Read Ebook: L'Illustration No. 3265 23 Septembre 1905 by Various
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LE SULTAN DU MAROC PHOTOGRAPHE
Tandis que se poursuivaient, entre les puissances europ?ennes, les n?gociations relatives ? la conf?rence internationale ? laquelle va incomber la mission de donner une solution, au moins provisoire, ? la <
On sait quel est, au grand dam des fid?les musulmans qui composent et son Maghzen et son entourage, l'engouement du jeune sultan pour la civilisation europ?enne, et surtout pour quelques-unes de nos plus modernes inventions: t?l?phone, phonographe, engins ?lectriques; pour nos jeux: bicyclette, automobile, photographie. Nous l'avons, nous-m?mes, ? diff?rentes reprises, montr? en train de se livrer ? ses distractions favorites et avons dit quelle passion il y apportait. Aujourd'hui, c'est comme photographe amateur que nous le pr?sentons.
A l'exception de la premi?re gravure de cette page--o? l'on voit Abd-el-Aziz <
Dans le livre tr?s vivant o? il a consign? les impressions recueillies au cours des quatre ann?es qu'il a pass?es dans l'intimit? journali?re du sultan. M. Gabriel Veyre qui est loin d'?tre un inconnu pour nos lecteurs, et ? qui nous avons du quelques clich?s sensationnels publi?e ici a ?crit: <
Au contraire de tant d'amateurs, m?me royaux et imp?riaux, qui se contentent, selon le mot du photographe am?ricain Hare, d'?tre des <
Il alla plus loin encore. Le jour o? ou lui montra des photographies color?es le d?sir lui vint d'en faire aussi, et il apprit le proc?d?, tr?s compliqu?, aux trois couleurs.
Quand il en fut bien ma?tre, sa grande joie fut de photographier, ? d'innombrables exemplaires, ses ?pouses favorites. Il les faisait se rev?tir de leurs plus beau atours, brod?s, multicolores: se charger de joyaux, de perles et d'aigrettes, et, ainsi par?es, les posait en avant de fonds sem?s de floraisons ?clatantes, pr?s de tables drap?es de tapis violents et, pour corser encore le spectacle color?, comme disent les peintres, et compliquer la difficult?, pla?ait devant elles d'enfantins bibelots aux tons barbares, des cadres de bazar, des fleurs artificielles dans des vases de la foire, tous les ornements des plus banales chemin?es de chez nous. On peut voir, par les quatre clich?s que nous avons reproduits, ? quelle habilet? d'op?rateur il ?tait arriv?.
Est-il n?cessaire d'observer qu'en dehors de leur m?rite professionnel ces clich?s constituent des documents peu communs sur la vie aux palais imp?riaux?
S'il est difficile, en effet, d'entr'apercevoir, seulement, l'int?rieur d'une demeure musulmane quelconque, on imagine combien doit ?tre inaccessible le harem du Ch?rif et quels obstacles peuvent se dresser devant les infid?les pour les emp?cher d'approcher les belles recluses qu'on y enferme jalousement.
Il est ? croire, d'ailleurs, que nous n'aurons pas, de longtemps, la fortune de pouvoir reproduire des clich?s de ce genre. Au milieu des pr?occupations qui le doivent assaillir en ce moment, il est probable qu'Abd-el-Aziz n'a plus gu?re le temps de songer ? ses distractions anciennes, ? la bicyclette, ? l'automobile, ? la photographie,--son triomphe!
Les temps sont loin, en effet, o?, ? la premi?re audience, il apparaissait ? M. Veyre sous la v?randa de son palais de Marakech comme un <
TREMBLEMENT DE TERRE EN CALABRE
Aussit?t qu'il eut connaissance de l'effroyable d?sastre qui venait de d?soler le sud de l'Italie, le roi Victor-Emmanuel exprima la volont? d'aller visiter en personne les victimes du cataclysme, leur porter ses consolations et ses encouragements, se rendre compte par lui-m?me de leur mis?re. Le 10 septembre, le surlendemain de la catastrophe, il quittait sa vill?giature de Raconigi pour se rendre en Calabre. Tout apparat e?t d?tonn? au cours de cette visite royale aux pays ?prouv?s. Le roi, qu'accompagnaient seulement le g?n?ral Brusati, le g?n?ral Majo, le major Ravizza et le ministre de la maison royale, M. Ponzio-Vaglia, distan?a plus d'une fois cette suite restreinte pour s'aventurer seul entre les ruines amoncel?es, parmi les pauvres gens ?plor?s que le plus infime fonctionnaire de village n'avait gu?re de peine ? ?carter pour lui faire place. Et ? tous ces afflig?s pleurant leurs proches morts, leur maison ruin?e, leur champ ravag?, Victor-Emmanuel adressait de r?confortantes paroles, leur disant, avec une ?motion qu'il ne cherchait pas ? contenir, la part qu'il prenait ? leur peine.
