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Read Ebook: Molière - Œuvres complètes Tome 3 by Moli Re Chasles Philar Te Editor

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Ebook has 5468 lines and 96268 words, and 110 pages

LA COM?DIE. LA MUSIQUE. LE BALLET.

PERSONNAGES DE LA COM?DIE.

SGANARELLE, p?re de Lucinde. LUCINDE, fille de Sganarelle. CLITANDRE, amant de Lucinde. AMINTE, voisine de Sganarelle. LUCR?CE, ni?ce de Sganarelle. LISETTE, suivante de Lucinde. M. GUILLAUME, marchand de tapisseries. M. JOSSE, orf?vre. M. TOM?S, } M. DESFONANDR?S, } M. MACROTON, } m?decins. M. BAHIS, } M. FILERIN. } UN NOTAIRE. CHAMPAGNE, valet de Sganarelle.

PERSONNAGES DU BALLET.

PREMI?RE ENTR?E.

CHAMPAGNE, valet de Sganarelle, dansant. QUATRE M?DECINS, dansants.

UN OP?RATEUR, chantant. TRIVELINS et SCARAMOUCHES, dansants, de la suite de l'op?rateur.

TROISI?ME ENTR?E.

LA COM?DIE. LA MUSIQUE. LE BALLET. JEUX, RIS, PLAISIRS, dansants.

La sc?ne est ? Paris.

Voyez ci-apr?s les notes, pages 94, 96, 98, 103.

LA COM?DIE, LA MUSIQUE, LE BALLET

LA COM?DIE.

Quittons, quittons notre vaine querelle; Ne nous disputons point nos talens tour ? tour; Et d'une gloire plus belle Piquons-nous en ce jour. Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde. Pour donner du plaisir au plus grand roi du monde.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde, Pour donner du plaisir au plus grand roi du monde.

LA MUSIQUE.

De ses travaux, plus grands qu'on ne peut croire, Il se vient quelquefois d?lasser parmi nous.

LE BALLET.

Est-il de plus grande gloire? Est-il bonheur plus doux?

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde, Pour donner du plaisir au plus grand roi du monde.

ACTE PREMIER

SGANARELLE.

Ah! l'?trange chose que la vie! et que je puis bien dire, avec ce grand philosophe de l'antiquit?, que qui terre a guerre a, et qu'un malheur ne vient jamais sans l'autre! Je n'avais qu'une seule femme, qui est morte.

M. GUILLAUME.

Et combien donc en voulez-vous avoir?

SGANARELLE.

Elle est morte, monsieur Guillaume, mon ami. Cette perte m'est tr?s-sensible, et je ne puis m'en ressouvenir sans pleurer. Je n'?tois pas fort satisfait de sa conduite, et nous avions le plus souvent dispute ensemble; mais enfin la mort rajuste toutes choses. Elle est morte; je la pleure. Si elle ?toit en vie, nous nous querellerions. De tous les enfans que le ciel m'avoit donn?s, il ne m'a laiss? qu'une fille, et cette fille est toute ma peine; car enfin je la vois dans une m?lancolie la plus sombre du monde, dans une tristesse ?pouvantable, dont il n'y a pas moyen de la retirer, et dont je ne saurois m?me apprendre la cause. Pour moi, j'en perds l'esprit, et j'aurois besoin d'un bon conseil sur cette mati?re. Vous ?tes ma ni?ce ; vous, ma voisine ; et vous, mes comp?res et mes amis; je vous prie de me conseiller tous ce que je dois faire.

M. JOSSE.

Pour moi, je tiens que la braverie et l'ajustement est la chose qui r?jouit le plus les filles; et, si j'?tois que de vous, je lui ach?terois, d?s aujourd'hui, une belle garniture de diamans, ou de rubis, ou d'?meraudes.

M. GUILLAUME.

Et moi, si j'?tois en votre place, j'ach?terois une belle tenture de tapisserie de verdure, ou ? personnages, que je ferois mettre ? sa chambre, pour lui r?jouir l'esprit et la vue.

