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Read Ebook: La Vie Universitaire dans l'Ancienne Espagne by Reynier Gustave

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Ebook has 325 lines and 43763 words, and 7 pages

Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e.

LA VIE UNIVERSITAIRE DANS L'ANCIENNE ESPAGNE

LA VIE UNIVERSITAIRE DANS L'ANCIENNE ESPAGNE

PAR Gustave REYNIER

PARIS ALPHONSE PICARD ET FILS Libraires-?diteurs 82, RUE BONAPARTE

TOULOUSE ?DOUARD PRIVAT Libraire-?diteur 45, RUE DES TOURNEURS

AVANT-PROPOS

PREMI?RE PARTIE.

La vie d'une Universit?: Salamanque.

CHAPITRE PREMIER.

SALAMANQUE ET SON UNIVERSIT?.

On voudrait trouver des mots rares, des mots pr?cieux pour rendre la beaut? de Salamanque. Dans la plaine nue qu'entoure un cercle de p?les collines, couronn?e de tours, de d?mes et de clochers, elle se dresse comme une cit? souveraine. Et, teinte de fines couleurs, qui vont du rose tendre au jaune d'or, lumineuse sous ce ciel clair et dans cet air l?ger, elle s'?panouit comme une fleur.

Nulle part peut-?tre on ne pourrait rencontrer, resserr?s dans un si petit espace, tant d'oeuvres exquises, tant d'?difices somptueux. La magnificence de la nouvelle cath?drale et la gr?ce robuste de l'ancienne, les lignes harmonieuses des ?glises, des vieux coll?ges; les palais charg?s d'armoiries illustres o? l'on voit briller le soleil des Solis, les ?toiles des Fonseca, les cinq lis des Maldonado; tant d'antiques maisons dont les portes ouvertes laissent entrevoir des cours dall?es de marbre, d'?l?gants portiques, de fines colonnades, les margelles us?es des vieux puits, tout cela forme un ensemble v?ritablement unique o? la po?sie d'un pass? lointain se m?le aux impressions d'art les plus d?licates.

Qu'il f?t de riche ou de pauvre maison, qu'il arriv?t en carrosse, ? cheval ou sur une mule de louage, l'?tudiant qui, vers la fin du seizi?me si?cle, passait les foss?s de Salamanque, devait se trouver tout d'abord ?bloui. Vingt-cinq paroisses, vingt-cinq couvents d'hommes, vingt-cinq couvents de femmes, vingt-cinq coll?ges; tout cela domin? par l'imposante masse de la cath?drale nouvelle, dont les trois nefs ?taient d?j? debout; sept mille ?tudiants, dix-huit mille ouvriers ou marchands vivant ? l'ombre de l'Universit? et vivant d'elle; cinquante-deux imprimeries et quatre-vingt-quatre librairies dans un seul quartier, occupant trois mille six cents personnes. Dans les rues, sur les places, un mouvement incessant, une rumeur qui ne s'?teignait pas. On ?tait bien dans une capitale, et Salamanque ?tait vraiment reine. <>: c'est le nom qu'on lui avait donn? et dont aujourd'hui encore elle est fi?re. <>

No hay cosa tan heroyca baxo el cielo; No hay eliseo campo ans? preciado. No hay garza, ni nebl? tan alto en vuelo Que llegue adonde t? te has sublimado... Metr?poli del mundo...

Si l'?tudiant ?tait riche, il n'avait pas ? se mettre en qu?te d'un g?te: sa famille avait eu soin de lui retenir un logis et de monter d'avance sa maison. ?tait-il de tr?s haut rang, il devait mener un train magnifique et qui f?t honneur ? ses parents: quand arriva, par exemple, le jeune Don Gaspar de Guzm?n, qui fut plus tard comte-duc d'Olivares, il avait avec lui un gouverneur, un pr?cepteur, huit pages, trois valets de chambre, quatre laquais, un chef de cuisine, sans compter les servantes et les valets d'?curie.

