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Read Ebook: L'Illustration No. 3246 13 Mai 1905 by Various

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Ebook has 133 lines and 14281 words, and 3 pages

Nulle part on ne r?sista s?rieusement ? ces tentatives. La plupart du temps, les propri?taires, d?ment avertis, ou sentant venir l'orage ? des signes pr?curseurs, abandonnaient leurs propri?t?s et reprenaient le chemin de la ville. Les intendants, abandonn?s ? eux-m?mes, sans d?fense, suivaient g?n?ralement cet exemple de prudence, et c'est sans doute ? cette seule circonstance que l'on doit de n'avoir pas eu ? d?plorer des meurtres.

Dans les villes, il n'en fut malheureusement pas ainsi, et le sang a coul? ? diverses reprises.

La journ?e du 1er mai, ? Varsovie, comptera parmi les plus tragiques qu'on ait eu ? enregistrer depuis longtemps.

Dans la matin?e, toute vie semblait suspendue dans la ville. Les affaires ?taient arr?t?es. La police avait coup? le service t?l?phonique et, dans les rues d?sertes, o? ne circulaient plus ni voitures, ni tramways, seul le passage de patrouilles, de temps ? autre, mettait quelque animation.

Enfin, ? 8 h. 1/2 du soir, une bombe, lanc?e au milieu d'un d?tachement de cosaques qui passait rue des Mar?chaux, devant la gare de Vienne, ayant tu? sept cosaques et un agent de police, donna lieu ? une nouvelle intervention des fusils.

Les correspondances socialistes ont racont? qu'avant cet attentat, des camarades des ?meutiers qui allaient le commettre, post?s au coin des rues adjacentes, pr?venaient les passants d'avoir ? rebrousser chemin, le passage ?tant dangereux. Ils n'en voulaient qu'? la troupe. Il n'y eut pas moins deux dames, qui sortaient de la gare au moment de l'explosion, qui furent effroyablement bless?es encore qu'elles n'eussent rien ? voir avec la r?pression, non plus qu'avec la r?volution.

Le nombre des morts et bless?s, pour cette journ?e, a ?t? ?valu? ? plus de cent. Dans un seul chantier, clos de mur, qui fut le lendemain comme un lieu de fun?bre p?lerinage, o? les parents des disparus se rendaient pour y chercher leurs proches, ou pleurer ? l'endroit o? ils ?taient tomb?s, on ne releva pas moins de trente-cinq cadavres!

Cette oeuvre du statuaire Ren? Rozet, ex?cut?e en argent patin? d'ors de couleur par la maison d'orf?vrerie Christofle, et qui a ?t? choisie pour ?tre donn?e en prix au vainqueur d'Alger-Toulon Automobile, donne bien l'impression de la rapidit? de la course. Sur la mer, un canot automobile fend la vague qui se soul?ve sur son passage. Il se dirige vers le g?nie de la France, qui, planant au-dessus des flots, abrite sous ses ailes la colonie alg?rienne et attend le vainqueur en lui montrant la r?compense promise. Mercure, symbolisant les industries int?ress?es, suit, sur un nuage l?ger, les champions de la lutte engag?e dans la course d'auto-canots, et r?pand les richesses cr??es par les progr?s de l'industrie nouvelle.

Dans deux d?partements limitrophes, la Haute-Vienne et la Vienne, il s'est pass? simultan?ment des faits dont le rapprochement est d'autant plus frappant que, sans ?tre absolument identiques, ils offrent entre eux une certaine similitude; ici et l?, en effet, il s'agit d'une maison assi?g?e.

