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Read Ebook: Histoire des Gaulois (1/3) depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la Gaule à la domination romaine. by Thierry Am D E

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Ebook has 916 lines and 119118 words, and 19 pages

HISTOIRE DES GAULOIS

BRUXELLES, A LA LIBRAIRIE PARISIENNE FRAN?AISE ET ?TRANG?RE. RUE DE LA MADELEINE, N? 438.

IMPRIMERIE DE H. FOURNIER, RUE DE SEINE, N? 14

HISTOIRE DES GAULOIS, DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECUL?S JUSQU'? L'ENTI?RE SOUMISSION DE LA GAULE ? LA DOMINATION ROMAINE.

Par Am?d?e THIERRY.

PARIS, A. SAUTELET ET Cie, LIBRAIRES, RUE de RICHELIEU, N? 14; ALEXANDRE MESNIER, PLACE DE LA BOURSE.

A MON FR?RE, AUGUSTIN THIERRY, AUTEUR DE L'HISTOIRE DE LA CONQU?TE DE L'ANGLETERRE PAR LES NORMANDS.

INTRODUCTION.

L'ouvrage que je pr?sente au public a donc ?t? compos? dans un but sp?cial; dans celui de mettre l'histoire narrative des Gaulois en harmonie avec les progr?s r?cens de la critique historique, et de restituer, autant que possible, dans la peinture des ?v?nemens, ? la race prise en masse sa couleur g?n?rale, aux subdivisions de la race leurs nuances propres et leur caract?re distinctif: vaste tableau dont le plan n'embrasse pas moins de dix-sept cents ans. Mais ? mesure que ma t?che s'avan?ait, j'?prouvais une pr?occupation philosophique de plus en plus forte; il me semblait voir quelque chose d'individuel, de constant, d'immuable sortir du milieu de tant d'aventures si diversifi?es, pass?es en tant de lieux, se rattachant ? tant de situations sociales si diff?rentes, ainsi que dans l'histoire d'un seul homme, ? travers tous les incidens de la vie la plus romanesque, on voit se dessiner en traits invariables, le caract?re du h?ros.

Les masses ont-elles donc aussi un caract?re, type moral, que l'?ducation peut bien modifier, existe-t-il dans l'esp?ce humaine des familles et des races, comme il existe des individus dans ces races? Ce probl?me, dont la position ne r?pugne en rien aux th?ories philosophiques de notre temps, comme j'achevais ce long ouvrage, me parut r?solu par le fait. Jamais encore les ?v?nemens humains n'avaient ?t? examin?s sur une aussi vaste ?chelle, avec autant de motifs de certitude, puisqu'ils sont pris dans l'histoire d'un seul peuple, ant?rieurement ? tout m?lange de sang ?tranger, du moins ? tout m?lange connu, et que ce peuple est conduit par sa fortune vagabonde au milieu de dix autres familles humaines, comme pour contraster avec elles. En occident, il touche aux Ib?res, aux Germains, aux Italiens; en orient, ses relations sont multipli?es avec les Grecs, les Carthaginois, les Asiatiques, etc. De plus, les faits compris dans ces dix-sept si?cles n'appartiennent pas ? une s?rie unique de faits, mais ? deux ?ges de la vie sociale bien diff?rens, ? l'?ge nomade, ? l'?ge s?dentaire. Or, la race gauloise s'y montre constamment identique ? elle-m?me.

L'histoire des Gaulois, telle que je l'ai con?ue, se divise naturellement en quatre grandes p?riodes; bien que les n?cessit?s de la chronologie ne m'aient pas toujours permis de m'astreindre, dans le r?cit, ? une classification aussi rigoureuse.

La premi?re p?riode renferme les aventures des nations gauloises ? l'?tat nomade. Aucune des races de notre occident n'a accompli une carri?re plus agit?e et plus brillante. Les courses de celle-ci embrassent l'Europe, l'Asie et l'Afrique; son nom est inscrit avec terreur dans les annales de presque tous les peuples. Elle br?le Rome; elle enl?ve la Mac?doine aux vieilles phalanges d'Alexandre, force les Thermopyles et pille Delphes; puis elle va planter ses tentes sur les ruines de l'ancienne Troie, dans les places publiques de Milet, aux bords du Sangarius et ? ceux du Nil; elle assi?ge Carthage, menace Memphis, compte parmi ses tributaires les plus puissans monarques de l'Orient; ? deux reprises elle fonde dans la haute Italie un grand empire, et elle ?l?ve au fond de la Phrygie cet autre empire des Galates qui domina long-temps toute l'Asie-Mineure.

