Read Ebook: L'Illustration No. 3277 16 Décembre 1905 by Various
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Ebook has 116 lines and 12995 words, and 3 pages
< >> Ainsi s'est form? le grand concert que le pass? donne au pr?sent et que le pr?sent ? son tour enrichit de sonorit?s nouvelles. Car la route n'est pas finie; l'homme marche toujours; il a toujours besoin que sa compagne la chanson lui redise les paroles qui ont donn? des jambes et du coeur ? ses p?res tomb?s avant lui sur ce chemin sans fin; et il lui demande ? toute heure des chants pour lutter, pour aimer, pour jouir et pour souffrir...>> J'aime la plus sade rien , qui soit de m?re n?e, En qui j'ai trestout mis, ?me et cors et pens?e. Plus est blanche que noif , comme rose vermeille. Note 1: La plus gracieuse personne. Note 2: Neige. Voil? comme un Normand chantait au douzi?me si?cle. Et voici comme un autre Normand chante au vingti?me: Messieurs, gr?ce au gouvernement Dont nous jouissons ? l'heure actuelle Le pays vit dons l'enchant'ment D'une f?licit? perp?tuelle. Au dedans, point d'agitations; Le g?chis simplement, rien autre. A l'ext?rieur, quoi? des nations Messieurs! ?trangers ? la n?tre! Enfin, chose extraordinaire! --A quoi c'la tient-il? J'n'en sais rien-- Nous ne sommes pas m?me en guerre! Tout va bien, messieurs, tout va bien! Et zim la boum!... Vive la R?publique! On voit combien est ?clectique l'anthologie chansonni?re de la < L'amour de moy sy est enclose Dedans ung iolly jardinet, O? croist la rose et le muguet, Et aussi faict le passerose. Et puis c'est Jean Marot, p?re de Cl?ment; Gringoire; Jean Le Houx, qui chanta le cidre... et aussi le vin; Vauquelin de La Fresnaye et son fils Vauquelin des Yvetaux; Fran?ois de Malherbe, dont tant de stances furent mises en musique de son temps et depuis; Gaultier Garguille; le grand Corneille lui-m?me; Madeleine et Georges de Scud?ry... Et, plus pr?s de nous: Malfil?tre, Casimir Delavigne, Louis Bouilhet, Barbey d'Aurevilly, Guy de Maupassant... Enfin, nos contemporains: Charles Fr?mine, Eug?ne Le Mouel, Paul Harel le bon po?te-aubergiste, Henri de R?gnier, enfin Louis Beuve, qui ?crit en patois ses chansons. Mais pourquoi ces lecteurs doivent-ils ?tre si peu nombreux? Cent vingt-cinq exemplaires ? cent cinquante francs: que les bibliophiles sont ?go?stes! Certes, ce prix est justifi? par la beaut? de la pr?sentation typographique et par la richesse harmonieuse des vignettes en couleurs de Giraldon, grav?es sur bois par Quesnel, qui encadrent chaque page. Cependant, ne pourrait-on maintenant faire une ?dition plus modeste d'un ouvrage que beaucoup de simples lettr?s, qui n'ont pas les moyens d'?tre bibliophiles, seraient heureux de mettre, eux aussi, dans leur biblioth?que? QUELQUES BEAUX LIVRES ILLUSTR?S AUX CHAUFFEURS! DOCUMENTS et INFORMATIONS NOUVEAU GAZ D'?CLAIRAGE ET DE CHAUFFAGE. On conna?t le gaz ? l'eau, produit par le passage de l'eau sur du charbon port? au rouge, et l'on sait que ce gaz revient ? un tr?s bas prix, ? peine un centime et demi par m?tre cube. Mais l'emploi de ce gaz est tr?s limit?, en raison de la tr?s forte proportion d'oxyde de carbone qu'il contient, proportion qui peut aller jusqu'? 