Read Ebook: Of Ghostes and Spirites Walking by Night And of Straunge Noyses Crackes and Sundrie Forewarnings Which Commonly Happen Before the Death of Men: Great Slaughters and Alterations of Kingdoms by Lavater Ludwig Harrison Robert Translator
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Ebook has 437 lines and 47445 words, and 9 pages
Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es. L'orthographe d'origine a ?t? conserv?e et n'a pas ?t? harmonis?e.
THE FRENCH REVOLUTION RESEARCH COLLECTION
LES ARCHIVES DE LA REVOLUTION FRAN?AISE
PERGAMON PRESS
Headington Hill Hall, Oxford OX3 0BW, UK
L'ESPRIT
LA R?VOLUTION
DE 1789.
IMPRIMERIE DE LACHEVARDIERE,
Rue du colombier, N? 30.
L'ESPRIT
LA R?VOLUTION
DE 1789
PAR P. L. ROEDERER.
PARIS,
CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES.
AVERTISSEMENT.
L'ouvrage qui suit a ?t? compos? ? la fin de 1815, apr?s le second retour des Bourbons.
En 1828, M. le duc d'Orl?ans, aujourd'hui roi, ayant eu occasion de faire conna?tre ? M. de Girardin et ? moi la difficult? qu'il trouvait ? r?unir et ? classer les actes de la r?volution de 89 dont il s'?tait r?serv? d'enseigner l'histoire ? ses fils, je me rappelai l'ouvrage que j'avais fait en 1815, et lui demandai la permission de le lui pr?senter comme un r?pertoire fid?le et complet des actes et des faits qu'il voulait rassembler. Il me l'accorda. Je fis mettre au net mon Esprit de la r?volution, et en janvier 1829, M. de Schonen, d?put?, le pr?senta de ma part ? Son Altesse.
C'est la copie exacte de ce manuscrit que je donne aujourd'hui au public. Je me suis aper?u, en corrigeant les derni?res ?preuves, que j'avais jet? parmi les faits plusieurs discussions qui seraient aujourd'hui exub?rantes, et que dans quelques autres j'avais pris des pr?cautions et gard? des m?nagemens qui maintenant ne seraient plus de saison.
A cette occasion je me suis rappel? les motifs qui ont influ? sur ma mani?re d'?crire en 1815; ils se rapportent tous ? un seul: c'est que j'avais con?u la folle id?e de publier mon ouvrage sous la restauration, et de plaider la cause de la r?volution devant la maison qui en mena?ait non seulement tous les auteurs, mais encore tous les approbateurs, et tous les int?ress?s. Mes amis me d?tourn?rent d'une publication qui aurait pu m'?tre funeste sans ?tre d'aucun avantage pour personne. De l? les choses et les formes aujourd'hui surann?es peut-?tre, qui se rencontrent dans quelques parties.
J'aurais pu les corriger, mais je n'ai point voulu alt?rer la minute du manuscrit remis ? M. le duc d'Orl?ans, ?tant bien aise que plusieurs choses qui me paraissent applicables ? des circonstances et ? des doctrines du temps pr?sent, datent d'un temps ant?rieur, et qu'il soit certain qu'elles ont ?t? ?crites sans autre but et sans autre int?r?t que celui de la justice, de la raison, et de la libert?.
Je parle 1? de l'Essai sur les privil?ges;
Ces excellens ?crits, qui eurent deux, trois et quatre ?ditions en moins d'un an, sont les premi?res et les plus ?clatantes manifestations de l'Esprit de la r?volution, ses premi?res expressions, le premier souffle de l'immortelle vie que la nation a re?ue d'elle.
Ils seront pour la post?rit? un pr?cieux monument de la grande transmutation qui s'est op?r?e en France ? cette ?poque: ils feront revivre aux yeux des amis de l'humanit? et des admirateurs du g?nie, le grand homme qui signala le retour de la libert? et de l'?galit?, et dont l'existence est aujourd'hui ignor?e dans l'enceinte de cette capitale; ils offriront ? la reconnaissance des si?cles ?loign?s, un nom qui de nos jours n'est pas prononc? entre ceux des importans qui marquent, par de si bruyantes pr?tentions, leur c?l?brit? ?ph?m?re.
Dans ces derniers temps, deux histoires se sont partag? les lecteurs curieux de conna?tre les premiers mouvemens de la r?volution de 1789: l'une est de M. Lacretelle, l'autre de M. Mignet. M. Lacretelle n'y a vu que l'or et l'ambition du duc d'Orl?ans; M. Mignet y a vu le g?nie de Si?y?s. Le premier connaissait ? fond les aversions de la cour de France; le second a pressenti le jugement de la post?rit?: l'un n? historiographe, l'autre n? historien.
LETTRE
adress?e
A Mgr LE DUC D'ORL?ANS
DANS LES PREMIERS JOURS DE JANVIER 1829,
EN LUI ENVOYANT LE MANUSCRIT DE
L'ESPRIT DE LA R?VOLUTION.