A Limoges, c'est l'usine de mati?res premi?res pour chapellerie appartenant ? M. Beaulieu et habit?e par son propri?taire. Les ouvriers, en gr?ve depuis pr?s de deux mois, en ?taient venus ? organiser un v?ritable blocus autour des b?timents: apr?s avoir barricad? le portail, ils avaient ?tabli un cordon de sentinelles qui, montant la garde jour et nuit, tenaient onze personnes prisonni?res, emp?chaient toute communication avec le dehors, s'opposaient m?me, ? l'entr?e des provisions n?cessaires ? l'alimentation de ces personnes, parmi lesquelles on comptait quatre enfants. Autorit?s, agents de police et gendarmes ont ?t?, pendant plusieurs jours, impuissants ? imposer ? ces gr?vistes obstin?s le respect de la libert? individuelle. A Usseau, village voisin de Ch?tellerault, c'est l'habitation d'un nomm? Roy, braconnier, ancien garde particulier, qui subit un si?ge en r?gle. Mais l?, on ne se trouve plus en pr?sence d'un assi?g? malgr? lui, et les assi?geants sont des gendarmes et des soldats. Ayant gratifi? d'un coup de fusil au visage un propri?taire du pays dont il croyait avoir ? se venger, il s'est ensuite r?fugi? dans sa maison, convertie en un <>, d'o? seul, depuis une semaine, en d?pit de ses soixante-dix ans, il nargue la justice, tient t?te ? la force arm?e et <> quiconque tente d'approcher. D?j? ce forcen? a bless? un greffier, deux gendarmes et un sergent du 12e.

LA MAISON DES ENFANTS

Francisque Sarcey a racont? les d?boires d'un de ses amis, professeur et p?re de sept enfants, gais, bien portants, qui lui faisaient donner son cong? des appartements successifs occup?s par lui et sa famille. Il en ?tait arriv?, ce malheureux universitaire, ? n'avouer que trois fillettes ? l'engagement de location. Des amis recueillaient provisoirement ses gar?ons. Il les reprenait quelques jours apr?s l'emm?nagement et les introduisait en contrebande. Pour plus de pr?caution, il n'emmenait d'abord promener que trois enfants ensemble. Mais un jour, le concierge s'?criait:

--Ah! par exemple! je croyais que vous n'aviez que des filles?

Et la petite malice ?tait d?couverte.

D'autres parents entraient par surprise leurs b?b?s entre deux matelas; ils les tenaient ? la chambre une quinzaine de jours et ne les descendaient ensuite que sur le bras. Et, si M. Cordon se f?chait, la m?re, ing?nument, lui r?pondait: <

M. Piot a-t-il song? ? l'ironie de son: <> dans une ville comme Paris o? les usages, les moeurs et la volont? des propri?taires se dressent en mena?ant les existences des petits enfants pauvres--c'est la g?n?ralit? des familles nombreuses--et les obligent ? exister, ? cro?tre, ? grandir ou ? mourir dans les taudis, ou dans cette <> qu'a si vigoureusement d?crite M. L?on Frapi??... Des gens de bonne volont? se sont heureusement trouv?s, qui ont voulu donner une le?on ? l'?go?sme, et montrer, d?s maintenant, une r?alisation du Paris futur, du Paris assaini et d?livr? des cloaques, des ?pid?mies, des mis?res physiologiques ins?parables des logis pourris d'? pr?sent.

Sous l'inspiration f?conde du docteur Broca, de M. Gompel, pr?sident de l'<>, cette oeuvre qui offre un toit aux expuls?s et aux vagabonds, de MM. Bloch, industriel. Vert, maire du XXe arrondissement, de Mme Chavarne et M. Poulet, d'autres personnes encore, g?n?reuses et bienfaisantes, la Soci?t? des logements pour familles nombreuses fut cr??e. Bient?t, en fa?ade de la rue du T?l?graphe, s'?rigea, blanche, joyeuse, ?norme avec ses trois corps de b?timents, une nouvelle <>, mais une cit? heureuse, ensoleill?e, balay?e d'air pur, l?-haut, sur la butte de M?nilmontant.

