Read Ebook: The Girls of St. Olave's by Mackintosh Mabel
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Ebook has 776 lines and 49936 words, and 16 pages
Produced by: Laura Natal Rodrigues
CANDIDE OU L'OPTIMISME
VOLTAIRE
Pr?face de Francisque Sarcey
Librairie Artistique--G. Boudet, ?diteur
TABLE
PR?FACE
TABLE DES EAUX-FORTES
PR?FACE
Grimm poursuit longtemps sur ce ton; il donne du roman une analyse assez exacte et conclut en ces termes:
Et voil? comme les contemporains se trompent! Voil? qui doit nous inspirer ? nous, critiques et journalistes, une r?serve pleine de modestie! Grimm ?tait un homme de beaucoup de sens, d'instruction et de go?t, et il n'a pas su d?m?ler tout ce qu'il y avait de profondeur, de tristesse et d'amour ardent de l'humanit? dans ce petit livre, qu'il consid?rait comme un opuscule ?chapp? ? la main facile et prodigue de Voltaire.
< C'est la doctrine de l'optimisme ? qui il en avait. Leibniz l'avait mise ? la mode. Tous ceux qui ont fait leur philosophie, ? l'?poque o? renseignement de la philosophie ?tait encore en honneur dans les lyc?es, connaissent le passage o? Leibniz nous montre Sextus Tarquin consultant l'oracle de Delphes sur sa destin?e. Il apprend le sort qui l'attend: /# Exsul inopsque cades irata pulsus ab urbe. #/ Il se plaint de la destin?e, et il semble que ce soit avec raison; mais l'oracle lui fait voir que de sa condamnation ? l'exil et ? la mis?re sortira la r?publique romaine, puis la fondation d'un grand empire. Un moindre mal aura donc ?t? la condition d'un plus grand bien. Leibniz ne soutenait donc point que tout f?t parfait dans le monde. Non, disait-il, tout n'est pas bien; mais tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. Dieu n'a pas voulu le mal; mais il l'a permis parce que la raison l'y obligeait, et permettre le mal comme Dieu le permet, c'est la plus grande bont?. Cette th?orie pr?tait ais?ment aux r?futations ironiques et plaisantes. La belle avance pour Sextus Tarquin, qu'apr?s l'avoir chass? et r?duit ? mendier son pain, Rome f?t devenue quelques si?cles apr?s la ma?tresse du monde! En avait-il ?t? moins mis?rable? En avait-il moins souffert? Il ?tait parbleu! bien ?vident que de tout accident survenu ? une cr?ature il pouvait jaillir pour telle ou telle autre une source de plaisir et de joie; mais, si l'on poussait l'id?e ? ses plus extr?mes cons?quences, on arriverait ? dire que plus les hommes sont malheureux, plus l'humanit? est heureuse, et que le bonheur v?n?rai se compose de la somme des malheurs particuliers. Mais il ha?ssait d'une haine vivace et profonde l'hypocrisie, le fanatisme, l'oppression b?te, l'iniquit? superbe, la sottise importante, tout ce qui dans notre ?tat social s'ajoute ? la cruelle et injuste nature pour aigrir l'humaine mis?re, pour rendre la vie insupportable aux pauvres et tristes mortels. Oh! ces rois, les puissants de la terre, que de mal ils ont fait! comme ils ont pressur? leurs peuples! comme ils en ont tir? du sang, des larmes et de l'or! Oui, mais quelle revanche, quand le po?te vous en montre six attabl?s dans cet h?tel de Venise, se contant leur d?ch?ance et leurs infortunes! Comme l'ironie court sur ce r?cit divin avec une l?g?ret? merveilleuse! Mais voici Paquette que rencontre Candide faisant des agaceries au fr?re Girofl?e et lui tapotant les joues. On a, surtout dans ces derni?res ann?es, vers? bien des larmes sur le mis?rable sort de la courtisane, on a en cent fa?ons t?ch? de nous apitoyer sur l'horreur de cette affreuse vie. Jamais, non jamais on n'?galera la peinture que Voltaire a faite eu quelques coups de crayon: < Tout y est! En ces dix lignes. Voltaire a rassembl? toutes les douleurs et toutes les affres de ces cr?atures; le tableau est admirable de v?rit? et de force! Mais n'y sentez-vous pas l'apitoiement et la sympathie du peintre? Ici l'ironie devient lugubre et en quelque sorte vengeresse. Voltaire crie d'horreur contre la soci?t? qui jette quelques-unes de ses cr?atures en de tels ab?mes. Il a sa fi?vre de la Saint-Barth?lemy; on en tremble avec lui par contagion. ?coutez le seigneur Pococurante: quel ennui dense et noir se d?gage de sa conversation! ?tre si riche, avoir tant de go?t et un go?t si d?licat, et ne faire de sa vie qu'un long b?illement, quelle mis?re! Et ici l'ironie se fait cinglante. < --Eh! non, r?pond Martin, il est d?go?t? de tout ce qu'il poss?de. --Mais, reprend Candide, n'y a-t-il pas du plaisir ? tout critiquer, ? sentir des d?fauts o? les autres hommes croient voir des beaut?s? --C'est-?