Pour les ?coliers de plus modeste fortune, s'ils n'?taient pas boursiers de quelque Coll?ge et s'ils n'avaient point dans la ville de parents qui les voulussent recueillir, ils s'adressaient ? quelques <>. On appelait ainsi des ma?tres de pension qui, avec l'autorisation de l'Universit? et sous son contr?le, logeaient et nourrissaient les ?tudiants des provinces ainsi que leurs valets: un tarif officiel fixait les prix qu'ils pouvaient exiger, et ces prix ?taient des plus modiques, surtout pour les jeunes gens qui apportaient de la maison paternelle leur provision de pois chiches, de saucissons et de lard fum?. Mais, en revanche, on faisait chez eux bien maigre ch?re. La corporation des <> ne brillait pas en g?n?ral par une lib?ralit? excessive et elle abusait un peu de la situation privil?gi?e qui lui ?tait faite. La Constitution de l'Universit? lui assurait en effet un v?ritable monopole. Toute personne qui e?t log? des ?tudiants sans avoir obtenu l'autorisation, sans avoir subi l'examen de capacit? et de moralit?, se serait expos?e ? payer une amende de mille marav?dis et ? ?tre expuls?e, en cas de r?cidive.

Le r?glement imposait, d'ailleurs, ? ces ma?tres de pension des obligations multiples; ils devaient monter, d?s le matin, dans la chambre de leurs ?coliers pour s'assurer qu'ils ?taient au travail, les emp?cher de jouer aux cartes et aux d?s, ne jamais laisser prononcer sous leur toit de parole impie ou d?shonn?te, fermer ? clef la porte de leur maison ? six heures du soir, l'hiver, ? neuf heures, l'?t?, et ne la rouvrir sous aucun pr?texte, sinon en cas de maladie ou de visite des parents, signaler au juge de l'Universit? les jeunes gens qui auraient pass? la nuit dehors. Pour que la surveillance f?t plus exacte, il leur ?tait d?fendu d'avoir chez eux plus de vingt <>. La Constitution avait tout pr?vu: si on l'avait toujours respect?e, Salamanque aurait ?t? vraiment, comme elle se piquait de l'?tre, <>. Mais le nombre toujours croissant des ?coliers rendit bient?t impossible un contr?le un peu rigoureux. Pour attirer la client?le, les ma?tres de pension rivalis?rent de complaisance, ne voulant point lutter de prodigalit?, et la Constitution finit par avoir le sort de tous les r?glements.

Le premier Recteur de l'Universit? d'Alcal? fut aussi un tout jeune homme qu'on avait fait venir expr?s de Salamanque o? il ?tudiait le droit.

Apr?s avoir salu? ces deux grands personnages, le jeune ?tudiant va donner son nom aux secr?taires des ?coles. On l'inscrit sur le grand registre, s'il est roturier, sur le registre d'honneur , s'il est noble, et, ? partir de ce moment, il fait partie de l'Universit?; il jouit de ses avantages et privil?ges.

PHYSIONOMIE DES ?COLES.

Une fois <>, comme on disait, le nouveau venu pouvait commencer ? suivre les cours. Il rev?tait la soutane brune et le collet, se coiffait du bonnet carr? et, tenant ? la main son portefeuille et son ?critoire, il se dirigeait d?s le matin vers les ?coles.

A mesure qu'approchait l'heure des cours, le flot montait encore. Les Coll?ges, presque tous ?tablis dans le voisinage de l'Universit?, ouvraient en m?me temps leurs portes, et leurs ?l?ves, s'avan?ant en bon ordre, sous la conduite d'un r?gent, se frayaient un passage au travers de la foule.

Cependant l'heure sonne: le n?gre de l'horloge monumentale frappe neuf fois le timbre de son marteau; les deux b?liers se redressent et retombent; les anges et les rois mages se prosternent au pied de la statue de la Vierge: avant m?me que soit arr?t?e l'ing?nieuse m?canique, les salles de cours sont envahies.

Les retardataires se h?tent, poursuivis par le bedeau porte-verge, et se pressent dans le fond de la salle, o? ils resteront debout. Le cours commence.

