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Read Ebook: Essai historique sur l'origine des Hongrois by G Rando A De Auguste

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Ebook has 236 lines and 33585 words, and 5 pages

Oh! si mon bien-aim? venait Si le bien connu arrivait! Comme mon baiser volerait vers sa l?vre, Si m?me elle d?go?tait du sang du loup! Comme je presserais sa main, Si m?me un serpent l'entourait!

On se demande si c'est bien s?rieusement qu'on a suppos? de l'analogie entre le hongrois et le finnois, car il est impossible de trouver dans tous ces exemples quatre mots semblables. Quand on lit le fran?ais, l'italien ou l'espagnol, on reconna?t ? chaque ligne le latin. Le valaque m?me, qui de tous les idiomes latins s'?loigne le plus de la langue-m?re, a conserv? des rapports ?vidents. J'ouvre le br?viaire valaque, et j'en copie la premi?re phrase compar?e avec la phrase latine.

Pentru rugaciunile s?ntiloru Propter rogationes sanctorum Parintiloru nostri, Domne Parentum nostrorum, Domine Isuse Christose, Dumnedieulu Jesu Christe, Domine Deus Nostru, miluescene pre noi. Noster, miserere nostrum.

Mais que dire de cette chanson esthonienne, et de ces ?vangiles, et de ces dictionnaires comparatifs?

Au reste, pour r?pondre aux ?crivains qui admettent que les deux langues se composent des m?mes mots, on peut se borner ? rappeler ce qu'a dit Schloezer, lequel a attach? son nom ? l'id?e de l'origine finnoise. Dans ce cas son jugement n'est pas suspect. La liste des mots compar?s de Sajnovicz, dit-il, ne donne pas plus de cent cinquante-quatre exemples, et si on retranche les d?riv?s, il n'en reste pas m?me la moiti?. D'apr?s Schloezer lui-m?me, il n'y a donc environ que soixante-dix exemples sur lesquels on puisse s'appuyer. Mais qu'y a-t-il de surprenant dans ce fait que les deux langues ont soixante-dix mots communs? Il est certain que les Magyars ont ?t? en contact avec les peuplades finnoises. N'est-il pas naturel que des peuples si diff?rents, venus de si loin, apportant des id?es si diverses, se soient pris mutuellement quelques mots? Les Hongrois ont de m?me dans leur langue autant de mots allemands, plus encore; quelques uns sont emprunt?s au latin, et m?me, en cherchant bien, on trouvera dans la langue hongroise soixante mots fran?ais, outre que nous avons en fran?ais une dizaine de mots hongrois. En conclurez-vous que les Magyars sont Allemands, Latins ou Fran?ais?

Et d'ailleurs, peut-on nier qu'il existe entre toutes les langues une certaine fraternit?, de m?me qu'il existe une fraternit? de race entre tous les hommes? De l? vient qu'on a constat? entre le hongrois et le slave autant de rapports qu'entre le hongrois et le finnois.

La ressemblance d'une centaine de mots ne prouve pas l'affinit? entre deux langues, et montre seulement que les nations qui s'en servent se sont pris mutuellement quelques expressions. Des peuples de m?me race doivent n?cessairement avoir les m?mes racines, les m?mes mots primitifs. Ils doivent au moins donner les m?mes noms aux sentiments ordinaires ? l'homme. Ces analogies, il est impossible de les montrer dans les langues hongroise et finnoise.

On objectera que les deux langues ont une m?me grammaire: voyons donc jusqu'? quel point cela est vrai.

Leem, Fielstroem, Hoegstroem, Ganander, Comenius, Fogel, Eccard, et beaucoup d'autres philologues, ont fait des conjectures sur la langue hongroise, mais ne la savaient pas. <>, me disait un Hongrois; et, comme le remarque fort bien Sajnovicz, on ne peut absolument rien tirer de leurs observations. Heureusement le hongrois Gyarmathi a essay? de prouver cette affinit?. Nous avons donc l? quelque chose de s?rieux ? examiner.

