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Read Ebook: L'Illustration No. 0006 8 Avril 1843 by Various

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Ebook has 83 lines and 15753 words, and 2 pages

Il est un nom qu'ils prononcent dans tous leurs dangers et dans toutes leurs pri?res, comme le nom d'un bon ange: c'est le nom de leur m?re. Elle leur a dit en mourant: <> et ils sont venus en France, apr?s avoir couvert de baisers et inond? de larmes le linceul et la tombe.

Les voici ? Paris, perdus dans cette grande ville, mais Th?r?se toujours avec sa candeur, et Georges avec son courage. Ils cherchent ? utiliser honn?tement leur r?signation et leur jeunesse: une marquise les accueille, une bonne et vieille marquise. D'abord tout leur sourit dans cette maison hospitali?re; la marquise les aime. Et qui ne les aimerait pas, si bons, si sinc?res, si d?vou?s? Mais l'amour vient se jeter ? travers ce bonheur. L'amour g?te tout.--La marquise a un neveu et Th?r?se a deux beaux yeux. Le neveu s'?prend des deux beaux yeux, et les deux beaux yeux, tout chastes qu'ils sont, regardent furtivement le neveu. <>--Georges est fier, et il va partir, et Th?r?se, le coeur gros, va le suivre. Mon Dieu! faudra-t-il nous embarquer avec Th?r?se et Georges pour retourner ? Pondich?ry?... Je soup?onne que quelque lettre, venue je ne sais d'o?, nous ?pargnera les frais de ce grand voyage.

La lettre arrive en effet, ou tombe de la poche de Georges, peu importe. ? merveilleux effet de la lettre! au lieu d'?tre chass?s cruellement, Georges et Th?r?se sont reconnus pour les petits enfants de la marquise. C'est toute une histoire de fils exil?, maudit et repentant, dont je n'ai pas le loisir aujourd'hui d'aller chercher les preuves authentiques dans les Indes.

Et ainsi la Providence tient toujours en r?serve une grand'maman marquise, et un bon petit cousin pour les orphelines qui viennent de Pondich?ry et qui sont bien sages.--Petit drame mouill? de pleurs.

Un comte et un duc sont mari?s tous deux; rien de plus ordinaire. Le comte n'aime gu?re sa femme, et le duc n'aime pas du tout la sienne; cela s'est vu. C'est la duchesse que le comte d?sire, c'est la comtesse que d?sire le duc; je n'y trouve rien d'invraisemblable.--Cependant la nuit vient. ? nuit favorable! Duc et comte se glissent d'un pas conqu?rant dans une certaine chambre verte, chacun ? son heure, bien entendu. Le comte croit en sortir emportant pour troph?e une couronne de duchesse, et le duc une branche du laurier, ou plut?t de myrte, cueillie sur les domaines d'une comtesse. Mais le comte s'?tait entendu avec le duch? pour se moquer des deux infid?les, et l'un avait pris la place de l'autre dans l'obscurit? et dans la chambre verte. Ainsi le duc et le comte, croyant braconner sur les terres du voisin, n'ont fait, en d?finitive, que chasser l?gitimement sur les leurs. Qui se moque du comt?? c'est le duch?. Oui se moque du duch?? c'est le comt?. Et la comtesse n'?pargne pas le comte! et la duchesse n'?pargne pas le duc! Si ce vaudeville n'est pas d'un go?t tr?s-virginal, il n'encourage pas du moins l'usurpation.

Ce que fait mademoiselle D?jazet au s?rail? vraiment ce n'est pas difficile ? deviner. Elle fait ce qu'elle fait partout: v?tue du costume albanais, elle chante, elle rit, elle jette au vent mille gaillardes bouff?es d'insouciance et de gaiet?. De son c?t?, Alcide Tousez roucoule et lance des regards langoureux et triomphants, qui laissent de beaucoup derri?re lui tous les Amurath, tous les S?lim et tous les Mustapha du monde, et compromettent singuli?rement la pruderie de la Sublime Porte.--Mais comment mademoiselle D?jazet a-t-elle permis qu'on donn?t son nom, son propre nom, ? un vaudeville?