Cette maison mod?le, ?difi?e par M. Debrie, architecte, comprend soixante-douze logements, d'un loyer de 200 ? 400 francs maximum, desservis par trois escaliers ? double, rampe, car on a song? aux petites mains qui ont besoin d'appui, et, d?s le seuil, la maison se montre accueillante, pr?venante aux enfants, faite pour eux, enfin. Invariablement, chacun des appartements se compose d'une cuisine-salle ? manger o? le fourneau est plac? dans un angle dall?, le reste de la pi?ce ?tant parquet?; d'une chambre pour les parents et de deux chambres ? coucher, une pour les gar?ons et une pour les filles.

Au moyen d'une bouche ouverte dans le mur, le po?le de la cuisine r?pand sa chaleur dans les chambres. Tous les logements, largement ?clair?s de baies, doubles des fen?tres ordinaires, poss?dent chacun un balcon profond o? s'accrochent une bo?te ? linge et un garde-manger.

L'oeuvre de M. le docteur Broca et de M. Debrie sera parfaite le jour o? leur soci?t? pourra acqu?rir les terrains interm?diaires entre la rue du T?l?graphe et la rue Pelleport, sur laquelle une seconde maison sera construite, tandis qu'au centre on r?servera un jardin spacieux. Telle qu'elle se pr?sente, elle m?rite d?j? des ?loges sans restriction.

Nous l'avons visit?e un dimanche. Aussit?t dans la cour, la pr?sence de notre photographe attire autour de nous la vol?e d'une centaine de gamins de toutes tailles et de toutes couleurs: des blonds, des bruns, des ch?tains, des rouges, coiff?s de polos, de b?rets, de bonnets et m?me de casquettes d'?coliers ? filets d'or et petits insignes! Dans un coin, des fillettes forment une double ronde. Une impression de prosp?rit?, d'ordre, de vie heureuse se d?gage de l'apparent d?sordre de cette foule enfantine.

Nous montons les sept ?tages qui conduisent ? la terrasse de cette maison. De l? nous plongeons dans la cour centrale.

Accroch?s ? tous les ?tages, les balcons regorgent d'un petit monde en cage derri?re les barreaux, p?piant comme un peuple de moineaux. Aux larges fen?tres, des papas et des mamans entour?s de cinq, six, sept, huit enfants, se chauffent au bon soleil et les conversations ?chang?es t?moignent de la bonne entente qui r?gne entre ces braves gens.

Une heure. On d?jeune seulement.

Nous p?n?trons chez M. S...: c'est un int?rieur mod?le dans une maison mod?le. Le p?re et la m?re pr?sident au repas de leurs sept enfants. Le p?re gagne trois cents francs par mois, et cependant on ne peut boire de vin, on doit se priver de toute douceur. Dix francs par jour pour neuf personnes, ? Paris, c'est peu! Pourtant nous avons l?, sous les veux, un des meilleurs exemples de gaiet? courageuse, car l'on sait rire encore dans cet appartement au mobilier coquet. Et la plupart des logements de cette cit? curieuse offrent le m?me r?confortant spectacle...

Charles G?niaux.

UNE MUTINERIE D'?TUDIANTS ALLEMANDS

Partout, la jeunesse scolaire est sujette ? des acc?s plus ou moins aigus d'une fi?vre sp?ciale qu'on pourrait appeler la fi?vre de l'ind?pendance; l'Allemagne elle-m?me, ce pays de discipline, ne jouit point ? cet ?gard d'un privil?ge d'exception. C'est ainsi que, derni?rement, une mutinerie ?clatait ? l'?cole polytechnique de Charlottenbourg, l'importante cit? industrielle qui confine ? Berlin comme un vaste faubourg. Depuis quelque temps, les rapports ?taient tendus entre la direction de l'?cole et le comit? de l'Association des ?tudiants auquel on conc?dait, pour ses r?unions, l'usage d'une certaine salle de l'?tablissement. Le retrait de cette faveur fut d?cid?; mais, le comit? n'ayant tenu aucun compte des avertissements du proviseur, la salle dut ?tre ferm?e par ordre sup?rieur: d'o? grande irritation et protestations tumultueuses des ?tudiants. Ceux-ci, au nombre de plusieurs centaines, se form?rent en colonne, puis parcoururent la ville, arborant les divers attributs de leurs ?tudes, chantant ? tue-t?te et conspuant avec v?h?mence les autorit?s responsables. En somme, une de ces manifestations bruyantes o? l'indignation des protestataires ne va pas sans une gaiet? toute juv?nile.