L'ouvrage de Gyarmathi est tr?s au dessous de son titre, qui est fort ambitieux. Il consiste en pr?s de trois cents pages qui toutes contiennent des colonnes de mots compar?s, dans le genre de ceux qu'on vient de lire. ?? et l? sont quelques remarques fort courtes, plac?es en t?te des chapitres et qui aboutissent ? dire: Voici comment se forment dans les deux langues les terminaisons, ou bien: Voici comment se forment les comparatifs. Ces lignes sont suivies d'exemples qui montrent les comparatifs et les d?clinaisons. De l? vous passez aux colonnes d'adverbes, de pr?positions, etc. Mais quant ? la d?monstration que ces langues sont grammaticalement semblables, vous la cherchez en vain, quoique le titre l'annonce hautement.

Quelques ann?es avant, quand il n'?tait pas encore admis que les Hongrois se rattachaient ? la race finnoise, Gyarmathi, qui connaissait parfaitement sa langue, avait publi? un ouvrage dans lequel il en faisait ressortir les principaux caract?res. Il n'avait alors aucun but: il n'?crivait pas syst?matiquement; il cherchait seulement ? montrer le g?nie de la langue hongroise, <>.

On doit regretter que le premier ouvrage de Gyarmathi ait ?t? publi? en hongrois et ne puisse pas ?tre lu facilement, car il est une r?futation compl?te de celui qui l'a suivi. L'auteur lui-m?me compte si peu sur ce qu'il appelle sa d?monstration grammaticale, que c'est surtout par le nombre de mots semblables qu'il compte frapper le lecteur, et il e?t mieux fait d'intituler son livre Recueil de mots hongrois, finnois et lapons, suivis de quelques observations.

Gyarmathi compare d'abord l'alphabet russe et l'alphabet hongrois, parce que, dit-il, il a ?crit les mots finnois et lapons d'apr?s l'orthographe russe. Il e?t mieux fait de les ?crire d'apr?s l'orthographe hongroise, car la comparaison entre les mots aurait ?t? plus facile. Il eut d? ? la place faire conna?tre l'alphabet finnois: on aurait vu de suite que les deux langues n'ont pas les m?mes sons. L'auteur ?vite encore de parler de l'ancienne ?criture magyare, qu'il a donn?e dans son premier ouvrage, et qui ne ressemble ? aucune ?criture connue.

Nous irions plus loin que Gyarmathi: nous pourrions trouver un grand nombre de mots hongrois et fran?ais qui n'ont pas non plus la m?me signification, mais qui se prononcent semblablement.

Cette remarque est donc sans valeur, et il n'y a l? aucune r?gle grammaticale ? tirer.

Nous arrivons aux d?clinaisons. Ici Gyarmathi remarque que le hongrois et le lapon n'ont qu'un seul genre: c'est une similitude. Mais il faut se rappeler que les langues finnoises sont asiatiques et poss?dent quelques uns des caract?res des langues orientales. Il n'y a pas de genre en hongrois: il n'y en a pas non plus en turc.

De ce qu'il n'y a pas de genre il r?sulte que les adjectifs sont invariables. C'est ce qui a lieu en lapon et en turc, aussi bien qu'en hongrois.

L'auteur met en regard des exemples de d?clinaisons hongroises, finnoises et laponnes.

Les exemples de Gyarmathi sont suivis de quelques remarques fort insignifiantes et qui peuvent s'appliquer ? toutes les langues. Ainsi il dit que les Lapons et les Hongrois se servent volontiers de r?p?titions. Exemples:

Mais comment l'auteur ne voit-il pas que cette observation n'a pas de sens, puisqu'il traduit ses exemples en latin au moyen de r?p?titions semblables?

Nous passons aux comparatifs. Quatre lignes de texte pour faire observer qu'ils se forment de m?me dans les deux langues, et une page d'exemples.

Sans dire un seul mot des adjectifs hongrois et finnois, qu'il e?t d? de bonne foi examiner, il passe aux noms de nombre. L? encore quatre lignes de texte pour dire que ces noms se ressemblent, et deux pages d'exemples. Apr?s les exemples de mots semblables qui ont ?t? d?j? transcrits, je ne me crois plus forc? d'en citer un seul. Il faut seulement avertir ceux qui consulteraient l'ouvrage de Gyarmathi qu'il a commis, l? comme partout, ce que j'ai appel? innocemment des <>. Pour avoir des ressemblances, il invente des noms de nombre qui n'existent pas en hongrois. Ainsi, au lieu de compter comme les hongrois: <>, il fait dire: <>. Cela peut ?tre conforme aux r?gles finnoises, mais les Hongrois n'ont jamais compt? de cette fa?on. Ces erreurs volontaires nuisent beaucoup ? l'auteur, d'abord parce qu'il n'y aurait pas recours s'il plaidait une bonne cause, puis parce qu'on est autoris? ? croire qu'il en commet ?galement quand il cite les exemples finnois et lapons.

