Read Ebook: Dave Dawson with the Pacific Fleet by Bowen Robert Sidney
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Ebook has 802 lines and 50556 words, and 17 pages
--Ah! fit le prince.
Et il regarda quelque temps Wilhelm d'un air songeur. Il faisait une demi-obscurit?, des t?n?bres bleues; les deux promeneurs se voyaient parfaitement sous les arbres.
--Mon cher enfant, dit-il, vous arrivez de votre manoir d'Allemagne; vous avez dix-sept ans; vous savez beaucoup, et le vieux Walter est un pr?cepteur de g?nie. Vous ?tes seul au monde. Vous vous nommez le comte Karl-Wilhelm-Ethelbert de Strally-d'Anthas: vous descendez des Strally-d'Anthas de Hongrie par votre p?re, et des Tiepoli de Venise par votre m?re; deux princes et un doge: c'est au mieux. Vous ?tes riche du majorat de votre a?eul; vous ?tes brave; vous ?tes fort; vous ?tes beau comme un de ces soirs italiens, par lesquels de belles dames ne d?daignent pas de commettre un joli r?ve; vous arrivez en pleine Italie, ? Florence, tenter une fortune de puissance et de gloire; vous avez le bonheur d'?tre le cousin, bien plus, le prot?g? de la duchesse d'Esperia. Vous m'?tes recommand? par le souvenir de votre bonne et sainte m?re; enfin, vous n'avez qu'? vous montrer pour r?sumer ? un ?ge, o? le commun des hommes n'est pas visible, ce que cinquante ans de luttes et de labeurs accablants ne peuvent donner. Vous avez la jeunesse! Vous pouvez tout demander, tout obtenir, peut-?tre. Vous vous y prenez d'assez bonne heure pour monter vite au sommet d'une ambition justifi?e. Eh bien, moi qui suis prince, et qui ne parais pas avoir trop ? me plaindre de ce monde o? vous entrez, je vous eusse dit, si, d'apr?s une vingtaine de paroles, je n'avais pas trouv? dans votre nature quelque chose de solide et d'inn?, je vous eusse dit: Retournez dans votre manoir, ?pousez quelque jeune fille vertueuse et simple, b?nissez le Dieu qui vous a fait ce loisir; aimez, r?vez, chantez, chassez, dormez, faites un peu de bien autour de vous, et surtout n'oubliez pas de secouer la poussi?re de vos bottes, sur la fronti?re, de crainte d'en empoisonner vos for?ts, vos montagnes et votre vie.
Comprenez-vous?
--Ne voulez-vous pas m'effrayer, monseigneur? dit Wilhelm, assez interdit de cette conclusion. En admettant que je risque la vie, je suis seul au monde.
Il y eut un moment de silence.
--Et puis, on ne meurt qu'une fois! ajouta le jeune homme avec insouciance.
--Vous croyez? dit le prince. A votre ?ge les mots n'ont qu'un sens vague, et plus tard, lorsqu'on en voit la profondeur, le coeur se serre de stupeur et de d?go?t. Vous ignorez les froides et cruelles bassesses, les trahisons envenim?es et leurs milliers de complications aboutissant ? l'ennui quotidien; les amiti?s envieuses, haineuses et souriantes; les trames perfides o? l'on perd l'amour et la foi, souvent l'honneur et la dignit?, sans qu'on sache pourquoi ni comment cela se fait. Ah! vous ?tes heureux! Laissez aux passions le temps de venir, et vous comprendrez. Vous croyez, vous dont le coeur s'?panouit de bienveillance et de bont?, vous pensez qu'on va s'int?resser ? vous? Dans le monde, on ne s'int?resse qu'? ceux que l'on redoute, et vous trouverez, sous les dehors les plus attrayants, l'indiff?rence et la m?chancet?. Songez que vous allez nuire ? beaucoup de personnes, par cela m?me que vous ?tes riche, que vous ?tes jeune, que vous ?tes noble, c'est-?-dire par toutes les qualit?s qui semblent devoir vous faire aimer. Au lieu de soleil, nous avons des lustres; au lieu de visages, des masques; au lieu de sentiments, des sensations. Vous vous attendez ? des hommes, ? des femmes, ? des jeunes gens? Ceux qui nient les spectres ne connaissent pas le monde. Mais passons. Vous ?tes d'?toffe ? r?sister; cela suffit.
Le vieux courtisan parlait d'une mani?re si naturelle, que le jeune homme en tressaillit l?g?rement.