-dire, riposte Martin, qu'il y a du plaisir ? n'avoir pas de plaisir.>> Et c'est ainsi que derri?re cette longue, terrible et path?tique ?num?ration des maux qui affligent l'humanit?, on sent toujours Voltaire, br?l? de passion, ou, si vous aimez mieux, de fi?vre; la fi?vre de la Saint-Barth?lemy. Candide serait un chef-d'oeuvre incomplet si le philosophe, apr?s avoir ainsi ?tal? nos mis?res ? nos yeux, ne nous ranimait pas par une conclusion r?confortante. Cette conclusion, tout le monde la conna?t: il faut cultiver son jardin. Oui, sans doute, il n'y a qu'une chose vraiment bonne sur celle terre: c'est l'action. On n'est heureux que si l'on travaille, si l'on fait ce que l'on a ? faire, si l'on cultive son jardin. Ce chef-d'oeuvre n'a-t-il point quelques tares? Je crois que Voltaire aurait pu retrancher ais?ment quelques polissonneries et quelques gros mots inutiles, qui rendent la lecture de son roman presque impossible aux femmes; Mme du Deffant lui eu avait d?j? fait l'observation au si?cle dernier; ? plus forte raison, ce d?faut choquera-t-il plus sensiblement les femmes du n?tre. Je crois aussi qu'il y a des longueurs dans la partie du r?cit qui concerne l'EIdorado. Mais ce sont l? des taches fort l?g?res, et j'ai quelque pudeur ? les signaler. Je ne pense pas qu'il faille, selon le mot de Victor Hugo, admirer tout comme une brute. Mais c'est une v?rit? depuis longtemps admise que dans les ouvrages pass?s chefs-d'oeuvre et consacr?s, les d?fauts, s'il s'en trouve, ne comptent pas, et l'on r?p?te les vers d'Horace: /# Non ego paucis Offendar maculis.... #/ FRANCISQUE SARCEY Il y avait in Westphalie, dans le ch?teau de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune gar?on ? qui la nature avait donn? les moeurs les plus douces. Sa physionomie annon?ait son ?me. Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soup?onnaient qu'il ?tait fils de la soeur de M. le baron, et d'un bon et honn?te gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais ?pouser, parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre g?n?alogique avait ?t? perdu par l'injure du temps. M. le baron ?tait un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son ch?teau avait une porte et des fen?tres. Sa grande salle m?me ?tait orn?e d'une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin; ses palefreniers ?taient ses piqueurs; le vicaire du village ?tait son grand aum?nier. Ils l'appelaient tous Monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes. Mme la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait par l? une tr?s grande consid?ration, et faisait les honneurs de la maison avec une dignit? qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cun?gonde, ?g?e de dix-sept ans, ?tait haute en couleur, fra?che, grasse, app?tissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son p?re. Le pr?cepteur Pangloss ?tait l'oracle de la maison, et le petit Candide ?coutait ses le?ons avec toute la bonne foi de son ?ge et de son caract?re. Pangloss enseignait la m?taphysico-th?ologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possible le ch?teau de Monseigneur le baron ?tait le plus beau des ch?teaux, et Madame la meilleure des baronnes possible. < Candide ?coutait attentivement, et croyait innocemment, car il trouvait Mlle Cun?gonde extr?mement belle, quoiqu'il ne prit jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu'apr?s le bonheur d'?tre n? baron de Thunder-ten-tronckh, le second degr? de bonheur ?tait d'?tre Mlle Cun?gonde, le troisi?me, de la voir tous les jours, et le quatri?me, d'entendre ma?tre Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par cons?quent de toute la terre. Un jour Cun?gonde en se promenant aupr?s du ch?teau, dans le petit bois qu'on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une le?on de physique exp?rimentale ? la femme de chambre de sa m?re, petite brune tr?s jolie et tr?s docile. Comme Mlle Cun?gonde avait beaucoup de dispositions pour les sciences, elle observa, sans souffler, les exp?riences r?it?r?es dont elle fut t?moin; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s'en