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Read Ebook: The Philippines: Past and Present (Volume 2 of 2) by Worcester Dean C Dean Conant

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Ebook has 2210 lines and 158806 words, and 45 pages

--Lui fera-t-elle m?me du bien?

--A Crispi, Crispi et demi peut-?tre.

On fait des mots. Chez nous on a toujours fait des mots ou des chansons sur toutes choses. Et l'on parle du Mage. Et l'on discute les m?rites de Meissonier.

--Savez-vous ce qui a fait son succ?s? disait un homme d'esprit. C'est que ses tableaux ?tant petits il fallait s'approcher de tr?s pr?s pour les regarder, qu'on faisait foule tout autour et qu'on ne pouvait pas les voir.

C'est peut-?tre parce qu'il y a encore une France!

Et pour terminer par quelque chose de tout ? fait consolant, pensons un peu ? cette belle soir?e que l'Op?ra-Comique a organis?e en faveur d'H?rold.

H?rold! un grand nom! un grand musicien! et qu'un de nos collaborateurs, Lucien P?t?, a glorifi? en des strophes vraiment ?mues:

Il me fallait l'?me profonde, Le cr?pe sur la cloche d'or. La note qui r?veille un monde, Au fond des coeurs o? l'?me dort!

Il me fallait la po?sie, Le doux r?ve o? le coeur se fond, Et tout ce qui fut l'ambroisie, Ce miel que les po?tes font.

C'est la France qui dit ces belles choses ? H?rold par les l?vres ?loquentes de Mlle Dudlay. Les musiciens! les po?tes! les artistes! Mon Dieu! comme il fait bon les aimer en cette quinzaine o? la politique s'est taill? une si large part!

Rastignac.

LA SOEUR PATROCINIO

Elle s'appelait, de son nom de famille, Maria Rafaela Quiroga. Elle ?tait la fille de pauvres paysans. A l'?ge de dix-huit ans, vers l'ann?e 1827, elle prit le voile, et depuis ce moment, ayant adopt? dans le clo?tre le nom de Patrocinio, on ne la connut plus que sous ce nom-l?.

Sans ?tre une beaut?, elle ?tait assez jolie, son air doux et b?at frappait tout le monde. Ses yeux ?taient toujours lev?s vers le ciel. On lui fit tout de suite une r?putation d'illumin?e.

Son exaltation et ses extases donn?rent au couvent du Christ de la Patience, o? elle se trouvait, une grande c?l?brit?; et les personnages carlistes de l'?poque d?cid?rent d'exploiter ses r?v?lations au profit de la cause du pr?tendant, et contre la r?gence de Marie-Christine. On la mit en rapport avec un moine capucin connu pour sa rage carliste; ce moine s'empara de l'esprit de soeur Patrocinio et lui apprit ce qu'elle devait faire pour influencer la foule inconsciente. Elle serait l'envoy?e de Dieu pour favoriser la cause de don Carlos.

Pour cela, il fallait faire des choses extraordinaires, et on lan?a la religieuse comme on lance aujourd'hui une ?toile.

Au commencement de l'ann?e 1855, une nouvelle extraordinaire se r?pandit dans Madrid. Soeur Patrocinio avait ?t? favoris?e par le ciel de plaies exactement pareilles ? celles du Christ. Elle s'?tait r?veill?e un beau matin avec de fortes blessures aux mains et aux pieds, et une autre au c?t? droit, celle-ci pour rappeler le coup de lance donn? au Christ par Longin.

On disait aussi que la soeur miraculeuse disparaissait pendant la nuit de son lit et qu'on la trouvait le lendemain couch?e et endormie sur les toits du couvent. C'?tait le diable qui s'amusait de la sorte avec elle. Pourquoi faire? me demanderez-vous. Dame! pour lui dire, comme la soeur le d?clara devant le juge d'instruction, que <>

La justice s'empara d'elle, et les troupes furent consign?es en vue d'?viter des ?meutes. Soumise ? la visite des m?decins l?gistes, ceux-ci n'eurent pas de peine ? reconna?tre que les plaies ?taient produites par des caustiques qu'on renouvelait chaque fois qu'elles devaient se fermer. Un docteur fut charg? de cicatriser les blessures miraculeuses. A partir de ce moment, la soeur Patrocinio mit des mitaines qu'elle n'a plus quitt?es. On n'a jamais plus revu ses mains, et pour cause.

