cette crainte le harc?le: la blanchisseuse n'a peut-?tre point rapport? les serviettes fines.
Mais d?j?, dans la lumi?re blonde du soleil automnal, Marceline s'?loigne grave.
Lui murmure: <Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page