Un tour de roue, et vous ?tes ? terre, ou port? gaiement au but de votre route; un tour de roulette, et votre bourse est pleine ou vide; de haut en bas, la roue de fortune va et vient: elle ?l?ve le pauvre diable dans un moment de caprice, et fait choir le riche: le ma?tre descend pour faire place au valet. Ainsi de Floricourt et de Bertrand; Bertrand est le valet, Floricourt est le ma?tre. Floricourt, jeune ?tourdi, se ruine en folle paresse; le jeu l'a enrichi, le jeu le met ? sec. Bertrand, tout au contraire, n'avait pas un denier, et le voici cousu d'or; c'est Floricourt qui le sert. Quant ? lui, il prend des airs et se dandine. Heureusement que Floricourt est ador?: une jeune femme l'aimait riche; pauvre, elle l'aime davantage et l'?pouse. ? femme amoureuse! je te reconnais bien l?. Floricourt est converti; il ne jouera plus et travaillera. Et Bertrand? un second tour de roulette le renvoie ? l'antichambre. Pourquoi donc? ce Bertrand ?tait bonhomme, au fond de l'?me; mais, apr?s tout, laissons faire aux dieux!

Tomber du salon dans l'antichambre, c'est quelque chose; toutefois, on ne risque pas de se casser les reins, l'affaire ?tant de plain-pied, en d?finitive; mais tomber du haut de la pyramide humaine, Dieu vous en garde, et moi aussi! Pour moi, je suis s?r d'?tre ? l'abri de cette chute; et la raison, c'est que je n'irai jamais me loger ? un pareil ?tage; pas si Marocain!

On a fait des pyramides en pierre, en granit, en marbre, en je ne sais quoi; mais il fallait notre si?cle de progr?s pour b?tir des pyramides en chair humaine. Les fondations, comme vous le voyez, sont faites de pieds en chair et en os; l'entre-sol a des ?paules pour assises, ainsi du second et ainsi du troisi?me; le Cirque-Olympique s'est arr?t? ? cette hauteur du b?timent. Peut-?tre l'architecte-voyer a-t-il d?fendu de b?tir plus haut, de par M. le pr?fet de la Seine; mais, il y a deux ou trois ans, le th??tre de la Porte-Saint-Martin, ayant obtenu une dispense, avait ?lev? une maison ? six ?tages de Marocains. Je dois dire que le cinqui?me et le sixi?me se louaient difficilement, et que le propri?taire, plusieurs fois, fit mander des architectes ? l'amphith??tre de l'?cole de M?decine et ? l'H?tel-Dieu pour r?cr?pir une jambe, un bras, une cuisse de l'?difice, et faire toutes autres r?parations locatives.

Sortons de cet enfer, et montons au paradis... au paradis des Funambules. Ah! vraiment, oui, c'est le paradis; demandez plut?t aux habitants. Est-ce dans l'enfer qu'on se foule et qu'on se presse ainsi? Non pas, vraiment; les pauvres ombres n'y vont qu'? leurs corps d?fendant; il faut qu'elles soient damn?es et condamn?es, et poursuivies ? outrance par la grande fourche de Belz?buth. Mais l?, voyez nos gens; c'est ? qui entrera; ils se poussent, ils se heurtent, ils se disputent la jouissance de ce s?jour des bienheureux. Et comme les places manquent, on en fait en s'entassant, en s'enla?ant, en se pelotonnant, en s'asseyant sur son voisin; les t?tes sont dans les bras, les bras sont dans les jambes, les yeux regardent ? travers les dos, les nez se mettent je ne sais o?, tout cela vit sans remuer ni respirer. ? paradis! les anges y mangent de la galette avec d?lices, les archanges sucent du sucre d'orge, les dominations jettent des trognons de pommes ? l'avant-sc?ne.

