bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Observations critiques sur l'archélogie dite préhistorique spécialement en ce qui concerne la race celtique (1879) by Robiou De La Tr Honnais F Lix Marie Louis Jean

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 53 lines and 31737 words, and 2 pages

OBSERVATIONS CRITIQUES SUR L'ARCH?LOGIE DITE PR?HISTORIQUE, SP?CIALEMENT EN CE QUI CONCERNE LA RACE CELTIQUE

PAR

PARIS DIDIER, LIBRAIRE-?DITEUR

TABLE DES MATI?RES

? 1.--La Haute-Italie

? 2.--Bassin du Rh?ne; stations Illustres; le bronze des Celtes

? 1.--Le site et les s?pultures de Hallstatt

? 2.--Les armes et les ustensiles de Hallstatt

? 1.--Opinions diverses sur l'ethnographie et l'?poque des constructeurs de dolmens

? 2.--Examen de ces opinions

? 3.--Les pr?d?cesseurs des hommes des dolmens en Gaule

CHAPITRE PREMIER

OBSERVATIONS PR?LIMINAIRES

Voici sur quelle s?rie d'hypoth?ses on s'est appuy? pour d?duire des faits observ?s les affirmations th?oriques dont j'ai parl?. Mettons d'abord de c?t? les faits tr?s-disput?s relatifs ? l'homme de la p?riode g?ologique ant?rieure ? la n?tre, homme n'ayant laiss? nulle trace de son existence, si ce n'est des cailloux, qu'il est extr?mement difficile, quand on en examine la reproduction fid?le, de regarder comme ayant subi ? un degr? quelconque la marque d'un travail humain. ?cartons ce qui tient aux discussions g?ologiques, sur lesquelles, ? l'exemple d'un savant arch?ologue dont je voudrais ici faire conna?tre et appr?cier le r?cent ouvrage, je dois me r?cuser pour cause de trop faible comp?tence, ayant soin toutefois de faire observer, avec le P. de Valroger: 1? que certains d?bris de squelettes peuvent ?tre anatomiquement confondus avec ceux d'esp?ces tr?s-diff?rentes; 2? que, s'il s'agit d'une p?riode g?ologique absolument diff?rente de la n?tre, aucune raison de l'ordre moral ou m?taphysique ne nous interdit de penser qu'une race plus ou moins intelligente a pu pr?c?der le genre humain actuel. Tous ces faits sont ?trangers ? la science historique, et ils flottent dans un ensemble d'incertitudes qui ne permet pas de les consid?rer comme formant une science. Ce que nous avons ? ?tudier ici, c'est la condition variable de nos anc?tres aux temps pr?historiques, les lois de son d?veloppement et les questions de chronologie qui peuvent s'y rattacher.

Il y a d'ailleurs une r?gle critique ? laquelle on aurait d? songer pour cr?er la science nouvelle de l'arch?ologie pr?historique, c'est celle qui prescrit de passer du connu ? l'inconnu. On aurait d? ?tablir la chronologie des traces les plus r?centes de l'industrie humaine dans les si?cles antiques, et remonter de p?riode en p?riode avant de se prononcer sur l'ensemble. Or, c'est ce que donne le moyen de faire le tr?s-int?ressant volume publi? en 1876 par M. Alexandre Bertrand, et dans lequel il a r?uni un grand nombre d'?tudes d?tach?es, soumises par lui, pour la plupart, dans le cours des quinze ann?es pr?c?dentes, ? l'Acad?mie des Inscriptions, ? la Soci?t? des Antiquaires, ? la Soci?t? d'Anthropologie, etc., ou ins?r?es dans des publications scientifiques; ?tudes r??dit?es avec des notes qui les mettent au niveau des plus r?centes d?couvertes et reli?es entre elles par une excellente pr?face. Le compte-rendu de ce volume me servira le plus souvent de cadre et de guide dans ma tentative pour exposer et la situation pr?sente de ces ?tudes, et les r?gles de saine critique qui doivent leur ?tre appliqu?es, sp?cialement en ce qui concerne l'histoire de nos a?eux.