snarbmam ujjam mon doigt

Ajoutons seulement, ce que ne dit pas Gyarmathi, que ce caract?re se retrouve dans beaucoup de langues asiatiques: il se retrouve en turc de m?me qu'en hongrois.

ana anya m?re an?m any?m ma m?re

Nous arrivons aux verbes, aux postpositions, aux adverbes. Ici l'embarras de l'auteur redouble. En effet, c'est surtout par la formation des adverbes, l'emploi des postpositions, et les mille transformations des verbes, que le hongrois a un caract?re particulier. Gyarmathi, dans son premier ouvrage, d?montre, en s'appuyant sur l'autorit? des philologues vers?s dans les langues orientales, que le hongrois, sous ce rapport, se rapproche encore plus de ces langues.

En hongrois les pr?positions, comme les pronoms possessifs, se mettent, de m?me qu'en turc, ? la fin du substantif.

anad?n any?t?l de la m?re

Certes, voil? des particularit?s bien remarquables dans une langue. Je les indique ? peine; mais Gyarmathi ne manque pas de les relever, de les ?num?rer toutes dans son premier ouvrage. Il va sans dire qu'il les passe enti?rement sous silence dans son second. Au lieu de ses observations, qui s'appliquent au turc aussi bien qu'au hongrois, il aurait d? faire ressortir dans les langues finnoise et magyare les m?mes caract?res, qui font que ces deux langues, semblables entre elles, diff?rent parfaitement des autres. Mais, nous l'avons dit, cela ?tait impossible.

Nous avons parcouru l'ouvrage de Gyarmathi. Apr?s les verbes et les pages d'exemples, viennent, sous le nom de syntaxe, quinze observations qui ne peuvent nullement satisfaire le lecteur, car la syntaxe hongroise est d'une ?tonnante originalit? et repousse toute comparaison; puis soixante pages de mots qui passent pour semblables. ? la suite de ces mots Gyarmathi a plac? quelques remarques sur les langues finnoises qui lui furent inspir?es par de nouvelles lectures, apr?s qu'il eut fini son livre. Il refait le travail que nous avons analys?, mais en comparant cette fois le hongrois et l'esthonien. Pour ce qui regarde cette seconde partie, nous ne croyons pas devoir faire autre chose que de rappeler ce qui a ?t? dit plus haut. Pour d?montrer grammaticalement que deux langues sont soeurs, il faut faire voir dans ces deux langues non pas quelques similitudes et quelques terminaisons semblables plus ou moins d?figur?es, mais les m?mes racines, les m?mes caract?res, les m?mes originalit?s, le m?me g?nie.

Nous nous bornons l?. Mais, apr?s avoir montr? que les preuves de Gyarmathi sont nulles, nous pourrions signaler les mille diff?rences qui s?parent les deux langues et qui emp?chent qu'elles ne puissent ?tre s?rieusement confondues.

Peut-?tre me suis-je trop ?tendu sur le livre de Gyarmathi; mais deux raisons me for?aient ? entrer dans quelques d?tails. L'auteur, sachant parfaitement le hongrois, a ?crit sous l'inspiration et avec le secours de philologues qui pouvaient lui donner sur les langues finnoises des renseignements pr?cieux, et il ?tait ? m?me de prouver l'affinit? des deux langues, si elle e?t pu ?tre prouv?e. En outre les ?crivains allemands s'appuient sur cette affinit? beaucoup plus que sur les preuves historiques: il fallait en cons?quence s'y attacher davantage.

Il ?tait ?crit que ceux-l? m?me qui voulaient ?tablir l'analogie des deux langues fourniraient ? leurs adversaires les meilleures armes pour les combattre. Gyarmadhi, par son impuissance ? d?montrer la ressemblance grammaticale, a prouv? jusqu'? l'?vidence qu'elle n'existe pas, et une exp?rience faite par Sajnovicz prouve encore qu'il est impossible d'admettre une ressemblance quelconque. Sajnovicz a parcouru les pays habit?s par des hommes de race finnoise. Il leur a parl? hongrois, et ils ne l'ont pas compris. Ils lui ont parl? leur langue, et il ne les a pas compris. D'abord Sajnovicz ne se d?couragea pas. Il pensa que, les premi?res diff?rences reconnues, il lui serait facile de retrouver le hongrois. Il resta donc pr?s d'un an dans ces pays. De retour en Hongrie, il avoua avec bonne foi que, malgr? son hongrois et son s?jour, il n'?tait jamais parvenu ? entendre le lapon, c'est-?-dire le dialecte finnois qui se rapproche le plus de la langue magyare, suivant les ?crivains allemands.

