Read Ebook: Les Usages du Siècle : lettres conseils pratiques le Savoir-vivre by
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Ebook has 2708 lines and 78251 words, and 55 pages
M?me, si la famille de la jeune fille refuse, elle doit offrir des remerciements ? la tierce personne et des phrases de regrets polis au pr?tendant.
Il y a des personnes qui se plaisent ? faire des mariages. Elles rendent souvent service aux familles qui n'ont pas beaucoup de relations, et il serait ingrat de leur en vouloir si leurs efforts n'aboutissaient pas.
Si donc vous intervenez, parlez franchement ? la famille du jeune homme ou ? lui-m?me s'il est orphelin, ? la famille de la jeune fille, ou ? son tuteur, jamais ? elle-m?me, cela pourrait la g?ner. En r?unissant les jeunes gens dans un d?ner, dans une soir?e o? il y a beaucoup d'autres jeunes couples, on peut esp?rer que la jeune personne ignorera l'intention.
Se trouvant avec des compagnes, elle peut penser que c'est pour l'une d'entre elles que le jeune homme est l? et elle se doutera encore moins de quelque chose s'il y a plusieurs jeunes gens.
Apr?s l'entrevue, on doit demander ? la jeune fille ce qu'elle pense de <
Si, apr?s quelques visites, le jeune homme pense qu'il ne pourra pas trouver le bonheur dans cette union, il en fait part ? l'interm?diaire, qui, aussi d?licatement que possible, avertit la famille de la jeune personne; la m?me chose a lieu, lorsque c'est du c?t? de la femme que vient le refus. En tous cas, c'est fort d?sagr?able pour la personne qui s'est entremise, et bien des brouilles mondaines sont venues de l?.
Lorsque conformit? de go?ts, de fortune, de famille, semblent promettre un long avenir de bonheur, le pr?tendant ne doit pas tarder ? faire conna?tre ses intentions d?finitives; s'il a son p?re, celui-ci se charge de la d?marche pr?s du p?re de la jeune fille; sa m?re, en cas de mort du p?re ; son tuteur, s'il est orphelin et mineur; son oncle; la tierce personne; un ami intime ou lui-m?me.
La demande peut ?tre faite par lettre ou de vive voix.
Les circonstances dictent les formules de demandes ?crites.
Les refus doivent toujours ?tre notifi?s poliment; on donne pour pr?texte des engagements ant?rieurs, la trop grande jeunesse de la jeune fille, sa sant? d?licate; ne jamais invoquer la question de position ou d'argent, si c'est elle qui motive le refus.
C'est le tuteur qui doit recevoir les propositions de mariage relatives ? une orpheline.
S'il s'agit d'une veuve ou d'une orpheline majeure, on doit s'adresser franchement et directement ? elle-m?me.
On peut ? d?faut de parents directs, tels que p?re, m?re, grand-p?re, grand'm?re, s'adresser ? un fr?re, f?t-il plus jeune, ou ? une soeur a?n?e, mari?e.
Pour faire une demande en mariage, qu'on soit l'interm?diaire ou le pr?tendant lui-m?me, une tenue tr?s soign?e est de rigueur, mais jamais l'habit et les gants blancs.
Quel que soit le r?sultat d'une demande, si elle a ?t? faite par les interm?diaires, ceux-ci ont droit ? des remerciements tr?s affectueux.
Il est inutile de dire, qu'en cas d'?chec, lesdits interm?diaires sont tenus au secret le plus absolu.
Il serait du plus mauvais go?t de colporter partout une lettre de demande en mariage, qu'on ait un refus ou une acceptation.
Quelquefois, la jeune fille, bien dispos?e en faveur du candidat, demande ? le conna?tre un peu plus, avant de donner une r?ponse d?finitive; le jeune homme doit se pr?ter de bonne gr?ce ? cette sorte d'?preuve.
Il n'affectera pas un trop grand empressement et surtout, devant des tiers, rien ne doit faire soup?onner sa recherche.
Les parents de la jeune fille doivent faciliter des entrevues autant que le bon go?t et la biens?ance le permettent.
Si la demande doit ?tre agr??e, on le fait savoir au jeune homme par une tierce personne; celui-ci peut aussit?t formuler sa demande officielle, ? laquelle on r?pond par une lettre d'acceptation qui se peut r?diger de la sorte:
Cher monsieur,
Nous sommes tr?s honor?s, ma femme et moi, de votre gracieuse demande.
Nous nous y attendions certes, puisque, avec une d?licatesse qui nous a fait plaisir, vous aviez pri? le meilleur ami de nos deux familles de pressentir nos intentions.
