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Read Ebook: Contes populaires de Lorraine comparés avec les contes des autres provinces de France et des pays étrangers volume 2 (of 2) by Cosquin Emmanuel

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Ebook has 1433 lines and 212757 words, and 29 pages

Note sur la Transcription.

Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. Une liste d'autres corrections faites se trouve ? la fin du livre. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e.

CONTES POPULAIRES DE LORRAINE COMPAR?S AVEC LES CONTES DES AUTRES PROVINCES DE FRANCE ET DES PAYS ?TRANGERS ET PR?C?D?S D'UN ESSAI SUR L'ORIGINE ET LA PROPAGATION DES CONTES POPULAIRES EUROP?ENS

TOME SECOND

PARIS

F. VIEWEG, LIBRAIRE-?DITEUR

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CONTES POPULAIRES DE LORRAINE

CONTES POPULAIRES DE LORRAINE COMPAR?S AVEC LES CONTES DES AUTRES PROVINCES DE FRANCE ET DES PAYS ?TRANGERS ET PR?C?D?S D'UN ESSAI SUR L'ORIGINE ET LA PROPAGATION DES CONTES POPULAIRES EUROP?ENS

TOME SECOND

PARIS

F. VIEWEG, LIBRAIRE-?DITEUR

L'HOMME DE FER

Il ?tait une fois un vieux soldat, nomm? La Ram?e, qui ?tait toujours ivre et chiquait du matin au soir. Son colonel lui ayant un jour fait des remontrances, il tira son sabre, lui en donna un coup au travers du visage et le tua. Un instant apr?s, le capitaine et le caporal arriv?rent pour conduire La Ram?e ? la salle de police, lui disant que le lendemain il passerait en conseil de guerre. <> dit La Ram?e, <> r?pondit le caporal. La Ram?e prit son sac, qui ?tait rempli de pain, et le jeta dans la rue; puis il sauta lui-m?me par la fen?tre, ramassa le sac et s'enfuit. Pour se mettre en s?ret?, il passa en Angleterre.

Un soir qu'il traversait un bois, il vit une mis?rable masure. Comme il mourait de faim, il y entra et trouva une vieille femme occup?e ? teiller du chanvre. Il lui demanda si elle pouvait lui donner un morceau ? manger et un g?te pour la nuit. La vieille lui servit une fricass?e de pommes de terre et lui montra dans un coin un tas de ch?nevottes sur lequel il pourrait coucher, faute de lit.

Le lendemain matin, La Ram?e allait se remettre en route, lorsque la vieille lui dit: <>

La Ram?e prit le chemin que lui indiqua la vieille, et ne tarda pas ? arriver au ch?teau. Dans la premi?re chambre il vit sur une table un monceau d'or et d'argent; dans la seconde, des lions; dans la troisi?me, des serpents; dans la quatri?me, des dragons; dans la cinqui?me, des ours; dans la sixi?me, trois l?opards; dans la septi?me enfin, un homme de fer assis sur une enclume de bronze, et, derri?re cet homme de fer, une chandelle allum?e. La Ram?e marcha droit ? la chandelle, la souffla et la mit dans sa poche. Puis il traversa, en tenant les yeux fix?s ? terre, une grande cour o? se trouvait un corps-de-garde. Quand il fut hors du ch?teau, il s'avisa d'allumer sa chandelle; aussit?t l'homme de fer, qui ?tait serviteur de la chandelle, parut devant lui et lui dit: <> r?pondit La Ram?e; <> L'homme de fer lui donna de l'argent plein son sac et disparut.

Alors La Ram?e se mit en route pour se rendre ? la capitale du royaume. Chemin faisant, il vit tout ? coup devant lui la vieille sorci?re, qui lui r?clama la chandelle. Il dit d'abord qu'il l'avait perdue, ensuite il lui pr?senta une chandelle ordinaire. <> dit-elle, <> La Ram?e, voyant qu'elle le mena?ait, se jeta sur elle et la tua.

Arriv? ? la capitale, il se logea ? l'h?tel des princes, o? il payait cinquante francs par jour. Comme il ne se refusait rien, au bout de quelque temps son sac se trouva vide, et il devait la d?pense de deux ou trois journ?es; la ma?tresse de l'h?tel ne cessait de lui r?clamer son argent et de le quereller. La Ram?e ?tait dans le plus grand embarras.

Apr?s avoir une derni?re fois fouill? dans son sac sans avoir pu en tirer un liard, il mit la main dans sa poche, esp?rant y trouver quelques pi?ces de monnaie; il en retira la chandelle. <> s'?cria-t-il, <> Il s'empressa de l'allumer, et aussit?t l'homme de fer se pr?senta devant lui. <> cria La Ram?e, <> L'homme de fer lui en donna plus encore que la premi?re fois. Pendant que La Ram?e ?tait occup? ? compter ses ?cus et ? les empiler sur la table, la servante regarda par le trou de la serrure, et courut dire ? sa ma?tresse que c'?tait un homme riche et qu'il ne fallait pas le traiter comme un va-nu-pieds. Aussi, quand il vint payer, l'h?tesse lui fit-elle belle mine.

Deux ou trois jours apr?s, La Ram?e alluma encore sa chandelle: l'homme de fer parut. <> La chose se fit comme il le souhaitait: ? la nuit, la princesse se trouva dans la chambre de l'h?tel. La Ram?e lui parla de mariage, mais elle ne voulut pas seulement l'?couter. Elle dut passer la nuit dans un coin de la chambre, et, le matin, La Ram?e ordonna au serviteur de la chandelle de la ramener au ch?teau.

