Read Ebook: Les Histoires merveilleuses ou les Petits Peureux corrigés by Antoine A Antoine
Font size:
Background color:
Text color:
Add to tbrJar First Page Next Page
Ebook has 220 lines and 19269 words, and 5 pages
BOOK I
FORWARD FROM DOOMINGTON WALLS
CHAPTER
BOOK II
FORWARD FROM PHYLACTERIES
APHRODITE
FORWARD FROM BABYLON
BOOK I
FORWARD FROM DOOMINGTON WALLS
Russia--here was the first Babylon. Sitting on the metal stool, his second-hand velvet suit fraying against the heat of the oven, Philip's big eyes were round with horror of this immense, inscrutable place. Everything they said was portentous, not wholly real. Many of their words attained a meaning only after laborious thinking.
"Big spikes in front of the Gubernator's house! Babies stuck! Rachel, the parchment-maker's daughter, caught up on a white horse! Never heard of again!"
"Blood in the streets, thick!"
Somebody uttered a sharp cry. Philip on the fender-stool sat with the points of his elbows striking into his thighs, his chin pressed down into the palms of his hands. A burning coke exploded in the fire and a fragment jumped out on the mat. Mrs. Massel stooped to it and swiftly, with unprotected hands, threw it back into the fire.
"It's already a long time ago," said Reb Monash. "I wasn't fifteen yet. I wasn't married. It's all over now, it's all over. Besides," he went on comfortably, at the risk of disturbing the atmosphere he had created by his subtle modulations of tone, his pauses, his notes of drawn tension, "besides, they'll all be frying in hell, the wood-cutters, one and all! What will you?"
A slight murmur of satisfaction went round among the women. The assurance coming from so authoritative a source as Reb Monash himself, no one could doubt that the wood-cutters had long ago met their deserts and were still adequately enduring them.
Reb Monash looked round and down on Philip, a significant droop in his eyelids, his lips tightening a little.
"Hush!" Mrs. Massel echoed, very quietly, from her corner of the sofa.
Reb Monash could not resist the temptation of taking out one of his Silver Virginia cigarettes, deliberately setting it in his mouthpiece, lighting it, and drawing smoke two or three times contemplatively.
Philip swallowed a lump in his throat fearfully. He was afraid to answer. It was perhaps one of those rhetorical questions to which an answer was somehow, mysteriously, an offence. He thrust his head deeper into his hands and blinked.
"He finished when it was already day in his hut. His beard--it was a small beard, only a young man's beard--was grey, like the snow in Angel Street. He did his accounts so well, did Mendel, the Red One--they always called him the Red One, even after that night, and strangers wondered why Red One--so well, that the merchant he worked for increased his wages by a rouble a month soon after. Oh, a Russia it was! What say you?"
It was not wholly that the young scions of Judaea in Russia were so far from committing definite sins against God and Man that their days were a positive round of gratuitous holiness. Much as Philip tried dutifully to rejoice with his father over this sanctity of young Russian Jewry, even when Reb Monash significantly expatiated on the talents of young gentlemen only seven years old who steered their own vessels through the dark seas of Kaballah--it was not this piety which set Philip brooding.
But it was a matter of much concern to Philip that the Dniester which flowed beyond the pear-orchards was clean as--clean as the water in the scullery tap. Which seemed mythological. Philip's acquaintance with rivers was limited to the River Mitchen that flowed on the further side of the wire factory and parallel with Doomington Road. The river stank--literally and abundantly. When it rose after the spring floods of two years ago, the cellars of Angel Street were a wash of noisome and greasy waters.
"It happened in the centre of a forest..." said one. "Trees--the sun never got through their leaves in summer..." said another. "Yes, she had her own vines and fig trees...." "... Corn, barley, all rotten in the rains..." "... and after that, to finish them, they had five haystacks burned to the ground;" "the orchard by the river, near the Woman's Pool ..." they said to each other.
It was little more than words to Philip. It seemed illogical that there should be a river, which, being a river, did not stink. Fruit could hardly be dissociated from the baskets and trays at Moishele's shop. True, there were unconvincing pictures of fruit trees in the classroom at school, but they lent only a feeble corroboration.
And then inevitably the talk came round from orchards and clean rivers to the old Babylonian horrors.
One scene remained with him to consummate this nightmare. Reb Monash told the story frequently. If he had played a part whereat women lowered their respecterreur panique; puis tous trois all?rent ensuite tirer du fond de sa cachette la pauvre Gertrude, qui tremblait de tout son corps.
M. LE CUR?. Vous voyez la cause de votre ?pouvante; voil? le terrible revenant! Cette pauvre chauve-souris aura trouv? quelque issue pour s'introduire dans la salle des portraits.
