Read Ebook: Le Bossu: Aventures de Cape et d'Épée. Volume 6 by F Val Paul
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Ebook has 1934 lines and 43618 words, and 39 pages
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Cette version ?lectronique reproduit dans son int?gralit? la version originale.
La ponctuation n'a pas ?t? modifi?e hormis quelques corrections mineures.
L'orthographe a ?t? conserv?e. Seuls quelques mots ont ?t? modifi?s. La liste des modifications se trouve ? la fin du texte.
LE BOSSU.
Bruxelles.--Imp. de E. GUYOT, succ. de STAPLEAUX, rue de Schaerbeck, 12.
COLLECTION HETZEL.
LE BOSSU
AVENTURES DE CAPE ET D'?P?E
PAR
PAUL F?VAL.
?dition autoris?e pour la Belgique et l'?tranger, interdite pour la France.
LEIPZIG,
ALPHONSE D?RR, LIBRAIRE-?DITEUR.
LE CONTRAT DE MARIAGE.
--La signature du bossu.--
Madame la princesse de Gonzague avait pass? toute la journ?e pr?c?dente dans son appartement, mais de nombreux visiteurs avaient rompu la solitude ? laquelle la veuve de Nevers se condamnait depuis tant d'ann?es.
D?s le matin, elle avait ?crit plusieurs lettres. Les visiteurs empress?s apportaient eux-m?mes leurs r?ponses.
C'est ainsi qu'elle re?ut M. le cardinal de Bissy, M. le duc de Tresmes, gouverneur de Paris, M. de Machault, lieutenant de police, M. le pr?sident de Lamoignon et le vice-chancelier Voyer d'Argenson.
A tous, elle demanda aide et secours contre M. de Lagard?re, ce faux gentilhomme qui lui avait enlev? sa fille. A tous, elle raconta son entretien avec ce Lagard?re qui, furieux de ne point obtenir l'extravagante r?compense qu'il avait r?v?e, s'?tait r?fugi? derri?re d'effront?s d?mentis.
On ?tait outr? contre M. de Lagard?re. Il y avait, en v?rit?, de quoi.
Les plus sages, parmi les conseillers de madame de Gonzague, furent bien d'avis que la promesse m?me faite par Lagard?re, la promesse de repr?senter mademoiselle de Nevers, ?tait une premi?re imposture, mais enfin il ?tait bon de savoir.
Malgr? tout le respect dont on affectait d'entourer le nom de M. le prince de Gonzague, il est certain que la s?ance de la veille avait laiss? contre lui dans tous les esprits de f?cheux souvenirs.
Il y avait en tout ceci un myst?re d'iniquit? que nul ne pouvait sonder, mais qui mettait martel en t?te ? chacun.
Est-il irr?v?rencieux d'affirmer qu'il y a toujours dans ce vertueux z?le du magistrat une bonne dose de curiosit??
Monseigneur de Bissy avait le premier flair? quelque prodigieux scandale. Le flair s'?veilla peu ? peu chez les autres. Et d?s qu'on fut sur la piste du myst?re, on se mit en chasse r?sol?ment.
Tous ces messieurs se jur?rent de n'en avoir point le d?menti.
On conseilla d'abord ? madame la princesse de se rendre au Palais-Royal afin d'?clairer pleinement la religion de M. le r?gent. On lui conseilla surtout de ne point accuser son mari.
Elle monta en liti?re vers le milieu du jour et se rendit au Palais-Royal o? elle fut imm?diatement re?ue. Le r?gent l'attendait.
Elle eut une audience d'une longueur inusit?e. Elle n'accusa point son mari.
Mais le r?gent interrogea, ce qu'il n'avait pu faire durant le tumulte du bal.
Mais le r?gent, en qui le souvenir de Philippe de Nevers, son meilleur ami, son fr?re, s'?veillait violemment depuis deux jours, remonta tout naturellement le cours des ann?es et parla de cette lugubre affaire de Caylus, qui pour lui n'avait jamais ?t? ?clair?e.
C'?tait la premi?re fois qu'il causait ainsi en t?te-?-t?te avec la veuve de son ami.
La princesse n'accusa point son ?poux, le r?gent resta triste et pensif.
Et cependant, le r?gent qui re?ut deux fois M. le prince de Gonzague, ce jour-l? et la nuit suivante, n'eut aucune explication avec lui.
Pour qui connaissait Philippe d'Orl?ans, ce fait n'avait pas besoin de commentaires.
La d?fiance ?tait n?e dans l'esprit du r?gent.
Au retour de sa visite au Palais-Royal, madame la princesse de Gonzague trouva sa retraite pleine d'amis.
Tous ces gens qui lui avaient conseill? de ne point accuser le prince lui demand?rent ce que le r?gent avait d?cid? par rapport au prince.
Gonzague, qui avait l'instinct d'un orage prochain, ne se doutait cependant pas de tous ces nuages qui s'amoncelaient ? son horizon. Il ?tait si puissant et si riche!
Et l'histoire de cette nuit, par exemple, racont?e le lendemain, e?t ?t? si ais?ment d?mentie!
On aurait ri du bouquet de fleurs empoisonn?es. Cela ?tait bon du temps de la Brinvilliers!
On aurait ri du mariage tragi-comique. Et si quelqu'un e?t voulu soutenir qu'?sope II dit Jonas avait mission d'assassiner sa jeune femme, pour le coup on se f?t tenu les c?tes!
Contes ? dormir debout! On n'?ventrait plus que les portefeuilles.
L'orage ne soufflait point de l?. L'orage venait de l'h?tel de Gonzague.
Ce long, ce triste drame des dix-huit ann?es de mariage forc?, allait avoir peut-?tre son d?no?ment.
Quelque chose remuait derri?re les draperies noires de l'autel o? la veuve de Nevers faisait dire chaque matin l'office des morts.
Parmi ce deuil sans exemple, un fant?me se dressait.
Le crime pr?sent n'aurait point trouv? cr?ance ? cause m?me de cette foule de t?moins, tous complices.
Mais le crime pass?, si profond?ment qu'on l'ait enfoui, finit presque toujours par briser les planches vermoulues du cercueil.
Madame la princesse de Gonzague r?pondit ? ses illustres conseils que M. le r?gent s'?tait enquis des circonstances de son mariage, et de ce qui l'avait pr?c?d?. Elle ajouta que M. le r?gent lui avait promis de faire parler ce Lagard?re, fall?t-il employer la question!
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