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Read Ebook: Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal (6/6) by Aubenas Joseph Adolphe

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Ebook has 535 lines and 141873 words, and 11 pages

Turenne: on pourrait confondre.

Neveu de Turenne.

Le cardinal de Retz.

Madame d'Heudicourt .

Versailles.

Bussy-Rabutin, toujours exil? en Bourgogne, ?tait de ceux qui furent vite consol?s, plut?t par l'effet de ses sentiments propres que pour se conformer ? l'attitude du ma?tre, qui peut-?tre, dans sa politique, n'avait que le dessein de relever les coeurs, en opposant, le premier moment de stupeur pass?, la s?r?nit? ? l'affliction populaire et une froide assurance au d?couragement chaque jour croissant.

Dans sa lettre, Bussy proteste qu'il est pour le moins aussi afflig? que sa cousine de la mort de Turenne: <> Et il lui apprend que, quelques mois auparavant, le premier pr?sident de Lamoignon l'avait raccommod? avec son ancien g?n?ral, qui, on le sait, professait pour lui fort peu de sympathie. Ayant appris que Turenne, dans une conversation, avait montr? au premier pr?sident de meilleurs sentiments ? son ?gard: <>

Madame de S?vign? ne laisse point passer ce pan?gyrique aigre-doux sans r?pondre, et elle le fait avec un m?lange d'?loquence et de persiflage qui r?duisent Bussy au silence: <>

Le ton de Bussy n'allait point ? l'admiration sans r?serve, ? l'?motion sinc?re de madame de S?vign?: elle se h?te de sortir de cette correspondance discordante et elle se remet exclusivement ? son commerce avec sa fille, o? elle trouve un parfait unisson pour son culte et sa douleur.

<> Et, sans faire nulle attention sur lui, il se met ? crier et ? pleurer cette grande perte. M. de la Rochefoucauld pleure lui-m?me, en admirant la noblesse de ce sentiment.>>

A la fois son cur? et son confesseur.

Neveu de Turenne, par sa m?re.

Le comte de Beringhen, premier ?cuyer.

Ces extraits sont d?j? longs; mais cependant nous ne pouvons quitter un pareil sujet, sans demander ? madame de S?vign? le r?cit ?mouvant des fun?railles du grand capitaine, et de cette longue marche de deuil commenc?e sur les bords du Rhin, aux cris de douleur de toute une arm?e, et termin?e dans la basilique de Saint-Denis, aux pleurs d'un groupe de parents et d'amis charg?s de recevoir les glorieuses d?pouilles, en attendant la pompe fun?bre que le roi leur pr?parait ? Notre-Dame. Dans ce que nous allons reproduire, on lit encore des circonstances nouvelles, des variantes sur la mort de Turenne, que madame de S?vign?, ne craignant que d'?tre incompl?te, transmet avec un soin religieux ? sa fille, et que sa correspondance seule a conserv?es ? l'histoire.

... <>

Charles-Martel, Hugues le Grand, Bertrand du Guesclin et le conn?table de Sancerre.

