Read Ebook: Les protestants à Nîmes au temps de l'Édit de Nantes by Boulenger Jacques
Font size:
Background color:
Text color:
Add to tbrJar First Page Next Page
Ebook has 1272 lines and 65134 words, and 26 pages
NOTES SUR LA TRANSCRIPTION:
--Les erreurs clairement introduites par le typographe ont ?t? corrig?es.
--On a conserv? l'orthographie de l'original, incluant ses variantes.
--Les lettres ?crites au-dessus ont ?t?es represent?es ainsi: a^b et a^.
LES
PROTESTANTS A N?MES
AU TEMPS DE
L'?DIT DE NANTES
MACON, PROTAT FR?RES, IMPRIMEURS
JACQUES BOULENGER
LES
PROTESTANTS A N?MES
AU TEMPS DE
L'?DIT DE NANTES
LIBRAIRIE FISCHBACHER
PARIS
A FERNAND VAND?REM
INTRODUCTION
Organisation g?n?rale du parti protestant. Les assembl?es politiques. Les assembl?es eccl?siastiques. Celles-ci maintiennent l'unit? du parti. Importance du consistoire.
Plan de ce m?moire.
Sources.
On a d?j? ?tudi? la situation sociale des protestants avant et apr?s l'?dit de Nantes. M. Paul de Felice publie un ouvrage dans lequel il nous renseigne sur leur culte, la vie de leurs pasteurs, le fonctionnement de leurs assembl?es et leur p?dagogie. Mais l'inconv?nient de ce livre est de s'?tendre sur un plan trop vaste. L'?volution du parti protestant n'y est pas nettement marqu?e, faute de pr?cision, et le mot <
En outre, comment se comportait le gouvernement communal dans les villes huguenotes? Quels ?taient les rapports des r?form?s avec les catholiques? Est-il juste de dire que les protestants formaient un ?tat dans l'?tat? On pourra ?lucider ces questions lorsqu'un certain nombre de monographies auront fait bien conna?tre l'organisation du parti r?form? dans les diff?rentes provinces de France. C'est dans l'espoir de contribuer ? ce r?sultat que l'on s'est propos? d'?tudier ici la situation sociale et religieuse des calvinistes dans le colloque de N?mes.
Ils se divisaient en neuf provinces dont chacune avait: 1^o un conseil provincial permanent de cinq ou sept membres; 2^o une assembl?e compos?e de trois d?put?s par colloque qui se tenait une fois l'an. En outre une assembl?e g?n?rale, compos?e de deux d?put?s pour chaque province, plus un pour La Rochelle, devait s'occuper des affaires g?n?rales du parti.
Je souhaiterais, en effet, de montrer l'?tat intime du parti. Comment vivaient les huguenots d'une ville comme N?mes, par exemple? Quels ?taient leurs rapports avec les autorit?s, ? une ?poque o? la loi ne fixait pas nettement leurs droits ni leurs devoirs? Comment se comportaient-ils ? l'?gard des catholiques?
Nous verrons que les protestants s'?taient organis?s en r?publique: dans chaque petite localit? il y avait un consistoire qui gouvernait les habitants et, par suite, la ville quand les huguenots y ?taient en majorit? et pouvaient y ?lire des consuls de leur religion. Le laboureur de Saint-Gilles ou de Calvisson entendait peut-?tre parler des grandes n?gociations engag?es par l'assembl?e g?n?rale avec le roi en vue d'obtenir un ?dit qui r?glerait sa situation, mais il s'int?ressait davantage ? l'?lection de son consistoire, ? la maladie de son pasteur, ou au moyen de ne pas payer sa <
Et il faudrait pr?cis?ment savoir si le laboureur respecte le consistoire et paye sa taxe. Car s'il n'est pas attach? ? ce consistoire, s'il ne craint pas son autorit?, toutes les autres assembl?es qui reposent sur celle-l? vont se trouver <
C'est le consistoire, avec les assembl?es eccl?siastiques plac?es au-dessus de lui, qui forme, si je peux dire, le cadre du parti. La d?cadence ou l'accroissement de son influence sera le signe de la puissance ou de la faiblesse des protestants. Si le <
Remarquons maintenant que leur pouvoir sur les fid?les pourrait donner aux consistoires une importance funeste ? l'unit? du parti, si les colloques et les synodes n'?taient pas l? pour leur rappeler qu'ils ne sont que des membres du grand corps protestant, et les mettre en communication les uns avec les autres. Leur initiative, en effet, n'est pas nulle, mais toujours soumise au contr?le des assembl?es sup?rieures, et aucune de leurs d?cisions n'a de valeur absolue, puisqu'on peut toujours en faire appel au colloque, puis au synode.
Cette parfaite subordination des assembl?es les unes aux autres donne aux protestants une coh?sion, une unit? qui font la force de leur parti, ? condition que le contact de la minorit? dirigeante des assembl?es avec la foule des fid?les soit maintenu, c'est-?-dire que l'autorit? du consistoire sur le peuple soit absolue.
Pour exister, pasteurs et assembl?es ont besoin d'argent. Il faut en obtenir des fid?les: le consistoire l?ve des imp?ts . S'il devient impopulaire, s'il n'est pas respect?, si son influence sur les fid?les diminue, ceux-ci commenceront par ne pas payer leurs taxes, et les assembl?es ne pourront plus avoir lieu, les pasteurs ne pourront plus vivre: ce sera la fin du parti.
