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Read Ebook: L'Illustration No. 3256 22 Juillet 1905 by Various

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Ebook has 169 lines and 12498 words, and 4 pages

Quant ? l'un de ses principaux adjudants, Nikishkine, c'?tait un hallucin? qui croyait voir de temps ? autre le Christ lui appara?tre!

La <> d'Odessa dut ?tre douce ? l'?me de cette dangereuse b?te qu'?tait Matuschenko. Elle lui apporta, en outre, un r?confort moral, une aide que, peut-?tre, il n'avait pas pr?vue.

Le lendemain, on s'organisa pour naviguer.

Comme commandant, on ?lut l'enseigne Alexeief, qui ?tait doux et bon et avait les sympathies unanimes du bord; je ne dis pas qu'il les rend?t, surtout ? ce moment o? on le chargeait, ? son corps d?fendant, de cette lourde responsabilit?. Le second fut un ma?tre, Mourzach. Deux officiers m?caniciens dirig?rent le service de l'?norme machinerie. L'un, Kovalescenko, ?tait, d'ailleurs, de tout coeur avec les r?volt?s.

Chose inou?e, invraisemblable, le vrai ma?tre du bord, le ma?tre absolu et, selon la formule usuelle, le <> du cuirass?, ce fut Matuschenko. Cyrille et Ivanof, qui si?geaient au <>, ne purent jamais dompter ce fauve.

Il dominait par la terreur. Il allait et venait par les coursives sur le pont, dans les batteries; toujours furieux, fr?n?tique, le revolver au poing, sans cesse mena?ant. Tous tremblaient ? le voir appara?tre.

Plus d'un dut regretter le tendre second, Ghelerovski, l'homme au fusil!

Seul de tout ce troupeau, Matuschenko avait une volont?. Elle se heurta cependant, se brisa contre l'inertie des sept cent cinquante pauvres diables, pas m?chants, prisonniers avec lui sur ce navire en d?sarroi.

Pareillement, on ne voulut jamais consentir ? suivre l'id?e de Matuschenko, qui ?tait de d?barquer de force en Russie. Seul, devant lui, chacun de ces hommes frissonnait dans l'attente d'une balle; r?unis pour une d?cision ? prendre, ils r?sistaient de toutes leurs forces ? ses lubies de d?ment.

D?s le soir du premier jour, on n'avait plus de pain. Ce fut la premi?re chose qu'on demanda ? Constantza. On v?cut de biscuits, de conserves. On souffrit presque de faim, parfois.

Dans cette ?norme ville flottante, dans ce monstrueux engin, la plupart, sans doute, des hommes ignoraient ce qui se passait, ce qu'on faisait, o? l'on allait.

Ils s'abandonnaient, r?sign?s.

Et c'?taient des querelles sans fin, entre une poign?e d'?nergum?nes et l'immense majorit? de l'?quipage, repentant, inquiet des suites de cette ?quip?e, anxieux de l'avenir; des rixes, des sc?nes atroces auxquelles mettait fin, son revolver toujours braqu?, le fr?n?tique Matuschenko.

L'aventure de Th?odosie acheva de d?griser les plus endurcis des rebelles. On put se procurer, dans ce port, des vivres le jour o? l'on y arriva; mais, quand, le lendemain, on revint pour prendre le charbon promis, qui ?tait devenu indispensable, les cosaques du quai accueillirent la chaloupe ? coups de fusil, tu?rent sept hommes, dont Ivanof, et en bless?rent trois, actuellement soign?s ? Constantza.

Ce fut ? bout de ressources, les soutes surtout compl?tement vides, qu'on aborda ? Constantza, malgr? Matuschenko, malgr? Cyrille, qui voulaient faire sauter le navire.

On y arriva le samedi 8, vers une heure du matin. Au jour, on entamait des pourparlers pour la reddition du navire au gouvernement roumain. A trois heures, le pavillon rouge ?tait amen? et le pavillon roumain, bleu, jaune et rouge, le rempla?ait ? la pomme du m?t, tandis que les rebelles d?barquaient, un ?quipage roumain prenait possession du cuirass?, dont le commandement ?tait confi? au capitaine de vaisseau Torgulesco, avec le capitaine Ciudin comme second.