La fausse sainte fut condamn?e ? l'exil ? quarante lieues de la capitale.

O? alla-t-elle? On l'ignore. On sait seulement qu'elle passa plusieurs ann?es cach?e dans un autre couvent.

Mais son influence n'avait pas disparu. Bien que cette femme diabolique ait ?t?, au d?but, carliste effr?n?e, elle avait pris de l'influence sur le coeur et l'esprit d'Isabelle II; et quand la R?gence finit et que la reine monta sur le tr?ne, la soeur Patrocinio reparut.

Son fr?re, comme je l'ai dit plus haut, ?tait parvenu ? s'emparer de don Fran?ois d'Assise. Don Manuel fut nomm? chef de la maison du roi consort, la soeur Patrocinio revint ? Madrid et prit la direction du couvent de J?sus. Elle y ?tablit un foyer de conspiration perp?tuelle contre tout ce qui relevait du minist?re et du gouvernement. L'?tat, c'?tait elle! La reine et son mari allaient souvent au couvent, et, plus forte que tous les j?suites du monde, soeur Patrocinio r?ussit ? s'emparer, en ma?tresse absolue, de la volont? de la souveraine. La voix publique dit que la reine lui envoyait son linge pour qu'elle le m?t quelques heures avant elle; l'odeur de saintet? devait y rester!

La soeur et son fr?re dict?rent les noms des nouveaux ministres, tous r?actionnaires. Ce fut ce que l'on appela en Espagne le minist?re ?clair. Les ministres pr?t?rent serment ? trois heures de l'apr?s-midi, et furent renvoy?s ? dix heures du soir. C'est assez vous dire quel ?tait l'?tat des esprits, et si la mesure fut vite rapport?e.

Narvaez, press? de reprendre le pouvoir, r?sista d'abord. La reine pleura. A la fin, il c?da. <>

A minuit, le p?re Fulgence ?tait amen? devant le mar?chal entre deux gendarmes. Sans l'intervention du marquis de Miraflor?s, qui ?tait pr?sent, il l'aurait fait jeter par la fen?tre. Ordre fut donn? de le conduire en exil s?ance tenante. En m?me temps, le chef de la S?ret? se faisait ouvrir les portes du couvent de J?sus. La soeur se pr?senta suivie de trente religieuses portant des cierges, elle-m?me tenant ? la main une image de la Vierge.

--Allons, allons, pas de com?die, au nom de la reine, je vous arr?te!

La soeur lui r?pondit par des mots ?nigmatiques, pendant que les autres religieuses pleuraient et se tordaient de d?sespoir; mais rien n'y fit. La c?l?bre mystificatrice fut plac?e dans une chaise de poste et conduite ? Talavera; son fr?re fut chass? du palais... on respira!

La r?volution de 1868 vint la surprendre dans ses d?lices d'Aranjuez o? elle vivait entour?e de faste. Elle savait bien que la chute du tr?ne pouvait ?tre terrible pour elle, et quand le peuple envahit le couvent, il n'y trouva pas son ennemie. Elle avait de nouveau disparu! Cette fois, la soeur Patrocinio s'en alla ? l'?tranger, vint ? Paris, laissa de c?t? ses habits de religieuse et s'habilla en dame. Un soir, en 1869, on jouait au Ch?telet une revue de l'ann?e. C?line Montaland tenait le r?le de la reine d'Espagne. Nous ?tions trois amis, ? l'orchestre, quand nous entend?mes des commentaires en espagnol, dans une baignoire ? c?t? de nous. Je tourne la t?te et m'?crie: <>

--Pas possible, dirent mes amis.

--Mais si, voyez ses mains, ses mitaines!...

Elle me regarda avec des yeux de panth?re, et, s'adressant ? la dame qui l'accompagnait, dit en se levant:

--Allons-nous-en, allons-nous-en vite!

La soeur Patrocinio fonda encore un couvent. Elle en a fond? tant! Ce dernier s'appelle le couvent des <>, et se trouve ? Guadalajara, capitale de la province du m?me nom. Suivant son habitude, la soeur, qui en ?tait naturellement la sup?rieure, fit les choses en grand; c'est dans ce clo?tre richement install? qu'elle a pass? les derni?res ann?es de sa vie, correspondant avec trente ou quarante maisons de religieuses fond?es par elle. Eloign?e de la politique, elle recevait une correspondance quotidienne tr?s volumineuse. On ignorait avec qui elle entretenait cette correspondance et ? quel sujet.