Mais o? sommes-nous? grand Dieu! je sens autour de moi comme une odeur de sorcier; et en effet, voici un magicien qui se dresse devant moi. Il est coiff? ? l'?gyptienne; il est v?tu d'une longue robe flottante orn?e de mille broderies myst?rieuses et de signes hi?roglyphiques. A-t-il soulev? quelque dalle du temple de Memphis? Sort-il de quelque for?t de Boh?me, ou d'un exemplaire du Cabinet des f?es? Peu importe; c'est un grand et un charmant sorcier. Demandez-le aux petites filles, demandez-le aux petits gar?ons, demandez-le m?me aux grands enfants, depuis vingt ans jusqu'? soixante, ? toute cette multitude ?bahie, que ce grand enchanteur Philippe, digne h?ritier de Merlin et de Parapharagaramus, charme et surprend, ravit et ?tonne, par son officine diabolique du bazar Bonne-Nouvelle. En ce moment, tel que j'ai l'honneur de vous le faire voir, Philippe ex?cute le tour merveilleux des poissons, accommod?s du bout de sa baguette magique. Je ne vous dirai pas si les poissons sont frais, mais je vous engage ? y aller go?ter.

Bulletin bibliographique.

Le nouvel ouvrage de M. Enfantin se divise en cinq parties, une introduction et une conclusion s?par?es par trois livres.

Cet ouvrage fut commenc? en 1833, ? Palerme et ? Naples, o? son auteur fit un s?jour de huit ann?es. Des circonstances extraordinaires avaient emp?ch? M. C?sar Famin de le continuer et de l'achever. Enfin il a pu reprendre ses travaux, si longtemps interrompus, et il vient de publier un premier volume.

M. F?lix Voisin, qui, depuis treize ans, s'occupe de cette grave question avec un z?le digne des plus grands ?loges, s'est empress? de r?unir tous les mat?riaux scientifiques qu'il poss?de sur la mati?re, et d'exposer le plan qu'il a suivi et qu'il se propose de suivre encore dans l'int?r?t des enfants idiots. En publiant ces documents, <>

La brochure de M. F?lix Voisin contient, entre autres documents curieux, un m?moire sur l'idiotie, donn? ? l'Acad?mie royale de M?decine, le 24 janvier 1843, et une analyse psychologique de l'entendement humain chez les idiots.>>

Il suffit d'annoncer la publication d'un pareil ouvrage pour appeler sur lui l'attention publique. Son titre indique son but et son utilit?; le nom de l'auteur est une garantie de son importance et de sa valeur M. Berz?lius a divis? son rapport en quatre grandes parties: chimie inorganique, chimie minera logique, chimie organique et chimie animale. Il passe successivement en revue, dans la premi?re partie, les ph?nom?nes physico-chimiques en g?n?ral, les m?tallo?des et leurs combinaisons binaires, les m?taux, les sels, les analyses chimiques et les appareils;--dans la seconde, la loi de sym?trie des cristaux, les min?raux nouveaux, les min?raux connus non oxyd?s, les min?raux oxyd?s, les min?raux d'origine organique; la troisi?me partie comprend les acides organiques, les bases v?g?tales, les mati?res indiff?rentes, les huiles grasses, les huiles essentielles, les r?sines, les mati?res colorantes, les mati?res cristallis?es propres ? certains v?g?taux, les mati?res v?g?tales non cristallis?es, les produits de la fermentation alcoolique, la fermentation acide, les produits de la putr?faction et les produits de la distillation s?che, etc., etc.;--enfin, la quatri?me partie est consacr?e ? l'examen de tous les ph?nom?nes de la chimie animale, qui ont fourni quelques observations curieuses durant le cours de l'ann?e 1842.

M. Viennet a exerc? un grand nombre de professions: d'abord il devait ?tre l'un des cur?s de Paris, la R?volution de 1789 le for?a de devenir un artilleur de marine; sous la Restauration, il fut nomme d?put?; la R?volution de Juillet en a fait un pair de France et un acad?micien. Mais, dans quelque position que le sort l'ait place, M. Viennet n'a jamais cess? d'?tre ce qu'on appelle vulgairement un homme de lettres, car il est n?, comme il l'avoue lui-m?me, <> Son ambition ?tait attach?e ? une id?e fixe. Il ne tenait nullement ? ?tre un C?sar ou un Richelieu; si Dieu le lui e?t propos?, il ne r?pond pas qu'il l'e?t accept?: c'est ? la gloire des po?tes qu'il visait. Une statue de Corneille, de Moli?re, de Voltaire, le tenait un extase. Il lui importait fort peu que l'histoire parl?t de lui ? la post?rit?, c'?tait lui qui voulait parler par ses ouvrages aux g?n?rations futures. L'id?e de voir ses livres entre les mains d'un homme qui devait na?tre dans trois ou quatre si?cles, le faisaient bondir de joie comme un enfant.