40%. Un industriel anglais, mettant ? profit une m?thode due ? un professeur de l'Universit? de Toulouse, M. Sabatier, serait arriv? ? d?barrasser le gaz ? l'eau de son oxyde de carbone, et ? produire finalement un gaz dont le prix de revient serait encore tr?s faible et dont le pouvoir calorifique serait cependant d'environ 35% sup?rieur ? celui du gaz ordinaire. On proc?de actuellement, ? Lyon, ? des exp?riences syst?matiques sur ce nouveau produit, qui exigerait moiti? moins de houille que le gaz d'?clairage actuel, et s'accommoderait de houille de qualit? secondaire. LES HAUTS FOURNEAUX DANS L'INDE. C'est une cons?quence forc?e de l'?volution ?conomique et sociale que les pays les plus arri?r?s, au point de vue industriel, arrivent peu ? peu ? s'affranchir de certains tributs pay?s aux nations ?trang?res, toutes les fois que des circonstances locales n'y apportent pas un obstacle absolu. Il y a quelques ann?es, un grand industriel hindou, nomm? Tata, songea ? utiliser sur place les charbons et les minerais de fer indig?nes. Il est mort avant d'avoir pu r?aliser son projet; mais le consul am?ricain ? Bombay signale que ses fils sont en train de constituer une soci?t? au capital de 6.480.000 livres pour ?tablir des hauts fourneaux, des aci?ries, des laminoirs et pour exploiter les mines. Si l'entreprise r?ussit, la m?tallurgie europ?enne et am?ricaine trouvera sur le march? asiatique une concurrence contre laquelle la lutte pourra devenir singuli?rement difficile. LA PRODUCTION DU COTON. La production annuelle du coton est consid?rable; elle atteint 3 milliards de kilogrammes, et cependant ne d?passe pas les besoins de l'Industrie. Les ?tats-Unis tiennent la plus grande place dans cette production: ils fournissent pr?s de 70% du coton utilis?; les Indes en fournissent 15% et l'?gypte 8%. L'appoint est fourni par les autres pays, Turkestan, Japon, etc.: en tout 500 millions de kilogrammes. Il n'est pas douteux que nos colonies pourraient jouer un r?le important dans cette production et qu'elles seraient bien plac?es pour fournir la mati?re premi?re ? l'industrie cotonni?re fran?aise. Aussi avait-on tent? d'organiser la culture du coton dans nos colonies africaines. Mais, au S?n?gal et au Soudan, cette culture ne para?t devoir ?tre fructueuse, en raison de la climatologie de ces pays, que par l'irrigation. C'est d'ailleurs ce qui se passe en ?gypte, o? l'?tat, qui met en r?serve les crues du Nil, est, pour les cultivateurs, une sorte d'entrepreneur de fourniture d'eau. LA CRISE DU P?TROLE AU CAUCASE. On peut appr?cier aujourd'hui les cons?quences des incendies de Bakou sur l'industrie p?trolif?re du Caucase. La production du naphte, ?gale ? 50 millions de quintaux en 1904, accusait, pour le premier semestre de 1905, une diminution de 6 millions de quintaux. Depuis les ?meutes du mois de septembre, elle s'est abaiss?e ? un chiffre que l'on n'a pas encore fait conna?tre. L'augmentation des cours, seule, permet de supputer l'importance du d?ficit. Le poid de 16 kilos n'avait jamais valu, ? Bakou, plus de 17 kopecks; depuis longtemps il ?tait descendu ? 7 kopecks. Il est aujourd'hui de 21 kopecks et, ? Nijni-Novgorod, il atteint 30 kopecks. Les armateurs et les usiniers du Volga, qui employaient tous le p?trole pour produire la force motrice, songent ? utiliser d?sormais la houille; certaines lignes de chemin de fer ont d?j? effectu? la substitution. Le manque de wagons rend la solution g?n?rale difficile, sinon impossible. D'autre part, le bureau de statistique des industriels de Bakou, tout en ?valuant les pertes ? 