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Read Ebook: Cri des colons contre un ouvrage de M. l'évêque et sénateur Grégoire ayant pour titre 'De la Littérature des nègres' by Tussac F R De Fr Richard

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Ebook has 344 lines and 58928 words, and 7 pages

CRI DES COLONS CONTRE UN OUVRAGE DE M. L'?V?QUE ET S?NATEUR GR?GOIRE, AYANT POUR TITRE DE LA LITT?RATURE DES N?GRES,

Conduite atroce des N?gres et des Mul?tres qui ont jou? les premiers r?les dans les sc?nes tragiques de S. Domingue, et dont l'?v?que Gr?goire pr?conise les qualit?s morales et sociales.

DISSERTATION SUR L'ESCLAVAGE.

Devoit-on? pouvoit-on affranchir tous les N?gres dans un jour? L'?v?que Gr?goire n'a point eu pour but, dans son ouvrage, de prouver la Litt?rature des N?gres.

A PARIS, CHEZ LES MARCHANDS DE NOUVEAUT?S.

D?DICACE.

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Quae regio in terris nostri non plena laboris.

Qui donc aura piti? de nous; qui versera sur nos plaies, que le temps n'a pu cicatriser, un baume salutaire? L'enfant prodigue, malgr? ses fautes, fut re?u dans le sein de sa famille, et y trouva secours et consolation; nos malheurs ne sont pas l'effet de notre inconduite; pourtant au lieu de secours et de consolations que nous avions droit d'esp?rer en rentrant dans notre ancienne patrie, la coupe de larmes et de fiel dont nous sommes abreuv?s depuis long-temps, vient d'?tre remplie de nouveau; et par qui? Nous laissons ? une plume plus exerc?e que la n?tre, le soin de le faire conno?tre:

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Non erat hic locus.....

D'apr?s la lecture de l'ouvrage de l'?v?que Gr?goire, d'apr?s celle de l'article du journaliste de la marine et des colonies, nous laissons ? la saine partie des Fran?ois ? porter son jugement; les colonies sont perdues par l'opinion de l'un, elles eussent ?t? sauv?es si l'on e?t ?cout? l'autre.

Recevez l'hommage de notre reconnoissance, vertueux et courageux Fran?ois, malheureusement pour la France, malheureusement pour nous, malheureusement pour les n?gres eux-m?mes, vous avez pr?ch? dans le d?sert; l'astre pur de la v?rit? pouvoit-il faire briller ses feux au travers des nuages ?pais de toutes les passions d?cha?n?es?

AVANT-PROPOS

Couch?s nonchalamment sur les sombres bords du fleuve d'oubli, o? nous essayons vainement, depuis bien des ann?es, de noyer le triste souvenir de nos malheurs, nous contemplions avec surprise le nombre presque incalculable de productions ?ph?m?res dont ce fleuve ?toit couvert, et qui livr?es ? la rapidit? de son courant, arrivent dans peu de temps dans cette mer sans fond o? elles s'engloutissent pour jamais. Une de ces productions peu ?loign?e du rivage, nous permit d'en lire le titre . En notre qualit? de colons, ce titre ?toit de nature ? piquer notre curiosit?, nous f?mes donc tous nos efforts pour la retirer du fleuve, et nous y r?uss?mes. Apr?s la lecture de cet ouvrage qui excita notre juste indignation, nous m?mes en d?lib?ration si nous rejetterions dans le fleuve cette compilation ridicule de calomnies invraisemblables, et de faits, qui dans la supposition m?me que quelques-uns fussent vrais, ne prouveroient pas plus contre la g?n?ralit? des colons que le caract?re f?roce de Robespierre et de quelques autres monstres de la r?volution, prouve contre la nation fran?oise.

Nous mettrons-nous en devoir de confondre l'auteur? la lutte ne seroit pas ?gale. M. de Lanjuinais nous apprend que nous ayons affaire ? un athl?te vigoureux, habitu? de longue main ? manier les armes triomphantes de l'?rudition la plus ?tonnante; tandis que nous, malheureux colons, n'avons pas eu m?me assez de connoissance en litt?rature pour soup?onner celle des n?gres; et notre intelligence est si born?e, que nous ne l'avons pas plus connue apr?s la lecture de l'ouvrage de l'?v?que Gr?goire.