DISTINCTION DES GAULOIS ET DES CELTES.--L'?GE DE FER CHEZ LES GAULOIS.

<>

TRANSITION DE L'AGE DU BRONZE ? CELUI DU FER CHEZ LA RACE CELTIQUE

Ainsi, tous les arguments historiques et arch?ologiques concordent pour ?tablir ce fait que, vers le IVe si?cle avant l'?re chr?tienne, vers le temps fort historique de la prise de Rome par les Gaulois, et de la prise de V?ies par les Romains, ou, si l'on veut, de l'arriv?e des pl?b?iens aux grandes dignit?s de la R?publique, des relations tr?s-intimes furent ?tablies et g?n?ralement, sinon toujours, impos?es par la force, entre les Gaulois, alors seuls possesseurs du fer dans l'Europe centrale, et les populations de l'Italie sup?rieure; relations qui comprenaient, dans une certaine mesure, les Gaulois du bassin du Rhin comme ceux de la vall?e du Danube. Mais, parmi les traces mat?rielles de ce grand fait, l'un des plus int?ressants ? tous ?gards est le vase trouv? ? Graeckwyl, pr?s de Berne, dans un tumulus renfermant trois couches de d?p?ts, toutes trois contenant des objets en fer. La derni?re, c'est-?-dire celle d'en haut, appartenant ? la p?riode carolingienne, ne doit pas nous occuper ici; la premi?re ne contient, au milieu d'objets en bronze, qu'un fer de cheval, introduit apparemment par un remaniement du terrain. C'est donc seulement la couche interm?diaire qui doit attirer ici notre attention.

Il n'en est pas de m?me pour des produits d'un art plus d?licat et plus vari?, qui se rencontrent dans les palafittes helv?tiennes et savoisiennes. M. Chantre y reconna?t un progr?s si consid?rable et si brusque sur ceux dont nous venons de parler qu'il croit ? une nouvelle p?riode d'importation, ? des communications nouvelles avec d'autres contr?es; d'autant plus qu'on y rencontre, non-seulement l'ambre, n?cessairement venu du Nord, et la verroterie, qui appartient au bassin de la M?diterran?e, mais l'emploi isol? de l'?tain, qui certes n'appartient ? aucun gisement m?tallique de cette contr?e. Cette importation nouvelle pouvait donner mati?re ? la fabrication indig?ne du bronze, et, en effet, la station de R?alon a fourni des pi?ces tr?s-nombreuses, paraissant neuves encore et comme destin?es ? la vente, donnant ainsi l'id?e d'un centre non-seulement de commerce, mais peut-?tre m?me de fabrication. Or, R?alon est voisin du mont Gen?vre, et, par cons?quent, de l'un des cols qui ?tablissent la communication avec le Pi?mont; la ressemblance est grande entre des objets de notre versant, surtout ceux des palafittes, et d'autres qu'on a trouv?s dans cette derni?re contr?e; de plus, cette ressemblance ne consiste pas seulement dans la forme, mais, ce qui est plus significatif, dans la gravure elle-m?me. Nous pouvons donc y reconna?tre un indice de communications entre des peuples dont l'histoire nous est inconnue, et sp?cialement de relations entre les habitants des palafittes et ceux des cantons voisins. Enfin, des conclusions int?ressantes peuvent ressortir de ce fait, que le troisi?me groupe, propre ? la r?gion montagneuse, marque la transition ? l'?ge du fer dans des s?pultures de la Maurienne, de l'Is?re orientale et des Hautes-Alpes, o? le fer ne commence pas encore ? se montrer, mais o? les types du bronze rappellent en partie ceux des r?gions voisines , dans lesquelles des fibules et le fer, rare pourtant, font leur apparition ensemble, de m?me qu'? Villanova.