Cette autorit? ne le met cependant pas en lutte avec les pouvoirs politiques. Les consuls et les magistrats protestants qui gouvernent la ville de N?mes subissent son influence directe, et m?me prennent ses ordres. Ainsi le consistoire poss?de une autorit? politique effective ? c?t? de son autorit? morale .
Voici donc les protestants parfaitement organis?s et disciplin?s. Au-dessus des fid?les et les gouvernant, le consistoire, dont l'autorit? et l'influence famili?res sont consid?rables, et qui se trouve rigoureusement subordonn? au colloque et au synode. Maintenant quels sont les rapports de cette petite soci?t? protestante, ainsi constitu?e, avec les catholiques? Elle les opprime, car elle est la plus forte, de m?me que les catholiques le sont presque partout ailleurs. L'exercice du culte romain est autant que possible emp?ch?; les papistes eux-m?mes sont ?cart?s des emplois publics et soumis ? toute une s?rie de mesures vexatoires que prend contre eux la municipalit? de N?mes . Mais ils ne renoncent pas ? la lutte et, entre pr?tres et pasteurs, se livre une guerre de sermons, de pamphlets, d'influences, dont le but est de provoquer des conversions .
Il ressort de tout cela que les huguenots de N?mes, ? qui leur nombre assurait la pr?pond?rance, vivaient tranquillement en r?publique, sous leurs consuls et leurs magistrats dirig?s eux-m?mes par le consistoire. Ils ne souhaitaient nullement qu'un nouvel ?dit v?nt changer quelque chose ? leur ?tat. Aussi, lorsqu'il fut question de l'?dit de Nantes, bien loin de seconder les n?gociations de l'assembl?e g?n?rale, ils montr?rent une mauvaise volont? que celle-ci, plus tard, leur reprocha. Leurs int?r?ts, en effet, se trouvaient oppos?s ? ceux des r?form?s de presque tout le reste de la France: ? N?mes et dans son colloque, c'?taient les catholiques qui souhaitaient l'?dit de Nantes pour replacer leur religion au premier rang, tandis que les protestants s'effor?aient d'en emp?cher les effets, comme l'exigeait l'int?r?t particulier de leur petit ?tat.
Les actes des synodes provinciaux de 1596 ? 1609 se trouvent aussi dans ces m?mes archives: il en existe une copie faite par M. le pasteur Auzi?re ? la Biblioth?que de la Soci?t? de l'histoire du protestantisme fran?ais. Cette copie est pr?par?e pour l'impression et il est dommage qu'elle ne soit pas publi?e. J'en ai collationn? sur le registre original une certaine partie dont on trouvera des extraits dans les pi?ces justificatives. Je n'y ai point relev? d'erreurs, ce qui n'a rien d'?tonnant puisque M. Auzi?re, pour en avoir copi? plusieurs registres in-folio, poss?dait mieux que personne cette difficile ?criture.
Enfin, le consistoire de N?mes renfermait une pleine armoire de documents non class?s, que j'ai d?pouill?s, et o? j'ai vu beaucoup de pi?ces concernant le duc de Rohan, mais fort peu int?ressant mon sujet.
Aux archives d?partementales du Gard, j'ai trouv? plusieurs cahiers de remontrances des catholiques ou des protestants sur l'application de l'?dit de Nantes; j'ai parcouru aussi un certain nombre de registres de notaires qui m'ont fourni de bons renseignements sur l'?tat des personnes.
Les archives communales de N?mes renferment un registre des d?lib?rations consulaires qui va de 1599 ? 1604. Le pr?c?dent est malheureusement perdu.
Celles d'Aigues-Mortes se trouvaient en 1899 dans de fort belles armoires, mais dans un grand d?sordre.
Dans la s?rie TT des Archives nationales, j'ai eu sous les yeux tout ce qui int?ressait le colloque de N?mes, et les actes des ?tats de Languedoc .
A la Biblioth?que nationale, j'ai d?pouill? notamment les lettres du duc de Ventadour et du conn?table Henri de Montmorency , les actes des assembl?es , et un certain nombre d'autres manuscrits, notamment, les fran?. 20870, Dupuy 62, 63, etc.
LES PROTESTANTS A N?MES
LES PASTEURS
Leurs fonctions.
Leur entretien: Contrats d'engagement. Gages en esp?ces. Gages en nature. Avantages mat?riels. Pauvret?. Pension de retraite. <
Petit nombre des pasteurs. Difficult? d'acqu?rir un pasteur <
Les <
Conclusion: De l'influence des pasteurs.
Chaque ?glise du colloque de N?mes avait ? sa t?te un consistoire et un ou plusieurs pasteurs. Il est n?cessaire de bien conna?tre les pouvoirs et les droits de cette assembl?e et de ces ministres pour se rendre compte de l'influence qu'ils pouvaient exercer sur le peuple.
?tudions en premier lieu les pasteurs.
Tout d'abord, qu'avaient-ils ? faire? Je ne m'?tendrai pas longtemps sur ce point, car les obligations du minist?re sont r?gl?es par la Discipline et, ?tant officielles, elles se trouvent les m?mes dans le colloque de N?mes qu'ailleurs. En outre, M. P. de Felice les a ?tudi?es.
Add to tbrJar First Page Next Page