R?unir dans une collection accessible ? tous, les M?moires et communications soit des membres de l'Acad?mie, soit des savants ?trangers admis ? l'honneur de lui soumettre les r?sultats de leurs recherches; tel est le but que s'est propose le Compte-rendu de l'Acad?mie des Sciences morales et politiques.

Cette publication, organis?e sur des bases analogues ? celles du Compte-rendu p?riodique de l'Acad?mie des Sciences, para?t sous les auspices de l'Acad?mie elle-m?me, et sous la direction de son secr?taire perp?tuel. Les encouragements que l'Administration lui a accord?s d?s son d?but, et l'accueil favorable qu'elle a re?u du public, attestent assez son importance et son utilit?.

Elle se compose de deux parties distinctes: 1? d'un Bulletin mensuel qui r?sume sommairement, dans un ordre chronologique, les actes officiels et les d?cisions de l'Acad?mie; 2? des Lectures, communications et travaux acad?miques, qui sont reproduits ou dans leur texte primitif et sans aucune modification, ou par extraits et sous forme d'analyse toujours tr?s-d?velopp?e, suivant la nature des divers documents soumis ? l'Acad?mie.

Le Compte-rendu, publi? par M. Charles Verg? et Loiseau, para?t depuis un an.--Deux volumes sont en vente au prix d'abonnement.

Modes.

COIFFURES DE PRINTEMPS.

Voici para?tre des capotes en couleur tendre, coiffure l?g?re qui repose la t?te des lourds chapeaux d'hiver. Alexandrine fait des capotes entour?es de plusieurs biais qui ont beaucoup de l?g?ret?, et donnent au visage une grande douceur. La forme en est l?g?rement cambr?e, et s'?vase un peu vers le bas, de fa?on ? laisser les cheveux en libert?.

Ses petits chapeaux de cr?pe, avec une plume-saule, ont toute l'?l?gance qu'exige une toilette recherch?e. C'est une v?ritable parure de printemps, une coiffure destin?e ? briller en voiture ouverte par une de ces premi?res belles journ?es qui font valoir toutes les coquetteries.

Alexandrine pr?pare pour la grande semaine des pailles de riz qu'elle terminera selon les exigences de chaque toilette, avec ce go?t d'innovation artistique qu'il nous est permis de signaler et non pas de r?v?ler.

Le ch?le de cachemire va faire place au mantelet, quelque chose qui ressemble ? la mante et ? la pelisse de nos m?res, un retour au mantelet garni, faisant ?charpe.

Il est question de robes garnies sur le c?t?; c'est probable, en raison de la mode de l'hiver, et parce que la direction semble ?tre encore une grande ?l?gance ? laquelle les robes unies ne r?pondraient pas. Quant aux manches et aux corsages, rien n'est connu. Le soir en demi-toilette, les manches courtes se portent famili?rement. Quelle que soit l'?toffe de sa robe, une femme peut, ? son gr?, mettre des manches courtes avec un fichu tr?s-simple, et un petit bonnet de tulle ? rubans de gaze. En un mot, les manches courtes n'ont plus aucune pr?tention ? la parure, c'est une fa?on comme une autre.

Pour ces derniers jours de r?union o? le velours est encore permis, je recommande les coiffures turques que fait Alexandrine, avec des fichus ou des ?charpes en tissus d'Orient. Il est difficile de trouver l'?l?gance plus riche et plus distingu?e que sous cette forme artistique. On ne saurait appeler cela un turban, cela peut-?tre n'en a pas la s?v?rit?; cependant c'est une coiffure de caract?re qu'il ne faut pas confondre avec les caprices colifichets n?s d'une fantaisie parisienne.

La semaine prochaine, nous comblerons toutes les lacunes laiss?es aujourd'hui par scrupule. Ce sera pr?s du jour des r?v?lations, et nous parlerons ? coup s?r.

R?bus.

EXPLICATION DU DERNIER R?BUS. Je ne suis sensible qu'? l'argent.

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