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Read Ebook: Vingt années de Paris by Gill Andr Daudet Alphonse Commentator

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Ebook has 736 lines and 29590 words, and 15 pages

Commentator: Alphonse Daudet

ANDR? GILL

VINGT ANN?ES

DE PARIS

AVEC UNE PR?FACE PAR ALPHONSE DAUDET

PARIS

C. MARPON ET E. FLAMMARION ?DITEURS 26, RUE RACINE, PR?S L'OD?ON

Tous droits r?serv?s.

VINGT ANN?ES DE PARIS

DU M?ME AUTEUR:

LA MUSE A BIBI

PARIS.--IMP. C. MARPON ET E. FLAMMARION, RUE RACINE, 26.

TABLE DES MATI?RES

PR?FACE.

Histoire d'un melon

Le Mus?e du Luxembourg

Jules Vall?s

Feu le boeuf gras

Actes en vers

Pauvres censeurs

L'inflexible Pi?tri

Sermon de car?me

Cl?ment Thomas

Le Mod?le

A l'?cole des Beaux-Arts

Le Tableau de Marcel

Le Chauffeur

Gustave Courbet

Le Vol

Portraits apr?s d?c?s

Charenton

Eug?ne Vermesch

Le Nain. Souvenir du pav? latin

La Charge de M. Thiers

Lettre de Populot ? son cousin Bibi

L'Ouvrier boulanger

PR?FACE

ALPHONSE DAUDET.

VINGT

ANN?ES DE PARIS

HISTOIRE D'UN MELON

Par une belle matin?e du mois d'ao?t 1868, mon meilleur ami, celui qui partage exactement mes peines et mes joies, et, pour tout dire, mon linge aussi, ?tait arr?t?, ? l'angle de la rue Vavin, en extase devant un melon.

Une outre de jus, un boulet de lumi?re! un vrai chef-d'oeuvre de l'?t? qui, pr?s de l?, dans sa chaleur exag?r?e et supr?me, commen?ait de rouiller les feuillages du Luxembourg!

Il ?talait, le fruit savoureux, son orgueil ob?se au milieu de ses fr?res cantaloups, dans la paille dor?e et rayonnante, rond comme un astre, ventru, vermeil, ?norme et parfum?, la queue en vrille comme un cochon, ballonnant au soleil sa sph?re aux c?tes rebondies, avec la majest? d'une couronne d'empereur et la joie d'un turban de carnaval.

Mon ami, sans doute, avait vu bien d'autres cucurbitac?s au cours de sa carri?re sans en ?tre ?mu. Celui-l? fut une r?v?lation. Peut-?tre aussi faut-il aux melons, comme ? certains musiciens, plusieurs <> pour ?tre compris. Alors, ce fut l'audition d?cisive; car, apr?s quelques instants de contemplation, mon meilleur ami p?n?tra dans la boutique, y d?posa, sur le comptoir, quelque menue monnaie, saisit l'objet de sa convoitise, et s'en fut radieux, par les rues, avec sa conqu?te.

Il faut conna?tre le vertueux, riant, clair, calme quartier de l'Observatoire, pour comprendre le plaisir infini de s'y promener avec un melon sous le bras. Je dis--avec un melon--parce que ce hors-d'oeuvre donne ? celui qui le porte un air de bourgeoisie cossue, de citoyen qui <>, d'o? il r?sulte, pour le promeneur, un certain aplomb, une recrudescence d'aise et de nonchalance heureuse dans la marche.

Mais, en r?sum?, le melon n'est pas indispensable.

Mon ami se promena donc tranquillement, humant la brise ti?de, fl?nant aux enseignes, regardant les passants; il se croisa peut-?tre avec M. Littr?, qui a le bon go?t de demeurer par l?, peut-?tre avec Michelet, son voisin, lequel vivait encore; avec Sainte-Beuve, lanc? au trot derri?re une fillette...

Maintenant que je crois ?tre reconnu, je reprends mon pronom personnel:

J'habitais alors la rue d'Assas, dans une maison en briques, un ?tage au-dessous du logement de Vall?s, qui serait bien l'homme le plus tendre, le plus spirituel, le plus charmant et ?loquent du monde, n'?tait la manie, qui le tient, de ne se croire ? l'aise que dans la fum?e des batailles ou la gueul?e des faubourgs. On allait de l'un chez l'autre; on avait de grands rires, des espoirs fous; le soir, ? la fen?tre, au ciel p?lissant, on regardait devant soi, ? l'angle de la maison Lahure, un grand mur de lierre o? venaient se coucher les oiseaux. C'?tait le bon temps...--Passons.

En fin de compte, on tomba d'accord qu'il fallait publier son portrait.

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