Faut-il abandonner cet ensemble de consid?rations, par suite de l'observation de M. Bertrand, que M. Chantre a abus? de la classification et transform? ? tort en subdivisions chronologiques les groupes d'objets qui pr?sentent des caract?res artistiques et industriels diff?rents. Certes, M. Bertrand a raison de dire qu'il ne suffit pas d'un m?rite sup?rieur dans le travail pour constituer un ?ge nouveau. Il fait remarquer avec non moins de raison que l'usage dominant du bronze est loin de d?montrer l'ignorance du fer, surtout quand le contraire est d?montr? par les faits dans la Germanie du Sud et dans l'Italie du Nord. Nous devons nous rappeler d'ailleurs la judicieuse et tr?s-importante observation de M. de Longp?rier, que le fer dispara?t tr?s-facilement de certaines stations par suite de l'oxydation que produit l'humidit? du sol ou du climat; il n'est conserv?, dans les stations dites pr?historiques de notre Europe, que gr?ce ? des circonstances exceptionnellement favorables. M. Bertrand signale encore, avec raison, comme fort t?m?raire, l'opinion qui pr?tendrait affirmer que, dans l'industrie m?tallique, la fonte a n?cessairement pr?c?d? le martelage, et que, par suite, l'absence de moules aux temps antiques suppose n?cessairement une importation ?trang?re; car, dit-il, les Grecs et les Latins avaient conserv? un souvenir tout oppos? de la pratique de cet art chez leurs anc?tres. Ces consid?rations combattent les cons?quences de d?tail exag?r?es que l'on pourrait tirer des observations si vari?es et si curieuses de M. Chantre; mais lui-m?me avait fait des r?serves formelles ? cet ?gard, et cette critique n'atteint pas, ce me semble, les conclusions d'ensemble ? tirer de ses rapprochements, conclusions dont M. Bertrand soutient lui-m?me la pens?e g?n?rale, c'est-?-dire le progr?s de l'industrie par la communication des races, pens?e qui est celle de son livre tout entier. L'observation de M. Chantre, que les formes rudimentaires manquent pour le bronze du Rh?ne, m?me l? o? il se montre m?l? avec les instruments de pierre, subsiste avec toute sa puissance.

CHAPITRE IV

LE BRONZE & LE FER DANS LE BASSIN DU DANUBE

Nous avons reconnu plus haut divers rapprochements ? faire entre les antiquit?s trouv?es dans l'?trurie du P? et l'?trurie proprement dite, et les antiquit?s de la station de Hallstatt. Il est temps d'aborder l'?tude sp?ciale et d?velopp?e de celle-ci, ?tude indispensable ? cause de son extr?me importance et rendue facile par le magnifique ouvrage qu'a publi? sur ce sujet M. de Sacken, conservateur du Mus?e des Antiques et membre de l'Acad?mie de Vienne. L'auteur, d?passant de beaucoup son titre, n'a pas seulement d?crit avec d?tail et reproduit dans de riches gravures les objets trouv?s dans ce cimeti?re; il a ?tabli les rapports et les diff?rences qui existent entre ces antiquit?s diverses et celles des autres parties de l'Europe, surtout de l'Europe centrale, occup?e dans l'antiquit? par les Celtes et les Germains.

Le cimeti?re de Hallstatt et le bourg de ce nom sont situ?s dans la Haute-Autriche, sur la rive occidentale d'un lac d'o? s'?chappe, au Nord, la rivi?re de Traun, pour aller rejoindre le Danube tout pr?s de Lintz. On ne pouvait arriver ? Hallstatt qu'en bateau ou ? travers les escarpements d'une montagne; dans les temps modernes seulement on a pratiqu? un sentier qui la tourne. Des cha?nes assez ?lev?es, qui se rejoignent au Sud, s?parent cette vall?e de la Styrie ? l'Est et du pays de Salzbourg ? l'Ouest. Les maisons du bourg actuel sont plac?es comme des nids d'hirondelles sur la pente abrupte de la montagne, et plusieurs sont priv?es de soleil pendant trois mois de l'ann?e.

