Read Ebook: Rouge mémoire: Poésie by Bertrand Huguette
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Ebook has 161 lines and 5538 words, and 4 pages
Huguette Bertrand
Rouge m?moire
po?sie
?ditions En Marge
?QUILIBRE
Quelle est cette ondulation au bord des paupi?res ce regard en ?quilibre au bord des cils et ces l?vres suspendues au bord du sourire
quelle est cette forme sur la t?te du silence ce doigt familier dans l'oeil du paysage et ce rouge au bord des caresses endormies
la nuit en tenue d'amour se prom?ne
SYMPT?ME
? qui appartient ce visage amoureux du sang de la col?re ces grimaces patiemment sculpt?es par le jour fatigu? et ces mains ? bout de bras qui soul?vent des amertumes comme une mis?re apprivois?e
le corps poussi?reux r?ve d'immensit? quand la souffrance fait ?ternuer la mort dangereusement
PRISE 1
Entre les couleurs terre de Sienne et noir d'encre le jour marathonien s'essouffle nous ravive entre deux n?ants nous colle au coeur puis dispara?t dans la bouche de la nuit
silence on tourne en rond
LES MURS
Le ciel effrit? ne nous reconna?t plus quand l'amour fait des pirouettes chevauche les ?paules du myst?re derri?re les cr?puscules en fuite quand le silence perd la m?moire ? travers la couleur du sang les tortures magiques les larmes nues quand les enfants br?l?s suspendent leurs douleurs aux arbres indiff?rents quand leurs doigts gel?s creusent l'absence
la mort contre les murs grince des dents
ENCORE DES MURS
On a poignard? le silence de tous ceux qui crachent des mots larges et ronds sur les murs sur la m?moire des murs
le mur ivre du sang des complots
le mur li? au sommeil des enfants trop morts
le mur d?di? aux vieux bonheurs livr?s au sort des chambres
le mur calfeutr? des maisons errantes
le mur effray? par le cri d'un oiseau quand l'ennemi dans la brume ne se nomme m?me pas
REVERS DE M?MOIRE
Cette femme au coeur chauve cultive des nuits dans son jardin
elle verse ses yeux sur les jeunes pousses et change de lune ? toutes les secondes pour remettre le temps ? sa place
elle flatte le ventre des anges pour cueillir des sourires et souffle sur les heures en creusant des trous dans la m?moire du monde alentour
elle est d?compos?e lamentable au bout de ses bras
COMME SI C'?TAIT VRAI
Arrach?e aux br?lures de l'hiver une phrase vient s'abriter dans les brouillards du coeur sans d?ranger
elle organise des tristesses dans le jardin des autres vous promet des pr?textes beaux comme le soir vous ?corche les soucis vous rappelle que les rues sont endiabl?es quand on s'aventure dans le pr?sent vous conseille de ne pas signer votre nom au bas des feuilles mortes vous enjoint de d?faire vos valises et de ranger vos passions dans les tiroirs de passer par les ruelles pour d?corer la mis?re de prendre tous les soirs une douche de f?licit? avant d'envahir le d?sir ? froid d'?viter les morsures de serpents lors de votre d?lire amoureux d'utiliser votre nez et vos oreilles pour d?tecter l'intelligence vous recommande de r?citer n'importe quoi pourvu que ?a dure
ENTRE NOUS
C'est entre vous et moi que ?a se passe entre nos apparences qui ont l'air de dire que nous ne sommes pas l? corps d?faits par l'haleine chaude de la nuit et les jeux b?tes dormeurs ?veill?s par un baiser de cheval
le hasard prend forme
Les jeunes lampes
sont des fontaines dompt?ees
par les yeux qui passent
UN CR?DO UNE CR?CELLE
Faut-il croire que la terre a des envies de po?sie des fuites de langage des couleurs violac?es qui tapent sur le cr?ne des villes un petit frisson au coeur d'une orange et la lune ? n'en plus finir
faut-il croire que l'hiver peut incendier l'amour sur une chair de poule durant une sieste longue comme le jour
faut-il croire que le nombril est un trou invent? par la vie o? prolif?rent les pens?es du jour et les bleus en fleurs visions sorties tout droit de nos croyances
RAILS
Avez-vous vu le grand train bleu passer sur l'onde une fum?e ?lectrique entre les jambes des passagers clandestins leurs visages d?coup?s dans une feuille de papier regards d'acier aussit?t essuy?s par les vagues abouties
c'?tait ? cause du r?ve ou peut-?tre de la mer enroul?e entre nos yeux
DEUX FOIS PLUT?T QU'UNE
Il ?tait une fois une femme en dehors du paysage peut-?tre m?me deux fois on ne sait plus mais ?a n'a pas d'importance puisqu'elle ?tait l? sans y ?tre
si vous ne la voyez pas on vous traitera d'incroyants parce que vous n'avez pas vu ce qu'on tentait de vous montrer sans trop y croire
IMPASSE
Le r?ve n'?tait pas au rendez-vous il s'est excus? tr?s poliment n'est pas venu nous rencontrer tel que pr?vu avait ? faire ailleurs n'importe o? n'importe quand
? cheval sur ses principes il filait ? vive allure sur les dalles d'un imaginaire mais h?las a tr?buch? s'est cass? la gueule sur le futur li? ? l'intimit? des pierres sa r?alit?
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