Read Ebook: Le Téléphone le Microphone et le Phonographe by Du Moncel Th Comte Bonnafoux B Illustrator
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magn?tique, doivent d?terminer par les magn?tisations et d?magn?tisations qui en r?sultent, des vibrations plus ou moins amplifi?es, plus ou moins accident?es de la lame armature, lesquelles repr?sentent exactement celles de la lame devant laquelle on a parl?, mais qui n'en peuvent ?tre qu'une r?duction. Toutefois les effets sont par le fait plus compliqu?s, quoique se produisant dans des conditions analogues, et ce sont eux que nous discuterons plus tard quand nous en serons aux exp?riences faites avec le t?l?phone. Nous ferons observer n?anmoins, d?s maintenant, que pour ces reproductions de la parole, il n'est pas n?cessaire que le noyau magn?tique soit en fer doux, car les effets vibratoires peuvent r?sulter aussi bien d'aimantations diff?rentielles que d'aimantations directes.
DISPOSITION ORDINAIRE DES T?L?PHONES BELL.
Dans une autre disposition, les fils de la bobine aboutissent directement ? des boutons d'attache plac?s au-dessous de la bo?te de bois; mais cette disposition est incommode.
Au-dessus de l'extr?mit? polaire du barreau aimant? est plac?e la lame vibrante en fer LL qui est recouverte soit de vernis noir ou jaune, soit d'?tain, soit d'un oxyde bleu, mais qui doit toujours ?tre tr?s-mince. Cette lame a la forme d'un disque, et c'est par les bords de ce disque, appuy?s sur une bague en caoutchouc, qu'elle est fix?e fortement sur les bords circulaires de la bo?te de bois qui est ? cet effet compos?e de deux parties. Ces parties s'ajustent l'une sur l'autre soit au moyen de vis, soit au moyen d'un pas de vis, m?nag? ? mi-?paisseur de bois. Cette lame doit ?tre le plus rapproch?e possible de l'extr?mit? polaire de l'aimant, mais pas assez pour que les vibrations de la voix d?terminent le contact de ces deux pi?ces. Enfin l'embouchure RR', fig. 20, par laquelle on parle et qui a la forme d'un entonnoir tr?s-?vas?, termine la partie sup?rieure de la bo?te et doit ?tre dispos?e de mani?re ? laisser un certain vide entre la lame et les bords du trou V qui est ouvert ? son centre. La capacit? int?rieure de la bo?te doit ?tre calcul?e de mani?re ? pouvoir jouer le r?le de caisse sonore, sans cependant provoquer d'?chos et d'interf?rences de sons.
Quand l'appareil est bien ex?cut?, il peut produire des effets tr?s-accentu?s, et voici ce que m'?crivait ? ce sujet M. Pollard, qui est un des premiers qui se soient occup?s en France de t?l?phone.
< < < Pour se servir du t?l?phone ordinaire de Bell, il faut parler nettement devant l'embouchure du t?l?phone qu'on tient ? la main, pendant que l'auditeur plac? ? la station correspondante tient contre son oreille l'embouchure du t?l?phone r?cepteur. Ces deux appareils composent un circuit ferm? avec les deux fils qui les relient, mais un seul suffit pour r?aliser compl?tement la transmission, si l'on a soin de mettre en communication les deux appareils avec la terre qui, de cette mani?re, tient lieu du second fil. M. Bourbouze pr?tend qu'en employant ce moyen l'intensit? des sons dans le t?l?phone est grandement augment?e; mais nous croyons que cette augmentation d?pend des conditions du circuit, quoiqu'il pr?tende qu'on puisse la constater sur un circuit ne d?passant pas 70 m?tres. Dans la pratique, il convient d'avoir ? sa disposition deux t?l?phones ? chaque station, afin d'en avoir un ? l'oreille pendant qu'on parle dans l'autre, comme on le voit fig. 22. On entend aussi beaucoup mieux quand on applique un t?l?phone contre chaque oreille. On tient alors les deux t?l?phones comme on le voit fig. 23. Afin d'?viter la fatigue des bras, on a dispos? un mod?le qui les tient suspendus devant les oreilles au moyen d'une sangle ? ressort qui entoure la t?te. Il y a du reste des diff?rences consid?rables dans le pouvoir de transmission t?l?phonique des diff?rentes voix. Suivant M. Preece, crier ne sert ? rien: il faut pour obtenir de bons r?sultats, que