<

<> M. d'Hamilton, qui se trouva pr?s de l'endroit o? il alloit, lui dit: <> Il eut ? peine tourn? son cheval qu'il aper?ut Saint-Hilaire, le chapeau ? la main, qui lui dit: <> M. de Turenne revint, et dans l'instant, sans ?tre arr?t?, il eut le bras et le corps fracass? du m?me coup qui emporte le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire. Ce gentilhomme, qui le regardoit toujours, ne le voit point tomber; le cheval l'emporte o? il avoit laiss? le petit d'Elbeuf; il n'?toit point encore tomb?, mais il ?toit pench? le nez sur l'ar?on: dans ce moment, le cheval s'arr?te, le h?ros tombe entre les bras de ses gens; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais: songez qu'il ?toit mort et qu'il avoit une partie du coeur emport?e. On crie, on pleure; M. d'Hamilton fait cesser ce bruit, et ?ter le petit d'Elbeuf, qui s'?toit jet? sur le corps, qui ne vouloit pas le quitter, et se p?moit de crier. On couvre le corps d'un manteau, on le porte dans une haie; on le garde ? petit bruit; un carrosse vient, on l'emporte dans sa tente: ce fut l? o? M. de Lorges, M. de Roye, et beaucoup d'autres pens?rent mourir de douleur; mais il fallut se faire violence, et songer aux grandes affaires qu'on avoit sur les bras. On lui a fait un service militaire dans le camp, o? les larmes et les cris faisoient le v?ritable deuil... Quand ce corps a quitt? son arm?e, ?'a ?t? encore une autre d?solation; et partout o? il a pass?, on n'entendoit que des clameurs. Mais ? Langres ils se sont surpass?s; ils all?rent au-devant de lui en habits de deuil, au nombre de plus de deux cents, suivis du peuple; tout le clerg? en c?r?monie; il y eut un service solennel dans la ville, et en un moment ils se cotis?rent tous pour cette d?pense, qui monta ? cinq mille francs, parce qu'ils reconduisirent le corps jusqu'? la premi?re ville, et voulurent d?frayer tout le train. Que dites vous de ces marques naturelles d'une affection fond?e sur un m?rite extraordinaire?... Voil? quel fut le divertissement que nous e?mes. Nous d?n?mes comme vous pouvez penser, et jusqu'? quatre heures nous ne f?mes que soupirer. Le cardinal de Bouillon parla de vous, et r?pondit que vous n'auriez point ?vit? cette triste partie si vous aviez ?t? ici; je l'assurai fort de votre douleur; il vous fera r?ponse et ? M. de Grignan; il me pria de vous dire mille amiti?s, et la bonne d'Elbeuf, qui perd tout, aussi bien que son fils. Voil? une belle chose de m'?tre embarqu?e ? vous conter ce que vous saviez d?j?; mais ces originaux m'ont frapp?e, et j'ai ?t? bien aise de vous faire voir que voil? comme on oublie M. de Turenne en ce pays-ci.>>

<>

<<.--Je reviens du service de M. de Turenne ? Saint-Denis. Madame d'Elbeuf m'est venue prendre, elle a paru me souhaiter; le cardinal de Bouillon m'en a pri?e d'un ton ? ne pouvoir le refuser. C'?toit une chose bien triste: son corps ?toit l? au milieu de l'?glise; il y est arriv? cette nuit avec une c?r?monie si lugubre que M. Boucherat, qui l'a re?u, et qui y a veill? toute la nuit, en a pens? mourir de pleurer. Il n'y avoit que la famille d?sol?e, et tous les domestiques, en deuil et en pleurs; on n'entendoit que des soupirs et des g?missements. Il y avoit d'amis M. Boucherat, M. de Harlay, M. de Meaux et M. de Barillon; mesdames Boucherat y ?toient et les ni?ces... ?'a ?t? une chose triste de voir tous ses gardes debout, la pertuisane sur l'?paule, autour de ce corps qu'ils ont si mal gard?, et, ? la fin de la messe, de les voir porter sa bi?re jusqu'? une chapelle au-dessus du grand autel, o? il est en d?p?t. Cette translation a ?t? touchante; tout ?toit en pleurs, et plusieurs crioient sans pouvoir s'en emp?cher. Enfin nous sommes revenus d?ner tristement chez le cardinal de Bouillon, qui a voulu nous avoir; il m'a pri?e, par piti?, de retourner ce soir, ? six heures, le prendre pour le mener ? Vincennes, et madame d'Elbeuf; ils m'ont fort parl? de vous...; la lune nous conduira jusqu'o? il lui plaira.>>

On sait que ce mot veut dire toute la maison militaire et civile, bien plus que le personnel de la domesticit?.

Pendant que sa famille et ses plus intimes amis, parmi lesquels c'est un grand honneur ? madame de S?vign? d'?tre compt?e, rendaient aux restes de Turenne ces premiers et touchants hommages, la cour demandait ? Fontainebleau des distractions contre l'universelle inqui?tude. <> Mais la cour, mieux inspir?e, ou rappel?e ? plus de convenance par les dispositions du public, revint, le surlendemain vendredi, pour assister au nouveau service qui devait se faire et qui eut lieu, en effet, en grande pompe, le lundi suivant, dans l'?glise de Notre-Dame. Madame de S?vign? se dispensa d'y para?tre: elle partait, le lendemain, pour la Bretagne, et d'ailleurs elle n'avait nulle envie d'aller compromettre sa vraie douleur dans cette c?r?monie d'apparat. <> Et, passant aux f?cheuses nouvelles qui arrivaient des arm?es: <>

En effet, sur le coup de la mort de son g?n?ral, l'arm?e d'Allemagne avait ?t? oblig?e et s'?tait trouv?e heureuse de repasser le Rhin, conduite par le neveu de Turenne, le duc de Lorges, lieutenant g?n?ral, et suivie de pr?s par Mont?cuculli. D'un autre c?t?, le mar?chal de Cr?qui, ayant voulu surprendre les forces qui assi?geaient dans Tr?ves une garnison fran?aise, avait ?t? surpris lui-m?me ? Consarbr?ch, avec perte de la plus grande partie de ses troupes. <> Battu ainsi ? Consarbr?ch, le mar?chal de Cr?qui, par une inspiration qui indiquait un g?nie militaire peu commun, se jeta avec quelques d?bris dans la ville de Tr?ves, qu'il aurait sauv?e si la trahison d'une partie de la garnison n'avait livr? la place ainsi que le g?n?ral malheureux ? l'ennemi.