VICTOR. C'est moi qui en suis cause; tant?t j'ai cass? un carreau, en jouant avec ma balle.
M. LE CUR?. Vous pouvez maintenant tout expliquer comme moi: la chauve-souris, bien f?ch?e de se trouver enferm?e dans la salle, a vu la clart? aussit?t que la porte a ?t? entr'ouverte; elle s'est pr?cipit?e du c?t? de la lumi?re; elle a touch? Gertrude, a fait tomber son bonnet et votre flambeau. En volant dans le corridor, elle s'est heurt?e contre chacun de vous, et son choc, joint ? votre frayeur, vous a renvers?s: il n'y a dans tout ceci rien que de tr?s-simple. Quand il s'introduira de ces oiseaux dans la maison, ouvrez une fen?tre, et ils sortiront aussit?t. Vous allez voir que celui-ci ne demande pas mieux que de recouvrer sa libert?.
M. DE FORBIN. Permettez, monsieur le Cur?; je serais d'avis d'attrapper cette b?te et de la mettre un instant entre les mains de ces petits poltrons, pour les convaincre encore davantage, et les gu?rir de leur sotte frayeur.
Ceci fut une partie de jeux pour les enfans, qui les divertit beaucoup. Quand on eut bien caress? cette chauve-souris, on ouvrit une fen?tre, et elle ne se fit pas prier pour gagner les champs.
C?CILE. Nous voyons que, dans cette circonstance, nous avons eu tort d'avoir peur; mais cependant on raconte des histoires certaines de revenans?
Mad. DE VERSEUIL. Ecoute ma fille: si la chauve-souris s'?tait ?chapp?e aussit?t apr?s l'alarme qu'elle vous a donn?e, vous auriez toujours voulu attribuer votre aventure ? une cause surnaturelle; vous auriez aussi racont?, comme une chose certaine, que vous aviez ?t? battus par un esprit.
M. LE CUR?. Toutes les histoires d'apparitions de spectres, de fant?mes, de revenans, n'ont point d'autres fondemens que la peur et l'ignorance. Dans ces ?v?nemens tout n'est pas faux ni imaginaire, il y a du vrai; et ce vrai, dont les causes naturelles sont inconnues aux peureux qui ne cherchent pas ? les d?couvrir, se transforme pour eux en une chose merveilleuse; alors un incident fort simple passe dans leur imagination pour un prodige. Pourquoi voudriez-vous que Dieu permit aux morts de venir ainsi tourmenter les vivans?
GERTRUDE. Cela ne serait sans doute que pour demander des pri?res?
M. LE CUR?. Eh! dites-moi, je vous prie, quelle vertu pourraient avoir aupr?s de Dieu des pri?res arrach?es par la frayeur? Pensez-vous qu'il n'y ait que le tr?s-petit nombre de ceux qui, soi-disant, reviennent demander ces pri?res qui en aient besoin? Pourquoi Dieu, Dieu la bont? m?me, n'accorderait-il pas cette faveur ? tous ceux ? qui elle est n?cessaire? Non, mes enfans, ce syst?me n'est point d'accord avec les lois de la divinit?. Dans des temps de superstition, l'int?r?t de quelques individus a enfant? ces sortes de prodiges; l'ignorance et la cr?dulit? y ont fait ajouter foi; et la frayeur en a ensuite cr?? un nombre infini d'imaginaires.
C'est ainsi que du temps de Saint-Louis, les religieux que ce monarque avait ?tablis ? Gentilly, voyant de leurs fen?tres le palais de Vauvert, b?ti par le roi Robert, abandonn? par ses successeurs, et dont on pouvait faire un monast?re commode et agr?able, s'avis?rent d'un stratag?me pour en devenir possesseurs. On n'entendit plus dans ce palais que des hurlemens affreux. On y voyait des spectres tra?nant des cha?nes, et toutes sortes de fant?mes. Un monstre vert semblait toujours pr?t ? s'?lancer la nuit sur les passans. Que faire d'un pareil ch?teau? Les chartreux le demand?rent ? Saint-Louis: il le leur donna avec toutes les terres qui en d?pendaient; et, d?s ce moment, les revenans n'y reparurent plus. Aujourd'hui qu'on est plus ?clair?, on sentirait que c'est blesser la religion que de mettre ainsi en jeu les morts et l'enfer; et l'on punirait ceux qui chercheraient ? surprendre la cr?dulit? du peuple.
M. LE CUR?. Pr?cis?ment: je connais un peu ce qui concerne votre grande ville; je l'ai habit?e long-temps; j'y ai m?me ?t? t?moin d'un exemple terrible de ce que peut causer une frayeur irr?fl?chie; mais je vous r?serve ce r?cit pour un autre moment.