Ces cours sont aussi nombreux que dans la mieux pourvue de nos Universit?s modernes. Il n'y a pas moins de soixante-dix chaires: dix de droit canon, dix de <>, c'est-?-dire de droit civil, sept de m?decine, sept de th?ologie, onze de philosophie, une d'astrologie, une de musique, une de langue chald?enne, une d'h?breu, quatre de grec, dix-sept de rh?torique et de grammaire. Les juristes tiennent le premier rang, et de beaucoup: ce sont eux qui ont le plus d'?l?ves et qui re?oivent les plus forts salaires. Un docteur de droit canon touche deux cent soixante-douze florins, tandis qu'un professeur de logique ou de philosophie morale n'en a que cent, un professeur de rh?torique ou de math?matiques soixante-dix.

A c?t? des professeurs titulaires qui ont le traitement complet, il y a des professeurs stagiaires, des aspirants qui sont beaucoup moins r?tribu?s et m?me le plus souvent <>.

Pendant la le?on, les ?tudiants prennent peu de notes: ils ?coutent, les coudes sur la table. Plusieurs sortent au milieu du cours; d'autres arrivent des salles voisines: ce va-et-vient continuel provoque naturellement un certain d?sordre. Quand, par hasard, la le?on se prolonge au del? de l'heure, les auditeurs ne manquent jamais de manifester leur impatience en frottant bruyamment leurs pieds contre le plancher. Beaucoup de ma?tres font leur cours au milieu du bruit; quelques-uns, qui sont impopulaires ou qui manquent d'autorit?, sont assez fr?quemment l'objet de manifestations d'autant plus tumultueuses que l'imposante masse des <> est toujours dispos?e ? pr?ter son concours aux tapageurs. Il se produit parfois de tels scandales qu'il faut aller qu?rir le Recteur, et que l'?col?tre lui-m?me arrive accompagn? de son alguazil, de son procureur fiscal et du greffier de l'Audience eccl?siastique.

Plut?t que de recourir ? ces interventions assez humiliantes, certains ma?tres emploient, pour se faire respecter, des proc?d?s quelque peu brutaux. Torres, qui fut professeur ? Salamanque, raconte en ses M?moires que chaque ann?e, dans sa le?on d'ouverture, il intimidait les mauvais plaisants en les mena?ant de leur rompre la t?te. Et ce n'?tait pas l? une menace en l'air:

<>

L'endroit est connu: s'ils ne se sont pas encore trahis par leur d?marche h?sitante et leur air embarrass?, les nouveaux venus se signalent toujours ? l'attention des anciens par l'?tonnement qu'ils manifestent en face de ce chef-d'oeuvre de m?canique.

<> Une v?ritable pluie tomba sur moi de toutes parts et m'emp?cha de finir ma phrase. Je m'?tais couvert la figure avec un pan de mon manteau; tous m'avaient pris pour cible, et il fallait voir comme ils pointaient bien. Quand ils s'?loign?rent, j'?tais tout blanc de la t?te aux pieds... Je ressemblais au crachoir d'un vieil asthmatique.>>

Il n'?chappe ? ces brimades qu'en achetant au prix de quelques d?ners des protections efficaces; il finit par convier un certain nombre de camarades ? un banquet, dont la tradition a fix? le menu: du mouton, des perdrix, et la moiti? d'un poulet pour chaque convive. Au dessert, on conf?re au nouveau le titre d'ancien et on lui en d?cerne pompeusement les lettres patentes.