retourna tout agit?e, toute pensive, toute remplie du d?sir d'?tre savante, songeant qu'elle pourrait bien ?tre la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi ?tre la sienne. Elle rencontra Candide en revenant au ch?teau, et rougit: Candide rougit aussi. Elle lui dit bonjour d'une voix entrecoup?e, et Candide lui parla sans savoir ce qu'il disait. Le lendemain, apr?s le d?ner, comme on sortait de table, Cun?gonde et Candide se trouv?rent derri?re un paravent; Cun?gonde laissa tomber son mouchoir, Candide le ramassa, elle lui prit innocemment la main, le jeune homme baisa innocemment la main de la jeune demoiselle avec une vivacit?, une sensibilit?, une gr?ce toute particuli?re; leurs bouches se rencontr?rent, leurs yeux s'enflamm?rent, leurs genoux trembl?rent, leurs mains s'?gar?rent. M. le baron de Thunder-ten-tronckh passa aupr?s du paravent, et voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du ch?teau ? grands coups de pied dans le derri?re; Cun?gonde s'?vanouit; elle fut soufflet?e par Mme la baronne d?s qu'elle fut revenue ? elle-m?me; et tout fut constern? dans le plus beau et le plus agr?able des ch?teaux possible. Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village: il appartenait ? des Bulgares, et les h?ros abares l'avaient trait? de m?me. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants, ou ? travers des ruines, arriva enfin hors du th??tre de la guerre, portant quelques petites provisions dans son bissac, et n'oubliant jamais Mlle Cun?gonde. Ses provisions lui manqu?rent quand il fut en Hollande; mais ayant entendu dire que tout le monde ?tait riche dans ce pays-l?, et qu'on y ?tait chr?tien, il ne douta pas qu'on ne le trait?t aussi bien qu'il l'avait ?t? dans le ch?teau de M. le baron, avant qu'il en e?t ?t? chass? pour les beaux yeux de Mlle Cun?gonde. Il demanda l'aum?ne ? plusieurs graves personnages, qui lui r?pondirent tous que, s'il continuait ? faire ce m?tier, on l'enfermerait dans une maison de correction pour lui apprendre ? vivre. Il s'adressa ensuite ? un homme qui venait de parler tout seul une heure de suite sur la charit? dans une grande assembl?e. Cet orateur le regardant de travers lui dit: <<--Que venez-vous faire ici? Y ?tes-vous pour la bonne cause?--Il n'y a point d'effet sans cause, r?pondit modestement Candide; tout est encha?n? n?cessairement, et arrang? pour le mieux. Il a fallu que je fusse chass? d'aupr?s de Mlle Cun?gonde, que j'aie pass? par les baguettes, et il faut que je demande mon pain, jusqu'? ce que je puisse en gagner; tout cela ne pouvait ?tre autrement.--Mon ami, dit l'orateur, croyez-vous que le pape soit l'ant?christ?--Je ne l'avais pas encore entendu dire, r?pondit Candide; mais qu'il le soit ou qu'il ne le soit pas, je manque de pain.--Tu ne m?rites pas d'en manger, dit l'autre: va, coquin, va, mis?rable, ne m'approche de ta vie.>> La femme de l'orateur avant mis la t?te ? la fen?tre, et avisant un homme qui doutait que le pape f?t l'ant?christ, lui r?pandit sur le chef un plein.... ? ciel! ? quel exc?s se porte le z?le de la religion dans les dames! Un homme qui n'avait point ?t? baptis?, un bon anabaptiste, nomm? Jacques, vit la mani?re cruelle et ignominieuse dont on traitait ainsi un de ses fr?res, un ?tre ? deux pieds, sans plumes, qui avait une ?me; il l'amena chez lui, le nettoya, lui donna du pain et de la bi?re, lui fit pr?sent de deux florins et voulut m?me lui apprendre ? travailler dans ses manufactures aux ?toffes de Perse qu'on fabrique en Hollande. Candide, se prosternant presque devant lui, s'?criait: <<--Ma?tre Pangloss l'avait bien dit que tout ?tait au mieux dans ce monde, car je suis infiniment plus touch? de votre extr?me g?n?rosit? que de la duret? de ce monsieur ? manteau noir, et de madame son ?pouse.>> Le lendemain, en se promenant, il rencontra un gueux tout couvert de pustules, les yeux morts, le bout du nez rong?, la bouche de travers, les dents noires, et parlant de la gorge, tourment? d'une toux violente, et crachant une dent ? chaque effort. Candide, plus ?mu encore de compassion que d'horreur, donna ? cet ?pouvantable gueux les deux florins qu'il avait re?us de son honn?te anabaptiste Jacques. Le fant?me le regarda fixement, versa des larmes, et sauta ? son cou. Candide effray? recule. <<--H?las! dit le mis?rable ? l'autre mis?rable, ne reconnaissez-vous plus votre cher Pangloss?