l'intonation soit claire, que l'articulation soit distincte, et que les sons ?mis se rapprochent le plus possible des sons musicaux. Suivant M. Rollo Russel, le circuit d'un t?l?phone n'aurait pas besoin d'isolation sur une longueur relativement petite; ainsi avec un circuit de 418 m?tres on a pu employer un fil de cuivre nu d?pos? sur un gazon sans que les transmissions t?l?phoniques r?sultant d'une petite bo?te ? musique fussent annul?es, mais ? la condition que les deux fils ne fussent pas en contact. On a pu m?me obtenir des transmissions quand ce circuit ?tait enterr? dans de la terre mouill?e sur une longueur de 30 m?tres, ou immerg? dans un puits sur une longueur de 40 m?tres. La parole transmise dans ces conditions ne semblait m?me pas diff?rente de ce qu'elle ?tait quand le circuit ?tait isol?. Le t?l?phone peut se faire entendre simultan?ment ? plusieurs auditeurs, soit en prenant sur les deux fils r?unissant les deux t?l?phones en correspondance des d?rivations aboutissant ? diff?rents t?l?phones, qui peuvent facilement ?tre au nombre de 5 ou 6, sur les courts circuits, soit au moyen d'une petite caisse sonore ferm?e par deux membranes l?g?res dont l'une est fix?e sur la lame vibrante. En faisant aboutir ? cette caisse un certain nombre de tubes acoustiques, plusieurs personnes pourraient, suivant M. Mc. Kendrick, entendre tr?s-distinctement. On peut obtenir encore des auditions simultan?es du t?l?phone en les interposant dans un m?me circuit, et les exp?riences faites ? New-York ont montr? qu'on pouvait ainsi en faire parler cinq ?chelonn?s en diff?rents points d'une ligne t?l?graphique. Dans des essais t?l?phoniques faits sur les lignes des ?cluses du d?partement de l'Yonne, on a constat? que sur un fil de 12 kilom?tres o? l'on avait plac? ? des distances diff?rentes plusieurs t?l?phones, trois ou quatre personnes ont pu causer entres elles ? travers ces t?l?phones, chacune entendant ce que disaient les autres. Les r?ponses et les demandes tout en se croisant restaient perceptibles. On a pu m?me, en pla?ant un t?l?phone sur un second fil de dix kilom?tres ?loign? du premier de cinquante centim?tres, et le suivant sur une longueur de deux kilom?tres seulement, saisir la conversation ?chang?e sur l'autre fil. On pouvait m?me distinguer tr?s-bien les timbres des voix des deux interlocuteurs. Depuis l'apparition du t?l?phone en Europe, beaucoup d'inventeurs pr?tendent ?tre parvenus ? faire parler un t?l?phone de mani?re qu'il soit entendu des diff?rents points d'une vaste salle. Nous avons vu que M. Bell avait d?j? obtenu ce r?sultat, et sous ce rapport nous ne voyons pas que ceux qui ont perfectionn? le t?l?phone soient arriv?s ? des r?sultats beaucoup plus importants. Mais ce qui est certain, c'est qu'un t?l?phone ordinaire peut parfaitement ?mettre des sons musicaux susceptibles d'?tre entendus dans une pi?ce assez grande et tout en ?tant attach? ? la muraille. On doit se rappeler les r?sultats obtenus par MM. Pollard et Garnier lors des essais qu'ils firent ? Cherbourg pour relier la digue ? la pr?fecture maritime de cette ville. La digue de Cherbourg est, comme on le sait, une sorte d'?le factice cr??e de main d'homme devant cette ville pour constituer une rade. Les forts ?tablis sur cette digue sont reli?s par des c?bles sous-marins au port militaire et ? la pr?fecture maritime. Un jour qu'apr?s des exp?riences faites dans le cabinet du pr?fet sur l'un de ces c?bles, au moyen de t?l?phones, plusieurs des personnes pr?sentes causaient ensemble dans la pi?ce, elles furent tr?s-?tonn?es d'entendre le clairon sonner la retraite, et les sons semblaient venir de l'un des points de la pi?ce. On cherche, et l'on reconna?t bient?t que c'est le t?l?phone pendu ? la muraille qui se livrait ? cet exercice. On s'informe et l'on apprend que c'?tait un des exp?rimentateurs de la station de la digue qui avait fait la plaisanterie de sonner du clairon devant le t?l?phone de cette station. Or la digue est ?loign?e de Cherbourg de plus d'une lieue, et