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Read Ebook: Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 6 - (G - H - I - J - K - L - M - N - O) by Viollet Le Duc Eug Ne Emmanuel

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Ebook has 226 lines and 122594 words, and 5 pages

C'est ce que nous avons essay? de faire en tra?ant la fig. 5, qui donne, en A, le plan du rez de-chauss?e d'un ?difice municipal, et en B le plan du premier ?tage. Sous le portique ant?rieur C, ? droite et ? gauche, montent deux rampes qui arrivent au vestibule D, pr?c?d? de la loge E. On entre ? rez-de-chauss?e, sous les vo?tes du vestibule, dans les prisons F du beffroi, et par les portes C dans les salles H destin?es ? des services journaliers. Au premier ?tage, du vestibule D on p?n?tre dans la pi?ce I situ?e sous le beffroi, et de l? dans une premi?re salle K servant de vestibule aux deux grandes salles L, largement ?clair?es par les fenestrages M.

La fig. 6 pr?sente l'?l?vation perspective de cet ?difice.

On comprendra que parmi tant d'?difices ?lev?s sous l'inspiration d'une charit? vive et voulant imm?diatement porter rem?de au mal, beaucoup n'?taient que des bicoques, des maisons que l'on appropriait tant bien que mal au service des pauvres et des malades; car nombre de ces hospices se composaient d'une maison donn?e par un simple bourgeois, avec une rente ? prendre sur son bien. Peu ? peu ces modestes donations s'?tendaient, s'enrichissaient par les qu?tes et devenaient des ?tablissements importants. Cependant il nous reste encore quelques h?pitaux du moyen ?ge qui, au point de vue de l'art, sont remarquables. Bien b?tis, bien a?r?s, spacieux, ils ont aussi cet avantage, sur les constructions analogues que nous ?levons aujourd'hui g?n?ralement, de laisser ? l'art une large place, de ne point attrister les malades par cet aspect froid et d?sol? qui caract?rise de notre temps les ?difices publics de charit?.

Parmi les h?pitaux les plus anciens qui existent encore en France, il faut citer l'H?tel-Dieu de Chartres, situ? pr?s de la cath?drale, et l'h?pital d'Angers. Ce dernier surtout est remarquable par son ?tendue et par les services qui l'entourent. En voici le plan . Il se compose d'une grande salle ? trois nefs A, pr?c?d?e d'un clo?tre, d'une chapelle voisine B, de logements, d?natur?s aujourd'hui, et d'un vaste magasin ou grenier C, propre ? renfermer des provisions de toutes natures. La construction de cet ?tablissement date de 1153. La chapelle est un peu plus moderne . C'est aussi vers cette derni?re ?poque que fut ?lev? le grand b?timent aux provisions. La fig. 2 pr?sente la coupe transversale de la grande salle, dans laquelle quatre rang?es de lits peuvent facilement trouver place. La construction de ces b?timents est excellente, trait?e avec soin, les chapiteaux des piliers d'un excellent style. Le b?timent des provisions est un ?difice remarquable par ses dispositions et ses d?tails.

? l'article CONSTRUCTION, fig. 123 et suivantes, nous avons donn? un b?timent d?pendant de l'abbaye Sainte-Marie de Breteuil, dont une partie servait d'hospice pour les pauvres. Presque toutes les abbayes poss?daient ainsi des b?timents assez vastes pour donner asile aux voyageurs, ou m?me de v?ritables h?pitaux, comme cette grande salle d'Ourscamp.

La figure 6 pr?sente le plan ? l'?chelle de 0,001m pour m?tre. En A est la grande salle, autrefois pr?c?d?e d'un porche B avec escalier, dont nous allons indiquer la destination. Cette salle contenait quarante cellules de boiseries, sortes d'alc?ves dans chacune desquelles ?tait plac? un lit . En D ?tait un autel principal sous une vo?te, et en F deux chapelles ?galement vo?t?es. Le tombeau de la fondatrice ?tait en E, et se composait d'une figure de bronze couch?e sur un sarcophage. La sacristie des chapelles ?tait en G. En H, un jub?, pos? devant le choeur, mettait en communication deux galeries lat?rales qui, ?tablissant une circulation continue au-dessus des alc?ves, permettaient d'ouvrir les fen?tres et de surveiller l'int?rieur des cellules. On pouvait monter ? ces galeries par l'escalier lat?ral du porche et par un escalier I qui ?tait mis en communication avec une galerie r?unissant le logis L de la reine ? la grande salle. De ses appartements, situ?s au premier ?tage de ce logis, cette princesse pouvait ainsi, soit descendre dans la salle, soit inspecter les cellules en se promenant sur la galerie qu'elles portaient. En Z ?tait une petite chapelle. Les b?timents de service de l'h?pital sont situ?s en K et la cuisine en M. On communiquait de ces b?timents avec la salle au moyen d'une autre galerie N aboutissant ? une petite porte. La voie publique passe en O. En P ?tait le cimeti?re; en J, le jardin de la reine, born? par la muraille de la ville et par le ruisseau de Fontenille. En R, un lavoir; en V, un bras de l'Armen?on, et en S le prieur?. Deux canaux souterrains passant des deux c?t?s de la grande salle entra?naient dans la rivi?re les vidanges de l'?tablissement. Outre les murailles de la ville, des remparts entouraient les autres parties du clos. En X ?tait un puits public.

