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Read Ebook: Dave Dawson with the Pacific Fleet by Bowen Robert Sidney

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Ebook has 802 lines and 50556 words, and 17 pages

ISIS

Comte A. de Villiers de l'Isle-Adam

ISIS

LE SEPHER.

LIBRAIRIE INTERNATIONALE

PARIS, PLACE ST-MICHEL, 4 BRUXELLES, RUE ROYALE, 15

A. de Villiers de l'Isle-Adam.

PROL?GOM?NES

TULLIA FABRIANA

<>

Dom GU?RANGER.

CHAPITRE PREMIER.

Italie.

Il y avait eu soir?e au palais Pitti.

La duchesse d'Esperia, belle dame de la plus gracieuse distinction, avait pr?sent? ? tout Florence le comte de Strally-d'Anthas.

Il annon?ait de dix-huit ? vingt ans au plus. Il voyageait et venait d'Allemagne. Sa m?re ?tait de l'une des plus illustres maisons d'Italie; on le savait. Il se trouvait donc alli? aux plus hautes noblesses du pays; la duchesse ?tait m?me un peu sa cousine; qu'il f?t pr?sent? par elle, ne souffrait aucune difficult?.

Le prince Forsiani, nomm?, depuis la veille, ambassadeur de Toscane en Sicile, avait paru s'int?resser ? lui. C'?tait un vieux courtisan, fin et froid, mais solidement estim? de tous. Dans la mesure de l'indiff?rence du monde, il ?tait assez aim?. Le jeune homme, apr?s les respectueuses formules d'usage, s'?tait assis devant une table d'?checs, vis-?-vis de lord Seymour, et le cercle d'amateurs et d'ennuy?s marquants avait environn? cette partie. On dansait dans les autres salons. Des demi-paroles furent ?chang?es touchant la conduite de ce jeune Allemand, qui jouait, au lieu de danser, selon son ?ge.

Divers courants d'id?es remu?rent bient?t, dans le vague, autour du prince Forsiani, de la duchesse et de M. de Strally, dont la belle physionomie fut comment?e. Ce qui fit sensation, ce fut la pr?sentation du jeune homme au nonce-l?gat par le duc d'Esperia lui-m?me.

Son ?minence avait ?t? fort gracieuse durant cette c?r?monie: on ?tait recommand?, cela se devinait.--Mais pourquoi l'empressement du duc d'Esperia? N'?tait-il pas sur l'?ge?--Une vieille dame, ? petit comit?, s'avisa d'insinuer, entre un sourire et une glace, que l'ambassadeur avait divinement connu la comtesse de Strally, du temps qu'elle habitait Florence, autrefois,--avant son mariage avec le margrave d'Anthas. Cela se dit, en italien. Une deuxi?me dame, ?galement sur le retour, jugea na?f d'observer que le prince n'?tait point mari?. Ces paroles comportaient une somme d'h?sitations si profonde, que nul ne poursuivit. Quant au jeune homme, il continua la partie, simplement.

Rien de significatif ne fut avanc?, comme de raison, apr?s ce peu de mots.

Dans la soir?e, il y eut encore deux fragments d'entretien, assez dignes de remarque, pour ce qu'ils devaient sous-entendre. Le nonce et la duchesse d'Esperia causaient seuls, d'une voix polie, depuis une minute:

--Et Votre ?minence y est all?e? disait la duchesse.

--C'est bien excessif, monseigneur.

Un sourire italien glissa faiblement sur les l?vres de Son ?minence, qui s'?loigna dans un l?ger salut.

Le prince Forsiani revenait.

Sur un regard indiff?rent de la duchesse d'Esperia:

--Je pars pour Naples demain dans la nuit, r?pondit-il d'un air affable, mais d'une voix press?e et tr?s basse. Je prendrai Wilhelm aux Casines, vers neuf heures du soir. L'entrevue est fix?e ? dix heures.

--Fix?e!... Vous l'avez donc vue, cette belle invisible?

--Dans le salon ducal, il y a dix minutes. Elle ?tait seule avec Son Altesse royale et l'envoy? persan. Peu de secondes apr?s, elle accepta ma main jusqu'? sa voiture.--Quelques mots ont suffi.

Plusieurs cavaliers, de belles personnes brillantes et satisfaites intervinrent. On en resta l?, sur le myst?rieux sujet. Il y eut de c?r?monieuses f?licitations, et vers deux heures et demie du matin l'on se s?para. Le bruit des voitures diminua, la nuit redevint silencieuse sur Florence.

Celui qui devait venir.

Le lendemain, vers neuf heures du soir, le prince Forsiani marchait dans une all?e des Casines.

Aujourd'hui, les Casines sont les Champs-?lys?es de Florence. On y rencontre des statues cach?es dans de vastes murailles de verdure, des animaux rares, de grands arbres taill?s et des ?trangers de tous les pays. Le ch?teau des grands-ducs de Toscane ne date que de 1787. En 1788, ?poque o? nous sommes, il y avait des d?combres, des veilleurs arm?s, des statues clair-sem?es, et des fanaux bariol?s de rouge et de bleu dans le go?t v?nitien, allum?s de distance en distance dans les massifs. D'ailleurs, grand isolement.

Le prince Forsiani marchait dans l'ombre: une bouff?e de brise passa dans les feuilles; il jeta un regard autour de lui; certes, il ?tait bien seul.

--Enfin! dit-il avec un soupir, laissons cela.

Dans le carrefour de la grande all?e, une lanterne pos?e sur un amas de pierres ?claira sa figure.

Peu d'instants apr?s, un nouvel arrivant, dont le grand manteau de velours noir se lustrait aux reflets des fallots, s'approchait de lui. Quand l'inconnu fut devant le prince, il ?ta sa toque et le salua d'un geste gracieux.

--Bonsoir, mon cher Wilhelm! fit le prince en lui tendant la main.

Et son manteau ?cart? laissa voir de riches v?tements et les belles proportions d'une haute stature. Des cordons brillaient sur sa poitrine et se rattachaient au ceinturon de son ?p?e. Son visage noble et fier, que les sympt?mes de la vieillesse prochaine rehaussaient de gravit?, paraissait empreint de m?lancolie.

Pour Wilhelm, c'?tait un splendide jeune homme, ayant de longs cheveux boucl?s et noirs, un air de douceur et d'insouciance, un teint p?le et de beaux yeux.

--Bonsoir, monseigneur! dit-il, pardonnez-moi de ne pas ?tre le premier au rendez-vous, je devais ? ma qualit? d'?tranger de m'?garer en chemin.

--Votre bras.

Ils prirent le milieu de l'all?e.

--Notre belle Gemma vous a-t-elle parl? de cette personne ? laquelle je dois vous pr?senter dans une heure? continua Forsiani.

--La duchesse d'Esperia m'a dit que Votre Altesse pouvait seule...

--Bien. Mais voyons! D'apr?s ce que vous en avez entendu, quelle id?e vous faites-vous ? ce sujet?

--De la marquise Tullia Fabriana?

--Oui, dit le prince.

Le jeune homme h?sita, et r?pondit:

--Je me repr?sente une femme dont les actions et les paroles commandent le respect, et qui, cependant, laisse une arri?re-pens?e qui ne satisfait pas.

--Ah! fit le prince.

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