LE MONUMENT DE VICTOR HUGO, A ROME

On a inaugur?, samedi dernier, ? Rome, la statue de Victor Hugo, oeuvre de Lucien Pallez, offerte ? la Ville Eternelle par la Ligue franco-italienne et ?rig?e dans les jardins de la villa Umberto . La c?r?monie, dans un cadre admirable de verdure printani?re, au milieu d'une foule consid?rable qui, malgr? les carabiniers et les cordons de troupe, avait envahi les jardins Umberto, a ?t? d'un pittoresque charmant. Elle a emprunt?, surtout, un ?clat tout particulier ? la pr?sence du roi d'Italie, qui avait tenu ? donner ? la Ligue franco-italienne cette marque de haute bienveillance de venir pr?sider la manifestation organis?e par elle. Au pied du monument, des discours ont ?t? prononc?s par M. Barr?re, M. Bianchi, ministre de l'instruction publique en Italie, M. Rivet, qui a fait remise du monument ? la ville de Rome. Enfin, M. Fr?d?ric Febvre a <> une tort belle allocution de M. Jules Claretie.

FAUT-IL RESTAURER LE PARTH?NON?

A Ath?nes, on est pour l'intervention. On travaille aux monuments de l'Acropole et, tout en se d?fendant de vouloir les restaurer au sens litt?ral du mot, on a l'ambition de relever toutes les ruines ?croul?es dont les d?bris sont rest?s sur le sol et possibles ? reconstituer. Le principe adopt? est celui-ci: il faut remettre en place et restituer tout ce qui a ?t? d?truit par accident. C'est ainsi qu'on a reconstitu?, il y a d?j? quelques ann?es, le petit temple de la Victoire Apt?re, situ? en avant des Propyl?es, que les Turcs avaient d?moli pour installer une batterie sur ses d?blais.

Mais on a ?t? plus loin. On a reconstitu? le mur dans lequel les colonnes ?taient encastr?es et m?me les fen?tres pratiqu?es dans ce mur. Il s'agit, non pas du mur primitif et des fen?tres de l'?poque grecque, mais du mur et des fen?tres tels qu'ils ?taient ? l'?poque romaine. Ici, il a fallu un peu plus intervenir. Les encadrements des fen?tres sont authentiques, mais il y a dans le mur des mat?riaux modernes. Ils ne sautent pas aux yeux, parce qu'on leur a donn? ? l'ext?rieur une patine antique, mais on les distingue de l'int?rieur.

Chacun pourra, d'apr?s ces documents, se faire une opinion. Comme la restauration du Parth?non est con?ue dans le m?me esprit, on peut pr?voir ce qui va se passer. Les colonnes dont les tambours existent seront relev?es, ce qui est l?gitime, car il n'y a pas, apr?s tout, ? consid?rer comme sacr?es et irr?parables les cons?quences d'un accident tel que l'explosion de la poudri?re turque qui a ?ventr? le Parth?non. Mais on sera oblig? de remplacer un certain nombre de tambours manquants. Apr?s quoi, on replacera l'architrave, les triglyphes et les m?topes qu'on a recueillis, avec les bouche-trous indispensables.

Il faut bien avouer que la n?cessit? de ces bouche-trous n'est pas sans nous troubler. On peut aller loin dans cette voie. Pour utiliser un fragment de chapiteau, on arrive vite ? refaire une colonne. Certes, les hommes de go?t et de science qui dirigent pr?sentement ce travail d?licat m?ritent confiance; mais, quand ils auront fini leur oeuvre et atteint le terme qu'ils d?clarent ne pas vouloir franchir, qui nous garantit que leurs successeurs auront la m?me r?serve et la m?me conscience? A. Albert-Petit.

