Read Ebook: A fond de cale by Reid Mayne Loreau H Henriette Translator
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Ebook has 236 lines and 17286 words, and 5 pages
ivrante que renfermait la barrique.
Pourquoi ne pas me retourner vers les caisses? Le drap ne me g?nait plus, et une partie de la route m'?tait d?j? ouverte du c?t? qu'il fallait prendre.
Apr?s avoir termin? tous ces arrangements, j'avalai une nouvelle ration d'eau claire, et me glissai de nouveau dans l'ancienne caisse au drap.
Conjectures.
La caisse o? je venais de rentrer pour la quatri?me fois, contigu? ? celle qui avait renferm? les biscuits, devait me servir de point de d?part pour l'ascension que je m?ditais; il y avait ? cela deux motifs:
Peut-?tre supposez-vous qu'une fois dans le caisse je me mis imm?diatement ? l'oeuvre; vous vous trompez; je restai longtemps sans faire usage ni de mon couteau ni de mes bras; mais mon esprit travaillait, et toutes les forces de mon intelligence ?taient activement employ?es.
Jamais, depuis la premi?re heure de ma r?clusion, je n'avais eu autant de courage que je m'en sentais alors: plus je r?fl?chissais ? l'entreprise que j'allais tenter, plus je sentais grandir mes esp?rances et plus j'?tais heureux. Jamais, il est vrai, la perspective n'avait ?t? aussi brillante. Apr?s la d?couverte de la futaille d'eau douce et la caisse de biscuits, j'avais ?prouv? une joie bien vive; mais c'?tait toujours la prison, les t?n?bres, le silence, toutes les tortures de l'isolement; tandis qu'? l'heure dont je vous parle, la perspective ?tait bien plus attrayante.
Dans quelques jours, s'il n'arrivait pas d'obstacle, je reverrais le ciel, je respirerais un air pur, j'entendrais le son le plus doux qu'il y ait au monde: celui de la voix de ses semblables.
J'?tais comme un voyageur qui, perdu depuis longtemps dans le d?sert, entrevoit ? l'horizon quelque indice d'un endroit habit?: un bouquet d'arbres, une colonne de fum?e que le vent agite, une lumi?re lointaine, quelque chose enfin qui lui donne l'espoir de rentrer dans la soci?t? des hommes.
Peut-?tre ?tait-ce la douceur de cette vision qui m'emp?chait de proc?der ? la h?te. L'oeuvre que j'allais entreprendre avait trop d'importance pour qu'on s'y livr?t sans r?fl?chir. Quelque difficult? impr?vue pouvait s'opposer au succ?s, un accident pouvait tout perdre au moment de recueillir le prix de tant d'efforts.
Il fallait tout pr?voir, s'orienter avec soin, et n'agir qu'avec certitude. Une seule chose paraissait ?vidente: c'?tait la grandeur de la t?che que je m'?tais impos?e; je me trouvais au fond du navire, et je n'ignorais pas la profondeur de la cale; je me rappelais combien j'avais eu de peine ? tenir jusqu'au bout, tant elle ?tait longue, la corde ? laquelle j'avais gliss? pour descendre; et l'?coutille m'avait paru bien loin quand, au moment de quitter cette corde, j'avais relev? les yeux. Si tout cet espace ?tait plein de marchandises, et cela devait ?tre, que de peine j'aurais ? me frayer un chemin ? travers toutes ces caisses! Je ne pourrais pas aller en ligne droite, je rencontrerais des obstacles, il faudrait les tourner, le travail s'en augmenterait d'autant. J'?tais cependant moins inquiet de la distance que de la nature des objets qui se trouvaient sur ma route. Si, par exemple, une fois d?semball?s, ils acqu?raient un volume consid?rable, qu'il me f?t impossible de r?duire, comme cela m'?tait arriv? pour le drap, je ne pourrais plus communiquer avec la futaille, je n'aurais plus d'eau; et c'?tait l'une de mes appr?hensions les plus vives.
