Read Ebook: L'Illustration No. 3262 2 Septembre 1905 by Various
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L'Illustration, No. 3262, 2 Septembre 1905
Suppl?ments de ce num?ro: 1? Quatre pages tir?es ? part sur la COUPE DES PYR?N?ES. 2? Suppl?ment musical contenant un fragment des <
COURRIER DE PARIS
JOURNAL D'UNE ?TRANG?RE
J'ai suivi le conseil qu'on me donnait. Je connaissais un peu ce pays; j'y suis retourn?e, et depuis une semaine j'ai v?cu selon mon r?ve, en effet,--au milieu de braves gens venus ici, comme moi, pour s'y abrutir d?licieusement dans la contemplation d'un horizon d'?meraude; pour y regarder du matin au soir la vague ourler d'?cume les granits noirs de la plage silencieuse, en ne pensant ? rien du tout.
J'avais emport? des livres, je ne les lis pas. Et mes voisins d'h?tel ont les poches bourr?es de journaux dont ils oublient de d?chirer les bandes. Qu'est-ce que cela nous fait, ce qui se passe hors d'ici? On n'imagine pas quelle distance prodigieuse il y a entre Paris et tels coins d'univers que s?pare ? peine du boulevard un trajet de dix heures d'express et comme l'attrait de ce qu'on appelle <
J'excuserais m?me les politiciens de ne point faire ce mois-ci de politique. Je lis--j'essaye de lire ce qu'ils ?crivent. Je les vois ?changer les m?mes injures que l'hiver dernier, pour les m?mes raisons qui les feront de nouveau s'entre-d?vorer l'hiver prochain; et j'admire la t?nacit? de passions si fortes qu'elles r?sistent m?me aux s?ductions d'une tr?ve possible--la tr?ve des grandes vacances.
Je me rappelle qu'un jour un Irlandais de mes amis, ? qui je rendais visite, ? Dublin, me dit:
--Quel dommage, madame, que vous n'ayez pas ?t? ici le 12 juillet dernier. C'est le jour o? les catholiques et les protestants se battent dans les rues. Vous ne sauriez imaginer combien cela est curieux. D?s le matin, la police et la troupe prennent leurs dispositions en vue des bagarres de la journ?e. De leur c?t?, catholiques et protestants s'assemblent, s'organisent et s'arment. Il y a chaque fois des bless?s et des morts.
--Pourquoi ce jour-l?, demandai-je, et non un autre?
--C'est que le 12 juillet marque l'anniversaire de la fondation de notre Ligue catholique en Irlande. Les adversaires des deux camps, qui se d?testent toute l'ann?e, ont donc choisi ce jour pour r?gler leurs comptes et foncer loyalement les uns sur les autres. Cela fait, chacun retourne ? ses affaires et, pendant tout le reste de l'ann?e, on est tranquille.
Voil? de la sagesse. Pourquoi les pol?mistes de France n'imitent-ils pas cet exemple? On ne saurait leur demander de ne s'injurier qu'un jour par an; mais ne serait-ce pas charmant qu'ils consentissent ? se reposer, l'?t? venu, et que, durant ces deux mois d'?t? o? la mer est si belle, ils fissent semblant de s'oublier les uns les autres? En v?rit?, l'inutilit? de toute cette prose me confond.
Car il nous importe si peu qu'il y ait, ? cinq ou six cents kilom?tres d'ici, des hommes d'esprit! La mer nous procure une joie sup?rieure ? toutes; en amusant nos yeux par l'incessante diversit? de ses spectacles, elle nous ?te le go?t, la volont? de penser; et c'est--au gr? d'une force, implacable et tr?s douce ? la fois, qui le berce--comme un an?antissement d?licieux de tout l'esprit.
Nous sommes ici, ? l'heure de la mar?e basse, ? l'heure du bain--? toutes les heures--quelques centaines de fl?neurs qui go?tons cette joie et qu'a rassembl?s sur cette petite plage lointaine un m?me besoin de fuir pour un instant le monde, de nous reposer de <
N'avons-nous pas joui, en effet, durant ces journ?es si vite pass?es ? ne rien faire, d'un des plus rares plaisirs que la vie offre aux hommes: celui de s'abandonner librement aux sympathies que cr?e le hasard des rencontres?