Dans la seconde p?riode, celle de l'?tat s?dentaire, on voit se d?velopper, partout o? cette race s'est fix?e ? demeure, les institutions sociales, religieuses et politiques conformes ? son caract?re particulier; institutions originales, civilisation pleine de mouvement et de vie, dont la Gaule transalpine offre le mod?le le plus pur et le plus complet. On dirait, ? suivre les sc?nes anim?es de ce tableau, que la th?ocratie de l'Inde, la f?odalit? de notre moyen-?ge et la d?mocratie ath?nienne se sont donn? rendez-vous sur le m?me sol pour s'y combattre et y r?gner tour ? tour. Bient?t cette civilisation se m?lange et s'alt?re; des ?l?mens ?trangers s'y introduisent, import?s par le commerce, par les relations de voisinage, par la r?action des populations subjugu?es. De l? des combinaisons multiples et souvent bizarres; en Italie, c'est l'influence romaine qui se fait sentir dans les moeurs des Cisalpins; dans le midi de la Transalpine, c'est l'influence des Grecs de Massalie , et il se forme en Galatie le compos? le plus singulier de civilisation gauloise, grecque et phrygienne.

Vient ensuite la p?riode des luttes nationales et de la conqu?te. Par un hasard digne de remarque, c'est toujours sous l'?p?e des Romains que tombe la puissance des nations gauloises; ? mesure que la domination romaine s'?tend, la domination gauloise, jusque-l? assur?e, recule et d?cline; on dirait que les vainqueurs et les vaincus d'Allia se suivent sur tous les points de la terre pour y vider la vieille querelle du Capitole. En Italie, les Cisalpins sont subjugu?s, mais seulement au bout de deux si?cles d'une r?sistance acharn?e; quand le reste de l'Asie a accept? le joug, les Galates d?fendent encore contre Rome l'ind?pendance de l'Orient; la Gaule succombe, mais d'?puisement, apr?s un si?cle de guerres partielles, et neuf ans de guerre g?n?rale sous C?sar; enfin les noms de Caractacus et de Galgacus illustrent les derniers et infructueux efforts de la libert? bretonne. C'est partout le combat in?gal de l'esprit militaire, ardent, h?ro?que, mais simple et grossier, contre le m?me esprit disciplin? et pers?v?rant.

Peu de nations montreraient dans leurs annales une aussi belle page que cette derni?re guerre des Gaules, ?crite pourtant par un ennemi. Tout ce que l'amour de la patrie et de la libert? enfanta jamais d'h?ro?sme et de prodiges, s'y d?ploie malgr? mille passions contraires et funestes: discordes entre les cit?s, discordes dans les cit?s, entreprises des nobles contre le peuple, exc?s de la d?mocratie, inimiti?s h?r?ditaires des races. Quels hommes que ces Bituriges qui incendient en un seul jour vingt de leurs villes! que cette population carnute, fugitive, poursuivie par l'?p?e, par la famine, par l'hiver et que rien ne peut abattre! Quelle vari?t? de caract?res dans les chefs, depuis le druide Divitiac, enthousiaste bon et honn?te de la civilisation romaine, jusqu'au sauvage Ambiorix, rus?, vindicatif, implacable, qui ne con?oit et n'imite que la rudesse des Germains; depuis Dumnorix, brouillon ambitieux mais fier, qui veut se faire du conqu?rant des Gaules un instrument, non pas un ma?tre, jusqu'? ce Vercing?torix, si pur, si ?loquent, si brave, si magnanime dans le malheur, et ? qui il n'a manqu? pour prendre place parmi les plus grands hommes, que d'avoir eu un autre ennemi, surtout un autre historien que C?sar!