La disposition des lits de l'h?pital de Tonnerre, log?s chacun dans une cellule avec galerie de service sup?rieure, m?rite de fixer notre attention. Chaque malade, en ?tant soumis ? une surveillance d'autant plus facile qu'elle s'exer?ait de la galerie, se trouvait poss?der une v?ritable chambre. Il profitait du cube d'air ?norme que contient la salle et recevait du jour par les fen?tres lat?rales; sa t?te ?tant plac?e du c?t? du mur et abrit?e par la saillie du balcon, il ne pouvait ?tre fatigu? par l'?clat de la lumi?re. On objectera peut-?tre que la ventilation de ces cellules ?tait imparfaite; mais la salle ne contenant que quarante lits, les fen?tres lat?rales pouvant ?tre ouvertes, et le vaisseau ?tant fort ?lev?, ventil? par les trous perc?s dans le lambrissage de la charpente, on peut admettre que les conditions de salubrit? ?taient bonnes.

Pour faire saisir ? nos lecteurs la disposition des cellules et des galeries de surveillance, nous pr?sentons une vue perspective d'une des trav?es de la salle.

Les fen?tres de la galerie ?taient garnies de vitraux en grisaille, celles du sanctuaire en vitraux color?s. Une longue fl?che en charpente surmontait ce sanctuaire; elle ?tait couverte de plomberie peinte et dor?e, et ne fut d?truite qu'en 1793. Toute la charpente de la salle est couverte en tuiles vernies avec fa?ti?res en terre cuite ?maill?e.

Par l'escalier carr? pratiqu? vers le nord, ? c?t? de l'une des deux chapelles du chevet, on arrivait ? une salle vo?t?e b?tie au-dessus de cette chapelle, et servant autrefois, comme encore aujourd'hui, de tr?sor et de chartrier. Le tympan de la porte principale s'ouvrant sous le porche du c?t? de la rue ?tait d?cor? d'un bas-relief repr?sentant le Jugement dernier, dont il existe encore quelques fragments.

Nous donnons le plan de l'H?tel-Dieu de Beaune, et la vue de l'angle de la cour du c?t? de l'escalier principal desservant les deux ?tages. En A est l'entr?e; en B, un passage de service; en C, la grande salle lambriss?e avec sa chapelle D, maintenant s?par?e de la salle; en E, le r?fectoire des soeurs et le salon de la sup?rieure; en F, les salles aux provisions; en G, le noviciat des soeurs; en H, des salles de malades; en I, un passage donnant sur un jardin; en K, la cuisine, et en L la pharmacie; le puits est plac? en O, la chaire en M, et le lavoir en P.

H?tel-Dieu, fond?, dit la tradition. par saint Landry .

H?pital de Saint-Gervais, fond? par Gatien Masson, pr?tre, en 1171, la chapelle de cet h?pital ne fut d?di?e qu'en 1411.

H?pital de Sainte-Catherine, appel? primitivement de Sainte-Opportune , La chapelle fut construite en 1222, puis r?par?e en 1479.

H?pital de la Sainte-Trinit?, rue Saint-Denis, fond? par les deux fr?res Escuacol en 1202. Cet h?pital poss?dait une fort belle salle pour coucher les pauvres. En 1210, on y ajouta une chapelle. Les enfants des pauvres ?taient recueillis et ?lev?s dans l'?tablissement. Cet h?pital fut successivement augment? jusqu'en 1598.

H?pital des Quinze-Vingts, fond? par saint Louis en 1254.