Il parcourut ainsi toutes les localit?s les plus gravement atteintes: Briatico, Sant'Onofrio, Stefanaconi, Piscopio, Zammaro, San Gregorio, Triparni, o?, de Monte Leone, le conduisit son automobile; puis Parghelia, San Constantino et Zugri, etc. A de certains endroits il dut se rendre ? pied, les routes ?tant trop boulevers?es pour permettre ? l'automobile de passer.
Comme il arrivait ? Parghelia, on venait de retirer des d?combres un enfant, miraculeusement sauv? de la mort, et qu'on retrouva, demeur? soixante-dix heures enseveli, maigre, h?ve, r?duit presque ? l'?tat de squelette. Partout des maisons ?boul?es, des bourgs entiers boulevers?s, des amoncellements de d?bris informes, les poutres des toits s'enchev?trant parmi les pierres des murailles, quelque chose de lamentable ? contempler. Dans presque toutes les localit?s atteintes, les ?glises, les plus hauts des ?difices, sont tomb?es les premi?res; leurs vo?tes effondr?es jonchent le sol; le peu qui en reste encore debout, colonnes ?branl?es, pendantes, murs l?zard?s, menace ruine, et les fid?les, pour prier, dans ces heures de rude ?preuve, ont d? ?difier en h?te, au grand air, des autels provisoires, faits des d?bris des autels d?truits, o? ils ont transport? les reliques, les images des saints, et devant lesquels ils s'agenouillent sur le sol mal raffermi.
LES TREMBLEMENTS DE TERRE EN CALABRE
UNE REINE AUX MANOEUVRES ALPINES
La reine Marguerite, qui concilia toujours le go?t des sports avec celui de l'?tude, a de longue date fait ses preuves comme alpiniste. R?cemment, elle a eu l'occasion de prouver qu'ayant gard? vivace la passion de la montagne, elle n'avait rien perdu de l'endurance n?cessaire pour en affronter les difficult?s.
Il y a quelque temps, les manoeuvres du 4e r?giment alpin devaient se clore par une attaque du col de la Ranzola, situ? ? 2.171 m?tres d'altitude et voisin de la vall?e de Gressoney, o?, fid?le ? une habitude d?j? ancienne, la veuve du roi Humbert ?tait venue passer les mois d'?t? dans sa magnifique r?sidence <
LA CRISE HONGROISE
AUX GRANDES MANOEUVRES ALLEMANDES
Le 11 septembre, le jour m?me o? l'arm?e fran?aise de l'Est terminait ses manoeuvres sous les yeux du pr?sident de la R?publique, une partie de l'arm?e allemande commen?ait les siennes en pr?sence de l'empereur. Les op?rations o? ?taient engag?s les 7e et 8e corps se sont d?roul?es dans la Prusse rh?nane, autour de Hambourg et de Coblentz. Guillaume II, l'imp?ratrice, le kronprinz, le prince Albrecht de Prusse et les autres membres de la famille imp?riale ont suivi ? cheval les mouvements des troupes. Parmi les hautes personnalit?s de l'?tat-major, on remarquait le prince Luitpold de Bavi?re et le feld-mar?chal Hoeseler, l'ancien commandant du 15e corps, ? Metz, accompagn? du g?n?ral d'Hulsen, son parent, chef du cabinet militaire. Le vieux mar?chal Hoeseler est sans contredit une des figures les plus caract?ristiques de l'arm?e germanique, avec son visage glabre comme celui de feu de Moltke.
L'INCIDENT BOU M'ZIAN
Il vient d'?tre r?gl? pacifiquement. Mais il a fait assez de bruit pour ?tre relat? ici avec quelques d?tails.