Les tombes d?couvertes ? Hallstatt de 1846 ? 1864 sont au nombre d'un millier environ, et cette station a livr? ? la science six ? sept mille objets de toute sorte, depuis les vases de terre jusqu'aux armes de fer et de bronze, jusqu'aux parures en or. Une des premi?res remarques ? faire dans l'?tude de ce cimeti?re, c'est le m?lange des tombes renfermant des squelettes avec les tombes renfermant les cendres des morts, et aussi l'absence compl?te de tumulus. M. de Sacken fait remarquer que g?n?ralement l'inhumation repr?sente, dans l'Allemagne m?ridionale et occidentale, une p?riode chronologique distincte de celle de l'incin?ration et moins ancienne; que, si le m?lange des deux modes de s?pultures se pr?sente quelquefois, c'est dans les cimeti?res ? tumulus, et que Hallstatt est, ? cet ?gard, une exception unique; que, d'ailleurs, les tombes sans tumulus sont presque toujours, dans ces contr?es, des s?pultures germaniques, c'est-?-dire appartenant ? la population qui, au Sud du Danube, a remplac? tr?s-tard la race celto-galate; cette origine est constat?e par la forme des armes et quelquefois aussi par le m?lange d'?l?ments romains. Le cimeti?re de Hallstatt, au contraire, bien que d?pourvu de tumulus, contient des antiquit?s semblables ? celles que l'on a trouv?es ailleurs dans les tombes qu'ils recouvrent, et l'auteur en conclut qu'il doit appartenir ? une p?riode de transition.

Il est possible pourtant que l'absence d'?minences fun?raires ait eu pour cause, dans cette localit? exceptionnelle, la n?cessit? d'?pargner le terrain. Mais ce qui est tr?s-digne de remarque, c'est que des objets appartenant ? l'arch?ologie d'une m?me ?poque sont l? indistinctement r?partis dans les tombes ? inhumations et avec les corps incin?r?s. Ne faudrait-il pas y voir la trace de populations diverses, attir?es l? par le commerce, mais apportant chacune la tradition religieuse et fun?raire qu'elle tenait de ses anc?tres? Si donc on voulait chercher ? retrouver, dans cette donn?e, une indication ethnographique ou chronologique sur l'origine de cette station, il faudrait d?terminer quel ?tait le mode de s?pulture du peuple qui avait les relations les plus fr?quentes avec Hallstatt, et prendre, parmi les deux modes employ?s dans ce cimeti?re, celui que n'employait pas ce peuple ?tranger. Mais, comme nous le verrons et comme nous l'avons d?j? entrevu, la contr?e tant soit peu lointaine qui eut avec ce point les relations les plus importantes para?t avoir ?t? l'?trurie cisalpine, et peut-?tre m?me l'?trurie centrale; d'autre part, l'extension des Galates dans tout ce pays n'est pas douteuse. Les ?trusques ont quelquefois inhum? leurs morts, mais les tr?s-vieux cimeti?res de Villanova et de Golasecca sont form?s de s?pultures ? incin?ration. Le dernier rite est aussi le plus antique des deux chez les peuples anciens de l'Allemagne du Sud, tandis que l'inhumation est partout le rite galate. Peut-?tre donc faut-il conclure que les tombes ? inhumation sont ? Hallstatt, sinon celles de Galates proprement dits, du moins celles de populations celtiques ayant subi leur influence, tandis que les corps incin?r?s seraient ceux des anciennes familles ayant conserv? la tradition du pays, et de marchands ?trusques, qui pouvaient, d?s les temps antiques, y faire de fr?quents s?jours.