J'ai dit combien je redoutais la toile; les quelques ballots que je savais rencontrer m'obligeraient ? de longs d?tours; que deviendrais-je si toute la cargaison en ?tait compos?e; il fallait esp?rer que cet article y ?tait rare.
Je pensais ? toutes les choses qui devaient se trouver dans le navire; je me demandais ce que pouvait ?tre le P?rou, et quel ?tait le genre d'exportation que p?t y faire la Grande-Bretagne; mais, pour me r?pondre, j'?tais trop ignorant en g?ographie commerciale.
Toutefois la cargaison de notre vaisseau devait ?tre ce qu'on appelle un assortiment, ainsi qu'il arrive en g?n?ral pour tous les navires que l'on envoie dans la mer du Sud; je devais m'attendre ? rencontrer un peu de tous les produits qui se fabriquent dans nos grandes villes.
Apr?s y avoir r?fl?chi pendant une demi-heure, je finis par me dire que cela n'aboutissait ? rien; il ?tait ?vident que je ne devinerais pas la composition d'une mine avant de l'avoir sond?e. Le travail seul pouvait m'apprendre ce que je me demandais en vain; et le moment de l'action ?tant arriv?, je me mis ? la t?che avec ardeur.
Joie de pouvoir se tenir debout.
On se rappelle que, lors de ma premi?re exp?dition dans les caisses d'?toffe, je m'?tais assur? de la nature des ballots qui les entouraient; on se rappelle ?galement que s'il y avait de la toile ? c?t? de la premi?re caisse, c'?tait un autre colis d'?toffe qui se trouvait au-dessus d'elle. Je l'avais ouvert, il ne me restait plus qu'? en ?ter le drap pour avoir un ?tage de franchi; et si l'on consid?re le temps et la peine que m'?vitait cette avance, on comprendra que j'avais lieu de m'en f?liciter.
Me voil? donc ? tirer l'?toffe, ainsi que j'avais fait la premi?re fois; j'y allais de tout mon coeur, mais la besogne ?tait rude; ces maudites pi?ces de drap n'?taient pas moins serr?es que les autres, et il ?tait bien difficile de les arracher de leur place. Je finis cependant par y r?ussir, et, les poussant devant moi, je les conduisis dans ma cabine, o? je les pla?ai au fond de l'ancienne pipe de liqueur. Ne croyez pas que je les y jetai n?gligemment; je les rangeai au contraire avec la plus grande pr?cision; je remplis tous les coins, toutes les fissures, tous les trous, si bien que les rats n'auraient pas pu s'y loger.
Toutefois, ce n'est pas contre eux que je prenais ces pr?cautions; ils pouvaient aller o? bon leur semblerait, je n'avais plus ? les craindre. J'en entendais bien encore quelques-uns r?der dans le voisinage; mais la razzia que j'avais faite leur avait inspir? une terreur salutaire. Les cris effroyables des dix que j'avais ?touff?s avaient retenti dans toute la cale, et averti les survivants de ne plus s'aventurer dans l'endroit p?rilleux o? leurs camarades trouvaient la mort.
Ce n'?tait donc pas avec la pens?e de me fortifier contre l'ennemi que je me calfeutrais si bien, c'?tait simplement pour ?conomiser l'espace; car, ainsi que je vous le disais, la crainte d'en manquer ?tait maintenant ma plus vive inqui?tude.
Gr?ce ? ma patience, jointe ? l'activit? que j'avais mise dans cette op?ration, la caisse ?tait vide, et toute l'?toffe qu'elle avait renferm?e se trouvait maintenant log?e dans ma case, o? elle tenait le moins de place possible.