Peut-?tre devrions-nous nous borner ? interposer entre l'auteur et nous la barri?re du m?pris: nous avions d?j? pris ce parti, relativement ? ses anciennes opinions, parce qu'elles furent ?nonc?es dans un temps o? l'exaltation g?n?rale, ayant fait d?vier le g?nie et taire la raison, ne permettoit peut-?tre pas d'apercevoir dans l'avenir les cons?quences funestes, et pour les blancs et pour les n?gres eux-m?mes, que ces opinions, au moins irr?fl?chies, pouvoient et devoient infailliblement avoir, et qu'elles ont eues malheureusement; mais depuis que la raison, ayant repris son empire, a rendu aux Fran?ois leur forme naturelle, et a pos? des digues insurmontables aux laves d?vorantes que vomissoit un impur crat?re; depuis que l'exp?rience, contre laquelle ?chouent toutes les th?ories et tous les raisonnemens, a d?montr? ? l'univers que la race actuelle des n?gres, qui n'a rien de commun que la couleur avec quelques individus n?gres dont parle l'?v?que Gr?goire; que cette race, disons-nous, ?toit incapable de jouir de la libert? sans y avoir ?t? pr?par?e de longue main; l'?v?que Gr?goire ose remuer des cendres encore fumantes, et ne craint pas d'exciter de nouveau un embrasement qui pourra consumer le reste des colonies. L'exp?rience du pass? n'est rien pour lui; le massacre presque g?n?ral des colons, la destruction presqu'enti?re des hommes de couleur; l'an?antissement des deux tiers de la population noire; la mis?re affreuse de leurs vieillards, des infirmes, des orphelins, hors d'?tat de pourvoir ? leur subsistance, et qui n'ont sorti de l'esclavage moral, que pour tomber dans celui de la n?cessit?, le pire de tous, la guerre sanglante qu'ils se font entr'eux, toutes ces consid?rations sont nulles aux yeux de l'auteur.

Notre silence ne seroit-il pas coupable, lorsque la s?curit? des colonies encore intactes et l'existence des colons ?chapp?s aux premiers d?sastres est de nouveau compromise? Qu'on ne s'attende pas ? trouver dans notre ouvrage ni puret? de style, ni ?rudition, ni litt?rature; des cultivateurs ne sont point des savans: nous c?dons ? nos n?gres la pr??minence que leur accorde, sur ce point et sur bien d'autres, l'?v?que Gr?goire.

CRI DES COLONS CONTRE UN OUVRAGE DE M. L'?V?QUE ET S?NATEUR GR?GOIRE, AYANT POUR TITRE DE LA LITT?RATURE DES N?GRES.

CHAPITRE PREMIER

ANALYSE DE LA D?DICACE DE L'AUTEUR.

Ridiculum acre forti?s et meli?s magnas plerumque secat reis.

Monsieur l'abb?, vous n'ignorez de rien; Onc on ne vit m?moire si f?conde!

Qui ne sera pas surpris avec nous de la prodigieuse m?moire de l'?v?que Gr?goire, qui a pu se rappeler les noms de soixante-onze philantropes fran?ois et une Fran?oise; de vingt-deux Am?ricains; de neuf N?gres ou sang m?l?; de sept Allemands et une Allemande; de huit Danois; de huit Su?dois; de six Hollandois et une Hollandoise; de quatre Italiens; d'un Espagnol; de cent trente-sept Anglois et neuf Angloise; mais n'y auroit-il pas un peu d'anglomanie dans le fait de l'auteur? Quoi, la nation angloise l'auroit emport? en philantropie sur la fran?oise! Au reste, nous sommes sur ce point un peu de son avis; car, en cherchant ? am?liorer le sort des n?gres, les n?grophiles anglois n'ont point ? se reprocher d'avoir fait sacrifier les blancs; et parmi cent quarante-six noms d'Anglois que cite l'?v?que Gr?goire, il n'en est pas un seul connu pour devoir ?tre effac? des fastes de la vertu: de l'aveu m?me de l'auteur, il n'en est pas ainsi de quelques noms de Fran?ois qu'il a cit?s, et auxquels il a fait hommage de son ouvrage. Ne serions-nous pas fond?s ? faire ? l'?v?que Gr?goire le reproche d'avoir confondu les noms des uns et des autres dans la m?me citation? N'est-ce pas nous exposer ? des incertitudes, ? des m?prises f?cheuses, et peut ?tre ? exag?rer le nombre des individus qui se trouvent dans la malheureuse hypoth?se?