Mais l'int?r?t n'?tait plus l?: il ?tait sur le quai o? arrivaient, par fourn?es, les marins russes.

Quel enthousiasme! quel d?lire! Je me demande si les marins de l'amiral Avellane, aux jours des premi?res tendresses, furent accueillis, chez nous, comme le furent ici ces innocents pirates. On se les arrachait. Chacun eut <>. Et, comme je l'ai dit, la plupart, originaires de Bessarabie, parlant parfaitement le roumain, on s'entendit ais?ment.

Les plus endiabl?s, songeant aux bals masqu?s futurs, voulurent acqu?rir une tenue compl?te et habill?rent de neuf, au magasin voisin, quelques matelots. Le <> sera beaucoup port?, la saison prochaine, en Roumanie. Et, quant aux <>, je vous laisse ? penser ce qu'elles furent, non pas du c?t? des hospitaliers Roumains, race essentiellement sobre, mais de la part de leurs h?tes, un peu rationn?s les jours pr?c?dents.

Les 750 hommes furent re?us comme des hommes libres et laiss?s ? m?me de partir l? o? bon leur semblerait et comme ils le voudraient. La plupart demand?rent ? ?tre employ?s aux travaux des champs; tr?s sagement, les autorit?s les r?partirent par groupes de 50 ? 100 dans diverses villes d'o? l'on aurait la facilit? de les diriger vers les propri?t?s, pour la moisson.

Toutefois, on remarqua que le cuirass? s'?tait sensiblement enfonc?, ? la poupe, depuis son arriv?e. Il semblait faire eau. On s'inqui?ta.

L'?tat-major russe fit rechercher la voie d'eau. Une vanne avait ?t? ouverte. Par qui? Pr?cis?ment, a-t-on avanc?, par les matelots qui s'?taient soumis l'apr?s-midi, et qui, emprisonn?s, menac?s de mort, s'?taient de nouveau r?volt?s: mais saura-t-on jamais la v?rit?, toute la v?rit? sur ces histoires... O?? On ne parvint pas ? la d?couvrir tant qu'on fut ? Constantza, et beaucoup d'officiers de marine attendent impatiemment, non sans quelque inqui?tude, la nouvelle de l'arriv?e du bateau ? bon port.

L'amiral avait t?l?graphi? ? Bucarest qu'il l?verait l'ancre ? six heures, le dimanche. Mais il ne put d'abord mettre ses cabestans en action. Et puis, il y avait cette eau qui arrivait toujours et qu'il fallait ?puiser sans rel?che. L'amiral renvoya ? terre le pilote roumain, voulant ? tout prix d?couvrir la vanne, l'inqui?tante vanne ouverte, avant que de lever l'ancre.

Le pilote revenu lundi matin, ? sept heures, on n'avait pas encore aveugl? la voie d'eau. Et le m?canicien, nouvellement arriv? sur ce monstre, ?tudiait sa machine.

En somme, s'il fallait conclure, je dirais qu'il n'y a pas eu, dans cette extraordinaire aventure, tout ce qu'on y a vu de compliqu?. Cette r?bellion ne fut si peu grave, au demeurant, en ses cons?quences, que parce qu'elle fut mal pr?par?e--qu'elle ne fut pas pr?par?e, m?me; qu'elle ?clata avant l'heure. C'est une r?bellion d'enfants terribles et inintelligents--surtout inintelligents. Je verrais l? volontiers un de ces ph?nom?nes dont parle Taine, un de ces cas <>, selon son mot, qui marqu?rent le commencement de la R?volution fran?aise, en furent le signal, multipli?s ? l'infini sur le territoire entier--comme en Russie; int?ressant comme sympt?me, inqui?tant comme exemple.

GUSTAVE BABIN.

