Read Ebook: Ran Away to Sea by Reid Mayne
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Ebook has 1136 lines and 92498 words, and 23 pages
ROBERT DE MONTESQUIOU
Pour faire suite ? "UNE PETITE MADEMOISELLE"
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OUVRAGE ORN? D'UN PORTRAIT DE L'AUTEUR PAR BOLDINI
PARIS ?MILE-PAUL FR?RES ?DITEURS 100, faubourg Saint-Honor?, 100 Place Beauvau
DU M?ME AUTEUR
?TUDES ET ESSAIS EN PROSE
La Divine Comtesse. ?tude sur Madame de Castiglione. Une Petite Mademoiselle. La Tr?pidation. Sc?nes de Moeurs Mondaines.
IL A ?T? TIR? DE CET OUVRAGE
JUSTIFICATION DU TIRAGE
Tous droits de reproduction et de traduction r?serv?s pour tous pays.
AVERTISSEMENT
Note pr?liminaire.
Ce manuscrit venait de prendre fin, quand la guerre a pris naissance. Il ne repr?sente donc plus qu'un grain de poussi?re, ? peine un grain de poudre dans les plis d'un drapeau.
Enregistreur de fa?ons d'?tre, desquelles son excuse ?tait de les d?sapprouver, il appara?t par rapport aux circonstances actuelles de renouvellement et de rel?vement, il appara?t, dis-je, d?nu? de sens, hormis le sens de l'exemple, salutaire, ? sa fa?on, que peut offrir la reproduction des choses auxquelles il ne faut pas ressembler.
Apr?s les destructions de Pomp?? et d'Herculanum, quand les fouilles s'inauguraient, des vides se r?v?l?rent, entre les laves durcies, des vides qui se trouvaient conserver exactement l'attitude et la stature de ceux que le d?sastre avait surpris dans leurs poses commenc?es. Le flux br?lant les avait moul?s, tels qu'ils ?taient alors, en train de tourner une phrase ou une poterie, et leurs cadavres, naturellement incin?r?s, une fois r?duits en cendres, le moule formidable retenait, contenait, pour les survivants, la gr?ce ou la disgr?ce des gestes, le sourire ou la grimace des visages, la petitesse ou la grandeur des corps.
S'il se renouvelle une ombre de cela, dans ces pages postdat?es, elles fourniront, ne f?t-ce qu'avec des creux et des manques, leur point de comparaison pour la reconstitution d'un pass? peccant, et la reconstruction de l'avenir qui le survolera, comme un avion fait, des mar?cages.
Une voix haute, parfois douce, toujours forte, nous rappelle qu'? l'expiration de tant de douleurs glorieuses, le temps ne serait plus de b?ler ou de niaiser.
Si donc ces pages ne reproduisent que b?lements et ne d?crivent que niaiseries, ce qui est bien possible, mais n'est pas de ma faute, je rappelle ? ceux qui pourraient les lire, qu'elles sont originaires du temps enfui, o? les b?lements ?taient paroles d'?vangile, et les niaiseries, eau b?nite de cour.
Aussi bien deux ?v?nements ? la fois sociaux et mondains, ont-ils marqu? l'av?nement d'un r?gne, lequel me s?pare des vivants qui l'inaugurent; ces ?v?nements, les voici.
Le premier met en sc?ne un jeune couple ? l'autel. C'est l'instant sacr? de l'?l?vation, l'enfant de choeur agite sa clochette, une de celles qui, sous leur rondeur de cuivre ajour? de d?coupures gothiques, mettent en mouvement et font retentir un nombreux drelin religieux, insupportable et tintinnabulant. La chose se prolonge et la mari?e debout, alourdie de dentelles, pr?s de son conjoint en frac, formule, assez haut pour ?tre entendue, et mieux que des premiers rangs de l'auditoire ?pouvant?: <
Quand j'ai entendu ces deux r?cits, je me suis dit que les s?parations ethniques ?taient consomm?es, et qu'il n'y aurait plus de place pour moi dans le monde o? ils avaient pris naissance; non que je les d?sapprouve, mais parce qu'il est prudent d'?tablir une cloison ?tanche entre le <
Je me faisais une joie de d?dier ce livre ? mon ami le Docteur Jacquet. D'avance, il voulait bien l'aimer. S'il faut y voir la preuve d'un manque de go?t, c'est la seule qu'il aura donn?e, car il ?tait un homme plein de tact et de gr?ce, autant que de connaissance et de savoir; mais il appr?ciait l'escrime des conversations, la parade, la parure des mots, tour ? tour incisifs et persuasifs.
Donc, maintenir cette amicale d?dicace ? sa m?moire respect?e, rien ne saurait repr?senter, de ma part, une plus s?re preuve que je crois vraiment avoir mis, dans ce petit tournoi, un peu de ce qui pouvait plaire ? cet esprit affin?, en m?me temps qu'? cette ?me loyale: la rupture de quelques lances, de quelques lancettes, en haine de la r?ussite indue, en faveur du m?rite opprim?.
Pour le reste, je demande ? ceux qui voudront bien consacrer quelques heures ? cette lecture parfois acidul?e, de la faire ? la clart? de ce mot de Pascal: <
Quel plus ?loquent, quel plus path?tique t?moignage pourrais-je fournir de la sinc?rit? de mes intentions, que les deux lettres ci-jointes, re?ues en novembre dernier.
Cher ami,
J'ai ?t? joyeux d'avoir de vos nouvelles. Si je ne vous ai pas r?pondu tout de suite, c'est que je traversais une crise terrible. La douleur aujourd'hui est moindre, mais mon ?tat, pire encore, et je n'ai plus qu'un tr?s faible espoir de salut. Je vous peine en vous le disant, mais il le faut.
Il n'en sera point ainsi pour vous, cher ami. Votre route est encore longue et belle. Je m'en r?jouis profond?ment.
Votre amiti? fut une des fiert?s de ma vie. Je vous embrasse.
JACQUET.
Et quelques jours plus tard.
Cher ami,
Depuis votre derni?re lettre, d'une pens?e si haute, j'ai toujours esp?r? pouvoir vous r?pondre quelques mots, non point dignes d'elle, assur?ment, mais y tendant de mon mieux.
Je ne le puis. Je suis au bout de ma force.
Je veux vous dire, pourtant, que l'assurance d'avoir mon nom au seuil d'une de vos oeuvres, je l'emporterai comme un juste et noble orgueil. Merci.
Cher et grand ami, adieu.
Ces lettres, en dehors des personnels sentiments qu'elles me t?moignent, je les admire ? tel point, pour leur simplicit? dans le d?tachement, leur s?r?nit? dans la d?tresse, que je ne puis plus plaindre celui qui les a ?crites. Mais je puis, je dois le pleurer.
R. M.
LA M?MOIRE
DU DOCTEUR LUCIEN JACQUET
Lorsque je renon?ai, il y a, de cela, quelques ann?es, au s?jour du moins imm?diat et prolong?, de la Capitale, il me fallut me r?signer, par ce fait m?me, et bon gr? mal gr?, ? ne plus prendre ma part de bien des choses bien Parisiennes.
Ce chapitre est devenu un volume, ce volume que je vous d?die, mon cher ami, sachant vous faire plaisir, et lui faire honneur.
R. M.
J'ai laiss? la d?dicace telle que je l'avais ?crite, aujourd'hui offerte, non plus ? une ch?re personne, mais ? un pieux souvenir.
La Tr?pidation.
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GOBINEAU.
Maintenant, la morale de cet effroyable r?quisitoire, ou si vous pr?f?rez, plus exactement, de ces notes badines.
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