La princesse avait coutume d'aller tous les matins embrasser son p?re. Le roi fut bien ?tonn? de ne pas la voir venir ce jour-l?. Sept heures sonn?rent, puis huit heures, et elle ne paraissait toujours pas. Enfin elle arriva. <> dit-elle, <> Et elle raconta au roi ce qui lui ?tait arriv?. Le roi, craignant encore pareille aventure, alla trouver une f?e et lui demanda conseil. <> dit la f?e, <>

Cependant La Ram?e avait chang? d'h?tel. Un jour, il alluma la chandelle et dit ? l'homme de fer: <> dit l'homme de fer, <> Apr?s s'?tre acquitt? de sa commission, il prit tout le son qui se trouvait chez les boulangers, et le r?pandit dans toutes les maisons, de sorte que, le lendemain, on ne put savoir o? la princesse avait pass? la nuit.

La f?e conseilla alors au roi de donner ? sa fille une vessie remplie de sang; la princesse devait percer cette vessie dans la maison o? elle serait transport?e.

La Ram?e ordonna encore au serviteur de la chandelle de lui amener la princesse. <> dit l'homme de fer, <> Il p?n?tra dans les ?curies du roi, tua tous les chevaux de guerre et tous les boeufs, et en r?pandit le sang partout. Le matin, toutes les rues, toutes les maisons ?taient inond?es de sang, si bien que le roi ne put rien d?couvrir. Il alla de nouveau consulter la f?e. <> lui dit-elle, <>

Le soir venu, La Ram?e alluma la chandelle. <> dit l'homme de fer, <> La Ram?e voulut y aller lui-m?me. Les gardes le saisirent, l'encha?n?rent et le jet?rent dans un cachot sombre et humide.

Il ?tait ? pleurer et ? se lamenter pr?s de la fen?tre grill?e de sa prison, lorsqu'il vit passer dans la rue un vieux soldat fran?ais, son ancien camarade. Il l'appela. <> dit le soldat, <> Le vieux soldat en demanda la permission au sergent de garde, et se pr?senta ? l'h?tel de la part de La Ram?e. <> dit l'h?telier. <>

Quand La Ram?e eut ce qu'il avait demand?, il battit le briquet et alluma sa chandelle. Aussit?t l'homme de fer parut, et les cha?nes de La Ram?e tomb?rent. <> cria La Ram?e, <> dit l'homme de fer, <>

L'homme de fer fit sortir La Ram?e de son cachot, et lui donna de l'or et de l'argent, tant qu'il en voulut; puis La Ram?e se fit transporter sur une haute montagne pr?s de la capitale, et ordonna ? l'homme de fer d'y ?tablir une batterie de deux cents pi?ces de canon; apr?s quoi, il envoya d?clarer la guerre au roi d'Angleterre.

Le roi fit marcher cent hommes contre lui. La Ram?e avait pour arm?e cinq hommes de fer. Le combat ne fut pas long; tous les gens du roi furent tu?s, sauf un tambour qui courut porter au roi la nouvelle. Alors La Ram?e somma le roi de se rendre, mais celui-ci r?pondit qu'il ne le craignait pas et envoya contre lui quatre cents hommes, qui furent encore tu?s.

Sur ces entrefaites, La Ram?e vit passer un aveugle et sa femme; cet aveugle avait un m?chant violon, dont il jouait d'une mani?re pitoyable. <> lui dit La Ram?e, <> r?pondit l'aveugle, <> dit La Ram?e.--<> dit l'aveugle, <>

La Ram?e lui compta dix mille francs et prit le violon. Il envoya ensuite un parlementaire dire au roi de lui amener sa fille et de la lui donner en mariage, sinon que la guerre continuerait. <> dit le parlementaire, <> Le roi chargea le parlementaire de r?pondre qu'il viendrait s'entendre avec La Ram?e. En effet, il arriva bient?t avec sa fille.

<> dit La Ram?e. <> Le roi r?fl?chit pendant quelque temps. <> dit-il enfin, <> dit La Ram?e, <> Il prit son violon, et, au premier coup d'archet, les soldats qui ?taient ?tendus par terre commenc?rent ? remuer, les uns cherchant leurs bras, d'autres leurs jambes, d'autres leur t?te.

A cette vue, le roi se d?clara satisfait et consentit au mariage. Comme il commen?ait ? se faire vieux, il prit sa retraite, et La Ram?e devint roi d'Angleterre ? sa place. Il fallut bien alors que le roi de France lui pardonn?t sa d?sertion et ses autres m?faits.

REMARQUES

Plusieurs contes de ce type,--deux contes allemands , un conte wende de la Lusace et un conte hongrois ,--ont un d?nouement analogue.

Dans le conte mecklembourgeois d?j? cit? de la collection Grimm, comme dans le n?tre, le vieux soldat en prison voit passer sous sa fen?tre un ancien camarade, et il le prie d'aller lui chercher un petit paquet qu'il a laiss? dans son auberge.

On a pu remarquer que, dans les contes des collections Proehle et Ey, le serviteur de l'objet merveilleux est identique ? l'<> de notre conte. Dans le conte hongrois, ce personnage est un <>.

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