Ce r?sultat satisfaisant augmentait mon courage, et me donnait une bonne humeur que je n'avais pas eue depuis un mois. L'esprit l?ger, le corps alerte, je grimpai dans la nouvelle caisse vide. Pla?ant en travers l'une des planches qu'il m'avait fallu d?clouer, j'en fis un banc, et m'y reposai, les jambes pendantes, les bras ? l'aise. J'avais assez de place pour me redresser, et je ne puis vous dire la satisfaction que je ressentais ? me tenir droit et ? relever la t?te. Confin? depuis bient?t cinq semaines dans une cellule d'un m?tre d'?l?vation, moi qui avais trente centim?tres de plus, j'?tais rest? accroupi, les genoux ? la hauteur du menton; et, pour aller d'un endroit ? l'autre, il avait fallu me courber, malgr? la fatigue que j'en ?prouvais.
Tout cela est peu de chose dans les premiers instants; mais ? la longue c'est excessivement p?nible; aussi ?tait-ce pour moi un grand luxe de pouvoir ?tendre les jambes et de ne plus avoir ? me baisser. Mieux que cela, je pouvais me tenir debout: les deux caisses communiquaient entre elles et pr?sentaient une ?l?vation d'au moins deux m?tres; j'avais donc au-dessus de la t?te un espace consid?rable; mon plafond ?tait m?me si ?lev? que je ne parvenais pas ? le toucher du bout du doigt.
J'en profitai aussit?t pour mettre pied ? terre, et la jouissance que j'?prouvai ? me redresser me fit sentir imm?diatement que c'?tait l'attitude que je devais prendre. Contrairement ? l'usage, elle me donnait le repos, tandis qu'en m'asseyant je ressentais une fatigue qui allait jusqu'? la douleur. Cela vous para?t singulier; mais cette bizarrerie apparente n'avait rien que de naturel; j'?tais rest? si longtemps assis, j'avais pass? tant d'heures repli? sur moi-m?me, que j'aspirais ? reprendre cette fi?re attitude qui est particuli?re ? l'homme, et qui le distingue du reste de la cr?ation. En un mot, je me trouvais si bien d'?tre debout que j'y restai pendant une demi-heure, peut-?tre davantage, sans penser ? faire le moindre mouvement.
Pendant ce temps-l?, je r?fl?chissais de nouveau ? la direction que j'allais prendre; fallait-il percer le couvercle de la caisse que je venais de d?semplir, ou la paroi qui ?tait rapproch?e de l'?coutille? En d'autres termes, laquelle devais-je suivre de la ligne horizontale ou de la ligne verticale? Il y avait des avantages et des inconv?nients des deux c?t?s; restait ? peser les motifs qui militaient en faveur de ces voies diff?rentes, et ? choisir entre elles; mais ce choix ?tait difficile, et d'une telle importance que je fus longtemps ? me d?cider pour l'une ou pour l'autre de ces deux directions.
Forme des navires.
En suivant la verticale, j'aurais moins de besogne ? faire, puisque la ligne droite est la plus courte. Une fois arriv? au sommet de la cargaison, je trouverais probablement un vide, je m'y introduirais et je gagnerais l'?coutille. C'?tait le chemin direct, le seul qui par?t indiqu?; en effet, tout ce que me ferait gagner la voie horizontale serait enti?rement perdu; je franchirais ainsi toute l'?paisseur du navire, sans me rapprocher du pont qui se trouvait au-dessus de ma t?te. Il fallait donc ne prendre cette direction que lorsque j'y serais forc? par un obstacle qui m'imposerait de faire un d?tour.
Malgr? cette conclusion toute rationnelle, ce fut horizontalement que je me dirigeai tout d'abord; j'y ?tais d?termin? par trois motifs: le premier, c'est que le bout des planches qui formaient la paroi de la caisse ?tait presque d?clou?, et n'exigeait qu'un faible effort pour se d?tacher compl?tement. Le second, c'est qu'en passant mon couteau dans les fentes du couvercle, je rencontrais un de ces ballot imp?n?trables qui m'avaient arr?t? deux fois, et que j'avais tant maudits.
Ce motif aurait suffi pour me d?cider ? prendre l'autre direction, mais il y en avait un troisi?me qui n'?tait pas sans importance.