J'ai raisonn? jusqu'? pr?sent dans l'hypoth?se de l'existence d'une famille gauloise qui diff?rerait des autres familles humaines de l'occident, et se diviserait en deux branches ou races bien distinctes: je dois avant tout ? mes lecteurs la d?monstration de ces deux faits fondamentaux, sur lesquels repose tout mon r?cit. Persuad? que l'histoire n'est point un champ clos o? les syst?mes puissent venir se d?fier et se prendre corps ? corps, j'ai ?limin? avec soin du cours de ma narration toute digression scientifique, toute discussion de mes conjectures et de celles d'autrui. Pourtant comme la nouveaut? de plusieurs opinions ?mises en ce livre me font un devoir d'exposer au public les preuves sur lesquelles je les appuie, et, en quelque sorte, ce que vaut ma conviction personnelle; j'ai r?sum? dans les pages qui suivent mes principales autorit?s et mes principaux argumens de critique historique. Ce travail que j'avais fait pour mon propre compte, pour me guider moi-m?me dans la recherche de la v?rit?, et, d'apr?s lequel j'ai cru pouvoir adopter un parti, je le soumets ici avec confiance ? l'examen; je prie toutefois mes lecteurs qu'avant d'en condamner ou d'en admettre les bases absolument, ils veuillent bien parcourir le d?tail du r?cit, car je n'attache pas moins d'importance aux inductions g?n?rales qui ressortent des grandes masses de faits, qu'aux t?moignages historiques individuels, si nombreux et si unanimes qu'ils soient.

La question ? examiner est celle-ci: a-t-il exist? une famille gauloise distincte des autres familles humaines de l'occident, et ?tait-elle partag?e en deux races? Les preuves que je donne comme affirmatives sont de trois sortes: 1? philologiques, tir?es de l'examen des langues primitives de l'occident de l'Europe; 2? historiques, puis?es dans les ?crivains grecs et romains; 3? historiques, puis?es dans les traditions nationales des Gaulois.

PREUVES TIR?ES DE L'EXAMEN DES LANGUES.

Mais, sur le continent, ce sont surtout les provinces orientales et m?ridionales de la Gaule qui portent l'empreinte manifeste du passage de cette langue; ce n'est qu'? l'aide du glossaire gallique qu'on peut d?couvrir la signification des noms g?ographiques, ou de dignit?s, d'institutions, d'individus, appartenant ? la population primitive de ce pays. De plus, nos patois actuels de l'est et du midi fourmillent de mots ?trangers au latin et qu'on reconna?t ?tre des mots de la langue gallique.

On peut induire de ces faits:

Je dois consacrer quelques lignes aux rapports mutuels des deux idiomes kymrique et gallique, consid?r?s toujours sous le point de vue de l'histoire. Ne pouvant pr?senter ici que des r?sultats g?n?raux et tr?s-sommaires, je dirai, sans m'engager dans aucun examen de d?tail, que le fond de tous deux est le m?me, qu'ils d?rivent sans nul doute d'une langue-m?re commune; mais qu'? c?t? de cette similitude frappante dans les racines et dans le syst?me g?n?ral de la composition des mots on remarque de grandes diff?rences dans le syst?me grammatical, diff?rences essentielles qui constituent deux langues bien s?par?es, bien distinctes quoique soeurs, et non pas seulement deux dialectes de la m?me langue.

Il me reste ? ajouter que le gallic et le kymric appartiennent ? cette grande famille de langues dont les philologues placent la source dans le sanscrit, idiome sacr? de l'Inde.

Les inductions historiques qui d?coulent de cet examen des langues peuvent se r?sumer ainsi:

PREUVES TIR?ES DES HISTORIENS GRECS ET ROMAINS.

Note 8: Hi omnes lingu?, institutis, legibus inter se differunt. Caes. bell. Gall. l. I, c. 1.

Note 9: ?? ????? ?????? ????? ???? ??? ???????????? . . . Strab. l. IV, p. 194. Paris, ed. in-fol. 1620.

Les g?ographes des temps post?rieurs, M?la, Pline, Ptol?m?e, etc., se conforment aux divisions soit ethnographique donn?e par C?sar, soit administrative trac?e par Auguste apr?s la r?duction de la Gaule en province romaine.

Note 10: ??????????? ??? ????. Strab. l. II, p. 137.

<> Il ajoute que le contraste de deux peuplades gauloises enclav?es dans l'Aquitaine faisait ressortir d'autant plus vivement la diff?rence tranch?e des races. Suivant C?sar, les Aquitains avaient, outre un idiome particulier, des institutions particuli?res, or, les faits historiques nous montrent que ces institutions avaient, pour la plupart, le caract?re ib?rien; que le v?tement national ?tait ib?rien; qu'il y avait des liens plus ?troits d'amiti? et d'alliance entre les tribus aquitaniques et les Ib?res qu'entre ces tribus et les Gaulois, dont la Garonne seule les s?parait; enfin que leurs vertus et leurs vices rentrent tout-?-fait dans cette mesure de bonnes et de mauvaises dispositions naturelles qui para?t constituer le type moral ib?rien.