Cette femme a toujours v?cu envelopp?e du plus grand myst?re. Atteinte d'une maladie de coeur, elle s'est ?teinte ? l'?ge de quatre-vingt-douze ans. Sa mort a ?t?, d'apr?s ce que disent les religieuses, extr?mement douce. Les soeurs qui la veillaient la croyaient endormie, elle ?tait morte. Elle ne voulait pas mourir encore n?anmoins. Huit jours auparavant, on lui parla d'extr?me-onction. Avec un accent imp?ratif elle dit: <>

Le pape lui a envoy? sa b?n?diction. Le peuple de Guadalajara voulait la voir, mais, pour ?viter des manifestations, son corps n'a pas ?t? expos? dans l'?glise.

On l'a enterr?e avec ses mitaines...

Eusebio Blasco.

MEISSONIER.--L'homme et l'artiste ? diff?rentes ?poques de sa vie.--D'apr?s des photographies de la maison Lecadre.

LA CENSURE

On a beaucoup dit et ?crit ? propos de cette institution. Bien des lances ont ?t? rompues sur ce terrain, toujours br?lant d'actualit?, sans que jamais, malgr? les victoires remport?es, alternativement de part et d'autre, les r?sultats successifs de la lutte aient paru donner ? l'opinion publique une satisfaction compl?te et d?finitive; maintenue ou supprim?e une fois de plus, la question de la censure n'en sera pas r?solue ? tout jamais pour cela, car sa discussion na?t de nos passions, ce qui lui assure une mise ? l'ordre du jour ?ternelle.

Si nous prenons la parole aujourd'hui sur le sujet, ce n'est pas--rassurez-vous, lecteurs--pour ou contre; non, c'est pour parler ? c?t?, notre but tr?s modeste est de vous initier au fonctionnement de la censure, de vous en faire conna?tre ce qu'on appelle vulgairement la cuisine.

Nous ne nous occuperons naturellement que de la censure dramatique, puisque la censure des ?crits a ?t? supprim?e par la loi du 29 juillet 1881 qui proclama la libert? de la presse.

L'observation qui se d?gagerait de ces nombreuses fluctuations pourrait ?tre celle-ci: chaque fois que la censure a ?t? remise en vigueur, on en a demand? l'abolition; le r?tablissement chaque fois qu'elle a ?t? abolie. Ce qui tendrait ? donner raison ? ce vieux dicton qui pr?tend dans sa philosophie m?lancolique que <>.

Mais je ne suis pas ici pour philosopher et je reviens ? mon sujet c'est-?-dire au fonctionnement de la censure, ou plut?t de l'inspection des th??tres, pour lui donner, en passant, son titre officiel actuel.

La Censure peut ?tre pr?ventive, r?pressive ou facultative.

Le r?le pr?ventif est celui qui lui a ?t? g?n?ralement attribu?, et c'est celui qu'elle exerce aujourd'hui. Il a cet avantage d'offrir aux auteurs et aux directeurs, gr?ce au visa pr?alable, une garantie contre les poursuites en cas de d?sordre ou de scandale. La pi?ce qui l'occasionne est suspendue et l'auteur et le directeur en sont simplement pour leurs frais.

La censure facultative laissait aux auteurs et directeurs la libert? de soumettre la pi?ce ? l'examen ou de s'affranchir de cette formalit?. Dans le premier cas, ils n'?taient pas responsables s'il se produisait du d?sordre; dans le second cas, ils demeuraient passibles du code p?nal.

La censure, compos?e actuellement de quatre inspecteurs, MM. Philippe de Forges, Paul Bourdon, Georges Gaun? et Adrien Bernheim, ressort, comme on sait, du minist?re de l'instruction publique et des beaux-arts. Ses fonctions sont essentiellement consultatives et nous allons voir comment elles s'exercent.

Pour en faire mieux saisir le m?canisme, prenons, si vous le voulez bien, une pi?ce depuis le moment o? elle est soumise ? l'examen de la censure jusqu'au soir de la premi?re repr?sentation.

Un jour, un auteur s'?crie:

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