--Votre Altesse daignera l'avouer, du moins: les deux premiers visages que j'ai rencontr?s d?mentent passablement le tableau qu'elle vient de me faire des autres; n'est-ce pas de bon augure pour l'avenir?
--Ne me remerciez pas, Wilhelm! continua Forsiani. J'ai connu votre m?re autrefois,--je vous le dis encore,--et, ne fut-ce pour votre distinction et votre charmant courage, je vous aimerais pour elle. Vous allez ?tre mis, ajouta le prince, en pr?sence d'une femme d'un esprit hors ligne et d'une influence exceptionnelle. Peu de gens la connaissent; on en parle peu: c'est cependant, j'en suis persuad?, la femme la plus puissante de l'Italie, ? cette heure. On essaie de la circonvenir, mais elle cache son ?me et sa pens?e avec un inviolable talent. Comme elle poss?de l'intuition des physionomies ? un degr?, voyez-vous, mon enfant, que l'on n'atteint pas, elle vous d?finira juste et vite. Soyez devant elle ce que vous ?tes; soyez na?f, soyez simple: elle est au-dessus des autres: donc, elle peut ?prouver encore un sentiment humain. Si vous avez le bonheur d'?veiller en elle un mouvement de sympathie, amiti?, bienveillance, amour, n'importe, vous n'aurez qu'? vous laisser un peu conduire les yeux band?s, vous arriverez o? bon vous semblera. Je lui ai parl? de vous.
--Ah! dit le comte.
Forsiani le regarda.
--Ce qui m'a surpris, continua-t-il, c'est le regard clair et inaccoutum? dont elle accompagna sa phrase: <
--Est-il possible! s'?cria radieusement Wilhelm.
Il avait une question sur les l?vres, mais il n'osa pas interrompre le prince, qui le devina.
--Elle para?t vingt-quatre ans, ajouta Forsiani; elle en a de vingt-six ? vingt-sept. Il est difficile de se figurer une femme plus belle. C'est une blonde, avec un teint blanc comme cette statue; des yeux noirs, d'une expression admirable! Vous serez charm? de la merveilleuse distinction de ses traits et de la douceur extraordinaire de sa voix. La simplicit? de ses paroles vous semblera d'abord tr?s naturelle et d'un grand laisser-aller; puis, en y regardant de pr?s, vous verrez quelle exactitude mesur?e, quelle s?ret? d'elle-m?me elle garde au plus fort de cet apparent laisser-aller. C'est la plus haute sup?riorit? humaine, mon cher enfant; l'esprit, constamment ma?tre de lui, reste toujours ma?tre des autres. On ne lui a jamais connu ni soup?onn? d'amants. Une chose ? remarquer, c'est que, malgr? les passions qu'elle doit exciter, malgr? sa r?putation intacte, son ?me sup?rieure, sa grande fortune, sa noblesse et sa beaut?, nul ne l'a demand?e en mariage, je le crois,--? l'exception d'un seul ;--vous le connaissez, c'est le gentilhomme anglais qui tenait contre vous hier au soir.
--Lord Seymour?... s'?cria Wilhelm.
--Plus bas, cher Wilhelm; il est inutile qu'on nous entende. Oui, lord Henri Seymour. Que pensez-vous de ce gentilhomme?
--Je me sens moins attir? vers lui que vers tout le monde, je l'avoue, dit na?vement le comte.
--Et c'est ? lui que vous vous ?tes adress? d'abord, continua le prince... Oui, je crois ? de certaines fatalit?s...--Si vous ?tes le bienvenu chez la marquise Fabriana, prenez garde ? lord Henri; c'est un homme ? projets fins et violents, malgr? sa froideur. Il a diverses fa?ons contenues qui m'ont appris du nouveau sur son caract?re. Je regrette de ne pouvoir abandonner, pour veiller sur vous, la mission dont je suis charg?, car je vous aime comme mon enfant, et je crains qu'il vous arrive malheur. Il est heureux que la duchesse Gemma vous ait donn? ses bonnes gr?ces... c'est une femme d'exp?rience qui m'avertirait... Voici, dans tous les cas, l'adresse d'un homme assez inconnu, qui pourra vous renseigner sur la valeur d'une ?p?e bien mani?e. Vous vous pr?senterez de ma part.
Ils s'arr?t?rent sous les feuillages, ?clair?s par un fallot. Le prince tra?a deux lignes ? t?tons sur son genou. Wilhelm serra le bout de papier dans son pourpoint. S'il e?t ?t? donn? ? quelqu'un de pouvoir lire dans son ?me en ce moment, il y aurait vu l'?tonnement le plus profond des paroles et des mani?res de Forsiani.