Toute l'ann?e, des n?cessit?s de m?tier, des pr?jug?s, le souci de je ne sais quelles convenances familiales ou mondaines, nous ont interdit d'user de cette libert?-l?, car nos amiti?s sont soumises; dans l'ordinaire de l'existence, ? un r?gime de discipline et de pr?cautions qui ne souffre gu?re qu'on l'enfreigne... C'est le charme des vacances, justement, de rendre pour quelques semaines ces infractions possibles. Et il en r?sulte une infinie douceur de vivre. Nul souci des conditions et du rang: on a fui, pour se reposer, l'agitation des villes; on a ressenti, devant les prodigieuses beaut?s du ciel et de la mer, des ?motions pareilles; en causant, on s'est aper?u qu'il y a un certain nombre de choses qu'on aime ou qu'on d?teste de la m?me fa?on; on s'est rapproch?; et voil? une amiti? improvis?e pour un mois, pour huit jours. Amiti? n?cessaire? Non. Solide? J'en doute. D?sint?ress?e? Assur?ment. Et sont-elles si nombreuses, les amiti?s o? l'int?r?t, l'habitude, le pr?jug?, la vanit?, n'ont point de part et qu'a seule form?es la fraternit? spontan?e de deux esprits, de deux coeurs, de deux caprices?
Ne m?disons pas trop des <
SONIA.
LE 19 AOUT A MOSCOU
S'il est, entre toutes les villes de Russie, une ville qui ait d? ?tre d??ue par la promulgation du manifeste imp?rial instituant la douma d'empire, c'est bien Moscou.
Aspirant tout ? coup ? reprendre son rang de capitale politique de l'empire, au point d'?veiller les susceptibilit?s de Saint-P?tersbourg, la capitale administrative, Moscou, a jou?, dans le d?veloppement de la crise actuelle, le r?le le plus actif, le plus efficace. C'est l? qu'est n?, sous l'inspiration de M. Chipof, ancien maire de Moscou, tout ce mouvement des zemstvos qui a ?mu la bureaucratie et le gouvernement et pr?cipit?, ?videmment, la d?cision imp?riale. Moscou est, et va demeurer pour longtemps, sans doute, la premi?re citadelle du parlementarisme russe.
Depuis le commencement de la guerre russo-japonaise, nous avons publi? de nombreuses gravures initiant nos lecteurs au fonctionnement des ambulances nippones dans les diverses phases d'une bataille. On sait que l'organisation de ce service a provoqu? l'admiration de tous les officiers europ?ens.
Au Japon m?me, on a surtout remarqu? le r?le des femmes. Toutes se sont affili?es ? la Croix-Rouge et, non contentes de travailler pour les soldats tomb?s en Mandchourie, les plus grandes dames ont tenu, comme leurs soeurs des autres pays en pareille circonstance, ? soigner elles-m?mes les bless?s des deux nations qui avaient ?t? ramen?s dans l'empire du mikado. En Russie, d'ailleurs, on avait constat? le m?me ?lan et, au d?but des hostilit?s, nous avons montr? l'imp?ratrice pr?sidant elle-m?me l'ouvroir des dames de Saint-P?tersbourg.
La gravure que nous donnons aujourd'hui traduit, avec une ?loquente et gracieuse simplicit?, cet ?tat d'?me des nobles japonaises. Dans un coin de parc, les princesses Nashimoto et Yorihito ont fait apporter un mannequin sp?cialement construit pour cet usage. Sous les yeux de la baronne Sannomiya, Anglaise d'origine, directrice de la Croix-Rouge, guid?es par un v?n?rable docteur de leur pays, elles apprennent ? panser les blessures que font les balles et les shrapnells. Et la gr?ce du tableau forme un contraste saisissant avec les sc?nes de tuerie qu'il ?voque.