Outre son sentiment national, chez elle tr?s-r?el et alors, comme au reste dans toutes les classes, vivement excit?, madame de S?vign? avait bien des raisons pour s'int?resser aux ?v?nements de cette guerre, ? laquelle prenaient part tous les siens. Charles de S?vign? se trouvait en Flandre dans l'arm?e que Cond? venait de laisser au mar?chal de Luxembourg, son digne ?l?ve; le colonel de Grignan aidait le duc de Lorges ? maintenir la position de l'arm?e du Rhin jusqu'? l'arriv?e de ce prince, et M. de la Trousse, <> ?tait tomb? aux mains des ennemis. Il ne nous est pas permis d'omettre des d?tails aussi intimement li?s ? la biographie de madame de S?vign?. Ses lettres de cette date offrent, d'ailleurs, le plus attachant tableau de Paris et de la Cour, dans cette grave occurrence.

En ce qui concerne son fils, madame de S?vign? en fut pour la crainte. Malgr? son d?sir de faire parler de lui, l'?l?ve de Cond?, fid?le, du reste, ? ses instructions, se bornait ? maintenir une d?fensive prudente et vigoureuse, favoris?e par la conduite des conf?d?r?s, qui h?sitaient, eux aussi, ? risquer une bataille d?cisive. <> On attendait en Flandre, comme par un tacite accord, ce qui se passerait sur le Rhin, o? ?tait le noeud de la situation.

Malgr? sa m?saventure ? la funeste journ?e de Consarbr?ch, le cousin de madame de S?vign? n'avait rien perdu de la bonne r?putation qu'il s'?tait d?j? acquise comme capitaine-commandant ou colonel des gendarmes-Dauphin. Pendant quelques jours on avait ignor? son sort. Le 16 ao?t, on apprit enfin qu'il ?tait devenu le prisonnier du marquis de Grana, avec lequel il avait eu occasion de lier amiti? quelques ann?es auparavant. Mais voici de quelle honorable et piquante fa?on avait eu lieu sa capture; rarement madame de S?vign? a jet? une plus jolie narration:

Mais, une fois rassur?e sur le compte de son fils, celui qui occupait le plus madame de S?vign? ?tait le chevalier de Grignan, plac?, depuis la mort de Turenne, au poste le plus p?rilleux. L'oeuvre de M. Walckenaer, porte, en maint endroit, la trace de la vive affection, de l'estime particuli?re que madame de S?vign? professait pour ce fr?re de son gendre, auquel madame de Grignan accordait aussi la pr?f?rence sur ses autres beaux-fr?res. Le chevalier m?ritait ces sentiments par la franchise et la vivacit? de son d?vouement pour sa belle-soeur et pour la m?re de celle-ci. Un caract?re s?r, ferme et froid, m?me un peu fier, des maximes d'honneur et de vertu, un esprit sens? et m?r avant l'?ge, une aptitude militaire reconnue, lui avaient valu l'attention, puis la faveur des hommes s?rieux, et Turenne l'avait mis au nombre de ceux qu'il aimait: solide ?loge, car il aimait peu de gens, en trouvant peu dignes de son estime. Le chevalier de Grignan, qui faisait la campagne d'Allemagne ? la t?te du r?giment de son nom, ?tait intimement li? avec le duc de Lorges: il fut un de ceux qui le second?rent le mieux lorsque la mort de Turenne eut fait tomber sur son neveu la rude besogne de maintenir une arm?e d?moralis?e, et de contenir un ennemi qui ne doutait plus de rien. C'est ici, dans la biographie de ce membre le plus distingu? de la famille des Grignan, sa v?ritable page d'honneur. Il faut la lui restituer, car les infirmit?s pr?coces qui viendront l'assaillir nous retireront trop t?t l'occasion de parler de lui.