la pr?fecture maritime est au milieu de la ville. Les t?l?phones ?taient pourtant construits grossi?rement dans les ateliers du port de Cherbourg, ce qui prouve une fois de plus combien ces appareils exigent peu de pr?cision pour fonctionner. On trouve d'un autre c?t? chez M. Bailey les divers mod?les de t?l?phones ? pile et ? charbon d'Edison dont nous parlerons bient?t et qui ont donn? les meilleurs r?sultats sur les longues lignes, ainsi que les t?l?phones de MM. Gray et Phelps. DISPOSITIONS DIFF?RENTES DES T?L?PHONES. Les r?sultats si prodigieux obtenus avec le t?l?phone Bell et dont l'authenticit? avait ?t? mise en doute par la plupart des savants, devaient naturellement, ?tant une fois d?montr?s, provoquer une foule de recherches de la part des inventeurs et m?me de ceux qui avaient ?t? dans l'origine les plus incr?dules. Il en est r?sult? une foule de perfectionnements et de modifications qui ont ?videmment leur int?r?t, et dont nous allons maintenant nous occuper. T?L?PHONES ? PILE. Le t?l?phone de M. Edison, comme celui de M. Gray, dont nous avons d?j? eu occasion de parler, est fond? sur l'action de courants ondulatoires d?termin?s par des variations de r?sistance d'un m?diocre conducteur interpos? dans le circuit, et sur lequel r?agissent les vibrations d'un diaphragme devant lequel on parle. Seulement, au lieu d'employer un conducteur liquide qui ne peut jamais ?tre utilis? pratiquement, M. Edison a cherch? ? mettre ? contribution les corps solides semi-conducteurs. Ceux qui lui offrirent le plus d'avantages, ? ce point de vue, furent le graphite et le charbon, surtout le charbon r?sultant du noir de fum?e comprim?. Ces substances, en effet, ?tant introduites dans un circuit entre deux lames conductrices dont l'une est mobile, sont susceptibles de modifier la r?sistance de ce circuit dans le m?me rapport ? peu pr?s que la pression qui est exerc?e sur elles par la lame mobile, et l'on con?oit que pour obtenir avec ce syst?me les courants ondulatoires n?cessaires ? la reproduction des sons articul?s, il suffisait d'introduire un disque de plombagine ou de noir de fum?e entre la lame vibrante d'un t?l?phone et une lame de platine mise en rapport avec la pile. La lame du t?l?phone ?tant mise en communication avec le fil du circuit, il devait r?sulter des vibrations de cette lame devant le disque de charbon, une s?rie de pressions croissantes et d?croissantes, donnant lieu ? des effets correspondants dans l'intensit? du courant transmis, et ces effets devaient r?agir d'une mani?re analogue aux courants ondulatoires d?termin?s par l'induction dans le syst?me de Bell. Toutefois, pour obtenir de tr?s-bons r?sultats, plusieurs dispositions accessoires ?taient n?cessaires, et nous repr?sentons l'une des dispositions qui ont ?t? donn?es ? cette partie du syst?me t?l?phonique de M. Edison. Le t?l?phone r?cepteur ressemble assez ? celui de M. Bell. Il pr?sente n?anmoins quelques diff?rences que l'on peut reconna?tre par l'inspection de la fig. 28. Ainsi l'aimant N S est recourb? en fer ? cheval, et la bobine magn?tisante E recouvre seulement un des p?les N; ce p?le occupe pr?cis?ment le centre de la lame vibrante L L, tandis que le second p?le est pr?s du bord de cette lame. Les dimensions elles-m?mes de la lame sont consid?rablement r?duites; sa surface est ? peu pr?s celle d'une pi?ce de cinq francs, et elle est enclav?e dans une esp?ce de rainure circulaire qui la maintient dans une position parfaitement d?termin?e. En raison de cette disposition, le manche de l'instrument est en bois plein, et l'espace vide o? se trouve le syst?me ?lectro-magn?tique est un peu plus d?velopp? que dans le mod?le de Bell; mais l'on s'est arrang? de mani?re ? ?viter les ?chos et ? en faire une sorte de caisse sonore apte ? amplifier les sons. La disposition du syst?me ?lectro-magn?tique par rapport ? la lame vibrante doit ?videmment augmenter aussi la sensibilit? de l'appareil, car le p?le S ?tant en contact intime avec la lame L L, celle-ci se trouve polaris?e et