ASPECT DE MOSCOU, LE 19 AOUT, JOUR DE LA PUBLICATION DE L'OUKASE CR?ANT UNE ASSEMBL?E NATIONALE
Nous avons montr? plus haut quelle impression avait produite, ? Moscou, la publication du manifeste imp?rial annon?ant l'institution d'une assembl?e nationale, avec quel empressement on s'?tait jet? sur les feuilles o? ?tait reproduit ce document historique, et quel spectacle, assez inusit?, avait offert toute une journ?e l'ancienne capitale des tsars, avec cette multitude de gens press?s de lire la proclamation imp?riale depuis si longtemps attendue. A quelques jours de l?, un autre ?v?nement, non moins grand, non moins d?sir?, la conclusion de la paix avec le Japon, allait donner aux journaux russes l'occasion d'un gros tirage,--fait rare dans leurs annales. Et l'on put revoir, au seuil des maisons, aux carrefours, dans les petits march?s que tiennent, de place en place, les marchands ambulants, les m?mes sc?nes se reproduire, et les <
LA "CRISE" DES POSTES
Personne ne peut plus l'ignorer. Elle a fait trop de bruit. Les journaux sont remplis de dol?ances et de plaintes: public d'un c?t?, employ?s de l'autre se r?pondent en lamentations altern?es, comme les strophes et les antistrophes du choeur antique. Ceux-ci sont surmen?s, ceux-l? sont mal servis. Le public y met plus d'acharnement que les employ?s, dispos?s en g?n?ral ? rendre hommage ? la bienveillance particuli?re du sous-secr?taire d'?tat aux Postes et T?l?graphes, M. Alexandre B?rard, et ? mettre hors de discussion les bonnes intentions d'un chef qui a fait pour eux plus qu'aucun de ses pr?d?cesseurs.
En somme, cette crise est p?riodique: elle se reproduit chaque ann?e avec la saison des vill?giatures. On donnait, l'autre jour, un exemple bien caract?ristique de cette augmentation du trafic postal qu'apporte l'?t?: la receveuse d'une petite commune du Pas-de-Calais qui n'a, en hiver, que 1.500 habitants, a d? exp?dier, du 20 juillet au 20 ao?t, 30.000 cartes postales illustr?es--1.000 par jour! Le croirait-on: la carte postale illustr?e, la malencontreuse carte, est ? peu pr?s la seule cause, la principale du moins, du mal dont on se plaint.
Sans doute, ce mal s?vissait depuis quelques ann?es d?j?. Il est all? croissant. Le voici arriv? ? l'?tat aigu, au moment o? il faut imp?rieusement lui trouver un rem?de rapide.
Pourtant, ? voir fonctionner, ? la recette principale de Paris, si r?guli?rement, si parfaitement, les rouages d?licats et compliqu?s dont l'ensemble compose le service postal, on s'?tonne de toutes ces dol?ances qu'on a entendues. Mais, pr?cis?ment, cet organe formidable est peut-?tre celui dont on ait le moins lieu de se plaindre. Sous la direction de M. G. Serres--qui fut nagu?re l'organisateur du service postal de l'Exposition de 1900, l'un des rares services de la foire du monde qui ait march? ? souhait--la recette principale de Paris appara?t comme un mod?le auquel on voudrait voir ressembler, toutes proportions gard?es, pour la r?gularit?, la ponctualit?, le plus infime des bureaux de France. C'est ici qu'il faut venir pour se faire rapidement une id?e, au moins sommaire, de l'organisation du service postal en France.
Donc, toutes les lettres pour Paris, la banlieue et l'?tranger sont centralis?es ? l'h?tel des Postes. Dix fois le jour, de 7 h. 30 du matin ? 10 h. 20 du soir, chaque bureau de passe les lui exp?die. Ce service des transports, tr?s important, est assur?, tant de bureau ? bureau que des bureaux aux gares, par 123 tilburys, 70 fourgons ? un cheval, 53 fourgons ? deux chevaux et 12 automobiles. Tout ce mat?riel appartient ? l'Administration. Un entrepreneur fournit les chevaux, les cochers et les chauffeurs, moyennant une indemnit? de tant par kilom?tre. Le cr?dit annuel qui lui est vers? va aux environs de 1.400.000 francs.
L'HOTEL DES POSTES DE PARIS
Voici donc les correspondances centralis?es ? la recette principale, qui les joint ? son tour ? celles qu'elle a recueillies dans ses bo?tes. Des services diff?rents vont ?tre charg?s d'en assurer l'exp?dition ou la distribution.