Rappelons qu'au commencement d'ao?t le ca?d de la tribu des Ouled-A?ssa, au Maroc, attirait dans un v?ritable guet-apens un Alg?rien, Fran?ais, par cons?quent. Si Bou M'Zian el Miliani, notable habitant du village de Marna, l'arr?tait, le chargeait de fers et l'emprisonnait. Il assouvissait ainsi une vengeance personnelle; mais il le faisait avec l'assentiment, la complicit?, pourrait-on dire, du gouvernement marocain. Sans parler m?me des conditions plus que suspectes de cette arrestation, elle constituait une violation flagrante du trait? du 28 mai 1767 qui interdit, en cas de diff?rend, toute action des autorit?s marocaines contre un sujet fran?ais, les repr?sentants de la France au Maroc ?tant seuls juges en pareil cas.
Bien entendu, M. Saint-Ren?-Taillandier, notre ministre, actuellement ? Fez, comme on sait, protesta avec ?nergie d?s qu'il eut connaissance de cet atteinte port?e ? nos droits: il demandait la mise en libert? imm?diate de Si Bou M'Zian et une r?paration consistant en une indemnit? p?cuniaire et la destitution du ca?d coupable.
En d'autres temps, le Maghzen e?t c?d? sans d?lai. Mais, en cette circonstance, il ?tait d?cid? ? profiter autant qu'il lui serait possible de la derni?re fantaisie de la politique allemande, ? jouer de l'antagonisme entre les grandes puissances europ?ennes que lui ont r?v?l? et la d?marche personnelle de Guillaume II, et l'envoi de l'ambassade de M. de Tattenbach. Il n'all?gua m?me pas, et ne pouvait all?guer, qu'il ignorait la nationalit? du captif. Il garda Si Bou M'Zian el Miliani sous cl?. Il pr?para m?me sa mise en accusation, comme coupable d'avoir correspondu avec le pr?tendant Bou Hamara.
L'Allemagne fut-elle effray?e elle-m?me des cons?quences de son intervention dans les affaires marocaines? L'attitude du gouvernement marocain fut d?sapprouv?e par la presse d'outre-Rhin, et il appara?t que l'envoy? extraordinaire de Guillaume II ? Fez la d?savoua aussi, sur un ordre d'en haut.
Le sultan et ses ministres c?d?rent, ? contre-coeur et de tr?s mauvaise gr?ce. Ou rel?cha bien Bou M'Zian, apr?s un mois de d?tention, mais sans faire ? notre repr?sentant aucune excuse.
D?j?, le gouvernement fran?ais avait fait parvenir ? M. Saint-Ren?-Taillandier le texte d'un ultimatum que M. Marc, premier drogman ? la l?gation, fut charg? de notifier au Maghzen. Les termes en ?taient nets et exigeaient une prompte et compl?te satisfaction.
Le sultan comprit qu'il fallait s'incliner. Sur son ordre, le grand vizir, Si Fedoul Gharnet, se rendit en personne, le matin du 4 septembre dernier, ? la l?gation et pr?senta ? notre ministre les excuses de son gouvernement. Il lui annon?ait que le ca?d coupable avait ?t? r?voqu?, et lui remettait, en cinq ch?ques sur la Banque de Paris et des Pays-Bas, la somme de 2.700 douros r?clam?e par Si Bou M'Zian. Enfin, il donnait l'assurance que le Maghzen ferait son possible pour que de pareils manquements aux trait?s et aux coutumes ne se produisissent plus.
DOCUMENTS et INFORMATIONS
LA VACCINATION CONTRE LE CHOL?RA.
L'apparition du chol?ra en Russie, puis en Allemagne, peut faire craindre l'extension du fl?au jusqu'? l'extr?mit? occidentale de l'Europe. C'est par ces pays qu'il a coutume de passer pour venir chez nous.
S'il vient, comme cela est probable, que faut-il faire?