Votre position, votre situation nous convenant, il ne nous restait plus qu'? consulter la ch?re fille dont nous r?vons le bonheur et qui si tendrement, toujours, nous a r?compens?s de nos soins et de notre affection. Sa r?ponse ne vous est point d?favorable.
Pr?sentez-vous donc quand il vous plaira, et croyez, cher monsieur, ? nos sentiments d?j? tr?s affectueux.
On prend alors jour pour d?battre ? fond les questions d'int?r?ts; rien ne doit rester dans l'ombre, car si, pour une question d'argent, un mariage peut manquer, il est inutile de l'engager.
Si l'interm?diaire n'est pas un des amis intimes, il est ennuyeux de dire ce que l'on donne ? sa fille, ce qui lui doit revenir, etc., etc.
Il y a l? toute une gamme de nuances extr?mement d?licates.
On peut faire traiter cette question par les notaires des deux familles.
Que ce soit un refus ou une acceptation qui r?sultent des d?marches matrimoniales, on ne doit pas tarder ? faire conna?tre la d?cision prise.
Une nouvelle insistance ? un refus serait d?plac?e.
Pendant les pourparlers d'int?r?ts, la jeune fille et le pr?tendant doivent s'abstenir de toutes r?flexions, ils ont leurs fond?s de pouvoir. Une femme seule ?vite les d?bats d'argent.
Si, au cours des pourparlers, le pr?tendant se trouvait d??u dans ses esp?rances <
Si, apr?s avoir accept? un jeune homme, une jeune fille refusait, ses parents doivent chercher ? la faire revenir sur sa d?termination mais non la forcer; de m?me, lorsqu'elle s'?prend de quelqu'un qui ne convient pas ? sa famille doit-on faire le possible pour lui d?montrer ce qu'on a ? reprocher au pr?tendant, mais les grands moyens n'ont jamais tr?s bien r?ussi et le savoir-vivre, le bon sens les interdisent.
Il faut d?payser la jeune fille, la faire voyager, la distraire, et il est rare qu'un sentiment de coeur de vingt ans r?siste ? ce petit traitement.
Dans les mariages d'inclination, d'amour, je ne trouve nullement d?plac? que le jeune homme s'adresse directement ? la jeune fille dont il veut faire sa femme ou qu'il charge de ce soin sa m?re ou son p?re, qui demanderont alors: <
Si celle-ci est dispos?e ? accepter, elle peut r?pondre au jeune homme ou ? ses parents que si les siens acceptent elle ne dira pas non, ou m?me, si les parents du jeune homme lui sont connus depuis longtemps, elle peut simplement les embrasser sans r?pondre; c'est suffisamment ?loquent.
Une grande franchise est, dans tous les cas, indispensable.
Enfin toutes les difficult?s sont aplanies, la demande verbale ou ?crite a ?t? bien accueillie et il faudrait des motifs tr?s graves pour rompre le projet d'union.
Le jeune homme ?crit ou fait demander quel jour et ? quelle heure il peut se pr?senter officiellement; on lui r?pond en lui fixant une date prochaine, le lendemain ou le surlendemain.
Le jour de la premi?re entrevue officielle, le jeune homme doit envoyer un joli bouquet blanc ros? pour une jeune fille, de roses de couleurs pour une veuve; jamais de fleurs d'oranger dans le premier cas, jamais de fleurs trop sombres dans le second.
Inutile de mettre sa carte, on sait de reste d'o? viennent les fleurs.
Ce bouquet doit ?tre plac? dans un vase, mis en ?vidence sur un meuble de la pi?ce o? on doit recevoir le jeune homme.
Celui-ci, accompagn? de son p?re ou de sa m?re, seul s'il est orphelin, se pr?sente ? partir de trois heures, jamais avant, ? la maison de celle qu'il peut d?s lors consid?rer comme sa fianc?e.
Apr?s les premiers instants d'entretien qui sont toujours un peu g?nants de part et d'autre, on fait venir la jeune fille. Celle-ci doit ?tre simplement mais ?l?gamment habill?e; il faut un brin de coquetterie qui marque qu'elle s'est mise en frais pour son futur mari; elle peut avoir, dans les cheveux ou ? son corsage, une fleur du bouquet envoy? le matin.
Elle doit sans fausse honte saluer la personne qui accompagne le jeune homme et celui-ci, leur tendre la main, selon le degr? d'intimit? qui r?gne entre les deux familles.
Le p?re ou la m?re doivent l'embrasser, en la nommant <
Elle doit remercier du bouquet re?u; le jeune homme s'informera discr?tement des fleurs qu'elle pr?f?re.
A propos de bouquet, disons en passant que le bouquet quotidien n'est pas obligatoire, qu'il peut s'envoyer tous les deux jours ou m?me une fois par semaine.
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