L'esprit de l'homme est si enclin ? mal penser; d'ailleurs, nous ?tions ? dix-huit cents lieues de la France, et d'apr?s la conduite atroce ? notre ?gard, des n?grophiles qui nous ?toient venus de ce pays l?, n'?tions-nous pas un peu fond?s ? porter un jugement d?favorable sur le compte de ceux dont ils se disoient les envoy?s? Cependant la connoissance que nous avons acquise de plusieurs d'entr'eux, ? notre arriv?e en France, nous a pleinement convaincus de la puret? de leurs intentions; ils vouloient un plan d'affranchissement bas? sur la certitude morale, que l'existence physique des colons ne seroit en aucune mani?re compromise.

Revenons ? la d?dicace de l'?v?que Gr?goire. Il ne cite que vingt-deux Am?ricains; comment ce pr?lat a-t-il oubli? de donner les noms de tous les quakers? cette liste vraiment honorable auroit figur? merveilleusement dans sa d?dicace; nous croyons deviner la cause de cet oubli; la conduite raisonn?e de ces v?ritables philantropes, ? l'?gard des n?gres, auroit ?t? la critique la plus forte de celle des n?grophiles fran?ois. Les quakers cherchent ? faire instruire et ? civiliser les n?gres, afin de les mettre dans le cas de pouvoir jouir d'un bienfait dont il faut savoir appr?cier l'?tendue avec assez de discernement, pour ne pas chercher ? en reculer les limites d'une mani?re dangereuse pour la soci?t?, et pour soi-m?me.

Qu'est-il arriv? en France, lorsque le mot libert? a ?t? prononc? parmi un peuple que l'on devoit croire civilis?? et les n?grophiles n'ont pu pr?voir ce qui pouvoit arriver parmi des sauvages! ou, s'ils l'ont pr?vu, que penser d'une pareille philantropie? Allemagne, Danemarck, Su?de, Hollande, Italie, il e?t ?t? pr?f?rable pour vous que l'?v?que Gr?goire vous e?t oubli?s, la post?rit? auroit au moins ignor? que, dans cinq royaumes, il ne s'est trouv? que trente-six n?grophiles. Mais! nous tromperions-nous? l'?v?que Gr?goire ne cite que huit n?gres, ou sang m?l?; seroit-il possible, que dans le grand nombre de litt?rateurs qu'il promet de nous faire conno?tre, il se soit trouv? si peu de n?gres et de mul?tres qui aient employ? leurs talens litt?raires ? plaider la cause de leurs fr?res et la leur? Peut-on avoir de meilleur avocat que soi-m?me? d'ailleurs il en co?te moins, car il faut payer les commettans et les avocats. A Dieu ne plaise que nous ayons l'intention de donner ? entendre que l'?v?que Gr?goire ait jamais rien re?u des n?gres ou mul?tres; nous avons appris de lui-m?me qu'il en a ?t? soup?onn?, mais nous lui rendons la justice qu'il m?rite, et sommes bien persuad?s qu'il n'a soutenu la cause des n?gres, que par amour pour l'esp?ce humaine, noire! nous disons noire, parce que, dans des temps qu'il est douloureux de rappeler, quelques classes de la soci?t? blanche, ayant ?t? plus qu'opprim?es, il ne nous est parvenu, ? Saint-Domingue, aucun ouvrage de l'?v?que Gr?goire, qui e?t pour but de prouver que les individus de ces classes ?toient des hommes comme les autres, et qu'il falloit les traiter en fr?res.