On voit que madame de S?vign? recherche tous les sujets d'entretenir sa fille sur ce chapitre qui lui tient au coeur; heureuse d'?crire les louanges du chevalier, car, dans cette circonstance, elle ?tait plut?t l'organe de l'opinion publique que de sa pr?dilection.

<>

Le surlendemain, elle ajoute: <>

Cette journ?e d'Altenheim fut une journ?e d'h?ro?sme. Chacun sentait qu'il y allait du salut de la France. La Fare rend la m?me justice au neveu de Turenne, et ? Vaubrun qui partageait avec lui le commandement, et aussi au jeune gouverneur titulaire de la Provence, dont M. de Grignan tenait la place, et qui inaugurait alors une carri?re militaire qui le retint presque constamment dans les camps, au grand avantage de son rempla?ant, mais ? la grande peine de madame de S?vign?: <>

Son discours ?tait fait lorsque arriva ? Paris la nouvelle de la d?faite du mar?chal de Cr?qui. Malgr? son d?sir de plaire au roi, l'orateur ne pouvait passer sous silence ce premier et consid?rable ?chec inflig? ? ses armes. Le coadjuteur d'Arles se tira de ce pas difficile ? la satisfaction g?n?rale. La veille de prononcer son discours, il avait voulu conna?tre sur le changement de r?daction que lui imposait la circonstance, l'opinion et le go?t de madame de S?vign?, avec laquelle il vivait dans une grande libert?. <>

Le succ?s fut complet. Madame de S?vign? enregistre avec joie et ?videmment avec un peu d'exag?ration de famille, ce r?sultat qu'elle a pr?vu: <> M. de Montausier a pris la parole et a dit: <> Les ministres et tous les autres ont trouv? un agr?ment et un air de noblesse dans ce discours qui donne une v?ritable admiration. J'ai bien ? remercier les Grignan de tout l'honneur qu'ils me font, et des compliments que j'ai re?us depuis peu, et du c?t? de l'Allemagne et de celui de Versailles.>> Et, avec un soupir: <> Le coadjuteur d'Arles obtint non-seulement l'approbation de la cour, mais celle de son ordre. C'est ce qu'on lit dans les proc?s-verbaux de l'Assembl?e du clerg?, o? le pr?sident rappelle <>

SAINT-SIMON, ?dition de MM. Ch?ruel et Sainte-Beuve, t. X, p. 341.

Pr?cis?ment, dans l'ann?e qui pr?c?da sa mort, Turenne avait eu ? r?primer ces outrecuidantes pr?tentions de Louvois, jeune encore, mais d?j? d'autant plus hautain qu'il se sentait plus contest?, et il l'avait fait dans des termes tels que le ministre, qui ne l'aimait pas, en ?tait venu ? le ha?r de toute la force de son temp?rament atrabilaire et excessif.

C'?tait donc faire mal sa cour au roi et ? son malfaisant et bient?t tout-puissant ministre, que d'afficher en public de trop vifs regrets de la perte qu'on venait d'?prouver, mais surtout de laisser percer des craintes sur la fortune d'un r?gne jusqu'alors si brillant. De l? les pr?cautions et les r?ticences que l'on remarque sur ce dernier point dans la correspondance de madame de S?vign?, elle si franche, si libre, d'ailleurs pour l'expression de sa douleur personnelle. Dans les deux passages suivants, elle fournit la preuve de ce que je viens de dire sur l'accueil qui ?tait fait aux regrets trop fortement exprim?s de la mort de Turenne: <>--<> Madame de S?vign? demandait un chiffre pour correspondre avec sa fille: sans doute qu'elle avait beaucoup d'anecdotes de ce genre ? lui conter.

Ainsi pr?venue, la cour de Vienne ordonna ? Mont?cuculli de suspendre ses op?rations. Le vieux duc de Lorraine, l'un des chefs principaux des conf?d?r?s, ?tant mort sur ces entrefaites, et la Hongrie se trouvant plus vivement press?e par les Turcs qui s'y acharnaient depuis quelques ann?es, les Imp?riaux repass?rent enfin le Rhin, et les arm?es fran?aises prirent leurs quartiers d'hiver en Flandre et en Alsace, les deux partis remettant au printemps de nouveaux projets et de plus grands efforts.

A son arriv?e ? Paris, en avril 1676, madame de S?vign?, on l'a vu, avait trouv? partout les pr?paratifs de la nouvelle et d?cisive campagne qui allait s'ouvrir. Clou? par la goutte ? Chantilly, le prince de Cond? avait d?clar? qu'il ne pouvait servir; le roi le prit au mot, et, ? partir de 1675, il ne parut plus ? la t?te des arm?es.