Apr?s un fait aussi d?cisif, d'autres eussent ?t? convaincus que la ressemblance ?tait imaginaire; mais cette exp?rience d?sesp?rante ne d?couragea personne. On croira que Sajnovicz du moins, qui l'avait faite, abandonna son id?e favorite: erreur. Sajnovicz fut encore persuad? que les deux langues avaient une affinit? ?vidente. Il expliqua ce qui lui ?tait arriv? en disant que les langues s'alt?rent avec le temps.

? cela on peut r?pondre victorieusement: Ou ce sont les Magyars qui ont conserv? la vraie langue finnoise, que les Finnois ont perdue; ou ce sont au contraire les Magyars qui l'ont transform?e. L'une ou l'autre de ces hypoth?ses est n?cessaire, car tous les dialectes finnois ont de l'analogie; or toutes deux sont absurdes. En effet, comment supposer, dans le premier cas, que les Hongrois, qui ont travers? tant de pays et ont ?t? en contact avec tant de peuples, aient gard? la pure langue finnoise, que cette immense nation qui occupe, selon Sajnovicz, tout le nord de l'Europe jusqu'? l'Asie, n'aurait pu conserver dans sa propre patrie? Et, dans le second cas, comment supposer que les Hongrois, qui ont occup? ? diff?rentes ?poques diverses contr?es o? ils sont encore, la Moldavie, la Transylvanie, la Hongrie, qui ont habit? entre tant de nations, aient partout chang? la langue finnoise au point d'en faire une nouvelle langue qui pr?sente les m?mes caract?res dans tous ces pays, et qui est devenue inintelligible pour les Finnois? Cette transformation aurait d? s'op?rer en cinquante-six ans, puisque, d'une part, les Hongrois se s?par?rent, dit-on, des Finnois en 625, et que, de l'autre, les moines de 1240 comprenaient parfaitement les Magyars de la Grande-Hongrie, lesquels avaient quitt? leurs fr?res quand ceux-ci se rendirent ma?tres de la L?b?die .

Notez bien en outre 1? que, d?s le cinqui?me si?cle, les Sicules de la Transylvanie parlaient hongrois; 2? que la langue hongroise s'est si peu alt?r?e, gr?ce ? ce fait que la nation ne s'est m?l?e ? aucun autre peuple, qu'aujourd'hui encore les ?rudits hongrois lisent sans trop d'effort le biographe de sainte Marguerite.

En r?sum? donc, les ?crivains qui admettent entre les deux langues une affinit? quelconque, soit en s'appuyant sur une pr?tendue ressemblance de mots, dont Schloezer lui-m?me a fait justice, soit en supposant certains caract?res, certaines analogies, qu'il a ?t? impossible ? Gyarmathi de montrer, avancent un fait qui a ?t? d?menti de la mani?re la plus formelle par l'exp?rience de Sajnovicz.

Rappelons, avant de passer outre, que certains philologues ont compar? la langue magyare et la langue turque, et se sont pr?cis?ment appuy?s sur l'analogie de ces idiomes pour dire que les Hongrois sont Turcs d'origine. Il est fort remarquable que les savants se soient contredits de la sorte. De l'avis m?me des Magyars, c'est encore avec le turc que la langue hongroise a le plus de rapports. Cette opinion a ?t? depuis long-temps exprim?e en Hongrie, ? l'?poque o? les Hongrois et les Transylvains ?taient tributaires de la Porte et parlaient le turc. Leur avis doit avoir d'autant plus de valeur que parmi les ?crivains qui ont voulu prouver l'affinit? du hongrois et du finnois il ne s'en trouvait pas un qui conn?t les deux langues.