Heureux Avendano! votre nom inscrit seul dans les fastes de la philantropie africaine, deviendra ? jamais c?l?bre; qu'e?t pens? la post?rit? de la nation espagnole et portugaise, si l'?v?que Gr?goire ne lui e?t appris que si vous vous ?tes mis seul en frais de prouver ? l'univers que les n?gres appartiennent ? la grande famille du genre humain, et non ? celle des singes, c'est qu'au-del? des Pyr?n?es les droits des n?gres ne furent jamais probl?matiques: nous vous avouerons franchement que cette assertion est un vrai probl?me pour nous; car si les Espagnols et les Portugais ?toient bien convaincus que les n?gres sont en tout leurs ?gaux et ont les m?mes droits qu'eux, maintiendroient-ils l'esclavage dans leurs colonies? Ils font donc comme beaucoup d'autres, ils pensent et ?crivent tr?s-bien, et agissent fort mal. Que l'?v?que Gr?goire ne croye pas excuser cette incons?quence, en avan?ant que, dans leurs ?tablissemens, les Portugais et les Espagnols envisagent les n?gres comme des fr?res d'une teinte diff?rente; si, au lieu de borner ses voyages ? faire le tour de son cabinet, et avant de vouloir donner l'histoire des n?gres, des colonies et des colons qu'il ne conno?t pas, il e?t eu l'occasion de voir par ses propres yeux, il auroit su que les n?gres esclaves, loin d'?tre trait?s en fr?res dans les colonies espagnoles et portugaises, ne parlent jamais, ? leurs ma?tres, qu'ayant un genou en terre; jamais ils n'ont ?t? soumis ? ce degr? d'humiliation, dans les colonies fran?oises. Les Espagnols ne se servent pas, ? la v?rit?, de fouet pour les ch?tier, mais ils employent une manchette, avec laquelle, dans un mouvement de col?re, ils peuvent les blesser, et cela n'arrive que trop souvent; et lorsqu'un n?gre r?cidive, ou ? voler ou ? aller marron, on lui coupe le jarret, avec cet instrument, ou plut?t, cette arme; cela vaut bien les coups de fouet qu'on donne dans les m?mes circonstances, dans les colonies fran?oises.

Il est clair, d'apr?s ce que nous venons de dire, que ce n'est point par la belle porte qu'indique l'?v?que Gr?goire, que les fr?res noirs entrent dans la famille des fr?res blancs espagnols ou portugais: ce qui vient encore ? l'appui de ce que nous avan?ons, c'est que il est presque sans exemple qu'une femme espagnole blanche se marie ? un esclave noir.

Que nous devons encor cet art ing?nieux De peindre la parole et de parler aux yeux.

Mais, si les n?gres ont ?t? si savans, si grands litt?rateurs, comment ne reste-t-il d'eux aucun ouvrage qui puisse nous tirer de l'incertitude o? nous sommes sur leur origine, sur la nature des grands ?v?nemens, qui, de la premi?re nation du monde, en ont fait la derni?re?

D?plorable Africain qu'as-tu fait de ta gloire? . . . . . . . . . . . de ton antique grandeur, il ne nous reste, h?las! que la triste m?moire!

Mais M. Gr?goire vous console, en vous pr?sageant les plus hautes destin?es <> Quelle heureuse pr?diction pour les Europ?ens!

Pour mettre nos lecteurs ? m?me de se faire une id?e de la grande quantit? de protub?rances bonnes ou mauvaises qui doivent couvrir les cr?nes des n?gres, nous allons exposer, sous leurs yeux, deux tableaux fortement colori?s par deux grands ma?tres: l'?v?que Gr?goire et Valmont de Bomare. Ces deux tableaux, oppos?s dans leur intention, sont un exemple frappant que, s'il faut de l'?l?vation pour porter l'imagination d'un peintre ? la hauteur de son sujet, l'exaltation le porte toujours au-del? des bornes de la vraisemblance.

Nous venons d'exposer le tableau de la race n?gre par l'abb? Gr?goire; nous allons exposer, ci-dessous son pendant, par Valmont de Bomare .

<> Quel contraste avec le tableau de l'abb? Gr?goire! lequel des deux peintres a le plus approch? de la v?rit?? ni l'un ni l'autre; chacun d'eux pouvoit s'appliquer le vers d'Horace:

Cur nescire, pudens prave, quam discere malo?

Le savant professeur de Goettingue, attribuant la couleur des n?gres au climat, avance que <>. Cette assertion est absolument fausse, except? pour les hommes, encore y a-t-il quelques familles d'hommes blancs ?tablies, de temps imm?morial en Guin?e; quant aux quadrup?des, il n'y en a pas plus de noirs et moins que dans d'autres climats, car les poils noirs expos?s ? l'ardeur du soleil, deviennent roux; cela arrive aux chevaux noirs qu'on transporte d'Europe dans les Antilles. Les oiseaux, en Guin?e sont par?s, comme dans presque tous les pays chauds, des couleurs les plus vari?es, les plus vives et les plus brillantes: on peut se convaincre de cette v?rit?, en observant la belle collection de perroquets et autres oiseaux d'Afrique, qui se trouve au mus?um d'histoire naturelle ? Paris. Il existe, ? la v?rit?, parmi les gallinac?es, une vari?t? de poules dont la peau et les os sont noirs; mais la majeure partie des autres poules est semblable ? celles d'Europe; nous pouvons le certifier, ayant observ? les volailles que portoient les capitaines n?griers qui venoient de Guin?e. <> Il y a un instant nous recherchions la cause de la couleur noire des n?gres; il nous faut, actuellement chercher ? d?couvrir comment des n?gres ont produit des blancs:

