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Read Ebook: Les voyageurs du XIXe siècle by Verne Jules Benett L On Illustrator

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Ebook has 1992 lines and 150392 words, and 40 pages

Seetzen n'eut garde de refuser cette occasion, et bien lui en prit, car il observa ? loisir la mer de Tib?riade et la rivi?re Wady-Szemmak, non sans avoir risqu? d'?tre d?valis? et assassin? par son guide. Il put enfin arriver ? Tib?riade, la Tabaria des Arabes, o? Yusuf l'attendait depuis plusieurs jours.

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A l'ouest de la pointe m?ridionale du lac gisent les d?bris de l'ancienne ville de Tarichoea. C'est l? que commence la belle plaine El-Ghor, entre deux cha?nes de montagnes, plaine peu cultiv?e, que parcourent des Arabes nomades.

Seetzen continua sans incident remarquable son voyage ? travers la D?capole, si ce n'est qu'il dut se d?guiser en mendiant pour ?chapper ? la rapacit? des indig?nes.

Draa, qu'on rencontre un peu plus loin, n'est plus qu'un amas de ruines d?sertes, et l'on n'y trouve aucun reste des monuments qui la rendaient c?l?bre autrefois.

Le district d'El-Botthin, qui vient ensuite, renferme plusieurs milliers de cavernes, creus?es dans le roc, qu'occupaient ses anciens habitants. Il en ?tait encore ? peu pr?s de m?me lors du passage de Seetzen.

Mk?s ?tait jadis une ville riche et consid?rable, comme le prouvent ses d?bris tr?s nombreux de colonnes et ses sarcophages. Seetzen l'identifie avec Gadara, une des villes secondaires de la D?capolitaine.

A quelques lieues de l?, sont situ?es les ruines d'Abil, l'Abila des anciens. Seetzen ne put d?terminer son guide Aoser ? s'y rendre, effray? qu'il ?tait des bruits qui couraient sur les Arabes Beni-Szahar. Il dut donc aller seul.

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En sortant du district d'El-Botthin, Seetzen entra dans celui d'Edschlun. Il ne tarda pas ? d?couvrir les ruines importantes de Dscherrasch, qui peuvent ?tre compar?es ? celles de Palmyre et de Baalbek.

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Suivant Seetzen, Dscherrasch ne peut ?tre que l'ancienne Gerasa, ville qui avait jusqu'alors ?t? plac?e d'une fa?on tr?s d?fectueuse sur toutes les cartes.

Le voyageur traversa bient?t la Serka, le Jabek des historiens h?breux, qui formait la limite septentrionale du pays des Ammonites, p?n?tra dans le district d'El-Belka, pays autrefois florissant, mais alors absolument inculte et d?sert, o? l'on ne trouve qu'un seul bourg, Szalt, l'ancienne Amathuse. Seetzen visita ensuite Amman, c?l?bre, sous le nom de Philadelphia, parmi les villes d?capolitaines, o? l'on trouve encore de belles antiquit?s; El?ale, ancienne ville des Amorites; Madaba, qui portait le nom de Madba au temps de Mo?se; le mont Nebo, Diban, le pays de Karrak, patrie des Moabites; les ruines de Robba, , r?sidence des anciens rois du pays, et il arriva, apr?s de nombreuses fatigues, ? travers un pays montueux, dans la r?gion situ?e ? l'extr?mit? m?ridionale de la mer Morte et nomm?e Gor-es-Szophia.

La chaleur ?tait tr?s forte, et il fallait traverser de grandes plaines de sel que n'arrose aucun cours d'eau. Ce fut le 6 avril que Seetzen arriva ? Bethl?em et peu apr?s ? J?rusalem, non sans avoir terriblement souffert de la soif, mais apr?s avoir travers? des contr?es infiniment curieuses, qu'aucun voyageur moderne n'avait jusqu'alors parcourues.

En m?me temps, il avait recueilli de pr?cieuses informations sur la nature des eaux de la mer Morte, r?fut? bien des fables grossi?res, redress? bien des erreurs des cartes les plus pr?cises, contribu? ? l'identification de mainte cit? antique de la Peroea, et constat? l'existence de ruines nombreuses qui t?moignaient du degr? de prosp?rit? atteinte par cette r?gion sous la domination romaine. Le 25 juin 1806, Seetzen quittait J?rusalem et rentrait par mer ? Saint-Jean-d'Acre.

Mais, ces d?couvertes, Seetzen ne voulut pas les laisser incompl?tes. Dix mois plus tard, il faisait une seconde fois le tour du lac Asphaltite, et, par ce nouveau voyage, ajoutait beaucoup ? ses premi?res observations.

Le voyageur gagna ensuite Le Caire, o? il s?journa deux ann?es enti?res. L?, il acheta la plupart des manuscrits orientaux qui font la richesse de la biblioth?que de Gotha, recueillit tous les renseignements possibles sur les pays de l'int?rieur, mais guid? par un instinct tr?s s?r, et n'accueillant que ceux qui semblaient rev?tir tous les caract?res d'une certitude presque absolue.