Mais quel est ce style de l'?ge du bronze, tel qu'il se pr?sente ? Hallstatt, o? tous ses aspects se concentrent en quelque sorte ? cause de l'importance commerciale exceptionnelle que cette station poss?dait aux temps barbares, par suite de l'exploitation du sel, du voisinage de la Cisalpine, et aussi de sa communication facile, par la Traun, avec la grande route de l'Europe centrale, c'est-?-dire avec le Danube? Celui-ci lui ouvrait les plaines de la Pannonie et de la Moesie, remplies de tribus celto-gauloises, tandis que Hallstatt elle-m?me se trouvait dans le Norique et par cons?quent chez le peuple celte des Taurisques. D'un autre c?t?, les chemins de la Haute Italie ?taient ouverts au commerce du Norique par la vall?e de l'Inn, qui aboutit ? cinq cols des Alpes, y compris celui de Brenner, origine de la vall?e de l'Adige, laquelle conduit dans le Bolonais, ? Villanova, comme celui de la Malo?a vers le lac de C?me et le lac Majeur, ? l'immense d?p?t de Golasecca. Enfin par le haut Danube et le col de Zollhauss, dans les Alpes de Constance, Hallstatt pouvait se mettre en rapport avec l'Helv?tie. Il n'y a donc pas trop d'exag?ration ? dire que nous pouvons ?tudier, dans l'arch?ologie de ce centre commercial, comme un abr?g? de l'histoire du commerce, durant un long ?ge arch?ologique, pour d'assez vastes r?gions.

Maintenant, avant de passer aux produits reconnus par M. de Sacken comme ?tant, ? Hallstatt, des oeuvres de l'industrie nationale, examinons, avec M. Al. Bertrand, la question des seaux de bronze et des puisoirs, et aussi celle des fibules.

C'est au temps o? l'usage du fer se propageait au Nord et au Sud des Alpes, que ces circonstances nous ram?nent; c'est l? un fait tr?s-utile ? noter pour la d?termination de la date relative des s?pultures de Hallstatt et conforme ? ce que nous avons vu plus haut, tr?s-utile aussi pour l'histoire g?n?rale de la civilisation mat?rielle en Occident. Les fibules de Hallstatt donneront-elles lieu ? des conclusions semblables?

CHAPITRE V

L'INTRODUCTION DU BRONZE DANS L'EUROPE MOYENNE

Revenons maintenant ? la question plus g?n?rale de l'introduction du bronze dans l'Europe moyenne, c'est-?-dire dans celle qui n'appartient ni au bassin de la M?diterran?e proprement dite, ni aux r?gions Scandinaves, ni au versant de l'Oc?an glacial.

? bien plus forte raison encore rejette-t-il la pens?e d'une action antique, puissante et continue du commerce ph?nicien ? l'?gard des peuples du haut et du moyen Danube, de la Boh?me, du Mecklembourg, de la Lithuanie et des presqu'?les Scandinaves, mais il est bien loin de nier toute influence orientale. Sa pens?e ? cet ?gard m'avait d?j? singuli?rement frapp? quand je l'avais entendu lire cette note ? l'Acad?mie des Inscriptions . Elle n'est rien moins, ? mon avis, qu'une des id?es les plus f?condes de la science moderne; c'est la r?ponse ? la grande question pos?e par M. de Sacken et que je rappelais tout-?-l'heure.

En pr?sence de cette immense et magnifique question, le devoir du critique est tout trac?. Il r?sulte manifestement de l'importance et de la nouveaut? des aper?us une n?cessit? pour la science de les r?pandre le plus promptement et le plus largement possible, avec les moyens d'en mesurer la valeur; il nous faut, par cons?quent, analyser scrupuleusement ce court travail, en citer fr?quemment le texte, puis rechercher tout ce qui permettra d'en critiquer ou d'en confirmer les aper?us.

L'auteur fait ensuite ressortir aux yeux m?mes du lecteur, par des rapprochements de dessins, la ressemblance d'ornementation entre des colliers trouv?s en Lithuanie et en Suisse, entre des ?p?es de Suisse et de Su?de, comme de France et d'Irlande, entre des poignards de France et du Mecklembourg. Or, ajoute-t-il, <> tandis que l'art ?trusque, soit hell?nis?, soit romanis?, ne ressemble en rien aux antiquit?s irlandaises, scandinaves ou lithuaniennes; et l? m?me o? l'on peut reconna?tre une analogie avec l'art ?trusque, dans le bassin du Danube et le voisinage de l'Adriatique, elle est d'autant moins sensible que l'?poque est moins ancienne. Il invoque m?me, ? l'appui de ce sentiment sur l'existence de l'art transalpin et son origine orientale, l'opinion de M. Conestabile, l'arch?ologue ?minent de l'?trurie.