MONSEIGNEUR,
Je suis avec le plus profond respect,
MONSEIGNEUR,
De Votre Altesse Royale
Le tr?s humble et tr?s ob?issant serviteur,
ROEDERER.
L'ESPRIT
LA R?VOLUTION
DE 1789.
CHAPITRE PREMIER.
Pour bien faire concevoir la r?volution de 89, il faut d'abord dire ce qu'elle n'est pas, et d?gager les esprits des fausses notions qu'on en a donn?es.
La r?volution ne s'est pas faite un tel jour, ? telle heure, en tel lieu, par telles personnes, par tel ?v?nement du si?cle pass?.
Elle ne s'est faite ni ? Versailles, ni ? la Bastille, ni au Palais-Royal, ni ? l'H?tel-de-Ville, ni au Palais de Justice. Elle n'est l'ouvrage ni des parlemens, ni des notables, ni m?me de l'assembl?e constituante.
L'?loquence de d'?pr?m?nil dans le parlement, celle de Mirabeau dans l'assembl?e constituante, l'?p?e de Lafayette, le g?nie de Si?y?s, y ont coop?r? puissamment; mais ces hommes illustres n'en sont pas les auteurs. Elle ne doit rien aux tr?sors du prince sur qui la maison royale voulut se venger du peuple, sur qui le peuple acheva de se venger de la maison royale, et sur qui s'est encore acharn? nagu?re un pr?tendu historien de l'assembl?e constituante.
Quand la r?volution s'est d?clar?e, la nation n'entrait dans aucune ambition particuli?re; elle agissait pour elle seule. Mis?rables id?es que celles d'une faction travaillant au renversement du monarque, pour mettre un ambitieux ? sa place! Dans le seizi?me si?cle, le duc de Guise, le prince de Cond?, ?taient de grands factieux, les plus grands qu'on puisse supposer dans l'ancienne monarchie fran?aise: remarquez comment leurs factions se signalaient. C'?tait par de petites arm?es, presque enti?rement compos?es d'?trangers, qu'ils promenaient dans quelques provinces o? ils finissaient leurs querelles par des combats dont le sang des re?tres, des lansquenets, des Suisses, des Espagnols faisait les frais. Mesurez ces factions et leurs oeuvres ? la r?volution fran?aise, et voyez leur disproportion. Quelle t?te aurait gouvern? tant de millions d'autres t?tes? quel tr?sor fabuleux aurait suffi ? payer tant de millions de bras? quel chef aurait dirig?, accord? ces immenses mouvemens qui ont agit? la France de Lille ? Bayonne, de Brest ? Strasbourg? Et comment concevoir des chefs ? cette r?volution quand on se rappelle l'abaissement profond o? elle a tenu devant elle, l'ab?me o? elle a pr?cipit? sans pr?f?rence et sans distinction ses partisans et ses d?tracteurs? Et quel but pour une nation de vingt-cinq millions d'hommes, quel d?plorable but pour un tel d?ploiement de forces et de volont?s, que de d?tr?ner un roi et de mettre ? sa place un factieux! Non, ce n'est pas pour de si faibles int?r?ts que la r?volution s'est d?clar?e en 89. Ce n'?tait pas m?me pour abolir la royaut?. Personne alors ne songeait ? la r?publique. La France n'?tait pas absolument libre, mais elle n'?tait pas non plus dans la servitude, et dans aucun temps de son existence elle n'en a ?prouv? la souillure. Les tentatives du gouvernement pour ?tendre son pouvoir n'?taient pas de ces violences inou?es qui fondent sur des peuples en pleine libert?, et ne c?dent qu'? leur r?volte.
La r?volution ?tait faite dans tous les esprits et dans les moeurs avant de l'?tre par les lois; elle existait dans les relations de soci?t? polie, avant d'?tre r?alis?e dans les int?r?ts mat?riels et communs. Elle ?tait ?tablie dans cette classe moyenne qui tient aux deux extr?mes de la soci?t? g?n?rale, qui sent, qui pense, qui lit, converse, r?fl?chit; dans cette classe o? s'entendent toutes les plaintes, o? se remarquent toutes les souffrances des classes inf?rieures, et o? l'on n'y est point insensible; dans cette classe qui, d'un autre c?t?, est ? port?e de conna?tre les grands, comme le peuple, qui les a attir?s ? elle par sa richesse, les a rapproch?s d'elle par des alliances, a fl?chi leur orgueil par les charmes d'une soci?t? o? se r?unissent l'opulence et l'esprit, l'esprit si rare et si captif ? la cour! et qui pourtant n'a jamais cess? de craindre cet orgueil dont la pointe aigu? per?ait toujours, l'effleurait souvent, et ne lui permettait qu'une familiarit? inqui?te et sans abandon. C'est l'opinion de cette classe mitoyenne qui a donn? le signal aux classes inf?rieures; c'est la r?volte de l'opinion qui a fait ?clater l'insurrection des souffrances, et c'est la souffrance de l'amour-propre qui a fait ?clater celle des int?r?ts r?els. La r?volution a conserv? dans tout son cours l'empreinte de son origine, elle a constamment suivi la direction imprim?e par sa primitive impulsion.
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