peut recevoir beaucoup plus ?nergiquement les influences magn?tiques du second p?le N, qui en est distant de l'?paisseur d'une forte feuille de papier. Dans les deux appareils de M. Edison la partie sup?rieure CC correspondante ? la lame vibrante, au lieu d'?tre fix?e par des vis sur la partie attenante au manche, est viss?e sur cette partie elle-m?me, ce qui permet de d?monter beaucoup plus facilement l'instrument. M. Edison a, du reste, beaucoup vari? la forme de ses appareils, et aujourd'hui leur enveloppe est en m?tal avec une embouchure d'?bonite en forme d'entonnoir. Ayant constat?, comme du reste l'avait fait avant lui M. Elisha Gray, que les courants induits sont plus favorables aux transmissions t?l?phoniques que les courants volta?ques, M. Edison transforma les courants de pile passant par son transmetteur en courants induits, et cela en leur faisant traverser le circuit primaire d'une bobine d'induction bien isol?e; le fil de ligne ?tait alors mis en communication avec le fil secondaire de la bobine. Nous rapporterons plus tard des exp?riences qui montreront les avantages de cette combinaison; pour le moment, nous ne faisons que la signaler, car elle fait aujourd'hui partie int?grante de presque tous les syst?mes de t?l?phones ? pile. Pour qu'on puisse comprendre le principe de ce t?l?phone, nous devrons entrer dans quelques d?tails sur l'?lectro-motographe de M. Edison, d?couvert en 1872. Cet appareil est fond? sur ce principe: que si une feuille de papier, pr?par?e avec une solution d'hydrate de potasse, est appliqu?e sur une plaque m?tallique r?unie au p?le positif d'une pile, et qu'une pointe de plomb ou de platine reli?e au p?le n?gatif soit promen?e sur le papier, le frottement que cette pointe rencontre cesse d?s que le courant passe, et elle peut d?s lors glisser comme sur une glace jusqu'? ce que le courant soit interrompu. Or, comme cette r?action peut ?tre effectu?e instantan?ment sous l'influence de courants excessivement faibles, les effets m?caniques produits par ces alternatives d'arr?t et de glissement, peuvent, pour une disposition convenable de l'appareil, d?terminer des vibrations en rapport avec les interruptions de courant produites par le transmetteur. Dans ce syst?me, le r?cepteur t?l?phonique se compose d'un r?sonnateur et d'un tambour mont? sur un axe que fait tourner une manivelle. Une bande de papier en provision sur un rouleau, passe sur le tambour dont la surface est rugueuse, et sur cette bande appuie fortement une pointe ?mouss?e de platine qui est adapt?e ? l'extr?mit? d'un ressort fix? au centre du r?sonnateur. Le courant de la pile dirig? d'abord sur le ressort, passe par la pointe de platine ? travers le papier chimique, et retourne par le tambour ? la pile. Quand on tourne la manivelle, le papier avance, et le frottement normal qui se produit entre le papier et la pointe de platine, pousse en avant cette derni?re, en provoquant par l'interm?diaire du ressort une traction sur un des c?t?s du r?sonnateur; mais au moment de chaque passage du courant ? travers le papier, tout frottement cessant, le ressort n'est plus entra?n?, et le r?sonnateur revient ? sa position normale. Or, comme ? chaque vibration effectu?e au transmetteur ce double effet se manifeste, il en r?sulte une s?rie de vibrations du r?sonnateur qui sont la r?p?tition de celles du transmetteur et, par cons?quent, la reproduction plus ou moins r?duite des sons musicaux qui ont affect? le transmetteur. Suivant les journaux am?ricains, cet appareil aurait fourni des r?sultats surprenants; les courants les plus faibles, qui n'exerceraient aucune action sur un ?lectro-aimant, produisent de cette mani?re des effets complets. L'appareil peut m?me reproduire, avec une grande intensit?, les notes les plus ?lev?es de la voix humaine, notes que l'on peut ? peine distinguer lorsque l'on emploie des ?lectro-aimants. Dans des exp?riences faites entre le palais de l'Exposition de Paris et Versailles, la commission du jury a pu constater les m?mes r?sultats