H?pital de Saint-Marcel , fond? par Marguerite de Provence apr?s la mort de saint Louis.

H?pital des Jacobins, fond? en 1263. En 1366, Jeanne de Bourbon, femme de Charles V, l'augmenta.

H?pital tenant au prieur? de la Charit? , fond? par le bourgeois de Paris Roger Flamming, en 1299.

H?pital Saint-Julien-aux-M?n?triers, fond? par deux m?n?triers en 1330. En 1334, les fondateurs augment?rent cet h?pital par l'acquisition de plusieurs maisons voisines.

H?pital du Saint-S?pulcre, fond? par Philippe de Valois en 1333.

H?pital du Saint-Esprit, fond? en 1361 pour les enfants.

Il existait encore, en dehors de ces ?tablissements, dans un grand nombre de communaut?s et dans les paroisses, des maisons ou salles pour les malades, les pauvres et les p?lerins.

Apr?s l'invasion des barbares, cette institution des h?telleries imp?riales fut, bien entendu, enti?rement ruin?e. Les races germaines pratiquaient largement l'hospitalit?. Un Franc, un Bourguignon, ne croyaient pas pouvoir refuser l'entr?e de sa maison ? un ?tranger; aussi, dans les voyages, pendant les premiers si?cles du moyen ?ge, avait-on pour habitude, ? chaque couch?e, de demander le g?te et la nourriture dans les habitations que l'on rencontrait sur son chemin. Si le propri?taire auquel on s'adressait ?tait trop pauvre ou trop ? l'?troit pour pouvoir vous satisfaire, il vous accompagnait chez un voisin mieux partag?, et tous ensemble prenaient leur repas. <> En faisant la part de l'exag?ration dans le tableau trac? par Tacite, il est certain toutefois que les conqu?rants barbares des Gaules regardaient l'hospitalit? comme un devoir dont on ne pouvait s'affranchir.

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C'?tait aussi dans les h?telleries que venaient discourir les fauteurs de troubles publics, que se cachaient les espions.

On comprendra que ces ?tablissements n'?taient autre chose que des maisons, le plus souvent isol?es, et n'ayant d'autre marque distinctive qu'une enseigne pendue ? la porte.

Les merlons des tours et courtines du ch?teau de Carcassonne sont hauts ; les trous de hourds sont espac?s r?guli?rement, autant que le permet la courbe des tours ou les dispositions int?rieures; sous leurs pieds-droits sont perc?s, tout ? travers, quatre trous: deux un peu au-dessous de l'appui des cr?neaux, deux au niveau du chemin de ronde. Du chemin de ronde , les charpentiers faisaient couler par le trou inf?rieur une premi?re pi?ce A, puis une seconde pi?ce B, fortement en bascule. L'ouvrier passant par le cr?neau se mettait ? cheval sur cette seconde pi?ce B, ainsi que l'indique le d?tail perspectif B', puis faisait entrer le lien C dans son embr?vement. La t?te de ce lien ?tait r?unie ? la pi?ce B par une cheville; un potelet D, entr? de force par derri?re, roidissait tout le syst?me. L?-dessus, posant des plats-bords, il ?tait facile de monter les doubles poteaux E, entre lesquels on glissait les madriers servant de garde ant?rieure, puis on assujettissait la toiture qui couvrait le hourdis et le chemin de ronde, afin de mettre les d?fenseurs ? l'abri des projectiles lanc?s ? toute vol?e. Des entailles G m?nag?es entre les madriers de face permettaient de viser. Ainsi des arbal?triers post?s sur les hourds pouvaient envoyer des projectiles par des meurtri?res multipli?es et jeter des pierres par le m?chicoulis K sur les assaillants. Du chemin de ronde, d'autres arbal?triers ou archers avaient encore les meurtri?res ? demeure L, par lesquelles, au-dessous des hourds, ils envoyaient des traits aux assi?geants. La communication du chemin de ronde avec le hourd s'?tablissait de plain-pied par les cr?nelages, dont les merlons sont assez ?lev?s pour permettre ? un homme de passer. La couverture ?tait faite de forts madriers sur lesquels on posait de la grande ardoise ou de la tuile, et si on craignait l'envoi de projectiles incendiaires, des peaux fra?ches, de grosses ?toffes de laine, du fumier ou du gazon. Ce blindage ?tait fait au sommet des courtines et tours de toute place forte destin?e ? subir un si?ge en r?gle, le cr?nelage en ma?onnerie ne servant qu'en temps de paix et pour la garde ordinaire. Par le fait, les cr?neaux ?taient autant de portes qui mettaient les hourds en communication avec le chemin de ronde sur un grand nombre de points; et si le hourdage venait ? br?ler ou ? ?tre d?truit par les pierriers de l'assi?geant, il restait encore debout une d?fense de ma?onnerie offrant une derni?re protection aux soldats qui garnissaient les remparts.

