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Read Ebook: L'Étourdi ou les contre-temps by Moli Re

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Ebook has 1455 lines and 28823 words, and 30 pages

Source:

Jean-Baptiste Poquelin , alias Moli?re, "Oeuvres de Moli?re, avec des notes de tous les commentateurs", Tome Premier, Paris, Librarie de Firmin-Didot et Cie, Imprimeurs de l'Institut, rue Jacob, 56, 1890.

L'ETOURDI

LES CONTRE-TEMPS

Com?die

PERSONNAGES ACTEURS

L?lie, fils de Pandolfe. La Grange. C?lie, esclave de Trufaldin. Mlle de Brie. Mascarille, valet de L?lie. Moli?re. Hippolyte, fille d'Anselme. Mme Duparc. Anselme, p?re d'Hippolyte. Louis B?jart. Trufaldin, vieillard. Pandolfe, p?re de L?lie. B?jart a?n?. L?andre, fils de famille. Andr?s, cru ?gyptien. Ergaste, ami de Mascarille. Un courrier. Deux troupes de masques.

La sc?ne est ? Messine.

Sc?ne premi?re. - L?lie.

- L?lie -

Eh bien ! L?andre, eh bien ! il faudra contester ; Nous verrons de nous deux qui pourra l'emporter ; Qui, dans nos soins communs pour ce jeune miracle, Aux voeux de son rival portera plus d'obstacle : Pr?parez vos efforts, et vous d?fendez bien, S?r que de mon c?t? je n'?pargnerai rien.

- L?lie -

Ah ! Mascarille !

- Mascarille -

Quoi ?

- L?lie -

Voici bien des affaires ; J'ai dans ma passion toutes choses contraires : L?andre aime C?lie, et, par un trait fatal, Malgr? mon changement, est encor mon rival.

- Mascarille -

L?andre aime C?lie !

- L?lie -

Il l'adore, te dis-je.

- Mascarille -

Tant pis.

- L?lie -

Eh, oui, tant pis ; c'est ce qui m'afflige. Toutefois j'aurais tort de me d?sesp?rer : Puisque j'ai ton secours, je puis me rassurer ; Je sais que ton esprit, en intrigues fertile, N'a jamais rien trouv? qui lui f?t difficile ; Qu'on te peut appeler le roi des serviteurs ; Et qu'en toute la terre...

- Mascarille -

Eh ! tr?ve de douceurs, Quand nous faisons besoin, nous autres mis?rables, Nous sommes les ch?ris et les incomparables ; Et dans un autre temps, d?s le moindre courroux, Nous sommes les coquins qu'il faut rouer de coups.

- L?lie -

Ma foi, tu me fais tort avec cette invective. Mais enfin discourons un peu de ma captive : Dis si les plus cruels et plus durs sentiments Ont rien d'imp?n?trable ? des traits si charmants. Pour moi, dans ses discours, comme dans son visage Je vois pour sa naissance un noble t?moignage ; Et je crois que le ciel dedans un rang si bas Cache son origine, et ne l'en tire pas.

- Mascarille -

Vous ?tes romanesque avecque vos chim?res ; Mais que fera Pandolfe en toutes ces affaires ? C'est, Monsieur, votre p?re, au moins ? ce qu'il dit : Vous savez que sa bile assez souvent s'aigrit ; Qu'il peste contre vous d'une belle mani?re, Quand vos d?portements lui blessent la visi?re. Il est avec Anselme en parole pour vous Que de son Hippolyte on vous fera l'?poux, S'imaginant que c'est dans le seul mariage Qu'il pourra rencontrer de quoi vous faire sage Et s'il vient ? savoir que, rebutant son choix, D'un objet inconnu vous recevez les lois, Que de ce fol amour la fatale puissance Vous soustrait au devoir de votre ob?issance, Dieu sait quelle temp?te alors ?clatera, Et de quels beaux sermons on vous r?galera.

- L?lie -

Ah ! tr?ve, je vous prie, ? votre rh?torique !

- Mascarille -

Mais vous, tr?ve plut?t ? votre politique ! Elle n'est pas fort bonne, et vous devriez t?cher...

- L?lie -

Sais-tu qu'on n'acquiert rien de bon ? me f?cher, Que chez moi les avis ont de tristes salaires, Qu'un valet conseiller y fait mal ses affaires ?

- Mascarille -

Il se met en courroux.

Tout ce que j'en ai dit N'?tait rien que pour rire et vous sonder l'esprit. D'un censeur de plaisirs ai-je fort l'encolure ? Et Mascarille est-il ennemi de nature ? Vous savez le contraire, et qu'il est tr?s certain Qu'on ne peut me taxer que d'?tre trop humain. Moquez-vous des sermons d'un vieux barbon de p?re : poussez votre bidet, vous dis-je, et laissez faire. Ma foi, j'en suis d'avis, que ces p?nards chagrins Nous viennent ?tourdir de leurs contes badins, Et, vertueux par force, esp?rent par envie Oter aux jeunes gens les plaisirs de la vie. Vous savez mon talent, je m'offre ? vous servir.

- L?lie -

Ah ! c'est par ces discours que tu peux me ravir. Au reste, mon amour, quand je l'ai fait para?tre, N'a point ?t? mal vu des yeux qui l'ont fait na?tre. Mais L?andre, ? l'instant, vient de me d?clarer Qu'? me ravir C?lie il va se pr?parer : C'est pourquoi d?p?chons, et cherche dans ta t?te Les moyens les plus prompts d'en faire ma conqu?te. Trouve ruses, d?tours, fourbes, inventions, Pour frustrer un rival de ses pr?tentions.

- Mascarille -

Laissez-moi quelque temps r?ver ? cette affaire.

Que pourrais-je inventer pour ce coup n?cessaire ?

- L?lie -

Eh bien ! le stratag?me ?

- Mascarille -

Ah ! comme vous courez ! Ma cervelle toujours marche ? pas mesur?s. J'ai trouv? votre fait : il faut... Non, je m'abuse. Mais si vous alliez...

- L?lie -

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