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Read Ebook: La vie de Rossini tome II by Stendhal

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Ebook has 486 lines and 76795 words, and 10 pages

L'air de Ramire, quand il est amoureux et qu'il jure de trouver sa belle.

Se fosse in grembo a Giove,

est agr?able et fort piquant; c'est un morceau brillant pour une jolie voix de t?nor, cela est admirable dans un concert: sur quoi j'observerai que les imitateurs de Rossini ont bien pris sa rapidit?, chose facile ? copier en musique, mais ils n'ont jamais pu imiter son esprit.

Le duetto qui suit,

Un segreto d'importanza,

Se fiato in corpo avete.

Son Dandini, il cameriere!

font toujours rire, par l'extr?me v?rit? dramatique et par le malheur subit de la grosse vanit? du baron.

Et ce spectacle ?tonnant changeait tous les jours; comment donner une id?e de la foule infinie de mauvaises plaisanteries, de parodies des gestes de ses camarades, d'allusions ? leurs petites aventures ou aux anecdotes de la journ?e dans Trieste, dont Paccini remplissait son jeu?

Quels rires inextinguibles, lorsqu'un jour, en disant au baron,

Io vado sempre a piedi,

Le duetto

Un segreto d'importanza,

Apr?s la temp?te vient le charmant sestetto,

Quest'? un nodo inviluppato;

Zitto, zitto; piano, piano;

Le grand air de la fin, chant? par la Cenerentola, est un peu plus qu'un air de bravoure ordinaire; on y trouve quelques lueurs de sentiment:

Perch? tremar, perch?? ............. Figlia, sorella, amica, Padre, sposo, amiche! oh istante!

VELLUTI

LA GAZZA LADRA

Le grand Ajax est mort, et Thersite respire.

Le succ?s fut donc immense, et l'on peut dire que jamais maestro n'a mieux rempli son objet. Les applaudissements ?taient d'autant plus flatteurs que, comme je l'ai d?j? dit, ce public, en 1817, ?tait encore compos? de l'?lite des gens d'esprit de toute la Lombardie. Aussi est-ce ? cette ?poque que Milan a ?t? illustr? par les chefs-d'oeuvre de Vigan?. Ce beau moment s'est termin? vers 1820, par les arrestations et le carbonarisme.

Brutta gazza maladetta Che ti colga la saetta!

Cette nuance d'?nergie rustique s'?tend sur tout le premier acte. L'humeur rev?che de la fermi?re Lucie, ou plut?t les tristes effets que va produire ce d?faut de caract?re, sont annonc?s par un morceau extr?mement imposant:

Marmotte, che fate?

On sent ? l'instant la pr?sence d'un grand talent. Il y a absence de d?tails, et d?veloppement parfait d'une grande id?e. On voit que l'auteur a eu le courage de braver la peur d'ennuyer, et de n?gliger les petites phrases amusantes; de l? le grandiose.

La r?ponse ? Lucie qui demande o? est son mari,

Tuo marito?

le petit air du bonhomme Fabrice qui arrive de la cave la bouteille ? la main, tout cela est ?minemment gai, rustique, plein de force, et rappelle de plus en plus le style de Haydn. C'est encore la pie qui est charg?e d'annoncer au spectateur l'amour du jeune soldat; sa m?re dit:

Egli dee sposar...

la pie l'interrompt par le cri

Ninetta! Ninetta!

Or d'orgoglio brillar lo vedremo, Or di bella piet? sospirar.

La cavatine de Ninette

Di piacer mi balza il cor,

est, comme l'ouverture, une des plus belles inspirations de Rossini: qui ne la conna?t pas? C'est bien la joie vive et franche d'une jeune paysanne. Jamais peut-?tre Rossini n'a ?t? plus brillant et en m?me temps plus dramatique, plus vrai, plus fid?le aux paroles. Cet air est de la force de Cimarosa, et a une vivacit? de d?but assez rare chez Cimarosa.

Dio d'amor, confido in te,

L'expression dramatique vive et franche, et pourtant parfaitement belle, est assez rare chez Rossini pour qu'on la respecte. La premi?re phrase de

Di piacer mi balza il cor,

Ah! gia dimentico I miei tormenti

paroles que la jolie petite Cinti dit d'une mani?re s?duisante.

Bravo! bravo! ben tornato!

L'air de ce jeune soldat qui, apr?s s'?tre couvert de gloire ? l'arm?e, arrive dans son village, o? le journal a donn? de ses nouvelles, est faible et plat, et de plus d?plac?. Le jeune soldat aborde sans fa?on sa ma?tresse, et laisse seuls, dans le fond de la sc?ne, son p?re, sa m?re, et tout le village, qui le regardent parler d'amour: cette charmante passion a tout perdu si on lui ?te la pudeur.

Anco al nemico in faccia,

est assez bien, quoique fat. Il y a une joie douce et tendre, le contraire du feu et de la passion folle et fran?aise qui ?tait n?cessaire ici, dans

Ma quel piacer che adesso,

et surtout dans la ritournelle qui annonce ce vers. Ici Rossini aurait grand besoin de trouver, dans son chanteur, le feu, la passion et l'accent du coeur, qui manquent ? sa partition. Il faudrait que madame Pasta p?t se charger de ce r?le, et de tous les r?les passionn?s de ce ma?tre; elle leur rendrait le m?me service qu'? Tancr?de.

Avec les paroles,

No, non m'inganno,

que Galli prononce en descendant la colline, la trag?die para?t, et la gaiet? s'?vanouit pour toujours.

Galli, s?r partout ailleurs de sa magnifique voix, se piqua, et ne voulut pas changer ces notes ? la repr?sentation; rien n'?tait cependant plus simple. Cette obstination lui a fait manquer cette entr?e ? Rome, ? Naples, ? Paris; et le go?t s?v?re et un peu froid de cette capitale s'accommodant mieux de l'absence de toute faute que de la pr?sence de beaut?s sublimes obscurcies par quelques imperfections, le succ?s de Galli n'a jamais ?t? d'enthousiasme comme il aurait d? l'?tre.

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