--Ah! c'est que vous me trouvez d?masqu?, mon cher comte, dit en riant le prince, qui le comprenait. Marchons un peu de ce c?t?, ajouta-t-il; voil? neuf heures et demie, et il me reste beaucoup ? vous dire encore.
--Monseigneur, que vous ?tes bon pour moi! comme je vous aime!
--Allons, merci! fit le prince. Je vous avoue, cher enfant, que je ne serais pas f?ch? de trouver un peu d'amiti? sinc?re avant de mourir.
Et ils reprirent leur promenade sous les grands arbres.
Promenade nocturne.
--Merci, monseigneur, dit Wilhelm.
N'?tait-ce pas encore un singulier chr?tien que M. l'ambassadeur?
--Outre ces deux hommes de guerre, continua le prince Forsiani, notre marquise compte un bon nombre de noms illustres, inscrits au livre d'or de Venise et sur les annales d'Italie. Elle m?ne une vie de solitude, re?oit peu et voyage quelquefois. Elle est seule au monde, comme vous, mais depuis sept ou huit ans. Sa m?re ?tait une femme tr?s simple. De son vivant, je les ai vues sympathiser. La marquise n'en parle jamais, non plus que de sa famille: elle semble, chose assez surprenante, avoir oubli? l'une et l'autre. Je sais qu'elle donne une grande part de sa fortune en aum?nes: c'est de la bont?; mais il y a dans sa vie, peut-?tre, des secrets moins ordinaires. Je ne la crois pas incapable de grandes actions. Puisse-t-elle, comme je l'esp?re, vous prendre en amiti?!
Dix heures moins un quart sonn?rent au palais Pitti.
--Maintenant, Wilhelm, je vais vous donner quelques conseils pratiques; vous les prendrez comme paroles d'un homme qui vous aime, et en qui bien des choses se sont finies. Je pars dans cinq ou six heures: je suis d'un ?ge o? l'on peut douter de revoir ceux que l'on quitte... Il est de n?cessit? que je vous mette un peu sur vos gardes contre l'existence. En deux mots, voici la mani?re ? suivre, si vous voulez arriver haut et vite, quoiqu'il advienne, et si vous voulez rester digne de votre ambition. Vous ne ressemblez pas ? la plupart des jeunes gens de votre ?ge, sans cela j'eusse commenc? par vous dire: <
Wilhelm ?coutait toutes ces choses simples avec une grande attention. La nuit s'avan?ait dans le ciel. Le prince continua paisiblement:
--Et puis, comte, il faut avoir de la charit?, voyez-vous; la charit?, c'est le respect du prochain. En respectant l'homme, m?me le plus tomb?, vous en ferez votre chien, si vous voulez, tant le sentiment de sa noblesse est ?lev? chez l'homme. Pour arriver ? respecter tout homme ayant agi d'une mani?re r?voltante, il n'y a qu'? se faire ce dilemme: ou cet homme avait une raison pour commettre tel acte mis?rable, ou il n'en avait pas. S'il n'en avait pas, c'est un fou qu'il faut plaindre et non juger, ni m?priser;--s'il en avait une, il est bien ?vident que moi, dou? de raison comme lui, ?galement homme, si j'avais ?t? plac? dans les m?mes conditions et circonstances que lui, si j'avais ?t? pouss? par les m?mes mobiles que lui, j'aurais fait comme lui, puisqu'il a fait cela d'apr?s une raison.