avantageux. Pour ?teindre les vibrations musicales nuisibles qui accompagnent les transmissions t?l?phoniques, M. Navez emploie, comme lame vibrante du transmetteur, une lame de cuivre recouverte d'argent, et pour lame vibrante du r?cepteur, une lame de fer doubl?e d'une plaque de laiton, le tout soud? ensemble. Il emploie d'ailleurs des tubes de caoutchouc munis d'embouchures et de conduits auriculaires, pour la transmission et la r?ception des sons, et les appareils sont dispos?s ? plat, sur une table. ? cet effet, le barreau aimant? du t?l?phone r?cepteur est alors remplac? par deux aimants horizontaux agissant par un p?le de m?me nom sur un petit noyau de fer qui porte la bobine et qui se trouve plac? verticalement entre les deux aimants. Il emploie naturellement une petite bobine de Ruhmkorff, pour transformer l'?lectricit? de la pile en ?lectricit? d'induction. Les figures 29 et 30 repr?sentent les deux parties de ce syst?me t?l?phonique. La pile de charbon est en C, fig. 29; la lame vibrante en LL, et l'embouchure E, adapt?e ? un tube en caoutchouc TE, correspond par le dessous ? la lame vibrante. La pile de charbons est r?unie m?talliquement au circuit par une tige de platine EC, et la lame vibrante communique ?galement au circuit par l'interm?diaire d'un bouton d'attache. Dans le t?l?phone r?cepteur, fig. 30, la partie sup?rieure est dispos?e ? peu pr?s comme dans les t?l?phones ordinaires; seulement, au lieu d'une embouchure, on a adapt? ? l'appareil un conduit auriculaire TO. Les deux aimants qui communiquent une polarit? uniforme au noyau de fer N portant la bobine d'induction B, sont en A, A' et ont la forme de fers ? cheval; on en voit un en coupe en D du c?t? droit, et l'autre ne montre en C que la courbe du fer ? cheval. Les deux boutons d'attache de ce r?cepteur correspondent aux deux extr?mit?s du fil induit de la bobine d'induction suppl?mentaire, et les deux boutons d'attache du transmetteur correspondent aux deux bouts du fil primaire de cette bobine et ? la pile qui est interpos?e dans le circuit pr?s de cet appareil. LL est la lame vibrante en fer-blanc au-dessus de laquelle se trouve l'embouchure E, et P, P' sont les deux pointes de graphite munies de leur porte-crayons. Ces porte-crayons portent ? leur partie inf?rieure un pas de vis qui, ?tant engag? dans un trou filet? pratiqu? dans une plaque m?tallique CC, permet de serrer plus ou moins les crayons contre la lame LL. Cette plaque m?tallique CC est compos?e de deux parties juxtapos?es qui, ?tant isol?es l'une de l'autre, peuvent ?tre mises en rapport avec un commutateur cylindrique au moyen duquel on peut disposer le circuit de diverses mani?res. Ce commutateur ?tant pourvu de cinq lames, permet de passer presque instantan?ment d'une combinaison ? l'autre, et ces combinaisons sont les suivantes: On a donc de cette mani?re deux ?l?ments de combinaison que l'on peut utiliser s?par?ment ou en les associant en tension ou en quantit?. Lorsque les crayons sont bien r?gl?s et donnent une transmission bien r?guli?re et de m?me intensit?, on peut ?tudier facilement les effets produits quand on passe de l'une des combinaisons ? l'autre, et l'on constate: 1? que pour un circuit court, il n'y a pas de changement appr?ciable, quelle que soit la combinaison employ?e; 2? que quand le circuit est long ou pr?sente une grande r?sistance, c'est la combinaison en tension qui a l'avantage, et cela d'autant plus que la ligne est plus longue. Ce syst?me t?l?phonique, comme du reste les deux pr?c?dents, met ? contribution une machine d'induction pour transformer les courants volta?ques en courants induits; nous parlerons plus tard de cet accessoire important de ces sortes d'appareils. Quant au t?l?phone r?cepteur, la disposition adopt?e par MM. Pollard et Garnier est ? peu pr?s celle de Bell. Seulement ils emploient des lames de fer-blanc et des h?lices beaucoup plus r?sistantes. Cette r?sistance est, en effet, de cent cinquante ? deux cents kilom?tres. < Il r?sulte de cette disposition que les