LES F?TES FRANCO-ANGLAISES DE BREST

L'initiation des marins anglais aux amusements populaires fran?ais: un tour d'?quitation sur le man?ge forain.

A LA GARDEN-PARTY DE LA PR?FECTURE MARITIME

LES F?TES FRANCO-ANGLAISES DE BREST

TROIS DIPLOMATES TR?S REGARD?S A LA REVUE DE LONGCHAMP, LE 14 JUILLET.

AU JARDIN COLONIAL

M. Cl?mentel traitait, mardi dernier, les repr?sentants coloniaux au Parlement et au conseil sup?rieur des colonies, ainsi que les directeurs de son minist?re. Comme, chez le jeune ministre, les soucis de l'administration laissent place--une large place--? ceux de l'art, il avait voulu approprier le cadre au sujet et c'est ? l'Exposition coloniale qu'il recevait ses invit?s.

Notre objectif a saisi M. Cl?mentel au moment d'une conversation anim?e avec l'un de ses pr?d?cesseurs, M. Guillain, qui fut pr?cis?ment le cr?ateur du Jardin colonial.

Rencontre du pass? et du pr?sent. N'est-ce pas de ces deux facteurs qu'est fait l'avenir, c'est-?-dire le progr?s?

INAUGURATION D'UN BATEAU A TURBINES

M. DE BRAZZA A BRAZZAVILLE

On se rappelle dans quelles circonstances le gouvernement d?cida d'envoyer M. de Brazza en mission au Congo. Des faits d'une nature r?voltante, abus de pouvoir, s?vices, meurtres accompagn?s de tortures, dont de nombreux indig?nes auraient ?t? les victimes, avaient provoqu? des poursuites judiciaires contre certains fonctionnaires coloniaux. Il semble bien, toutefois, que les faits signal?s aient ?t? quelque peu d?natur?s, exag?r?s tout au moins, et l'instruction ouverte ? leur sujet a permis de les r?duire ? des proportions plus exactes. Quoi qu'il en soit, le gouvernement fran?ais a sagement fait d'envoyer proc?der ? une enqu?te sur place. Depuis de longues ann?es d?j?, notre colonie s'an?mie dans un marasme anarchique qui menace de lui ?tre funeste. M. de Brazza, l'?minent explorateur qui donna ces vastes territoires ? la France, trouvera certainement les rem?des indispensables pour les lui conserver.

Partout sur le passage de la mission, ? Libreville, le long de l'Og?ou?, ? N'Djol?, ? Brazzaville enfin, les chefs indig?nes sont venus au-devant de M. de Brazza et lui ont prodigu? toutes les marques de la v?n?ration et de la confiance.

LE 75e ANNIVERSAIRE DE LA BELGIQUE

Le 16 juillet a commenc? en Belgique la <>, consacr?e par nos voisins ? la c?l?bration du soixante-quinzi?me anniversaire de leur ind?pendance. Le programme comportait nombre de c?r?monies, manifestations et r?jouissances; mais, avant toute chose, les premi?res d?monstrations patriotiques du peuple belge devaient s'adresser au souverain qui naquit cinq ans apr?s l'?v?nement de 1830, solennellement comm?mor?.

Donc, dimanche dernier, la r?sidence de Laeken, dont L?opold II s'est plu, on le sait, ? faire une sorte de <>, a servi de cadre au brillant pr?lude de la f?te nationale. Au milieu du vaste parc, au pied du monument de L?opold Ier, une loge tendue de pourpre avait ?t? dress?e. C'est de l? que le roi ?couta la harangue du bourgmestre de la commune, M. Bockstael, et y r?pondit, aux acclamations chaleureuses de la foule.