Ces sortes de hourds n'?taient pas g?n?ralement pos?s ? demeure, mais seulement en temps de guerre. En temps de paix, ces charpentes ?taient facilement d?mont?es et rang?es ? couvert dans les tours et dans les nombreux r?duits dispos?s le long des remparts, ? l'int?rieur. Aussi, pour faciliter la pose et pour ?viter de num?roter les pi?ces, de les classer et de les chercher, les trous de hourds sont perc?s ? des distances ?gales, sauf dans certains cas exceptionnels, de sorte que tous les madriers de garde, formant parement, coup?s de longueur, glissaient indiff?remment entre les montants doubles assembl?s ? l'extr?mit? des solives en bascule. On comprend d?s lors comment la pose des hourds pouvait ?tre rapidement ex?cut?e. En effet, les montants doubles de face pos?s , et dont la section est trac?e en A, le charpentier n'avait qu'? laisser couler entre eux les madriers de garde, ainsi qu'on le voit en B. Si des pierres d'un fort volume, lanc?es par les machines de l'assi?geant, avaient rompu quelques madriers, on pouvait de m?me les remplacer promptement et facilement du dedans des hourds pendant la nuit, sans avoir besoin ni de clous ni de chevilles.

? Toulouse, assi?g?e par le comte Simon de Montfort, les habitants augmentent sans cesse les d?fenses de la ville:

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Ailleurs, au si?ge de Beaucaire:

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Nous avons d? chercher sur les monuments m?mes la trace de ces hourds ? deux ?tages. Or, ? la cit? de Carcassonne, des deux c?t?s de la porte Narbonnaise, dont la construction remonte au r?gne de Philippe le Hardi, nous avons pu reconna?tre les dispositions d'un de ces ?chafauds doubles, indiqu?es par la construction de merlons tr?s-puissants et taill?s d'une mani?re toute particuli?re. Ces merlons sont appareill?s en fruit sur le chemin de ronde, ainsi que l'indique le profil A. Leur base est travers?e au niveau du chemin de ronde, par des trous de hourds de 0,30 c. de c?t?, r?guli?rement espac?s. Sur le parement du chemin de ronde du c?t? de la ville est une retraite continue B. Les hourds doubles ?taient donc dispos?s ainsi: de cinq pieds en cinq pieds passaient par les trous de hourds les fortes solives C, sur l'extr?mit? desquelles, ? l'ext?rieur, s'?levait le poteau inclin? D, avec des contre-poteaux E formant la rainure pour le passage des madriers de garde. Des moises doubles J pin?aient ce poteau, se reposaient sur la longrine F, mordaient les trois poteaux GHI, celui G ?tant appuy? sur le parement inclin? du merlon, et venaient saisir le poteau post?rieur K ?galement inclin?. Un second rang de moises, pos? en L, ? 1m,80 du premier rang, formait l'enrayure des arbal?triers M du comble. En N, un m?chicoulis ?tait r?serv? le long du parement ext?rieur de la courtine. Ce m?chicoulis ?tait servi par des hommes plac?s en O, sur le chemin de ronde, au droit de chaque cr?neau muni d'une ventri?re P. Les archers et arbal?triers du hourd inf?rieur ?taient post?s en R, et n'avaient pas ? se pr?occuper de servir ce premier m?chicoulis. Le second hourd poss?dait un m?chicoulis en S. Les approvisionnements de projectiles se faisaient au dedans de la ville par les guindes T. Des escaliers Q, dispos?s de distance en distance, mettaient les deux hourds en communication. De cette mani?re, il ?tait possible d'amasser une quantit? consid?rable de pierres en V, sans g?ner la circulation sur les chemins de ronde ni les arbal?triers. En X, on voit de face, ? l'ext?rieur, la charpente du hourdage d?pourvue de ses madriers de garde, et, en Y, cette charpente garnie. Par les meurtri?res et m?chicoulis, on pouvait lancer ainsi sur l'assaillant un nombre prodigieux de projectiles. Comme toujours, les meurtri?res U, ? demeure, perc?es dans les merlons, d?gageaient au-dessous des hourds et permettaient ? un second rang d'arbal?triers post?s entre les fermes, sur le chemin de ronde, de viser l'ennemi. On con?oit que l'inclinaison des madriers de garde ?tait tr?s-favorable au tir. Elle permettait, de plus, de faire surplomber le second m?chicoulis S en dehors du hourdage inf?rieur. La d?pense que n?cessitaient des charpentes aussi consid?rables ne permettait gu?re de les ?tablir que dans des circonstances exceptionnelles, sur des points mal d?fendus par la nature, et c'?tait pr?cis?ment le cas des deux c?t?s de la porte Narbonnaise, particuli?rement pour la courtine du nord , sur l'?tendue de laquelle, entre cette porte et la tour du Tr?sau, ce syst?me a ?t? appliqu?.