Le service de la distribution dans Paris est, de tous, le plus vivant, le plus pittoresque. La photographie m?me donne une bien p?le id?e de l'animation endiabl?e qui y r?gne pendant une demi-heure, de 6 h. 1/2 ? 7 heures, pendant la p?riode de pr?paration de la distribution du matin, la plus forte de la journ?e. Ce labeur pr?cipit? et silencieux, dans cette haute salle aux ?l?gantes membrures de fer, est extraordinairement impressionnant.
Au point de vue de la distribution, Paris est divis? en deux zones: une, desservie par la recette principale, comprend le vieux Paris, les onze arrondissements du centre; la seconde, desservie par neuf bureaux centraux--un par arrondissement--comprend la zone annex?e, la p?riph?rie.
Et un chiffre donnera une id?e de ce mouvement de d?p?ches: 30.000 sacs environ sont manipul?s chaque jour, d?pos?s vides, puis tri?s dans la cour de l'h?tel, en un tas o? se m?lent aux sacs gris du service fran?ais les sacs ray?s ou bariol?s des divers offices postaux du monde, enfin, remplis et r?exp?di?s. Le service des bureaux ambulants, qui fait circuler ? travers la France, vers les fronti?res ou les paquebots, toutes ces lettres, tous ces plis, est l'un des plus p?nibles qui soient et l'un des plus charg?s.
L'HOTEL DES POSTES DE PARIS
Il faut avoir vu l'int?rieur d'un de ces immenses wagons sans fen?tres, aux parois toutes couvertes de casiers, o? se recommence, pour chaque point du trajet, l'op?ration du tri, pour se rendre compte ? quel point doivent ?tre rudes aux employ?s les douze ou quinze heures pass?es l?.
Ils accomplissent leur besogne avec z?le et intelligence, et les correspondances achemin?es sur les grandes lignes sont celles qui donnent le moins de sujets de plaintes. On s'?tonnera toujours un peu de voir une lettre se rendre de Paris ? Bordeaux ou ? Marseille en moins de temps qu'une autre de Chantilly ? Meudon. C'est que celle-ci, manipul?e d?j? au d?part puis amen?e ? la gare du Nord, aura encore ? subir, au bureau de tri de la gare Saint-Lazare, vers lequel elle sera dirig?e, une autre manipulation, le tri d?finitif, qui l'am?nera ? bon port.
Evidemment, le service des postes, comme tant d'autres services publics, est perfectible. Le public est patient, l'Administration remplie de bon vouloir, le personnel appliqu? ? son devoir. Les incidents de ces derniers jours auront heureusement, esp?rons-le, rapproch? la solution. Ils ont montr? qu'il y avait, aussi bien du c?t? des employ?s que de la part de l'Administration, un ?gal d?sir d'aboutir ? une am?lioration dont tout le monde doit profiter. Souhaitons que cette crise, dont on s'est tant ?mu, procure enfin ? M. Alexandre B?rard les cr?dits que lui-m?me r?clame depuis si longtemps. Et ainsi il sera d?montr? une fois de plus qu'< quelque chose malheur est bon.>>
LA GRANDE-CHARTREUSE DE FARNETA
Nous avons reproduit r?cemment une s?rie de photographies prises par M. Boyer d'Agen ? l'int?rieur d'un couvent de carm?lites, ordre dont le clo?tre est justement consid?r? comme le plus inaccessible de tous les clo?tres. Notre collaborateur nous introduit aujourd'hui dans le monast?re de la nouvelle Grande-Chartreuse. Plusieurs artistes avaient essay? d?j? de nous repr?senter l'existence des disciples de Saint-Bruno; on poss?dait des photographies <
En quittant la France, les moines de la Grande-Chartreuse se partag?rent en deux groupes: l'un s'installa ? Tarragone, en Espagne, o? fonctionne aujourd'hui la distillerie jadis ?tablie ? Fourvoirie; l'autre, plus nombreux, comprenant le g?n?ral de l'ordre, dom Michel II, se r?fugiait provisoirement au Monte Oliveto, en Italie. Non loin de l?, entre Pise et Florence, ? 5 kilom?tres de Lucques, la vieille chartreuse de Farneta restait abandonn?e depuis l'?poque o? Bonaparte, apr?s en avoir fait un h?tel de passage pour ses g?n?raux, la donnait ? la famille Bacciocchi qui se borna ? cultiver aux alentours une olive consid?r?e comme la plus d?licate de la P?ninsule. Les chartreux de France achet?rent l'immeuble avec ses d?pendances et assur?rent, en quelques mois, la restauration de l'antique monast?re presque enti?rement construit en marbre de Carrare, dont les fameuses carri?res sont toutes proches.