Quelle que soit sa fortune et quels que soient ses go?ts, le nouvel ?colier est certain de ne pas manquer de compagnons. Dans cette grande r?publique que forme l'Universit?, les antiques Constitutions ont voulu que tous les ?tudiants soient ?gaux: pour effacer les distinctions de classes, elles ont impos? ? tous le m?me costume. <> A les voir de loin, en effet, on ne distinguerait gu?re le fils d'un grand seigneur du fils d'un m?decin de village ou d'un marchand: toutes les soutanes se ressemblent et les plus respectables sont les plus vieilles, parce qu'elles attestent que leur possesseur n'en est pas ? ses d?buts. Mais cette ?galit? n'est qu'apparente; si le v?tement est uniforme, si, aux yeux de cette Universit? d?mocratique, tous les ?tudiants ont les m?mes obligations et les m?mes droits, dans la vie ext?rieure, les diff?rences de condition s'accusent ? chaque instant.

<> .

Pour le jeune gentilhomme l'existence est r?guli?re et facile: tout y est dispos? pour lui ?pargner les pr?occupations mat?rielles, pour lui m?nager ? propos les satisfactions de vanit? qui sont si douces ? cet ?ge, pour rappeler aux autres et ? lui-m?me la sup?riorit? de son rang.

Les jours de cong? apportent quelques distractions ? cette existence un peu s?v?re; mais ces plaisirs restent des plaisirs de gentilhomme: ils ne vont point sans quelque solennit? et le jeune seigneur, d?j? r?serv? ? de hauts emplois, est gard? par le sentiment pr?coce de sa dignit? des fr?quentations douteuses et des amusements vulgaires.

<>

Le docteur Ca?izares, chez qui Estevanille Gonz?lez avait pris pension, ne traitait pas mieux ses ?l?ves. Un oignon, un peu de pain moisi formaient chez lui le fond du repas: une fricass?e de pieds de ch?vre y passait pour un r?gal extraordinaire.

Il faut ?videmment tenir compte de l'habituelle exag?ration de ces sortes de morceaux; mais ce qui prouve bien que les ma?tres de pension abusaient par trop de leur monopole, c'est qu'au bout d'un certain temps l'Universit? ne se soucia plus de faire respecter les privil?ges qu'elle leur avait d'abord assur?s. D?s lors, bien des ?coliers s'empress?rent de se d?rober ? une tutelle importune: ils s'all?rent loger dans les maisons de la ville o? ils ?taient s?rs de jouir d'une honn?te libert? et ils prirent eux-m?mes la direction de leur petit m?nage.

Mais l? encore ils couraient grand risque d'?tre exploit?s. Les servantes d'?tudiants ne passaient point pour des mod?les de probit? ni de vertu; elles avaient toujours quelque amant pour qui elles ?cr?maient le potage et d?tournaient les plus belles tranches du r?ti; Guzman d'Alfarache en essaya cinq ou six ? la file dont la probit? lui parut douteuse et la propret? incertaine. Plus d'une ressemblait sans doute ? la vieille dont parle Quevedo, qui demandait ? Dieu de lui pardonner ses larcins en disant son chapelet au-dessus de la marmite: un beau jour, le fil du rosaire se rompit et les grains tomb?rent dans le potage: <>--<>--Un autre se cassa une dent en y voulant mordre.>> Plus d'une fois, cette estimable vieille prit la pelle ? feu pour la cuiller ? pot et distribua ainsi des morceaux de charbon au fond des ?cuelles. Il n'?tait point rare qu'on trouv?t dans la soupe des insectes, des ?clats de bois, des paquets d'?toupes ou de cheveux; les convives avalaient tout, sans fausse d?licatesse: <>

Les fournisseurs ne valaient pas mieux que les servantes; les bouchers, par exemple, ne se faisaient pas faute de vendre de la viande pourrie; quelquefois, les ?coliers s'indignaient et se faisaient eux-m?mes justice: pendant l'hiver de 1642, ils promen?rent par les rues attach?e sur un ?ne, en la rouant de coups et en l'assommant de boules de neige, une femme qui avait ainsi manqu? de les empoisonner; mais le plus souvent leurs estomacs complaisants se r?signaient aux pires nourritures; ils ?taient dans l'?ge heureux o? l'on supporte all?grement ces petites mis?res: <>

Aussi nous dit-on que les apothicaires ?taient plus nombreux ? Salamanque que partout ailleurs. Laguna parle d'une certaine Clara, <> qui avait des recettes ? elle pour <>

Ce sont les valets d'?tudiants, ?tudiants eux aussi, inscrits comme leurs ma?tres sur les registres de l'Universit?, mais qui ne sont pas naturellement trait?s avec les m?mes ?gards.

