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Read Ebook: L'oiseau blanc: conte bleu by Diderot Denis Ass Zat Jules Editor

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Ebook has 177 lines and 9058 words, and 4 pages

t plus belle que jamais.>>

LA SULTANE.

C'est la vraie consolation dans les disgr?ces, et on ne lui trouve jamais tant de charmes que quand on est malheureux.

LA SECONDE FEMME.

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LA SULTANE.

Il y a quelquefois tant de finesse dans votre conte, que je serais tent?e de le croire all?gorique.

LE PREMIER ?MIR.

<> ? l'instant il pronon?a quelques mots inintelligibles, et je sentis mes cuisses rentrer en elles-m?mes, se raccourcir et se fl?chir en sens contraire, mes ongles s'allonger et se recourber, mes mains dispara?tre, mes bras et le reste de mon corps se rev?tir de plumes. Je voulus crier, et je ne pus tirer de mon gosier qu'un son rauque et lugubre. Je le redis plusieurs fois; et les appartements en retentirent et le r?p?t?rent. Trocilla accourut au ramage, qui lui parut plaisant; elle m'appela: <> Mais je n'osai pas me confier ? une femme qui n'avait de fantaisie que pour les hiboux. Je pris mon vol par une fen?tre, r?solu de gagner le s?jour de V?rit? et de me faire d?senchanter; mais je ne pus jamais reprendre le chemin de son s?jour. Plus j'allais, plus je m'?garais. Ce serait abuser de votre patience que de vous raconter le reste de mes voyages et mes erreurs. D'ailleurs tout voyageur est sujet ? mentir. J'aurais peur de succomber ? la tentation, et j'aime mieux que ce soit V?rit? qui vous ach?ve elle-m?me mes aventures.>>

LA SULTANE.

Ce sera la premi?re fois qu'elle se m?lera de voyage.

LE PREMIER ?MIR.

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LA SULTANE.

Ce conte est ancien, puisqu'il est du temps o? les rois aimaient la v?rit?.

LE PREMIER ?MIR.

G?nistan s'arr?ta; V?rit? prit la parole; et, comme elle poussait l'exactitude dans les r?cits jusqu'au dernier scrupule, elle d?p?cha en quatre mots ce que nous aurions eu de la peine ? ?crire en vingt pages.

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--Celle, dit le sultan, qui avait permis qu'on le m?t ? la crapaudine.

--Vous voulez dire ? la basilique. Elle-m?me.

--Mais il est fou. Celle qui fait aussi peu de cas de la vie de son amant se jouera de l'honneur de son mari. Mon fils veut donc ?tre... Je serais pourtant bien aise que nous commen?assions ? nous donner nous-m?mes des successeurs. Il y a assez longtemps que d'autres s'en m?lent. Madame, vous qui savez tout, pourriez-vous nous dire comment il faudrait s'y prendre?

--Il n'y a point de rem?de au pass?, r?pondit V?rit?; mais je vous r?ponds de l'avenir si vous donnez le prince ? Polychresta. Rien ne sera ni si fid?le ni si f?cond, et je vous r?ponds d'une l?gion de petits-fils, et tous de G?nistan.

--Qui emp?che donc, ajouta le sultan, qu'on en fasse la demande?

--Un petit obstacle: c'est que si Polychresta vous convient fort, elle ne convient point ? votre fils. Il ne peut la souffrir; il la trouve bourgeoise, sens?e, ennuyeuse, et je ne sais quoi encore...

--Il l'a donc vue?...

--Jamais. Votre fils est un homme d'esprit; et quel esprit y aurait-il, s'il vous pla?t, ? aimer ou ha?r une femme apr?s l'avoir vue? C'est comme font tous les sots...

--Parbleu, dit le sultan, mon fils l'entendra comme il voudra; mais j'avais connu sa m?re avant que de la prendre; et si, je ne suis pas un sot...

--Je serais fort d'avis, dit la f?e, que votre fils quitt?t pour cette fois seulement un certain tour original qui lui sied, pour prendre votre bonhomie, et qu'il v?t Polychresta avant que de la d?daigner; mais ce n'est pas une petite affaire que de l'amener l?. Il faudrait que vous interposassiez votre autorit?...

--Ho, dit le sultan, s'il ne s'agit que de tirer ma grosse voix, je la tirerai. Vous allez voir.>>

Aussit?t il fit appeler son fils; et prenant l'air majestueux qu'il attrapait fort bien quand on l'en avertissait:

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--Mais, mon p?re...

--Point de r?ponse, s'il vous pla?t. Polychresta sera jeudi votre femme ou la mienne. Voil? qui est dit; et qu'on ne m'en parle pas davantage.>>

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Le premier ?mir allait continuer lorsque Mangogul fit signe aux femmes, aux ?mirs et ? la chatouilleuse de sortir.

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--C'est, r?pondit le sultan, que j'en ai assez de leur m?taphysique, et que je serais bien aise de traiter avec vous de choses un peu plus substantielles.

--Ah! ah! vous ?tes l?!

--Oui, madame.

--Y a-t-il longtemps?

--Ah! tr?s-longtemps.

--Premier ?mir, vous m'avez tendu deux ou trois pi?ges dont je ne renverrai pas la vengeance au dernier jugement de Brama.

--L'?mir est sorti, et nous sommes seuls. Parlez, madame; permettez-vous que je reste?

--Est-ce que vous avez besoin de ma permission pour cela?

--Non, mais je serais flatt? que vous me l'accordassiez.

--Restez donc.>>

La sultane dit ? sa chatouilleuse: <>

LA SECONDE FEMME.

Tout ce qui n'avait point cet ?clat qui frappe d'abord d?plaisait souverainement ? G?nistan. Sa vivacit? naturelle ne lui permettait ni d'approfondir le m?rite r?el ni de le distinguer des agr?ments superficiels. C'?tait un d?faut national dont la f?e n'avait pu le corriger, mais dont elle se flatta de pr?venir les effets: elle pr?vit que, si Polychresta restait dans ses atours n?glig?s, le prince, qui avait malheureusement contract? ? la cour de son p?re et ? celle du Tongut le ridicule de la grande parure, avec ce ton qui change tous les six mois, la prendrait ? coup s?r pour une provinciale mise de mauvais go?t et de la conversation la plus insipide. Pour obvier ? cet inconv?nient, V?rit? fit avertir Polychresta qu'elle avait ? lui parler. Elle vint. <> Polychresta allait repr?senter ? la f?e qu'elle ne se r?soudrait jamais ? se m?tamorphoser de la t?te aux pieds, et qu'il ne lui convenait pas de faire la petite folle; mais V?rit?, lui posant un doigt sur les l?vres, lui commanda de se parer et de ne rien n?gliger pour captiver le prince.

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