Ce repos relatif, bien que si ?loign? de l'oisivet?, ne pouvait longtemps convenir ? l'insatiable soif de d?couvertes de Seetzen. Au mois d'avril 1809, il quittait d?finitivement la capitale de l'?gypte, se dirigeant vers Suez et la presqu'?le du Sina?, qu'il comptait visiter avant de p?n?trer en Arabie. Pays fort peu connu, l'Arabie n'avait ?t? visit?e que par des n?gociants malouins, venus sur place pour acheter la <>. Jusqu'? Niebuhr, aucune exp?dition scientifique n'avait ?t? organis?e pour ?tudier la g?ographie du pays et les moeurs des habitants.

Compos?e du math?maticien von Haven, du naturaliste Forskaal, du m?decin Cramer, du peintre Braurenfeind et de l'officier du g?nie Niebuhr, cette r?union d'hommes s?rieux et savants r?pondit admirablement ? ce qu'on avait attendu d'elle.

De 1762 ? 1764, ils visit?rent l'?gypte, le mont Sina?, Djedda, d?barqu?rent ? Loheia et p?n?tr?rent dans l'int?rieur de l'Arabie heureuse, explorant le pays chacun selon sa sp?cialit?. Mais les fatigues et les maladies eurent raison de ces intr?pides voyageurs, et bient?t Niebuhr resta seul pour utiliser les observations recueillies par lui-m?me et par ses compagnons. Son ouvrage est une mine in?puisable qu'on peut encore aujourd'hui consulter avec fruit.

On voit que Seetzen avait fort ? faire pour rel?guer dans l'oubli le voyage de son devancier. Pour atteindre ce but, il ne recula devant aucun moyen. Le 31 juillet, apr?s avoir fait profession publique de l'islamisme, il s'embarquait ? Suez pour la Mecque, et il comptait p?n?trer dans cette ville sous l'habit de p?lerin. Tor et Djedda furent les deux escales qui pr?c?d?rent l'entr?e de Seetzen dans la cit? sainte. Il fut d'ailleurs singuli?rement frapp? de l'affluence des fid?les et du caract?re si ?trangement particulier de cette ville, qui vit du culte et par le culte.

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De M?dine, le voyageur revint ? la Mecque, o? il se livra ? l'?tude secr?te de la ville, des c?r?monies du culte, et ? quelques observations astronomiques, qui servirent ? d?terminer la position de cette capitale de l'islamisme.

Le 23 mars 1810, Seetzen ?tait rentr? ? Djedda, puis il s'embarquait, avec l'Arabe qui lui avait servi d'instituteur ? la Mecque, pour Hod?ida, un des principaux ports de l'Yemen. Apr?s avoir pass? par Beith-el-Fakih, le canton montagneux o? l'on cultive le caf?, apr?s avoir ?t? retenu pr?s d'un mois ? Doran par la maladie, Seetzen entra le 2 juin dans Saana, la capitale de l'Yemen, qu'il appelle la plus belle ville de l'Orient. Le 22 juillet, il descendait jusqu'? Aden, et, en novembre, il ?tait ? Moka, d'o? sont dat?es les derni?res lettres qu'on re?ut de lui. Rentr? dans l'Yemen, il fut, comme Niebuhr, d?pouill? de ses collections et de ses bagages, sous le pr?texte qu'il r?coltait des animaux, afin d'en composer un philtre destin? ? empoisonner les sources.

Mais Seetzen ne voulut pas se laisser d?pouiller sans rien dire. Il partit imm?diatement pour Saana, o? il comptait exposer ? l'iman ses r?clamations. On ?tait au mois de d?cembre 1811. Quelques jours plus tard, le bruit de sa mort subite ? Taes se r?pandait et ne tarda pas ? venir aux oreilles des Europ?ens qui fr?quentaient les ports arabes.

A qui faut-il faire remonter la responsabilit? de cette mort? A l'iman ou ? ceux qui avaient d?valis? l'explorateur? Peu nous importe aujourd'hui; mais il est permis de regretter qu'un voyageur si bien organis?, d?j? au courant des habitudes et des moeurs arabes, n'ait pu pousser plus loin ses explorations, et que la plus grande partie de ses journaux et de ses observations ait ?t? ? jamais perdue.

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On comprend, par l?, tout le prix qu'aurait eu la relation de ce voyageur d?sint?ress?, bien inform? et v?ridique.

Au moment o? une mort inopin?e mettait fin ? la mission que s'?tait trac?e Seetzen, Burckhardt s'?lan?ait sur ses traces, et, comme celui-ci l'avait fait, pr?ludait par des courses en Syrie, ? une longue et minutieuse exploration de l'Arabie.

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Bien que Jean-Louis Burckhardt ne soit pas anglais, puisqu'il naquit ? Lausanne, il n'en doit pas moins ?tre class? parmi les voyageurs de la Grande-Bretagne. C'est en effet gr?ce ? ses relations avec sir Joseph Banks, le naturaliste compagnon de Cook, avec Hamilton, secr?taire de l'Association africaine, et au concours empress? qu'ils lui pr?t?rent, que Burckhardt fut mis en ?tat de voyager utilement.