Au mois d'octobre, quelques jours avant l'ouverture des cours, sur les routes qui m?nent ? Salamanque, derri?re les mules de louage qui portent les ?coliers et leur mince bagage envelopp? de serge verte, on voit, trottant ? pied dans la poussi?re, des jeunes gens pauvrement v?tus. Ils accompagnent dans la grande cit? universitaire des camarades plus fortun?s et vont les servir pendant toute la dur?e de leurs ?tudes. Fils de petits marchands ou de laboureurs, instruits des premiers ?l?ments par quelque cur? charitable, ils sont, eux aussi, attir?s par la grande renomm?e des ?coles et ils ont pris le seul moyen qui leur f?t offert de tenter la fortune et d'essayer de s'?lever au-dessus de leur condition. Ils seront log?s, habill?s et nourris, et leur m?tier ne sera pas bien p?nible: aller aux provisions, balayer le logis, brosser les bonnets et les manteaux, voil? quel sera ? peu pr?s tout leur office. Le temps ne leur manquera pas pour travailler et ils pourront suivre, s'il leur pla?t, les m?mes le?ons que leurs ma?tres. Ceux-ci, du reste, les traiteront avec douceur: des ?tudes communes ont bien vite rapproch? les distances et le valet passe assez t?t au rang de confident, quelquefois de conseiller et presque d'ami. Mais aux heures de disette, qui ne sont pas rares, la vie devient presque insupportable pour ces malheureux: pendant les nuits d'hiver, on grelotte dans les galetas mal clos, et, quand les ma?tres eux-m?mes souffrent de la faim, les domestiques je?nent. Comment compulser Galien ou Bartole, quand les dents claquent de froid et qu'il faut par raison d?monstrative <> On se d?courage, on cesse de fr?quenter les Ecoles ou l'on n'y repara?t qu'? de longs intervalles, allant d'un cours ? l'autre au gr? de sa fantaisie, passant de la th?ologie ? la m?decine ou au droit canon, et recueillant ainsi de droite et de gauche quelques bribes d'un inutile savoir. Pour quatre valets tomb?s dans une riche maison o? l'on peut manger tous les jours et dormir toutes les nuits, o? l'on profite en m?me temps que le jeune ma?tre des le?ons du r?p?titeur, o? l'on s'assure pour l'avenir de puissantes protections, il y en a cent que l'exc?s de mis?re finit par d?tourner pour toujours des ?tudes.

Ils vont souvent deux et quelquefois trois sur la m?me mule. .

Clemencin .

LES ?TUDIANTS QUI TRAVAILLENT ET LES ?TUDIANTS QUI S'AMUSENT.

A Salamanque ainsi qu'ailleurs, comme il y a des ?tudiants riches et des ?tudiants pauvres, il y a de bons et de mauvais ?tudiants.

Du bon ?tudiant on ne nous parle gu?re: sa vie est r?guli?re et calme et son histoire est vite cont?e. Il est naturellement assidu aux cours et aux offices; il visite souvent ses ma?tres, le cur? de sa paroisse, les sup?rieurs des couvents voisins; son divertissement est d'assister, les jours de f?te, aux trag?dies latines qui se jouent dans le pr?au du Coll?ge Trilingue et d'?crire des vers pieux pour les concours qui s'ouvrent chaque ann?e en l'honneur du Tr?s Saint-Sacrement.

Pour ces jeunes gens pleins de feu les bagarres ont surtout un attrait toujours nouveau. Ces qualit?s dominantes de leur race: le culte exag?r? du point d'honneur et le go?t des excentricit?s dangereuses, ne les portent que trop aux rixes sanglantes et aux coups de main; les vieilles traditions de la vie universitaire d?veloppent encore chez eux cette humeur belliqueuse.

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