vibrations de la lame LL, au moment de leur plus grande amplitude du c?t? du crayon, tendent ? s'amplifier par suite de l'action attractive exerc?e sur la plaque, et la pression sur le graphite devenant plus forte, accro?t les diff?rences de r?sistance qui en r?sultent et, par suite, d?termine des variations plus grandes dans l'intensit? des courants transmis. Dans cet appareil, en effet, le courant qui passe ? travers le corps m?diocrement conducteur, anime un ?lectro-aimant muni d'une bobine d'induction, et cet ?lectro-aimant r?agit sur le diaphragme pour augmenter l'amplitude de ses vibrations et cr?er en m?me temps deux actions ?lectriques agissant dans le m?me sens; seulement la disposition du contact du mauvais conducteur avec la lame vibrante est un peu diff?rente. Au lieu d'un simple contact par pression effectu? entre cette lame et un crayon de charbon, c'est un petit fragment de cette mati?re, taill? en pointe, qui est fix? sur la lame vibrante et qui plonge dans une gouttelette de mercure vers?e au fond d'une cavit? pratiqu?e ? l'extr?mit? sup?rieure du fer de l'?lectro-aimant. La disposition de l'appareil est d'ailleurs la m?me que celle d'un t?l?phone ordinaire, et c'est la tige de fer de l'?lectro-aimant qui repr?sente le barreau aimant? du t?l?phone Bell. Suivant les auteurs, cet appareil peut ?tre employ? comme transmetteur et comme r?cepteur, et voici comment les effets se produisent dans les deux cas. Quand l'appareil transmet, le fragment de charbon plonge plus ou moins dans le mercure, et par suite des diff?rences qui se produisent dans les surfaces de contact suivant l'amplitude des vibrations de la lame, le courant subit des variations d'intensit? en rapport avec ces amplitudes, et de ces variations r?sultent, dans la bobine d'induction, des courants induits, qui r?agissent sur le t?l?phone r?cepteur comme dans l'appareil Bell, et qui sont encore renforc?s de ceux qui sont produits magn?to-?lectriquement par le mouvement du diaphragme devant la bobine d'induction et le fer de l'?lectro-aimant. Quand l'appareil est employ? comme r?cepteur, les effets ordinaires se manifestent, car le fer de l'?lectro-aimant ?tant aimant? par le courant, se trouve exactement dans les conditions des t?l?phones Bell ordinaires, et les courants induits lui arrivent de la m?me mani?re, seulement plus intenses. MM. Thomson et Houston pr?tendent que ce syst?me a fourni des r?sultats excellents et que le son de la voix y est beaucoup moins alt?r? que dans les autres t?l?phones. < M. Trouv? pense obtenir de bons r?sultats avec sa pile ? rondelles humect?es de sulfate de cuivre et de sulfate de zinc, en en disposant les ?l?ments, au nombre de quatre ou cinq cents, dans des tubes de verre de petit diam?tre. Pour obtenir des courants de tension, il n'est pas besoin, comme on le sait, que ces ?l?ments soient de grandes dimensions. M. de Lalagade a propos? un moyen analogue en employant, pour la formation de l'arc, un courant dont la tension est augment?e par l'interposition dans le circuit d'un fort ?lectro-aimant. Cet ?lectro-aimant r?agit d'ailleurs sur un ?lectro-aimant Hughes pour lui faire fournir des courants d'induction susceptibles de faire fonctionner le r?cepteur. Suivant M. de Lalagade, une pile de Bunsen ou ? bichromate de potasse de 6 ?l?ments, suffirait pour obtenir un arc volta?que continu entre la lame vibrante d'un t?l?phone et une pointe de platine ?loign?e suffisamment pour ne donner lieu ? aucun contact. Il faudrait cependant en d?terminer un en commen?ant, pour provoquer la formation de cet arc. Dans le syst?me de M. de Lalagade, la lame vibrante doit ?tre munie ? son centre d'une petite lame de platine pour ?viter les effets d'oxydation de l'?tincelle. Suivant l'auteur, les sons ainsi transmis et reproduits dans un t?l?phone dont le syst?me ?lectro-magn?tique serait mont? sur une caisse sonore, auraient une intensit? plus grande qu'avec les t?l?phones ordinaires, et il semblerait qu'on vous parlerait dans l'oreille. On comprend