Quoique cette discussion soit d?j? fort longue et ait d?pass? les limites que je m'?tais propos?es, je ne puis m'emp?cher de la terminer par quelques remarques qui ont ?chapp? aux ?crivains allemands, mais qui viendront ? l'esprit de quiconque aura habit? la Hongrie et conna?tra quelque peu les Hongrois.

Chaque race a son g?nie, son caract?re, sa physionomie, c'est-?-dire sa langue, son histoire, son type. Tous les peuples d'une m?me race ont certaines analogies frappantes, lors m?me qu'ils se sont s?par?s de bonne heure les uns des autres, et se sont m?lang?s avec des peuples de race diff?rente. C'est pourquoi notre Bretagne, province fran?aise, produit des hommes qui ne ressemblent pas plus aux hommes de la Lorraine, autre province fran?aise, que les habitants du B?arn ne rappellent ceux de la Provence: l?, les races sont diverses. La France domine partout, et il existe un peuple fran?ais qui a absorb? toutes les races, pourtant les caract?res et les physionomies ont conserv? leur force et leur originalit?.

Examinons donc si, en comparant les hommes de race finnoise avec les Magyars, on peut trouver ces analogies que je signale, et si cette comparaison donne de la force ? l'opinion des ?crivains allemands, ou lui fait perdre encore plus de terrain.

Ouvrons d'abord l'histoire. Que disent les historiens des Finnois et des Magyars au moment o? ces derniers paraissent sur la sc?ne?

Disons enfin que dans les vers affectionn?s et r?p?t?s par le peuple, en Hongrie, il est souvent parl? de la beaut? physique. Ce n'est pas autre chose que cette adoration de la forme commune ? tous les Orientaux. Seulement ici elle est ?pur?e par des sentiments plus ?lev?s, inspir?s par une civilisation meilleure. Il est certain que cette peinture et cette admiration de la beaut? ne se retrouveront ni chez les Lapons, ni chez les Ostiacks, ni chez les Samoy?des, et cela pour des motifs que chacun saura deviner.

Peut-?tre faut-il tenir compte de ces remarques et de celles qu'un observateur plus attentif ferait encore, tout autant que des preuves tir?es des livres. Si m?me les historiens et les philologues d?montraient dans leurs ouvrages que les Magyars sont des Finnois, malgr? les protestations d'une nation enti?re qui, pour dire la v?rit?, sait mieux que tous les ?crivains du monde ce qu'elle est et d'o? elle vient; si, dis-je, ils le d?montraient, et ils ne le d?montrent pas, la question ne serait pas encore d?cid?e. Les hommes d'?tude auraient pour adversaires, et pour adversaires opini?tres, les voyageurs, ceux qui ont lu, et qui de plus ont vu. Or les voyageurs ne manquent pas; il en est beaucoup qui prennent la peine de parcourir les pays habit?s par des hommes que l'on appelle fr?res et d'aller achever leurs id?es dans la chaumi?re du paysan. Ceux-l? ne peuvent croire que les Magyars soient de race finnoise, quand ils observent ces hommes venus du Nord, leur physionomie, leur allure, leurs costumes, leurs villages, leurs go?ts, leurs moeurs, et qu'ils entendent leur langue.

Quoi! on retrouve au coeur de la France, on reconna?t encore ? leur physionomie et ? leur langue les fils des Celtes et ceux des Romains, malgr? mille invasions, mille m?langes, et vous admettez que le peuple magyar, qui s'est toujours conserv? pur de toute fusion avec les autres peuples, qui habite depuis dix si?cles dans ce capharna?m des nations qu'on appelle la Hongrie, sans ?tre jamais uni ? aucune d'elles, qui dans plusieurs pays parle la m?me langue et montre le m?me type, vous admettez que ce peuple se soit partout chang? au point d'?tre pr?cis?ment l'oppos? de ce qu'il ?tait auparavant? Mais cela est impossible.

Si vous ne l'admettez pas, vous devez supposer une autre chose impossible: c'est que ce costume ?clatant des Hongrois, cette langue pleine d'images et de m?taphores, ces figures orientales, ce caract?re ardent, cette bouillante valeur, soient venus de la Laponie, de la Finlande ou de la Sib?rie!

Un Hongrois ? ce sujet retournait les vers d'Horace

et s'?criait que l'aigle n'est pas couv? par la colombe.

Nous le dirons donc avec assurance, les Magyars ne sont pas Finnois.

Mais ? quelle race appartiennent-ils?

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