D'une instruction ?tendue, dont il avait puis? les premiers ?l?ments aux universit?s de Leipzig, de G?ttingue, o? il suivit les cours de Blumenbach, et plus tard de Cambridge, o? il apprit l'arabe, Burckhardt s'embarqua, en 1809, pour l'Orient. Afin de se pr?parer aux mis?res de la vie du voyageur, il s'?tait volontairement astreint ? de longs je?nes, condamn? au supplice de la soif, et avait choisi pour oreillers les pav?s des rues de Londres, ou pour lit la poussi?re des routes.

Mais qu'?taient ces pu?riles tentatives d'entra?nement compar?es aux mis?res de l'apostolat scientifique?

Parti de Londres pour la Syrie, o? il devait se perfectionner dans la langue arabe, Burckhardt avait le projet de se rendre ensuite au Caire, et de gagner le Fezzan par le chemin autrefois fray? par Hornemann. Une fois arriv? dans ce pays, les circonstances lui prescriraient quelle route il conviendrait de suivre.

De septembre 1809 ? f?vrier 1812, Burckhardt r?sida ? Alep, n'interrompant ses ?tudes sur la langue et les moeurs syriennes que pour une excursion de six mois ? Damas, ? Palmyre et dans le Haouran,--pays que Seetzen avait seul visit? avant lui.

On raconte que, pendant une course qu'il fit dans le Zor, canton situ? au nord-est d'Alep, sur les bords de l'Euphrate, Burckhardt fut d?pouill? de son bagage et de ses v?tements par une bande de pillards. Il ne lui restait plus que sa culotte, lorsque la femme d'un chef, qui n'avait pas eu sa part du butin, voulut lui enlever ce v?tement indispensable.

Burckhardt avait vu Palmyre et Baalbek, les pentes du Liban et la vall?e de l'Oronte, le lac Hhouleh et les sources du Jourdain. Il avait signal? pour la premi?re fois un grand nombre d'anciens sites. Ses indications, notamment, nous conduisent avec certitude ? l'emplacement de la c?l?bre Apam?e, quoique lui-m?me et son savant ?diteur se soient tromp?s dans l'application de ces donn?es. Enfin ses courses dans l'Auranitis sont ?galement riches, m?me apr?s celles de Seetzen, en renseignements g?ographiques et arch?ologiques qui font conna?tre le pays dans son ?tat actuel, et jettent de vives lumi?res sur la g?ographie compar?e de toutes les ?poques.

En 1813, Burckhardt explore le Nouba propre, le pays de Kennour et le Mohass. Cette excursion ne lui co?ta que quarante-deux francs, somme bien modique, si on la compare aux prix qu'atteignent aujourd'hui les moindres tentatives de voyage en Afrique. Il est vrai que Burckhardt savait se contenter pour tout d?ner d'une poign?e de dourrah et que tout son cort?ge se composait de deux dromadaires.

En m?me temps que lui, deux Anglais, MM. Legh et Smelt, parcouraient le pays, semant l'or et les pr?sents sous leurs pas, et rendant ainsi bien co?teuse la t?che de leurs successeurs.

Burckhardt franchit les cataractes du Nil.

Burckhardt aurait bien voulu p?n?trer dans le Dongolah; mais il dut se contenter de recueillir des renseignements, d'ailleurs int?ressants, sur le pays et sur les Mamelouks qui s'y ?taient r?fugi?s apr?s le massacre de cette puissante milice, ordonn? par le pacha d'?gypte, ex?cut? par ses Arnautes.

Les ruines de temples et de villes antiques arr?tent ? chaque instant le voyageur; il n'en est pas de plus curieuses que celles d'Ibsamboul.

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Mais ? quoi bon nous attarder ? la description de monuments aujourd'hui connus, mesur?s, dessin?s, photographi?s? Les r?cits des voyageurs de cette ?poque n'ont d'autre int?r?t que de nous indiquer l'?tat des ruines et de nous faire voir les changements que les d?pr?dations des Arabes y ont apport?s depuis lors.

L'espace parcouru par Burckhardt, en cette premi?re excursion, ne comprend que les bords du Nil, lisi?re extr?mement ?troite, suite de petites vall?es qui viennent aboutir au fleuve. Il estime la population de la contr?e ? cent mille individus, diss?min?s sur une bande de terre cultivable de quatre cent cinquante milles de long, sur un quart de mille de large.

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Le pays g?missait sous le joug despotique des Kachefs, descendants du commandant des Bosniaques, qui ne payaient qu'un faible tribut annuel ? l'?gypte. Ce n'en ?tait pas moins pour eux un pr?texte pour pressurer le malheureux fellah. Burckhardt donne un exemple assez curieux du sans-fa?on insolent avec lequel les Kachefs proc?daient ? leurs razzias.

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