Quelques jours auparavant, on aurait pu voir L?opold II se promener ? Laeken m?me avec beaucoup moins d'apparat. C'?tait un matin, vers onze heures; le souverain, seul, en petite tenue de g?n?ral, sans autre escorte qu'un piqueur, ? distance respectueuse, chevauchait le long de la grille du parc, venant d'inspecter les travaux de la r?sidence. Or, sur son passage, se trouvait juste ? point un virtuose de l'<>, qui prit le tr?s int?ressant portrait ?questre que nous reproduisons. Ce document est d'autant plus curieux que le roi ne monte plus gu?re ? cheval et qu'il a pour l'objectif une horreur notoire.

LE ROI DES BELGES L?OPOLD II SE PROMENANT A CHEVAL A LAEKEN, PR?S DE BRUXELLES.

LES HABITATIONS A BON MARCH?

UNE MAISON POUR LES DAMES DES POSTES, T?L?GRAPHES ET T?L?PHONES

M. Alexandre B?rard, sous-secr?taire d'Etat des Postes et des T?l?graphes, avait ?t? frapp? des conditions d?fectueuses de logement et d'alimentation d'un grand nombre de dames employ?es de Paris, lorsqu'elles n'habitent pas dans leurs familles, et c'est le cas pour celles d'entre elles qui viennent de province.

Il n'existe, en effet, que quelques maisons am?nag?es pour des femmes seules, et encore ce qui a ?t? ?tabli jusqu'ici ne r?pond, pour diverses raisons, que tr?s imparfaitement aux besoins que ressentent les employ?es de l'administration des postes, des t?l?graphes et des t?l?phones. Quant aux restaurants, exclusivement, f?minins, leur nombre est tr?s faible et, pour diff?rents motifs, ils attirent difficilement la client?le des dames employ?es.

D'autre part, M. B?rard avait constat? le d?sir manifeste qu'ont les employ?es de se r?unir et de se grouper pour vivre en commun et reconstituer ainsi le foyer familial ?loign?, d?sir qui est ?tabli par l'existence d'assez nombreuses petites pensions o? se retrouvent un certain nombre de dames du t?l?graphe ou du t?l?phone, mais o?, en raison de leurs conditions m?me d'?tablissement, toutes les lois de l'hygi?ne moderne ne re?oivent pas toujours satisfaction.

C'est cette constatation de fait qui a sugg?r? l'id?e de construire une maison o? seraient log?es une partie de ces jeunes filles et d'ouvrir un salon de travail et de lecture et une salle de restaurant o? toutes pourraient ?tre admises.

M. B?rard demanda ? M. Georges Trouillot, alors ministre du Commerce et de l'Industrie, de cr?er une commission qui aurait pour mission d'?tudier la question plus au fond et d'?tablir les bases sur lesquelles une soci?t? pourrait se constituer. Cette commission, dans laquelle furent appel?s tous les initiateurs de l'oeuvre: MM. Jules Siegfried, Menier et Vazeille, d?put?s; Paulet, directeur de l'Assurance et de la Pr?voyance sociales; Chapsal et Jouhannaud, chefs des cabinets du ministre et du sous-secr?taire d'Etat; Frouin, ing?nieur en chef; Charvin, chef de bureau; Mmes Peauger, Roy, Riaut, receveuses; Korn, Dupr?, Fournier, surveillantes et employ?es, a conclu ? la formation d'une Soci?t? par actions et a ?labor? des statuts qui, apr?s avis favorable du comit? permanent des habitations ? bon march?, ont ?t? approuv?s par M. le ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des T?l?graphes ? la date du 7 janvier 1905. Ces statuts ont ?t? con?us dans un esprit extr?mement lib?ral et surtout en vue de permettre au personnel des postes, des t?l?graphes et des t?l?phones de s'int?resser ? l'oeuvre et de lui donner sa direction d?finitive. Le mode coop?ratif a ?t? adopt? comme ?tant la forme normale d'une telle entreprise qui sera r?gie par les lois et les r?glements sur les habitations ? bon march?. Les statuts fixent le montant des actions ? 25 francs, ce qui ouvre la porte tr?s large aux souscripteurs; ils admettent un fonds de pr?voyance pour permettre ? de g?n?reux philanthropes de donner ? la Soci?t? un appui p?cunier assurant son avenir.

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