27 millions de roubles, estime que, gr?ce aux ?normes capitaux dont disposent les propri?taires de puits, le d?sastre est assez facilement r?parable. Sur les 1.512 puits existant nagu?re dans les quatre districts de Bakou, il en reste 580. Parmi les 932 br?l?s, quelques-uns ?taient abandonn?s. L'?tablissement d'un puits co?te 75.000 roubles; mais si, comme on le suppose, les trous de forage n'ont pas souffert, le dommage se r?duirait aux 10.000 roubles repr?sentant la valeur des machines et des appareils. LA POPULATION FRAN?AISE EN 1904. Chaque ann?e, depuis quelque temps, nous avons ? enregistrer un nombre de naissances inf?rieur ? celui de l'ann?e pr?c?dente. En 1904, l'exc?dent des naissances sur les d?c?s n'est que de 57.026, nombre inf?rieur d'un quart ? celui de 1903: 73.106. Non seulement, en effet, il y a eu, en 1904, 8.483 naissances de moins que l'ann?e pr?c?dente, mais il y a eu, en outre, une l?g?re augmentation--7.597 unit?s--du nombre des d?c?s. De l? un taux d'accroissement de 0,15% inf?rieur ? tous les pr?c?dents, depuis 1900. La diminution du nombre des naissances est assez g?n?rale: elle s'?tend ? 56 d?partements. Mais elle est le plus sensible dans le Nord, le Var, le Rh?ne, le Morbihan, la Gironde, la Corse et la Loire. Le Pas-de-Calais, la Meurthe-et-Moselle, les Alpes-Maritimes et la Vienne se font remarquer au premier rang des 31 d?partements o? la natalit? a augment?. Par contre, la Seine a enregistr?, en 1904, 2.051 d?c?s de plus qu'en 1903; le Finist?re, 1.233; le Pas-de-Calais, 1.026; la Seine-et-Oise, 865, et le Nord, 833. Les Bouches-du-Rh?ne, les Alpes-Maritimes, le Var, la Corse, l'Ain, le Gers, se font remarquer par l'am?lioration de leurs chiffres obituaires. Toutefois, si les naissances se font rares, les mariages sont cependant chaque ann?e plus nombreux. Il y en a eu 298.721 en 1904, soit 2.725 de plus qu'en 1903. C'est surtout dans la Seine que l'accroissement a ?t? relev? . D'ailleurs, il en est de m?me des divorces: 9.860 en 1904 au lieu de 8.919 en 1903. Le nombre des naissances a ?t? de 818.229, soit 2,20% de la population l?gale. De ces enfants, 416.812 ?taient des gar?ons et 401.417 des filles, soit environ 1.038 gar?ons pour 1.000 filles. Cette proportion reste ? peu pr?s invariable. L'UTILISATION DES FRUITS DU SORBIER AM?LIOR?. Le sorbier des oiseleurs est un arbre qui commence ? prendre une certaine place dans quelques vergers: on en a trouv? en Moravie des pieds perfectionn?s, ? fruit tr?s sup?rieur ? celui que donne commun?ment cette esp?ce; et plusieurs pieds, greff?s avec ces sujets d'?lite, ont ?t? r?pandus en Suisse, en Allemagne, et en France m?me. Les modes d'utilisation possibles du fruit du sorbier am?lior? sont divers. On peut le consommer cru, frais ou conserv?. Pour le conserver, on le cueille apr?s maturit? et on le met s?cher en branches, comme les cerises, dans un endroit ? temp?rature r?guli?re. Il peut, de cette mani?re, durer jusqu'au printemps suivant. On en fait des confitures aussi, mais il faut cueillir le fruit avant maturit? pour avoir des confitures se conservant bien: en septembre, au lieu d'octobre qui est le moment o? le fruit, devenu sucr?, est le plus agr?able pour le consommateur qui l'absorbe cru. Depuis longtemps on fait, avec le fruit du sorbier sauvage, de l'eau-de-vie: une fabrique fonctionne ? Izaebnik pr?s Krakau depuis 1884, et de grandes plantations de sorbier doux ont ?t? faites dans la m?me localit? en 1889, pour l'utilisation alcoolique des fruits am?lior?s. Le sorbier se recommande encore ? l'ami des animaux: il donne au gibier et aux oiseaux un aliment tr?s appr?ci? en hiver. L'?CLAIRAGE DU SALON DE L'AUTOMOBILE On s'?tait fort extasi? l'ann?e derni?re sur l'?clairage du Salon de l'automobile, mais le chiffre de 20.000 lampes formant la vasque centrale du plafond ?tait peut-?tre encore plus impressionnant que l'effet produit. Cette boule ?tincelante paraissait