A cette question, il est facile de r?pondre. On peut tr?s bien indiquer les pr?cautions ? prendre. Mais il faut bien se dire qu'on peut, tout en les prenant, devenir aussi victime du mal; le microbe a bien des moyens de se faufiler. Quoi qu'il en soit, il importe essentiellement de r?duire le nombre de ces moyens, et c'est ce ? quoi on arrivera en observant quelques pratiques tr?s simples. La principale, c'est, en temps d'?pid?mie, de ne plus employer, comme boisson ou pour la toilette que de l'eau bouillie. On fait, en se levant, toute sa toilette ? l'eau bouillie; on ?vite de toucher de l'eau non bouillie ou les r?cipients o? il vient d'y avoir de l'eau non bouillie. On se lave soigneusement les mains avant les repas; on ne consomme les l?gumes et fruits que cuits. Toute l'alimentation, toute la boisson, doivent avoir ?t? st?rilis?es par la chaleur. Ne pas se fier aux eaux filtr?es, ni aux eaux min?rales ou dites de source. Aucun filtre existant ne constitue une garantie s?rieuse contre n'importe quelle maladie transport?e par l'eau; aucun filtre, si co?teux qu'il soit, si scientifiquement compris et attentivement surveill? qu'il puisse ?tre, ne donne la s?curit? que procure l'?bullition de l'eau. Pour les eaux min?rales, ou de source, il faut bien savoir qu'elles peuvent se contaminer comme les autres eaux de source; elles ne donnent qu'une s?curit? illusoire, car elles peuvent ?tre pures pendant un temps et tout ? coup cesser de l'?tre. L'eau bouillie, elle, est toujours pure: c'est la seule eau pure.
Il faut bien se dire, toutefois, que les mesures d'hygi?ne, de nettoyage, de d?sinfection, n'ont jamais suffi ? enrayer une ?pid?mie de quelque violence. Du reste, aucune maladie infectieuse n'est en voie de diminution, sauf la variole. C'est que la variole est la seule contre laquelle on dispose d'un traitement pr?ventif, qui est la vaccine. On a un vaccin curatif pour d'autres maladies, mais ce vaccin ne diminue pas le nombre des cas: voyez par exemple ce qui se passe pour la dipht?rie. On la traite assez bien maintenant; mais, si l'on r?duit le nombre des morts, on ne r?duit pas le nombre des cas. On ne diminue la proportion des cas de maladie infectieuse que l? o? l'on poss?de le vaccin pr?ventif.
Ce vaccin existe pour le chol?ra. Depuis plus de dix ans on vaccine contre le chol?ra aux Indes, et avec grand succ?s; la chose est entr?e dans les habitudes et la m?thode est si bien assise que l'on ne prend plus la peine d'en faire conna?tre les bienfaits, pas plus que pour la vaccine en Europe. Pour le degr? d'efficacit? de la vaccination antichol?rique imagin?e par M. M. Haffkine, un ancien pr?parateur ? l'Institut Pasteur, il ressort tr?s simplement de quelques statistiques faites aux Indes, ? Degubaar, ? Karkuri, ? Bilaspur.
Voici pour Degubaar: Cas de chol?ra. Morts.
Non vaccin?s 254 12 10 Vaccin?s 407 5 0
A Karkuri:
Non vaccin?s 198 15 9 Vaccin?s 443 3 1
A Bilaspur:
Non vaccin?s 100 5 Vaccin?s 150 1
Dans tous les cas qui pr?c?dent, vaccin?s et non vaccin?s vivaient dans les m?mes conditions, occup?s aux m?mes travaux, appartenant ? la m?me classe sociale.
Le vaccin de Haffkine est le seul vaccin que l'on poss?de contre le chol?ra. Il est en outre excellent, comme les chiffres pr?c?dents le font voir. La dur?e de l'immunit? qu'il conf?re va de six mois ? un an.
Mais il n'est pas curatif: il ne sert de rien de l'injecter ? un chol?rique. C'est un rem?de pr?ventif, destin? ? rendre les sujets non chol?riques r?fractaires ? l'infection.
LES PORTS DE G?NES ET DE MARSEILLE.
La rivalit? qui s'est ?tablie entre les deux grandes cit?s maritimes de la M?diterran?e est digne d'attention et, chaque ann?e, on note avec soin les p?rip?ties de ce duel, dont le r?sultat pourrait ?tre fatal ? l'un des deux adversaires en pr?sence.
En 1904, le mouvement de Marseille est encore sup?rieur ? celui de G?nes de 3.614 b?timents, 1.283.776 tonneaux et 270.889 tonnes de marchandises.
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