Note 11: ?? ?????????? ?????????? ??? ????????? ????? ???? ?? ??? ??????? ?????????? ??? ???? ??? ??????? ??????? ?? ?????? ???????... Strab. l. IV, p. 189; idem, 1. IV, p. 176.

Nous trouvons donc une premi?re concordance entre les preuves historiques et les preuves tir?es de l'examen des langues: les Aquitains ?taient, sans aucun doute, une population ib?rienne.

Note 14: ???????? ????? ?????? ??? ???????? ??????? ????? ??? ??? ????????? ???????. Steph. Byz.

Nous savions par le t?moignage unanime des ?crivains anciens, que l'ouest et le centre de l'Espagne avaient ?t? conquis par les Celtes ou Galls; mais nous ignorions l'?poque et la marche de cette conqu?te. Les mouvemens des Sicanes et des Ligures nous r?v?lent que l'invasion se fit par les passages occidentaux des Pyr?n?es, et que les peuples ib?riens refoul?s sur la c?te orientale d?bord?rent de leur c?t? en Gaule et jusqu'en Italie. Ils nous fournissent aussi la date approximative de l'?v?nement: les Sicanes, expuls?s de l'Italie comme ils l'avaient ?t? de l'Espagne, s'empar?rent de la Sicile vers l'an 1400, ce qui place l'irruption des Celtes en Ib?rie vers le seizi?me si?cle avant notre ?re.

Note 16: J'ai suivi le calcul de Fr?ret. OEuvr. compl., t. IV, p. 200.

Note 18: Voir ci-dessous, t. II, c. 1. p?riode 1600 ? 1500 avant J.-C.

Note 22: Pro Man. Fonte?o. Dom. Bouq. Rec. des Hist. etc. p. 656.

Note 23: Hieronym. l. II, comment. epist. ad Galat. c. 3.

En r?sum?, les Ligures sont des Ib?res; seconde concordance de l'histoire avec les inductions philologiques.

Note 26: ??? ?????? ?? ????? ??? ???? ????????? ??????? ??????? ??? ??? ??????? ??????????????? ??? ???, ??????????, ? ??? ???????????? ???? ????? ??? ??? ??????????? ??? ?? ???????????. Strab. l. IV, p. 189.

Note: 27: Strab. l. I, p. 34.

Note 29: ???? ??? ???? ???????? ???????????? ?? ?? ???????? ??? ???? ???? ??? ?????? ??? ?? ???? ??? ???? ??? ????????? ???? ??????? ??????????. Diod. l. V, p. 308.

Note 30: Arist. gener. anim. l. II, c. 8.

Note 32: Tit. Liv. l. V, c. 34.

Note 33: ?????? ?????????? ????? ??? ??? ?????? ????? ??? ?????????.. Plut. in Camill. p. 135.

Note 34: Diod. Sieul. l. V, p. 309.--Appian. bell. Hisp. p. 256. --Lucan. Phars. l. IV, v. 9.

La Gaule offre une multitude d'exemples de ces divisions et de leurs noms donn?s ? des ligues de peuples: devant y revenir souvent dans le cours de mon ouvrage, je ne citerai ici que quelques-uns des principaux.

C?sar affirme que les Belges diff?raient des Galls par leur langue, leurs moeurs et leurs institutions; Strabon le r?p?te apr?s lui. C?sar ajoute que plusieurs des tribus belges ?taient issues des Germains, et en effet, de son temps, les invasions germaniques en Gaule avaient d?j? commenc?: ces tribus, il les nomme; elles sont peu nombreuses, restreintes ? quelques cantons riverains du Rhin, et comprises sous la d?nomination collective de Germains cis-rh?nans; mais cette exception m?me prouve que la masse des peuples belges ?tait ?trang?re ? la race teutonique.

Note 38: Caes. bell. Gall. l. I, c. 1.

Note 39: Strab. l. IV, p. 176.

Note 40: Condrusi, Paemani, Caeraesi qui uno nomine Germani appellantur. Caes. bell. Gall. l. II, c. 4.--Segni Condrusique ex gente et numero Germanorum qui sunt... citr? Rhenum. Id. l. VI, c. 38.

Les Belges sont reconnus unanimement par les ?crivains anciens, comme Gaulois, formant avec les Galls, improprement appel?s Celtes, la population de sang gaulois.

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