AMINTE.

Pour moi, je ne ferois pas tant de fa?ons, et je la marierois fort bien, et le plus t?t que je pourrois, avec cette personne qui vous la fit, dit-on, demander il y a quelque temps.

LUCR?CE.

Et moi, je tiens que votre fille n'est point du tout propre pour le mariage. Elle est d'une complexion trop d?licate et trop peu saine, et c'est la vouloir envoyer bient?t en l'autre monde, que de l'exposer, comme elle est, ? faire des enfans. Le monde n'est point du tout son fait, et je vous conseille de la mettre dans un couvent, o? elle trouvera des divertissemens qui seront mieux de son humeur.

SGANARELLE.

Tous ces conseils sont admirables, assur?ment; mais je les tiens un peu int?ress?s, et trouve que vous me conseillez fort bien pour vous. Vous ?tes orf?vre, monsieur Josse; et votre conseil sent son homme qui a envie de se d?faire de sa marchandise. Vous vendez des tapisseries, monsieur Guillaume, et vous avez la mine d'avoir quelque tenture qui vous incommode. Celui que vous aimez, ma voisine, a, dit-on, quelque inclination pour ma fille; et vous ne seriez pas f?ch?e de la voir la femme d'un autre. Et quant ? vous, ma ch?re ni?ce, ce n'est pas mon dessein, comme on sait, de marier ma fille avec qui que ce soit, et j'ai mes raisons pour cela; mais le conseil que vous me donnez de la faire religieuse est d'une femme qui pourroit bien souhaiter charitablement d'?tre mon h?riti?re universelle. Ainsi, messieurs et mesdames, quoique tous vos conseils soient les meilleurs du monde, vous trouverez bon, s'il vous pla?t, que je n'en suive aucun. Voil? de mes donneurs de conseils ? la mode!

Voyez la note, tome Ier, page 273.

SGANARELLE.

Ah! voil? ma fille qui prend l'air. Elle ne me voit pas, Elle soupire; elle l?ve les yeux au ciel. Dieu vous garde! Bonjour, ma mie. Eh bien, qu'est-ce? Comme vous en va? Eh quoi! toujours triste et m?lancolique comme cela, et tu ne veux pas me dire ce que tu as? Allons donc, d?couvre-moi ton petit coeur! L?, ma pauvre mie, dis, dis, dis tes petites pens?es ? ton petit papa mignon. Courage! veux-tu que je te baise? Viens. J'enrage de la voir de cette humeur-l?. Mais, dis-moi, me veux-tu faire mourir de d?plaisir, et ne puis-je savoir d'o? vient cette grande langueur? D?couvre-m'en la cause, et je te promets que je ferai toutes choses pour toi. Oui, tu n'as qu'? me dire le sujet de ta tristesse; je t'assure ici, et te fais serment qu'il n'y a rien que je ne fasse pour te satisfaire; c'est tout dire. Est-ce que tu es jalouse de quelqu'une de tes compagnes que tu voies plus brave que toi? et seroit-il quelque ?toffe nouvelle dont tu voulusses avoir un habit? Non. Est-ce que ta chambre ne te semble pas assez par?e, et que tu souhaiterois quelque cabinet de la foire Saint-Laurent? Ce n'est pas cela. Aurois-tu envie d'apprendre quelque chose, et veux-tu que je te donne un ma?tre pour te montrer ? jouer du clavecin? Nenni. Aimerois-tu quelqu'un, et souhaiterois-tu d'?tre mari?e?

Lucinde fait signe que oui.

Ce mot s'est conserv? en anglais et dans le patois languedocien.

LISETTE.

Eh bien, monsieur, vous venez d'entretenir votre fille: avez-vous su la cause de sa m?lancolie?

SGANARELLE.

Non. C'est une coquine qui me fait enrager.

LISETTE.

Monsieur, laissez-moi faire; je m'en vais la sonder un peu.

SGANARELLE.

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