Read Ebook: Le Bossu: Aventures de Cape et d'Épée. Volume 5 by F Val Paul
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Ebook has 1998 lines and 34978 words, and 40 pages
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Cette version ?lectronique reproduit dans son int?gralit? la version originale.
La ponctuation n'a pas ?t? modifi?e hormis quelques corrections mineures.
L'orthographe a ?t? conserv?e. Seuls quelques mots ont ?t? modifi?s. La liste des modifications se trouve ? la fin du texte.
LE BOSSU.
Brucelles.--Imp. de E. GUYOT, succ. de STAPLEAUX, rue de Schaerbeck, 12.
COLLECTION HETZEL.
LE BOSSU
AVENTURES DE CAPE ET D'?P?E
PAR
PAUL F?VAL.
?dition autoris?e pour la Belgique et l'?tranger, interdite pour la France.
LEIPZIG,
ALPHONSE D?RR, LIBRAIRE-?DITEUR.
LE CONTRAT DE MARIAGE.
--Un coup de bourse sous la r?gence.--
Le bossu ?tait entr? l'un des premiers ? l'h?tel de Gonzague, et d?s l'ouverture des portes on l'avait vu arriver avec un petit commissionnaire qui portait une chaise, un coffre, un oreiller et un matelas.
Le bossu meublait sa niche et voulait ?videmment en faire son domicile, comme il en avait le droit par son bail.
Il avait, en effet, succ?d? aux droits de M?dor, et M?dor couchait dans sa niche.
Les locataires des cahutes du jardin de Gonzague eussent voulu des jours de vingt-quatre heures. Le temps manquait ? leur app?tit de n?goce. En route pour aller chez eux ou en revenir, ils agiotaient; ils se r?unissaient pour d?ner afin d'agioter en mangeant. Les heures seules du sommeil ?taient perdues.
N'est-il pas humiliant de penser que l'homme, esclave d'un besoin mat?riel, ne peut agioter en dormant!
La veine ?tait ? la hausse. La f?te du Palais-Royal avait produit un immense effet. Bien entendu, personne, parmi ce petit peuple de sp?culateurs, n'avait mis le pied ? la f?te; mais quelques-uns, perch?s sur les terrasses des maisons voisines, avaient pu entrevoir le ballet. On ne parlait que du ballet. La fille du Mississipi, puisant ? l'urne de son respectable p?re de l'eau qui se changeait en pi?ces d'or, voil? une fine et charmante all?gorie, quelque chose de vraiment fran?ais et qui pouvait faire pressentir ? quelle hauteur s'?l?verait dans les si?cles suivants le g?nie dramatique du peuple qui, n? malin, cr?a le vaudeville!
Il y a, quoi qu'on en dise, une large et profonde po?sie dans un registre ? souche!
En g?n?ral, les boutiques qui faisaient le coin des rues baraqu?es ?taient des d?bits de boissons dont les ma?tres vendaient le ratafia d'une main et jouaient de l'autre. On buvait beaucoup: cela met de l'entrain dans les transactions.--A chaque instant, on voyait les sp?culateurs heureux porter rasade aux gardes-fran?aises, post?s en sentinelles aux avenues principales.
Ces tours de faction ?taient tr?s-recherch?s. Cela valait une campagne aux Porcherons.
La rue Quincampoix avait du reste d'?tonnants rapports avec la Californie. Notre si?cle n'a rien invent? en fait d'extravagances.
A bas la monnaie, lourde, vieille, immobile! vive le papier l?ger comme l'air! le papier pr?cieux, le papier magique qui accomplit, au fond m?me du portefeuille, je ne sais quel travail d'alchimiste! Une statue ? ce bon M. Law! une statue haute comme le colosse de Rhodes!
?sope II, dit Jonas, est le b?n?ficiaire de cet engouement. Son dos, ce pupitre commode dont lui avait fait cadeau la nature, ne ch?mait pas un seul instant. Les pi?ces de six livres et les pistoles tombaient sans rel?che dans sa sacoche de cuir.--Mais ce gain le laissait impassible. C'?tait d?j? un financier endurci.
Il n'?tait point gai, ce matin; il avait l'air malade. A ceux qui avaient la bont? de l'interroger ? ce sujet, il r?pondait:
--Je me suis un peu trop fatigu? cette nuit.
--O? cela, Jonas, mon ami?
--Chez M. le r?gent qui m'avait invit? ? sa f?te.
On riait, on signait, on payait: c'?tait une b?n?diction!
Vers dix heures du matin, une acclamation immense, terrible, foudroyante, fit trembler les vitres de l'h?tel de Gonzague. Le canon qui annonce la naissance des fils du souverain ne fait pas ? beaucoup pr?s autant de bruit que cela. On battait des mains, on hurlait, les chapeaux volaient en l'air, la joie avait des ?clats et des spasmes, des tr?pignements et des d?faillances.
--A moi! dix de prime! quinze!
--Vingt! ? moi!... comptant, esp?ces!
--Vingt-cinq pay?es en laine du Berry!...
--En ?pices de l'Inde... en soie gr?ge... en vins de Gascogne!
--Ne foulez pas, mordieu, la m?re!... Fi! ? votre ?ge!...
--Oh! le vilain qui malm?ne les femmes!... n'avez-vous pas de honte!
--Gare! gare!... une partie de bouteilles de Rouen.
--Gare! toiles de Quintin! plein la main... trente de prime!
Cris de femmes bouscul?es, cris de petits hommes ?touff?s,--glapissement de t?nors,--grands murmures de basses-tailles.
Horions ?chang?s de bonne foi!
Ces actions bleues avaient l? un succ?s tout ? fait digne d'elles.
Oriol et Montaubert descendirent les marches du perron de l'h?tel. Ils venaient d'avoir leur entrevue avec Gonzague qui les avait gourmand?s d'importance. Ils ?taient silencieux et tout penauds.
--Ce n'est plus un protecteur, dit Montaubert en touchant le sol du jardin.
--C'est un ma?tre! grommela Oriol, et qui nous m?ne l? o? nous ne voulions point aller!... j'ai bien envie...
--Et moi donc! interrompit Navailles.
Un valet ? la livr?e du prince les aborda, et leur remit ? chacun un paquet cachet?.
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