M. DE FORBIN. Les anciens, dans des circonstances importantes, ont quelquefois d? ? de semblables moyens pr?par?s d'avance, le succ?s des plus grandes entreprises. Jules-C?sar ?tant pr?t ? passer le Rubicon, un homme d'une taille extraordinaire apparut tout ? coup ? la t?te de l'arm?e; et saisissant la trompette d'un soldat, il sonna la charge et s'?lan?a dans le fleuve. <
VICTOR. Jules-C?sar connaissait donc cet homme?
M. DE FORBIN. Sans doute; en g?n?ral habile et qui sait combien le merveilleux peut influer sur le coeur des hommes, il l'avait choisi secr?tement, et lui avait ordonn? de jouer ce r?le pour enflammer ses troupes.
Une apparition bien plus compliqu?e, mise en action par un roi d'Ecosse, ranima le courage et la gloire de ses peuples. Les Pictes, dans une guerre contre les Ecossais, tu?rent le roi lui-m?me, et d?firent la plupart de sa noblesse. Cenethus, fils du roi d'Ecosse, d?sirant de venger la mort de son p?re, exhorta les seigneurs de son royaume ? reprendre les armes, et ? attaquer les Pictes; mais il ne r?ussit point ? les d?terminer, parce qu'ils songeaient aux malheurs r?cens de la derni?re guerre. Cenethus voyant qu'il ne pouvait par la persuasion les porter ? venger la mort de leur roi et leur propre honneur, eut recours ? l'artifice: feignant de vouloir ?tre ?clair? sur les affaires de l'?tat, il manda les chefs du royaume pour assister au conseil, et les fit loger dans son ch?teau.
Une nuit, ? peine ces seigneurs ?taient-ils endormis, qu'un fant?me horrible p?n?tra dans la chambre de chacun d'eux, tenant en main une esp?ce d'?p?e flamboyante, et leur dit d'une voix sourde, mais assur?e, qu'il ?tait envoy? de Dieu pour leur ordonner la guerre contre les Pictes, et que la victoire leur ?tait assur?e: ce fant?me disparut aussit?t.
D?s le matin, les princes vinrent trouver le roi, ? qui chacun communiqua sa vision: Cenethus parut ?tonn?, et leur confia qu'il en avait eu une semblable. La guerre fut aussit?t r?solue; et les Ecossais, enhardis par la promesse qui leur avait ?t? faite qu'ils remporteraient la victoire, assaillirent les Pictes avec tant d'ardeur que non-seulement ils gagn?rent la bataille, mais qu'ils les extermin?rent enti?rement.
C?CILE. Puisque tous ces seigneurs, des peuples et des arm?es enti?res croyaient ? la r?alit? de ces apparitions, il nous est bien pardonnable d'avoir cru aussi aux revenans.
M. DE VERSEUIL. C'?tait pardonnable dans ces temps-l?, parce que les lumi?res de la raison n'?taient le partage que de quelques ?tres privil?gi?s. Mais aujourd'hui que les connaissances sont r?pandues presque dans toutes les classes de la soci?t?, on doit ranger de telles id?es avec les contes de f?es, de sorciers, et autres fables semblables.
ALBERT. Tu nous as dit qu'il n'avait jamais exist? de f?es, et que la construction de ce ch?teau qu'on pr?tend ?tre leur ouvrage, est un vieux conte comme ceux du Petit Poucet et du Chat bott?; mais les sorciers ne sont pas des ?tres imaginaires, car j'ai entendu parler de gens qu'on accusait de l'?tre, et qui ont ?t? condamn?s au feu.
M. DE VERSEUIL. Il est vrai que l'on a cru aux sorciers et que l'on a br?l? des malheureux qui passaient pour tels: c'?tait le d?plorable effet de l'ignorance du temps.
M. LE CUR?. Oui, mes petits amis, il fut un temps o? l'on n'entendait parler que de sorciers; c'?tait une manie; on les poursuivait en justice, on les condamnait au feu, et, jusque dans les flammes, ces fanatiques soutenaient l'esprit de leur r?le.
C?CILE. Comment! ils aimaient mieux se laisser br?ler que de dire la v?rit??
M. LE CUR?. Je con?ois que cela a droit de vous ?tonner; mais ces gens, apr?s avoir pass? pour des ?tres extraordinaires, ne voulaient pas d?cheoir de l'opinion qu'ils avaient donn?e d'eux; ils ?taient glorieux de leur titre, et le soutenaient jusqu'? la mort. Il y a mieux, plus on poursuivait les sorciers, plus ils se multipliaient.
Add to tbrJar First Page Next Page