un peu isol?e au milieu de l'immense carcasse vitr?e dont les grands cintres seuls ?taient dessin?s par un sillon lumineux; la surface ?clair?e pr?sentait des trous qui en rompaient d?sagr?ablement l'unit?. Un nouvel effort a ?t? tent? cette ann?e, et les r?sultats obtenus semblent rendre bien difficile tout progr?s ult?rieur. Le plafond est parsem? d'?toiles, et des festons tr?s simples courant sur les cintres att?nuent par la gr?ce de leurs courbes successives les profils un peu durs de cette architecture sp?ciale; tout cela dans une mesure et des proportions si heureuses que le regard embrasse d'un seul coup cette constellation pour en admirer le parfait ?quilibre. Peu de visiteurs, sans doute, sont capables de supputer, m?me approximativement, l'importance du travail et de la d?pense que repr?sente une telle illumination. Quelques chiffres vont nous fixer ? cet ?gard: La force motrice s'?l?ve ? 5.000 chevaux, dont 250 seulement fournis par les sept dynamos install?es ? demeure dans les sous-sols du Grand Palais et qui assurent l'?clairage du Concours Hippique et des expositions ordinaires. Le suppl?ment de force est emprunt? au secteur des Champs-Elys?es, ? l'usine des Moulineaux et ? la Compagnie du M?tropolitain. Cette derni?re fournit le plus fort contingent: 1.800 chevaux ? la tension de 5.000 volts. Les divers courants sont r?partis sous la direction unique de la maison Lacarri?re. Cette force de 5.000 chevaux, sup?rieure de 1.500 chevaux ? celle utilis?e ant?rieurement, est presque ?gale ? la puissance dont disposent certains secteurs parisiens . Elle suffirait ? l'?clairage public et domestique d'une ville de 100.000 habitants, et elle permettrait de faire circuler simultan?ment, entre la gare des Invalides et Versailles, dix ? douze trains de 150 tonnes. Les stands des exposants utilisent, ? eux seuls, environ 90.000 lampes ? incandescence, presque toutes de 5 ? 7 bougies. L'?clairage < C'est la premi?re fois qu'on emploie sur une aussi vaste ?chelle la lampe ? mercure. Sa lumi?re, totalement priv?e de rayons rouges, est d'aspect blafard, cadav?rique, comme on peut s'en rendre compte dans quelques magasins parisiens qui l'ont adopt?e. Mais, gr?ce ? la hauteur o? les lampes se trouvent ici plac?es, ? la correction apport?e par les rayons d'autres foyers et, aussi, aux tons un peu crus des fresques qui d?corent l'ext?rieur du palais, elles emplissent le p?ristyle d'une sorte d'atmosph?re lunaire d'un effet pittoresque. La consommation horaire totale repr?sente une d?pense approximative de 3.600 francs en ?lectricit? et 250 francs en gaz, soit, pour une moyenne quotidienne de quatre heures d'?clairage, 15.400 francs, et pour les quinze jours d'exposition: deux cent trente et un mille francs . L'?clairage des serres exige une autre force de 800 chevaux et co?te 800 francs par heure. Nous arrivons donc comme total g?n?ral ? une force d'environ 5.800 chevaux et ? une consommation de 279.000 francs pour la dur?e de l'exposition. Le Grand Palais n'ayant ?t? livr? aux ?lectriciens que le 20 novembre, dix-sept jours ont suffi pour une installation qui a occup? un personnel de 150 personnes et qui a n?cessit? la pose de plus de 15 kilom?tres de c?ble, non compris la longueur des bandes souples o? sont piqu?es les lampes. La valeur de cette installation, en location, peut ?tre ?valu?e ? 400.000 francs. C'est la premi?re fois que l'on voit en France, et probablement en Europe, une telle masse de lumi?re inondant un espace relativement si restreint.
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