Le touriste qui s'acheminera vers cette nouvelle Grande-Chartreuse ?prouvera des sensations diff?rentes de celles que lui offrait la route ? la fois sauvage et verdoyante du D?sert. Nous sommes ici dans le doux pays de Toscane, ? une vingtaine de kilom?tres de Pise, en allant ? Florence par Pistoie. De l'autre c?t? des remparts de la petite ville de Lucques, silencieuse et recueillie, la campagne est fertile et chaude; des villas nombreuses ?clairent les massifs d'oliviers qui garnissent la montagne; et, bient?t, la chartreuse de Farneta ?tale sa blancheur de marbre que rend encore plus ?clatante le voisinage des cypr?s et des pins parasols.
Nos gravures nous montrent le chartreux aux principales heures de son immuable journ?e. Tout d'abord le d?fil? silencieux sous le grand clo?tre pour se rendre ? la chapelle o? s'alignent les vagues silhouettes des moines, telles que le profane peut, chaque jour, les appercevoir de loin. Apr?s la rentr?e dans la cellule, imp?n?trable aux ?trangers, voici les religieux se distrayant des longues m?ditations par une heure ou deux de travail manuel. Parfois le visiteur rencontre le Fr?re lai charg? de porter ? chaque P?re son maigre repas; mais l'entr?e du r?fectoire reste interdite ? l'heure o? la communaut? s'y rassemble pour le repas du dimanche. Et c'est seulement le jour de la promenade hebdomadaire que nous pourrons rencontrer sur la route, et saluer d'un bonjour auquel il leur est permis de r?pondre, les disciples de Saint-Bruno arrach?s un instant ? leur clo?tre et ? leur silence.
L'INCIDENT DE MISSOUM-MISSOUM
Le courrier du Congo vient de nous apporter quelques documents sur la rencontre qui eut lieu, le 9 mai dernier, entre les troupes allemandes au service de la Compagnie du Sud-Cameroun et les miliciens du Congo fran?ais, rencontre qui fit, parmi ces derniers, cinq victimes: quatre morts et un bless?.
La carte ci-dessous nous fera comprendre l'origine du conflit. La fronti?re entre le Cameroun et le Congo fran?ais s?pare en m?me temps les territoires exploit?s par la Soci?t? du Sud-Cameroun de la concession de 60.000 kilom?tres carr?s accord?e, dans le Congo fran?ais, ? la Compagnie N'Goko Sangha, et qui s'?tend entre le 9e et le 14e degr? de longitude est. Or, la d?termination de cette fronti?re est encore incompl?te.
En 1901-1902, une commission, o? la France ?tait repr?sent?e par le docteur Cureau, a fix? au 2?10'20" un parall?le ant?rieurement pr?vu comme base de d?limitation. Elle a, ensuite, ?tabli la fronti?re ? partir des rapides de Chollet, sur la rivi?re N'Goko, jusqu'? la rivi?re Sangha. Aucune ratification n'est encore intervenue, le gouvernement allemand ayant soulev? des objections pour la partie qui touche la Sangha; toutefois, le caract?re restreint de ces protestations semble prouver que les deux parties admettent le parall?le 2?10'20" comme fronti?re entre un point situ? ? l'est de la N'Goko et l'oc?an Atlantique, soit sur une longueur d'environ 500 kilom?tres.
Mais, jusqu'ici, aucune mission officielle n'a rep?r? sur le terrain, par rapport ? cette ligne purement astronomique, les villages ou les points saillants qui s'en trouvent rapproch?s. Les diverses cartes existantes pr?sentent souvent des indications contradictoires; aucune, d'ailleurs, ne saurait, en l'absence d'un accord pr?cis, faire loi diplomatiquement.
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