Quant aux id?es d'autrui, c'est une autre affaire. Il ne faut pas tenir ? l'admiration ou ? l'indiff?rence de ces gens, dont le bl?me et l'estime ob?issent aux m?mes mobiles que le flot qui va et vient. Est-ce que cela compte? Est-ce qu'on s'en occupe? C'est la poussi?re de la route; c'est le vent qui passe. Laissez dire ces personnes qui ne font que r?citer des ? peu pr?s toute leur vie, en s'imaginant qu'on ne peut pas y avoir song? comme elles. Si vous saviez comme c'est peu de chose, en r?sultat! Si vous saviez comme ce qu'elles font est ridicule, pitoyable et m?chant! Tenez, la soir?e d'hier vous a sembl? toute agr?able; votre pr?sentation au nonce, toute simple; les bont?s de la duchesse d'Esperia, mon amiti?, toutes naturelles? Vous ignorez ce que ces faits ont suscit? de pens?es viles, de raisonnements abjects, de demi-mots inf?mes!... Sous le masque de s?r?nit?, vous ne vous figurez pas ce que je lisais de traductions dans ces petits sourires rampant comme des vip?res sur les l?vres de ces beaux jeunes gens et de ces charmantes femmes! Il m'e?t suffi de prononcer deux ou trois paroles ?l?gantes et mesur?es pour faire fr?mir bien des ?ventails et pour amener le silence et la p?leur sur l'insouciante niaiserie de bien de ces figures, sachant ce que p?se leur insouciance; mais il faut pardonner ? ceux qui ne savent ce qu'ils font. Vous verrez ces galants qui se permettent de railler une noble action, en croyant se la d?finir, parce qu'ils en aper?oivent un c?t? ? leur taille! Ils sont pr?venants avec les femmes, ils ont du coeur devant le danger, et point d'?me en face du ciel, de la conscience et de la cr?ation.--Belles mani?res, gants parfum?s et moustaches fines!--Tas d'ossements que tout cela!
Prenez deux mois de pauvret? froide pour m'?valuer ces belles dignit?s! Comme vous les verriez calculer et commettre de ces bassesses incroyables, sans nom,--pour vivre? Pas du tout! Ils agiraient par ennui, fain?antise et l?chet?, pour se procurer le plus petit plaisir. J'ai vu cela tant de fois!... Un homme de bon sens, qui est seul avec deux bons bras et du coeur, ne peut manquer exactement de vivre partout; mais ces philosophes estiment que le travail est une faiblesse. Grand bien leur fasse!
Croyez-vous qu'une centaine de ces hommes de go?t fassent la monnaie d'un paysan, qui aime une brave femme, la bat de temps ? autre, ?l?. But by that time a tall, thin-faced man in shirt sleeves had risen from a desk and come over.
"Glad to meet you, Dawson and Farmer," he said in a quiet but warm voice. "I'm Colonel Welsh. Come in. We've been waiting for you."
But it wasn't so much meeting the man that caused Dave to gasp and stare hard as it was the man's looks. His thin face had a nice smile, but beyond that you somehow didn't expect him even to know the time of day. The eyes had a dreamy, almost vacant look in their depths, the lips of the mouth had a dopey downward droop, and the chin was too pointed, and sort of too country parson looking.
"That's all right," the man suddenly said with a chuckle. "I've had this face all my life, so I'm used to it. Don't worry, I won't bite you."
Dave flushed to the roots of his hair and heartily wished there were a hole in the floor into which he could jump.
"I'm sorry, sir," he managed to stammer. "You see--well, Farmer and I have been going around in circles ever since we left England. And--well, it's sort of caught us off balance, if you know what I mean."
"I understand perfectly," the U. S. Intelligence chief said kindly. "Coming here must make a fellow feel he is acting out one of those crazy pulp paper thrillers. You know: secret doors, and special code-words. Well, we're not as bad as that. However, we find it does help to play just a little on the mysterious side. These are the offices we use when we have work to do. Those over in the War Department Building are just for show. Fact is, I personally would go crazy with all the silly trimmings they have over there. But pardon me. I want you to meet my comrades in this daffy business."
Colonel Welsh turned and led them over to a desk so big that it could have easily been cut up into five desks of the usual size. Three men were seated at the desk, and they pushed up from their chairs as the Colonel and the two youths approached.
"Captain Lamb," the Colonel said, pointing to a chunky redhead. "Next to him, Captain Stacey. And that chap who's as thin as I am is Lieutenant Caldwell, our coding expert. Gentlemen, Flight Lieutenants Dawson and Farmer."
"Interesting stuff, isn't it, Dawson?"
Dave turned his head to see Colonel Welsh grinning at him. He blushed slightly, and nodded.
"It certainly is, sir," he said politely. "A fellow could have some fun in this place."
"Depends on what you call fun," the Intelligence officer said with a grimace. "There's been more than one death warrant issued from this place. However, you're not here to be taught how to handle this stuff. Matter of fact, though, I suppose you're wondering just why you are here, eh?"
"Decidedly, sir!" Freddy Farmer fairly exploded the words.
"And how!" Dave echoed. "If I don't find out something, and soon, I'm going to dive right out a window, and end it all. For three days, sir, Farmer and I have been living a crazy, cockeyed dream. Maybe it's a nightmare, I don't know. But if you can possibly give us an inkling what it's all about, then consider me down on my knees and begging you to do just that! Honest! I don't know whether I'm coming or going."
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