Pour le bien comprendre, il faut conna?tre l'int?rieur des navires, particuli?rement de ceux que l'on construisait ? l'?poque dont je vous parle, et qui remonte ? quelque soixante ans. Dans les vaisseaux d'une forme convenable, tels que les Am?ricains nous ont appris ? les faire, l'obstacle dont j'ai ? vous entretenir n'aurait pas exist?.
Permettez-moi, ? cette occasion, d'entrer dans quelques d?tails indispensables ? l'intelligence de mon histoire; ils couperont un instant le fil du r?cit, mais j'esp?re que la le?on qu'ils renferment ne sera pas perdue pour vous, et qu'elle profitera un jour ? votre pays, lorsque vous serez en ?ge de la mettre en pratique.
Comme je le disais tout ? l'heure, les lois d'un pays, en d'autres termes son organisation politique, influent sur les moindres d?tails de l'existence, sur le navire et la voiture qui nous transportent, sur nos instruments de travail, nos ustensiles de m?nage, le confort de notre int?rieur, et chose bien autrement grave, sur la forme de notre corps et la disposition de notre ?me.
Le trait de plume d'un despote, l'acte insens? d'une chambre l?gislative, qui ne paraissent s'appliquer personnellement ? aucun des membres de la soci?t?, exercent n?anmoins sur chaque individu une influence secr?te qui, en une seule g?n?ration, corrompt l'esprit de tout un peuple et rend ses traits ignobles.
Je pourrais ?tablir ce fait avec la certitude d'une v?rit? math?matique, mais je n'ai pas le temps de le faire aujourd'hui; il me suffira de vous en citer un exemple.
? une ?poque d?j? ancienne, le parlement britannique surimposa les navires, car ceux-ci, comme tout le reste, doivent payer leur existence. Ce qu'il y a de plus difficile en pareille occasion c'est toujours la proportionnalit? de l'imp?t. Il serait injuste d'exiger du propri?taire d'une barque la somme ?norme que l'on demande ? celui d'un vaisseau de deux mille tonnes. Ce serait absorber tout le b?n?fice du premier, et faire ?chouer son embarcation avant de sortir du port. Comment faire pour r?soudre le probl?me? La solution para?t toute naturelle: il suffit, pour y arriver, de taxer chaque navire proportionnellement ? son tonnage.
C'est ce que fit le parlement anglais. Mais une autre difficult? se pr?senta: comment ?tablir la proportion voulue? Apr?s en avoir d?lib?r?, on d?cr?ta que les navires seraient tax?s d'apr?s leurs dimensions. Mais le tonnage exprime le poids et non la masse des objets; comment r?soudre cette nouvelle difficult?? En ?tablissant le rapport du volume ? la pesanteur, et en cherchant combien chaque navire contient de ces unit?s de volume repr?sentant le poids du tonneau. C'?tait toujours, en fin de compte, substituer la mesure au poids, et prendre la capacit? du navire pour base de la taxe, au lieu de la pesanteur du chargement.
On appelle baux les solives qui traversent le navire d'un flanc ? l'autre, et qui servent ? soutenir les tillacs et ? rendre le bordage plus ferme.
L'imp?t fut ?tabli sur ces bases, la loi fut vot?e, et si vous avez l'esprit superficiel, vous pensez qu'elle ?tait juste, et ne pouvait ?tre f?cheuse que pour la bourse des gens qui devaient payer la taxe.
D?trompez-vous; cette loi si simple et si juste en apparence a caus? plus de perte de temps et d'hommes, gaspill? plus de richesses qu'il n'en faudrait aujourd'hui pour racheter tous les esclaves de la terre.
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?tait-il possible de construire un vaisseau dans ces conditions frauduleuses? Parfaitement; il suffisait pour cela d'en augmenter l'?tendue, d'en faire saillir les c?t?s, d'en ?largir l'avant, en un mot de lui donner une forme absurde qui en ralent?t la marche, et en f?t la tombe d'une foule de marins et de passagers.