CHAPITRE VI

L'?GE DU BRONZE & DE LA PIERRE POLIE DANS LA GAULE OCCIDENTALE, CENTRALE & SEPTENTRIONALE.

<> Mais cette objection perd son importance <>--<> C'est l?, ajoute-t-il, la cause des barres qui se forment l? o? le courant des rivi?res rencontre la mar?e, et le d?p?t s'op?re surtout dans les anfractuosit?s des rivi?res, o? la vitesse de l'eau n'est pas comparable ? celle du chenal. L'observation constate que l'?l?vation de la mar?e n'est presque pour rien dans les d?p?ts de cette derni?re esp?ce. <> Des calculs que l'on devra rechercher dans l'original, et o? l'auteur fait entrer le nombre des heures de flot et la pes?e des cubes d'un m?me volume de vase, pris dans la partie sup?rieure du d?p?t et ? 9 m?tres au-dessous, l'am?nent ? affirmer que le calcul direct par la proportionnalit? des ?paisseurs conduit ? un r?sultat voisin de la v?rit? absolue.

<>

Ces lignes, consign?es par M. Bertrand dans la Pr?face o? il r?sume les r?sultats de ses longues ann?es d'investigations, devraient ?tre d?sormais l'?pigraphe de tous les travaux relatifs ? ce qu'on appelle l'?ge ou les ?ges de la pierre.

? quelle race appartenaient les hommes des dolmens? N'avaient-ils pas ?t? pr?c?d?s sur notre sol par une race diff?rente? Ce sont l? deux questions soulev?es par l'?tude du livre de M. Bertrand et que lui-m?me n'a pas n?glig?es, mais qui n'appartiennent pas compl?tement peut-?tre ? l'objet de la pr?sente ?tude. Cependant elles y tiennent de trop pr?s et sont trop int?ressantes en elles-m?mes pour ne pas attirer notre examen.

? QUELLE RACE APPARTENAIENT LES HOMMES DES DOLMENS?--QUE SAIT-ON DES PREMIERS HABITANTS DE LA GAULE?

La question ethnographique concernant les hommes des dolmens, cette question que nos p?res avaient ? peine pos?e, tant alors elle paraissait simple, a ?t? vivement agit?e dans ces derni?res ann?es, o? des documents nouveaux ont ?t? produits en nombre consid?rable. On a m?me soulev? hardiment la question de l'antiquit? r?elle des dolmens, au-del? ou en de?? de la limite des temps classiques, dans notre Occident lui-m?me. R?sumons d'abord les opinions r?cemment produites, et nous chercherons ensuite ce que chacune peut contenir de v?rit?. Avant tout, voyons ce qu'a dit M. Bertrand, dans le volume qui a ?t? l'occasion de ce M?moire.

M. Fergusson, l'auteur anglais que M. l'abb? Hamard a traduit, va plus loin et cherche ? ?tablir les dates, approximatives sans doute, mais non pas seulement relatives, de la construction des dolmens, tant armoricains que britanniques: il les croit post?rieurs ? l'?tablissement de l'Empire romain. Comment est-il parvenu ? une conclusion si radicalement oppos?e ? tous les sentiments qui avaient ?t? con?us jusqu'ici?

Il est vrai et m?me manifeste que c'est l? une exception. Mais l'auteur croit pouvoir g?n?raliser sa pens?e et attribuer les dolmens ? l'?re chr?tienne, en comparant ceux de notre Bretagne avec ceux des ?les Britanniques et surtout de l'Irlande. Il y a, selon lui, une ressemblance frappante entre les s?pultures du Mann?-Lud et de Gavr'innis et celles de certains monuments irlandais. Et comme <>

On doit donc conclure de tout ceci que, si l'usage d'?riger des dolmens n'avait pas disparu sous la domination romaine, rien ne prouve qu'il n'ait pas exist? avant elle et m?me longtemps avant elle. Rien absolument ne permet de donner une date au commencement de cet usage; mais ?tait-il celtique, et quel ?tat social supposait-il? Voil? ce qu'il s'agit maintenant d'examiner.