--Qu'entends-je? vous, mon cher ma?tre! vous, dans cet ?tat horrible! Quel malheur vous est-il donc arriv?? Pourquoi n'?tes-vous plus dans le plus beau des ch?teaux? Qu'est devenue Mlle Cun?gonde, la perle des filles, le chef-d'oeuvre de la nature? Je n'en peux plus, dit Pangloss.>> Aussit?t Candide le mena dans l'?table de l'anabaptiste, o? il lui fit manger un peu de pain; et quand Pangloss fut refait: <<--Eh bien! lui dit-il, Cun?gonde?--Elle est morte, reprit l'autre.>> Candide s'?vanouit ? ce mot: son ami rappela ses sens avec un peu de mauvais vinaigre qui se trouva par hasard dans l'?table. Candide rouvre les yeux. <<--Cun?gonde est morte! Ah! meilleur des mondes, o? ?tes-vous? Mais de quelle maladie est-elle morte? Ne serait-ce point de m'avoir vu chasser du beau ch?teau de monsieur son p?re ? grands coups de pied?--Non, dit Pangloss, elle a ?t? ?ventr?e par des soldats bulgares, apr?s avoir ?t? viol?e autant qu'on peut l'?tre; ils ont cass? la t?te ? M. le baron qui voulait la d?fendre; Mme la baronne a ?t? coup?e en morceaux; mon pauvre pupille trait? pr?cis?ment comme sa soeur; et quant au ch?teau, il n'est pas rest? pierre sur pierre, pas une grange, pas un mouton, pas un canard, pas un arbre; mais nous avons ?t? bien veng?s, car les Abares en ont fait autant dans une baronnie voisine qui appartenait ? un seigneur bulgare.>> ? ce discours, Candide s'?vanouit encore; mais revenu ? soi, et ayant dit tout ce qu'il devait dire, il s'enquit de la cause et de l'effet, et de la raison suffisante qui avait mis Pangloss dans un si piteux ?tat. <<--H?las! dit l'autre, c'est l'amour: l'amour, le consolateur du genre humain, le conservateur de l'univers, l'?me de tous les ?tres sensibles, le tendre amour.--H?las! dit Candide, je l'ai connu cet amour, ce souverain des coeurs, cette ?me de notre ?me; il ne m'a jamais valu qu'un baiser et vingt coups de pied au cul. Comment cette belle cause a-t-elle pu produire en vous un effet si abominable?>> Pangloss r?pondit en ces termes: <<--? mon cher Candide! vous avez connu Paquette, cette jolie suivante de notre auguste baronne; j'ai go?t? dans ses bras les d?lices du paradis, qui ont produit ces tourments d'enfer dont vous me voyez d?vor?; elle en ?tait infect?e; elle en est peut-?tre morte. Paquette tenait ce pr?sent d'un cordelier tr?s savant qui avait remont? ? la source; car il l'avait eue d'une vieille comtesse, qui l'avait re?ue d'un capitaine de cavalerie, qui la devait ? une marquise, qui la tenait d'un page, qui l'avait re?ue d'un j?suite, qui, ?tant novice, l'avait eue en droite ligne d'un des compagnons de Christophe Colomb. Pour moi, je ne la donnerai ? personne, car je me meurs. --? Pangioss, s'?cria Candide, voila une ?trange g?n?alogie! N'est-ce pas le diable qui en fut la souche?--Point du tout, r?pliqua ce grand homme; c'?tait une chose indispensable dans le meilleur des mondes, un ingr?dient n?cessaire; car si Colomb n'avait pas attrap?, dans une ?le de l'Am?rique, cette maladie qui empoisonne la source de la g?n?ration, qui souvent m?me emp?che la g?n?ration, et qui est ?videmment l'oppos? du grand but de la nature, nous n'aurions ni le chocolat ni la cochenille; il faut encore observer que jusqu'aujourd'hui, dans notre continent, cette maladie nous est particuli?re, comme la controverse. Les Turcs, les Indiens, les Persans, les Chinois, les Siamois, les Japonais ne la connaissent pas encore; mais il y a une raison suffisante pour qu'ils la connaissent ? leur tour dans quelques si?cles. En attendant, elle a fait un merveilleux progr?s parmi nous, et surtout dans ces grandes arm?es compos?es d'honn?tes stipendiaires bien ?lev?s, qui d?cident du destin des ?tats; on peut assurer que, quand trente mille hommes combattent en bataille rang?e contre des troupes ?gales en nombre, il y a environ vingt mille v?rol?s de chaque c?t?. --Voil? qui est admirable, dit Candide; mais il faut vous faire gu?rir.--Eh comment le puis-je? dit Pangloss; je n'ai pas le sou, mon ami, et dans toute l'?tendue de ce globe on ne peut ni se faire saigner, ni prendre un lavement sans payer, ou sans qu'il y ait quelqu'un qui paie pour nous.>>
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