La fig. 9 donne en perspective les manoeuvres des charpentiers posant les hourds du donjon de Coucy. On voit comment les petits ponts en bascule des cr?neaux suffisaient parfaitement pour assembler ces charpentes ferme par ferme; car celles-ci plac?es, la circulation ?tait de suite ?tablie en dehors pour clouer les planches du chemin de ronde et les madriers de la couverture. Il faut bien admettre certainement que les charpentiers de cette ?poque ?taient fort habiles au levage, et il suffit d'ailleurs, pour s'en convaincre, de voir les charpentes qu'ils ont dress?es; mais les moyens pratiques employ?s ici sont si bien expliqu?s par la disposition des lieux, et ces moyens sont si s?rs, si peu dangereux, comparativement ? ce que nous voyons faire chaque jour, que le hourdage du donjon de Coucy ne devait pr?senter aucune difficult? s?rieuse.

HOURDIS, s. m. Ma?onnerie de brique ou de pl?tras faite entre les membrures d'un pan de bois.

HUIS, s. m. Vieux mot employ? pour d?signer les vantaux d'une porte; toute partie de menuiserie ouvrante .

HUISSERIE, s. f. Partie de menuiserie isol?e formant cloison ou barri?re .

INCRUSTATION, s. f. Ce mot ne peut s'appliquer dans l'architecture du moyen ?ge en France qu'? des remplissages en plomb ou en mastic d'intailles faites dans de la pierre dure, comme, par exemple, dans des dallages, dans des pierres tombales . En France, on n'a pas employ? ce genre d'incrustation si fr?quent en Italie, et qui consiste ? remplir avec des marbres de couleur, d?coup?s, des dessins creus?s dans des plaques de marbre blanc. On voit des incrustations de ce genre dans la petite ?glise de San-Miniato pr?s Florence, faites pour d?corer le pavage, la cl?ture et l'ambon du sanctuaire et m?me la fa?ade . La cath?drale de Sienne, celle de Florence , celle de G?nes, sont couvertes ext?rieurement d'incrustations de marbre.

INTRADOS, s, m. Surface int?rieure d'un arc ou d'une vo?te .

JAMBETTE, s. f. Terme de charpenterie qui d?signe habituellement la petite pi?ce de bois l?g?rement inclin?e qui soulage le pied de l'arbal?trier d'une ferme ou un chevron et s'assemble dans l'entrait ou le blochet. A est une jambette .

L'amour pour les jardins et les fleurs a toujours ?t? tr?s-vif parmi les populations du nord de la France, et les fabliaux, les romans, sont remplis de descriptions de ces promenades priv?es. Pour les ch?teaux, le jardin ?tait une annexe oblig?e; il se composait toujours d'un pr?au gazonn?, avec fontaine lorsque cela ?tait possible, de berceaux de vignes, de parterres de fleurs, principalement de roses, fort pris?es pendant le moyen ?ge, d'un verger et d'un potager. Si l'on pouvait avoir quelque pi?ce d'eau, on y mettait des cygnes et du poisson. Des paons animaient les pelouses, et les voli?res ?taient une des occupations favorites des dames. Les intendants de Charlemagne devaient nourrir des paons sur ses domaines; la liste des plantes dont on devait orner les jardins est m?me donn?e tout au long. On y trouve les lis, les roses, quantit? de plantes potag?res; le pommier, le prunier, le ch?taignier, le sorbier, le n?flier, le poirier, le p?cher, le coudrier, l'amandier, le m?rier, le laurier, le pin, le figuier, le noyer et le cerisier.