Le constructeur avait donc le moyen de satisfaire l'armateur; il ob?it aux ordres qui lui ?taient donn?s, et s'y conforma pendant si longtemps, que finissant pas croire que cette structure ridicule ?tait la v?ritable forme du navire, il ne voulut plus en changer. Cette conviction d?plorable s'?tait tellement empar?e de son esprit, qu'apr?s l'abrogation de la loi qui l'avait fait na?tre, il fallut de bien longues ann?es pour d?raciner cette erreur. Ce n'est que la g?n?ration suivante qui put s'apercevoir de la faute de ses devanciers, et rendra aux navires une forme raisonnable. Encore n'est-ce pas en Angleterre, o? l'erreur avait pris racine, mais de l'autre c?t? de l'Oc?an, que cette nouvelle g?n?ration vint au monde, fort heureusement pour nous, qu'elle fit sortir de l'orni?re o? nous aurions langui pendant un si?cle.
Il n'a pas fallu moins de cinquante ans pour arriver o? nous en sommes, c'est-?-dire bien loin de la perfection. Mais, d?livr?s du cauchemar de la taxe, les constructeurs se sont mis ? regarder les poissons; et, s'inspirant de leur m?canisme, ils font chaque jour de nouveaux progr?s.
Un grand obstacle.
Vous vous rappelez qu'au-dessus de la caisse o? j'?tais parvenu, il se trouvait un ballot que je supposais rempli de toile; en explorant avec soin toutes les fentes de ma bo?te, je d?couvris que ce ballot, que j'avais cru plus consid?rable, n'occupait pas tout le dessus du couvercle; il s'en fallait ? peu pr?s de trente centim?tres, et ? l'endroit o? il cessait, je ne rencontrais plus rien; c'?tait le c?t? de la caisse qui touchait ? la membrure du navire, et j'en conclus que cet espace ?tait vide.
La chose est facile ? comprendre: le ballot se trouvait ? l'endroit o? les c?tes du b?timent commen?aient ? se courber, il les touchait par son extr?mit? sup?rieure, et laissait n?cessairement un vide de forme triangulaire entre le couvercle qui lui servait de base et le point o? il rencontrait la charpente.
Ce fut pour moi un trait de lumi?re; il est certain que si j'avais continu? mon ascension en ligne directe, je serais arriv?, comme le sommet du ballot, ? me trouver en contact avec les flancs du navire, dont la courbe se pronon?ait de plus en plus ? mesure qu'ils approchaient du pont. Avant de les rencontrer, j'aurais eu affaire ? tous les petits objets qu'on avait d? placer dans les angles form?s par la carcasse du navire, et qui m'auraient donn? bien plus de peine que les grandes caisses de sapin, ou les ballots plus importants. Cette raison, jointe ? celles dont j'ai d?j? parl?, me d?terminait ? quitter la ligne droite pour suivre la diagonale.
Vous ?tes peut-?tre surpris de me voir employer un temps pr?cieux ? faire tous ces calculs; mais si vous r?fl?chissez au travail que j'allais entreprendre, ? la difficult? de me frayer un passage ? travers les parois de la caisse, de m'ouvrir la voisine, et tous les colis suivants, quand vous songerez qu'il me fallait tout un jour pour avancer d'un ?chelon, vous comprendrez qu'il ?tait indispensable de ne pas agir ? la l?g?re, et de s'orienter avec soin pour ne pas faire fausse route.
Ensuite je fus bien moins long ? choisir la direction que je voulais prendre, qu'? vous expliquer les motifs qui m'y d?termin?rent; cela ne demanda pas plus de quelques minutes; et si je restai une demi-heure sans travailler, c'est que j'avais besoin de repos, et que je jouissais avec d?lices de me sentir sur mes jambes et de redresser la t?te.
Quand je fus suffisamment repos?, je me hissai dans la caisse sup?rieure, et me disposai ? reprendre ma besogne.
Je tressaillis de joie en me trouvant dans cette caisse; j'avais gagn? le second ?tage de la cargaison, j'?tais ? plus de deux m?tres du fond de la cale, et ? un m?tre plus haut que je n'avais encore atteint, c'est-?-dire plus pr?s des hommes, du jour et de la libert?.
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