Documents et Informations.

Le tr?pas d'une grenouille historique. Une c?l?brit? du monde des grenouilles vient de dispara?tre, qui m?rite une petite notice n?crologique. C'est la grenouille d?c?r?br?e de l'universit? Cornell. M. Wilder, physiologiste ? cette universit?, ?tant d'avis que, chez la grenouille, c'est le cerveau qui est le si?ge de la conscience et de la volition, entreprit, en 1899, de d?montrer la chose en privant une grenouille de son cerveau. Il enleva donc ? celle-ci ses deux h?misph?res c?r?braux. Elle supporta bien cette rude op?ration et gu?rit rapidement; on la conserva dans un grand vase ouvert o? elle resta pendant cinq ans, jusqu'? sa mort. Ce qui frappa, dans son attitude, durant cette p?riode, ce fut son absolu manque d'initiative. Elle ne faisait que de petits mouvements involontaires du genre de ceux que fait une personne endormie. Jamais l'id?e de fuir ou de se d?placer seulement ne lui venait. Pas m?me celle de se nourrir, qui est pourtant une des plus naturelles et ?l?mentaires. On mettait devant elle les mets les plus attrayants--pour son esp?ce--sans qu'elle y prit garde: elle voyait, sans doute, mais ne comprenait plus la signification de ce qu'elle voyait. Il fallut la nourrir de force. Chaque jour on la prenait, on lui ouvrait la bouche et on lui poussait, au fond de la bouche, de mani?re ? exciter le m?canisme r?flexe de la d?glutition, une bouch?e de viande fra?che ou de poisson. De cette mani?re, on put l'entretenir en vie; autrement, elle serait morte d'inanition, faute de conscience et de volition. D?s qu'on la touchait, on provoquait des mouvements: elle faisait quelques pas ou un saut; dans l'eau, elle nageait jusqu'? ce que quelque obstacle l'arr?t?t et, mise sur le dos, elle se retournait vivement, mais c'?tait tout. Si elle r?agissait aux excitations ext?rieures, elle ?tait incapable de se mouvoir de son propre gr?; elle manquait absolument d'initiative et de volont?. Elle prouvait nettement, par son attitude, que l'existence des h?misph?res c?r?braux est la condition de la possession de la conscience et de la volition. Il faut ajouter qu'on savait ceci depuis longtemps, par Flourens et d'autres exp?rimentateurs. Pendant cinq ans, la pauvre b?te a servi ? l'instruction des physiologistes; elle a ?t? montr?e ? cinq g?n?rations d'?tudiants, elle a m?me figur? ? un congr?s de physiologie. Apr?s quoi, elle a tr?pass?. Il est permis de croire qu'elle n'a eu aucune conscience de sa mort: elle ?tait morte intellectuellement du jour o? son cerveau lui fut enlev?.

Baisse g?n?rale de la natalit? en Europe.

En pr?sence de la baisse de la natalit? fran?aise, deux ?coles de d?mographes s'?taient form?es: les uns consid?raient le mal comme nous ?tant sp?cial et s'effor?aient d'y appliquer des rem?des; les autres, plus calmes et plus optimistes, soutenaient qu'il s'agissait d'un ph?nom?ne caract?ristique de toutes les civilisations avanc?es, ph?nom?ne plus accentu? chez nous, simplement parce que la France ?tait ? la t?te de la civilisation, mais qui se produisait aussi chez tous les autres peuples, dans tous les pays civilis?s, o? il ne tarderait pas ? s'accentuer.

En r?alit?, cette derni?re ?cole para?t ?tre la bonne, car il est certain que la natalit? va baissant chez tous les peuples europ?ens.

Ainsi, dans l'empire allemand, la marche d?croissante de la natalit? est de plus en plus frappante: de 35,7 0/00 en 1901, et de 35.1 en 1902, elle n'?tait plus que de 33,9 en 1903.