Valet de chambre de madame de S?vign?.

Le lendemain le roi quitta Versailles pour aller se mettre ? la t?te de l'arm?e, gardant, comme toujours, sur ses desseins un imp?n?trable secret. Il avait sous lui les mar?chaux d'Humi?res, de Schomberg et de Cr?qui: <> ?crit madame de S?vign?, toute ? ses souvenirs. Louvois dont l'amour-propre ?toit surexcit? ? l'?gal de celui de son ma?tre, avait pris les devants pour tout disposer, et faciliter le si?ge des places que le roi voulait conqu?rir, car c'?tait par des si?ges que toutes les campagnes commen?aient: de part et d'autre on h?sitait fort ? livrer bataille.

Le 1er mai, madame de S?vign? fit conna?tre ? sa fille que S?vign? l'instruisait qu'ils allaient assi?ger Bouchain avec une partie de l'arm?e, <> Elle ne connut que le 19 le r?sultat de cette nouvelle exp?dition. A cette date elle annonce qu'on lui mande <>

Voici la courte relation de Madame de S?vign?: <>

<>.

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<>

Conf?rez WALCKENAER, t. IV, p. 286.

Les inqui?tudes de madame de S?vign? s'accrurent avec les complications que cette double situation ne tarda pas ? amener. Elle avait beaucoup de parents et d'amis ? cette guerre, et la vie se passait ? appr?hender de sinistres nouvelles, et ? se r?jouir chaque jour d'en avoir ?t? pour ses appr?hensions. Une mort cependant vint l'attrister, non l'affliger, car elle ne connaissait nullement le marquis de Coligny, gendre de Bussy, qui, ? peine ?g? de trente ans, mourut de maladie ? Cond?, le 6 du mois de juillet. Le marquis de Bussy, qui se trouvait avec lui, annonce cette perte ? son p?re par cette courte et s?che lettre: <> Le g?n?ral de ce malheureux ?poux, qui mourait ainsi d?s la premi?re ann?e de son mariage, laissant une femme enceinte de quelques mois, et qu'il aimait plus ? coup s?r qu'il n'en ?tait aim?, en ?crit ? Bussy avec plus de d?tails, de convenance et de sensibilit?. Les regrets du beau-p?re furent m?diocres, et la veuve ne fut pas plus difficile ? consoler. D?cid?ment, ce n'est pas par le coeur que brille cette branche de la famille des Rabutin.

Le succ?s toutefois pouvait seul justifier cette conduite. Le 31 juillet, la ville ouvrit ses portes, et madame de S?vign? rend, en ces termes, compte ? sa fille de cet heureux r?sultat auquel avait contribu? pour sa part de froide bravoure le guidon ennuy?, mais, ? ses heures, intr?pide, des gendarmes-Dauphin: <>

Fils a?n? du surintendant Fouquet.

Les appr?hensions de madame de S?vign?, au sujet de son fils, avaient ?t? bien justifi?es par la conduite de celui-ci, plus soigneux toutefois, on vient de le voir, de faire valoir aupr?s de sa m?re les actions de ses camarades que ses propres faits, que celle-ci d?t apprendre par d'autres voies. D?sol? de languir dans les grades subalternes, le baron de S?vign?, qui s'?tait d?j? distingu? ? Senef, avait voulu, en recherchant quelque action d'?clat, forcer la faveur du roi et du ministre, qui semblait obstin?ment le fuir. <> Le 7, elle dit encore: <> Enfin, le 19, elle ajoute: <> Vain espoir! S?vign? en fut encore pour sa bonne volont?, ? laquelle le mar?chal de Schomberg, qui le traitait en ami, se plut ? rendre justice, et, pas plus que le chevalier de Grignan qui, au reste, dans cette campagne, eut peu d'occasions de se produire, il n'obtint un avancement impatiemment attendu et, il faut le dire, pleinement m?rit?. Louvois ne les aimait ni l'un ni l'autre. Il ne fit point valoir la conduite du baron de S?vign?, lors de son retour ? Versailles, o? il s'empressa de venir triompher de la prise d'Aire, qui, en effet, en grande partie, lui ?tait due. <>

L'autre anecdote met en sc?ne M. de Montausier, et d?peint mieux qu'aucun portrait, cet Alceste d'une cour o? tout tremble, flatte et loue plus que ne le veut l'idole. <> M. de Montausier,

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