Felix qui potuit rerum cognoscere causas!

quant ? nous, nous baissons pavillon; la physiologie n'est pas de notre comp?tence. Salut ? la race privil?gi?e, dont la couleur noire de la peau est une preuve incontestable de sa c?leste origine; nous doutons, cependant que le docteur Knigt puisse parvenir ? persuader ? nos jolies europ?ennes, qu'une peau noire et opaque doive l'emporter sur leur peau blanche et fine dont le tissu, d?licat et transparent, laisse apercevoir les roses de la pudeur et ses nuances vari?es ? l'infini, dont chacune, peignant un sentiment de l'ame, fait de leur physionomie un tableau magique et enchanteur.

Il nous semble qu'apr?s avoir cit? l'autorit? de Knigt, l'auteur tient davantage ? l'opinion de Buffon, de Camper, de Bonn, de Zimmermann, de Blumenbach, de Chardel, de Sommering, qui attribuent la couleur des n?gres aux effets du climat. D'apr?s cela, nous lui demanderons, si c'est dans le temps que les Africains ?toient blancs, qu'ils ?toient nos ma?tres dans les sciences et dans les arts, ou si c'est depuis qu'ils sont devenus noirs? D'apr?s Demanet et Imlay, les descendans des Portugais ?tablis au Congo sont devenus noirs, mais ils ne nous disent pas si c'est l'effet du climat, ou de leurs alliances avec les n?gresses, . Un Portugais aura ?pous? une Congo, il en sera provenu des mul?tres, qui, en se mariant ? une n?gresse, auront fait des griffes, lesquels griffes, se mariant encore ? une n?gresse, pour lors, les enfans, qu'on nomme marabous, sont si noirs qu'il faut ?tre tr?s-habitu? dans le pays pour les distinguer d'avec les n?gres: voil? comme les blancs peuvent devenir noirs, et les noirs, devenir blancs; en ?pousant des blanches, et en en faisant ?pouser ? leurs enfans et petits-enfans.

Revenons ? votre peuple ch?ri. <> nous vous l'accorderons, si cela vous fait plaisir; mais le boeuf est aussi plus fort que l'homme, et le singe est plus adroit; qu'en concluerez-vous? <> Prenez bien garde, Monseigneur, les animaux les plus sauvages, les plus ?loign?s de l'?tat de domesticit?, sont ceux que la nature favorise le plus du c?t? de la finesse des sens; il semble que cette bonne m?re, aimant ?galement tous ses enfans, a voulu d?dommager, sous quelques rapports, ceux auxquels elle a moins accord? sous d'autres. Vous citez les n?gres marrons de la Jama?que, <> Nous oserons vous dire, Monseigneur, que vous les avez vus, avec votre lorgnette de cabinet, dont les verres, en grossissant trop les objets, les d?naturent totalement.

Le tableau que nous allons faire de ces n?gres est d'apr?s nature; nous l'avons fait sur les lieux m?me, dans les montagnes Bleues de la Jama?que.

<>

Abstraction faite de ce que nous enseigne la religion catholique, de la cr?ation de l'homme; dans la supposition que Dieu e?t cr?? deux esp?ces d'hommes, l'une blanche et l'autre noire, ce que nous ne croyons pas contradictoire ? sa toute-puissance qui est sans bornes, ne pouvoit-il pas avoir dou? l'une et l'autre esp?ce de ce souffle divin que nous appelons ame, et que nous regardons avec raison comme immortelle? La supposition de cette diversit? primitive de races humaines, ne tend donc en aucune mani?re ? mat?rialiser l'homme; si cela ?toit, la race blanche se trouveroit dans la m?me hypoth?se, et l'on auroit le m?me titre pour la traiter comme des b?tes de somme.

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