Les abbayes poss?daient de magnifiques jardins avec vergers, qui ?taient souvent, pour ces ?tablissements religieux, une source de produits consid?rables. Les moines faisaient ex?cuter des travaux importants pour y amener de l'eau et les arroser au moyen de petits canaux de ma?onnerie ou de bois. Tel monast?re ?tait renomm? pour ses pommes ou ses poires, tel autre pour ses raisins ou ses prunes; et, bien entendu, les religieux faisaient tout pour conserver une r?putation qui augmentait leur richesse.

JOINT, s. m. S?paration verticale remplie de mortier ou de pl?tre entre deux pierres d'appareil. Chaque pierre d'appareil est toujours plac?e entre deux lits horizontaux AB, CD et deux joints verticaux AC, BD .

La dur?e des joints d?pend beaucoup de la qualit? de la pierre employ?e. Avec les calcaires poreux, avec les calcaires siliceux tr?s-rugueux, on fait d'excellents joints; il n'en peut-?tre de m?me avec le gr?s, qui jamais n'adh?re parfaitement au mortier par suite de son aptitude particuli?re ? absorber l'humidit?. Alors les mortiers se dess?chent et se d?gradent promptement. Aussi avons-nous observ?, dans quelques monuments de l'Alsace, comme ? la cath?drale de Strasbourg, par exemple, que les constructeurs , avaient pratiqu?, des deux c?t?s de ces joints, de petites saign?es pour conduire les eaux sur les parements et pr?server le mortier du lavage .

Les architectes du moyen ?ge ont souvent simul? des joints en peinture dans les int?rieurs, soit en rouge sur fond blanc ou jaune, soit en blanc sur fond ocre .

JUGEMENT DERNIER. Ce sujet est fr?quemment repr?sent?, soit en sculpture, soit en peinture, dans nos ?glises du moyen ?ge. Mais la mani?re de le repr?senter diff?re suivant le temps et suivant les ?coles provinciales.

KARNEL, s. m. .

KEMIN?E, s f. .

LARMIER, s. m. Profil pris dans une hauteur d'assise, formant bandeau ou membre sup?rieur de la corniche, et destin? ? prot?ger les parements, en faisant ?couler loin des murs l'eau pluviale.

Au ch?teau de Pierrefonds, dont la construction date de 1400, il est une tour, du c?t? des logements de la garnison, qui ?tait enti?rement destin?e aux latrines. Nous donnons les trac?s de cette curieuse construction. En A est figur? le plan de la tour au niveau du sol ext?rieur du ch?teau qui est le sol de la fosse; en C est le pertuis d'extraction; en D, un ventilateur, et en E un massif de pierres de taille plant? au milieu de la fosse pour faciliter la vidange des mati?res. Le trac? B donne le plan du premier ?tage . Des salles G, on ne pouvait arriver aux latrines que par le long couloir F, muni de deux portes. La salle H poss?dait une suite de si?ges en I et un coffre L qui ?tait la descente des latrines des deux ?tages sup?rieurs. La coupe perspective faite sur BK fait voir, en M, la fosse avec le massif N et le ventilateur O; en P, les si?ges du rez-de-chauss?e; en R, les si?ges du premier ?tage, et en S les si?ges du troisi?me. Pour faire voir les tr?mies et tous les si?ges, nous avons suppos? les planchers enlev?s. La derni?re tr?mie S se prolongeait, par une chemin?e lat?rale, jusqu'au-dessus des combles, de mani?re ? former appel, et pr?s du tuyau de prolongation de cette derni?re tr?mie ?tait dispos? un petit foyer pour activer cet appel. Il faut bien reconna?tre que beaucoup de nos ?tablissements occup?s par un personnel nombreux, tels que les casernes, les lyc?es, les s?minaires, n'ont pas des latrines aussi bien dispos?es que celles-ci. Observons que, gr?ce au pertuis lat?ral d'extraction de la fosse et au massif central, il ?tait tr?s-facile de faire faire des vidanges fr?quentes et promptes; que cette fosse contenait un cube d'air consid?rable; qu'elle ?tait doublement ventil?e, et que, par cons?quent, elle ne devait pas d?gager beaucoup de gaz dans les pi?ces, lesquelles ?taient ventil?es par des fen?tres; que d'ailleurs toutes les entr?es m?nag?es aux divers ?tages de cette tour consistent en des couloirs longs, d?tourn?s, ventil?s eux-m?mes et ferm?s par des doubles portes.

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