Ce qui donne lieu de penser qu'il y eut effectivement, en Gaule, plusieurs migrations successives de diverses tribus d'une m?me race, c'est que les Celtes se sont conserv?s purs jusqu'? nos jours, pr?cis?ment dans les contr?es o? durent subsister en grand nombre les anciens habitants du pays, les invasions ult?rieures ne pouvant les refouler plus loin:

Dans tous les cas, la p?riode des plus anciens dolmens ne peut remonter, dans nos contr?es, plus loin que l'usage de la pierre polie, et M. Al. Bertrand d?montre qu'il y a eu solution de continuit?, tout au moins en Gaule, entre cet ?ge et celui de la pierre taill?e. Nulle part, en effet, le m?lange ou la ressemblance des instruments de l'une et de l'autre cat?gorie ne correspond au m?lange ou ? la ressemblance des instruments de bronze avec ceux de pierre polie; nulle part on ne trouve un indice de la transition suppos?e. D'autre part, l'instinct de l'art, le talent merveilleux avec lequel les hommes de la pierre taill?e reproduisaient, sur des os ou des bois de renne, des figures du r?gne organique, la figure du renne lui-m?me, comme l'auteur en met sous nos yeux des exemples saisissants, montrent chez eux l'existence d'une civilisation r?elle, quoique tr?s-diff?rente de celle qui existait dans la Gaule au temps des guerres puniques. Peut-?tre est-ce par le fait d'une tradition doctrinale, comme l'a pens? M. Bertrand, que les Celtes de la pierre polie n'ont laiss? aucun monument des arts repr?sentant la vie organique; d'autre part, les contemporains de l'?ge du renne dans nos contr?es ne paraissent avoir connu ni l'agriculture, ni l'usage de nos animaux domestiques. Sans doute, ces conditions d'existence, applicables seulement ? des populations errantes et peu nombreuses, puisqu'elles vivaient de chasse, ont amen?, bien plus facilement que pour des populations compactes, o? leur disparition, ou leur compl?te et rapide absorption par les proto-Celtes,--si m?me on ne doit les consid?rer comme ant?diluviennes.

Nous ne chercherons donc pas ici ? reconna?tre une transition que tout indique n'avoir point exist?. Il y a eu assur?ment un progr?s accompli d'une ?poque ? l'autre, mais non pas un progr?s r?sultant du d?veloppement spontan? d'une m?me race. Alors, comme aux temps post?rieurs, une population plus civilis?e a apport?, par voie de migration, un ?tat meilleur; seulement, elle ne l'a probablement cette fois apport? que pour elle-m?me, tandis que la civilisation du bronze a ?t? communiqu?e ? une population ant?rieurement existante au lieu d'arriv?e de l'?migration. Mais, dans l'un et l'autre cas, la lumi?re est venue d'un foyer toujours allum? et situ? vers l'Orient; nulle part nous ne pouvons apercevoir des hommes de l'?ge de pierre passant par leurs propres efforts ? l'?ge des m?taux, et ce r?sultat n?gatif, mais si important, est en effet la conclusion supr?me du livre entier de M. Bertrand.

Nous ne voyons, d'ailleurs, aucun moyen de d?terminer l'?poque o? l'une des civilisations de la pierre s'est substitu?e ? l'autre; rien m?me ne d?montre que l'usage de la pierre polie ait exclu chez une m?me population celui de la pierre habilement taill?e, pour les instruments dont l'emploi ne r?clamait pas l'une plut?t que l'autre, pas plus que la connaissance du bronze n'a subitement exclu l'usage de la pierre. Si la pierre polie se trouve seule dans les dolmens, c'est que les dolmens ?taient la s?pulture de personnages d'une certaine importance, et qu'on y enterrait avec les morts des objets d'une destination sacr?e.

Add to tbrJar First Page Next Page

 

Back to top