En Italie, la natalit? a pass? de 36,5 ? 33,3; en Grande-Bretagne, elle a pass? de 30.7 en 1893 ? 27,6 en 1904; en Danemark, de 1893 ? 1902, elle est tomb?e de 30,8 ? 29,3; et en Norv?ge, de 30,6 ? 28,9. Seulement, tous les pays, en d?pit de cette baisse, ont encore une fort belle natalit? compar?e ? celle de la France, qui atteint ? peine 22 0/00.

La f?te Jacques Callot.

Brichanteau c?l?bre.

Le Roman d'un M'as-tu vu?

Demi-M?re.

Ce qui fait la beaut? du roman, plus que les aventures, c'est la po?sie. Or, les pages de Mme Resclauze de Bermon en surabondent, sans toutefois en ?tre surcharg?es. Les jolis d?tails, les appr?ts de la phrase, loin de couvrir les personnages les font valoir et les mettent en relief. Mme Valbert a ?pous? un avocat, veuf, qui avait eu une fille d'un premier mariage. Dans cette enfant se retrouve toute l'?me cr?ole de sa m?re, et ici, la psychologie de Mme de Bermon appara?t avec autant de gr?ce que de pr?cision. <> Nous aurons tout le long du volume ces portraits ? la fois po?tiques et fins. La demi-m?re de Juliette--c'est le nom de l'enfant--n'a jamais r?v?l? ? celle-ci qu'elle n'?tait pas sa vraie m?re. Ne l'aime-t-elle pas avec la derni?re tendresse? Elle est, elle-m?me, au commencement de sa maturit?, plus belle et plus touchante qu'? son printemps. Un tout jeune homme, Olivier, l'adore, le lui dit, l'enveloppe de s?ductions. Quelles r?sistances chez cette honn?te femme! Quel travail opini?tre chez Olivier qui la veut conqu?rir! Malgr? tout elle se laisse peu ? peu aller ? l'amour qui essaye de l'emporter. Sans faillir compl?tement, elle accorde quelques menues faveurs. Une nuit, ? Biarritz, en l'absence de son mari, elle tol?re qu'Olivier lui vienne faire ses adieux, bien d?cid?e ? lui octroyer seulement quelques paroles de sympathie. Mais, tout ? coup, le mari revient, aper?oit, ? cette heure, la d?marche h?sitante et troubl?e du jeune homme. O? va celui-ci? En m?me temps, la jeune Juliette--elle a dix-huit ans--qui a surpris les assiduit?s d'Olivier, qui souffre de tout ce man?ge et qui comprend ce qui va se passer entre les deux hommes et la ruine certaine de sa famille, se pr?cipite en criant ? son p?re: <> De l? le mariage, l'in?luctable mariage exig? par M Valbert. C'est poignant, plein de d?tails mondains, et d'une psychologie amoureuse tr?s intense. Mme Valbert admire sa fille, l'adore plus passionn?ment, et cependant, comment ?viterait-elle les tortures de la jalousie? S?duits et emport?s par ces passions vives, par cette trag?die domestique, nous h?sitons ? nous ressaisir et ? critiquer. Qu'on me permette cependant une objection: est-ce que le mariage ?tait in?vitable comme le pr?tend l'auteur? Ne pouvait-on l'?carter en d?clarant ? M. Valbert que c'?tait une simple amourette passag?re, que le jeune homme imprudent s'?tait hasard?, sans permission, ? solliciter la nuit une entrevue? Mme Resclauze de Bermon a, dans tous les cas, ?crit un roman tr?s passionn? et tr?s chaste, nous d?couvrant bien des coins cach?s de l'?me f?minine.

E. Ledrain.

LES TH??TRES

LE SABRE D'HONNEUR DE STOESSEL

Le sabre du g?n?ral Stoessel, par Falize, figure en ce moment au Salon des Artistes fran?ais, o?, comme on peut le penser, il est fort admir?.

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