facilement, d'apr?s ces effets, que si on plonge dans deux vases VV , remplis d'eau acidul?e et de mercure, deux tubes TT ? bout effil? contenant du mercure M, et qu'on r?unisse entre elles, par des fils m?talliques PP, QQ d'abord, les deux colonnes de mercure remplissant les tubes et, en second lieu, les couches de mercure qui occuperont le fond des deux vases, on aura, si on a soin de placer les tubes ? une certaine distance de la surface du mercure dans les vases, un circuit m?tallique compl?t? par deux ?lectrolytes, dont l'un pourra accuser les effets m?caniques ou ?lectriques produits au sein de l'autre. Si donc on adapte au-dessus des tubes deux lames vibrantes B, B, et qu'on fasse vibrer l'une d'elles, l'autre devra reproduire ces vibrations sous l'influence des mouvements vibratoires communiqu?s par la colonne de mercure correspondante. Ces vibrations seront en rapport elles-m?mes avec les ?missions ?lectriques r?sultant des mouvements de la colonne de mercure du premier tube, et qui sont d?termin?s m?caniquement. Si un g?n?rateur ?lectrique est introduit dans le circuit, l'effet que nous venons d'analyser s'effectuera sous l'influence des modifications dans le potentiel de ce g?n?rateur sous l'influence des effets ?lectro-capillaires. Mais si on n'emploie aucun g?n?rateur, l'action r?sultera des courants ?lectriques d?termin?s par l'action ?lectro-capillaire elle-m?me. Dans ce dernier cas, cependant, l'appareil doit ?tre construit d'une mani?re un peu plus d?licate, pour obtenir des r?actions ?lectriques plus sensibles, et voici comment M. A. Br?guet d?crit son appareil. < <<1? Ils ne n?cessitent l'usage d'aucune pile; <<2? L'influence perturbatrice de la r?sistance d'une longue ligne est presque nulle pour ces instruments alors qu'elle est encore appr?ciable avec le t?l?phone Bell; Nous croyons devoir faire toutefois nos r?serves ? l'?gard de cette assertion: que la r?sistance du circuit serait sans influence sur ces t?l?phones. Nous ne le pensons pas et voici pourquoi. Si j'ai bien compris l'id?e de M. A. Br?guet, cette ind?pendance tiendrait ? ce que les effets produits ne sont seulement fonction que des diff?rences de potentiel d?termin?es dans les conditions d'?quilibre ?lectrique du syst?me. Si l'on consid?re que les courants r?sultant de l'action ?lectrique de l'eau acidul?e sur le mercure, se trouvent annul?s ? travers le circuit par l'opposition des deux syst?mes l'un ? l'autre, on comprend ais?ment que les forces ?lectro-motrices d?velopp?es se trouvent maintenues sur les deux appareils ? peu pr?s dans les m?mes conditions que sur les p?les de deux ?l?ments de pile r?unis par leurs p?les de m?me nom, et pour qu'un courant se manifeste il suffit que la tension ?lectrique de l'une des sources soit affaiblie ou augment?e; mais alors le courant diff?rentiel qui en r?sulte et qui est seul ? agir, est soumis ? toutes les lois qui r?gissent la transmission des courants sur les circuits et, par cons?quent, doit ?tre aussi bien affect? par la r?sistance du circuit que tout autre courant. MODIFICATIONS APPORT?ES ? LA CONSTRUCTION DES T?L?PHONES BELL. Les modifications que nous avons ?tudi?es pr?c?demment se rapportent au principe m?me de l'appareil; celles qui nous restent ? ?tudier ne sont que des modifications dans la forme et la disposition des diff?rents organes qui constituent le t?l?phone Bell lui-m?me, et qui ont ?t? combin?es en vue d'augmenter l'intensit? et la nettet? des sons produits. Dans un autre mod?le, il existe quatre t?l?phones juxtapos?s au lieu de deux, et il donne des effets encore plus marqu?s. Au-dessus de ce syst?me, se trouve l'appareil magn?to-?lectrique de la sonnerie d'appel, qui n'a d'ailleurs rien de particulier et qui se rapproche des avertisseurs allemands dont nous parlerons ? la fin de cette notice. Cet appareil est remarquable par la force et la nettet? de ses sons et surtout par l'absence de cette voix de polichinelle si d?sagr?able dans les autres t?l?phones.
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