bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: The Chemistry of Cookery by Williams W Mattieu William Mattieu

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

Ebook has 301 lines and 52877 words, and 7 pages

L'?ducation commen?ant ? sept ans et finissant ? seize, les enfants de ceux qui se sont distingu?s par leurs services pouvaient ?tre admis par l'empereur ? partager les avantages de cette ?ducation.

Si un prince, dans l'ordre de l'h?r?dit?, montait sur un tr?ne ?tranger, il serait tenu, d?s que ses enfants m?les auraient atteint l'?ge de sept ans de les envoyer ? la susdite maison.

Les princes et princesses ne pouvaient sortir de France, ni s'?loigner d'un rayon de trente lieues, sans la permission de l'empereur.

Si un membre de la maison imp?riale venait ? se livrer ? des d?portements et ? oublier sa dignit? et ses devoirs, l'empereur pouvait lui infliger, pour une ann?e au plus, les arr?ts, l'?loignement de sa personne, l'exil. Il pouvait ?loigner de sa famille les personnes qui lui paraissaient suspectes. Il pourrait, dans des cas graves, prononcer la peine de deux ans de r?clusion dans une prison d'?tat, en pr?sence du conseil de famille, pr?sid? par lui, et de l'archichancelier; le secr?taire de l'?tat de la maison imp?riale tenant la plume.

Les grands dignitaires et les ducs ?taient assujettis aux dispositions de ces derniers articles.

Apr?s ce premier d?cret, venaient ceux qui suivent:

<

La Dalmatie. Tr?vise. L'Istrie. Feltre. Le Frioul. Bassano. Cadore. Vicence. Bellune. Padoue. Conegliano. Rovigo.

<

<

<

<

<

>>Six grands fiefs sont institu?s dans ledit royaume avec le titre de duch? et les m?mes pr?rogatives que les autres, pour ?tre ? perp?tuit? ? notre nomination et ? celle de nos successeurs.

>>Nous nous r?servons sur le royaume de Naples un million de rente pour ?tre distribu? aux g?n?raux, officiers et soldats de notre arm?e, aux m?mes conditions que celles affect?es au mont Napol?on.

>>Le roi de Naples sera, ? perp?tuit?, grand dignitaire de l'Empire, nous r?servant le droit de cr?er la dignit? de prince vice-grand ?lecteur.

>>Nous entendons que la couronne de Naples que nous pla?ons sur la t?te du prince Joseph et de ses descendants, ne porte atteinte en aucune mani?re ? leurs droits de succession au tr?ne de France. Mais il est ?galement dans notre volont? que les couronnes de France, d'Italie, de Naples et de Sicile ne puissent jamais ?tre r?unies sur la m?me t?te.

>>Les duch?s de Cl?ves et de Berg sont donn?s ? notre beau-fr?re le prince Joachim, et ? sa descendance m?le. ? son d?faut, ils passeront ? notre fr?re Joseph, et, s'il n'a point d'enfants m?les, ? notre fr?re Louis, ne pouvant jamais ?tre r?unis ? la couronne de France. Le duc de Cl?ves et de Berg ne cessera point d'?tre grand amiral, et nous pourrons cr?er un vice-grand amiral.>>

Enfin la principaut? de Guastalla fut donn?e ? la princesse Borgh?se, le prince portant le titre de prince de Guastalla; et, s'ils n'avaient point d'enfants, l'empereur en pouvait disposer comme il lui plairait.

Les m?mes conditions furent affect?es ? la principaut? de Neuchatel.

La principaut? de Lucques fut augment?e de quelques pays d?tach?s du royaume d'Italie, et payait pour cela une redevance de 200 000 francs de rente, destin?s encore aux r?compenses accord?es aux militaires.

Une partie des biens nationaux situ?s dans les duch?s de Parme et de Plaisance, fut r?serv?e pour la m?me destination.

J'ai cru pouvoir rapporter presque enti?rement le texte de ces diff?rents d?crets, qui me para?t digne de remarque. Cet acte contribua ? donner encore une id?e de la pr?pond?rance que Bonaparte voulait que l'empire fran?ais conserv?t sur les parties de l'Europe que ses victoires lui soumettaient peu ? peu, et aussi de celle qu'il se r?servait personnellement. On peut conclure de ces nouvelles d?terminations, que l'inqui?tude qu'elles durent exciter en Europe ne permit pas de croire que la paix d?t ?tre de longue dur?e. Enfin, on peut encore, apr?s cette lecture, s'expliquer pourquoi l'Italie, qui a montr? tant d'empressement ? saisir l'ind?pendance que semblait lui faire esp?rer l'unit? de gouvernement qu'on lui offrait, se vit bient?t d??ue de son esp?rance par cet ?tat secondaire dans lequel la tenait le lien qui la soumettait ? l'empereur. Quelque soin que pr?t le prince Eug?ne, quelque douce et ?quitable que f?t son administration, les Italiens ne tard?rent point ? s'apercevoir que la conqu?te les avait rang?s sous un ma?tre qui usait pour lui seul des ressources qu'offraient leurs belles contr?es. Ils entretenaient chez eux, et ? leurs frais, une arm?e ?trang?re. On retirait le plus clair de leurs revenus pour enrichir des Fran?ais. Dans tout ce qu'on exigeait d'eux, on avait bien moins ?gard ? leurs int?r?ts qu'? l'avantage du grand empire, avantage qui bient?t fut concentr? dans le succ?s des projets ambitieux d'un seul homme qui, sans r?serve, arracha ? l'Italie tous les sacrifices qu'il n'e?t pas tout ? fait os? imposer ? la France. Souvent le vice-roi r?clama quelque adoucissement pour les Italiens, mais rarement il fut ?cout?. Cependant ils surent, pendant un temps, d?m?ler le caract?re particulier du prince Eug?ne, et le s?parer des mesures rigoureuses qu'il ?tait forc? d'ex?cuter; ils lui surent gr? de ce qu'il tentait, et de ce qu'il souhaitait de faire, jusqu'? ce qu'? la fin, les ordres comme les besoins de Bonaparte devenant de plus en plus imp?rieux, ce peuple trop opprim? n'eut plus la force de demeurer ?quitable, et enveloppa tous les Fran?ais, le prince Eug?ne en t?te, dans l'animadversion qu'il vouait ? l'empereur.

J'ai entendu le vice-roi lui-m?me, qui a fid?lement servi Bonaparte, sans avoir d'illusion sur son compte, dire ? sa m?re devant moi que l'empereur, jaloux de l'affection qu'il avait su s'acqu?rir, lui avait, expr?s, impos? des mesures inutiles et oppressives, pour ali?ner cette bonne disposition des Italiens, qu'il redoutait.

La vice-reine contribua aussi ? gagner d'abord les coeurs ? son ?poux. Belle, tr?s bonne, pieuse et bienfaisante, elle plaisait ? tout ce qui l'approchait. Elle imposait ? Bonaparte par un air fort digne et assez froid. Il n'aimait pas ? l'entendre louer. Elle a pass? bien peu de temps ? Paris.

Un assez grand nombre d'articles de ces d?crets sont plus tard demeur?s sans ex?cution. D'autres circonstances ont amen? d'autres volont?s; des passions nouvelles ont enfant? des fantaisies; des d?fiances subites ont chang? quelques d?terminations. Le gouvernement de Bonaparte sur bien des points ressemblait ? ce palais du Corps l?gislatif o? se tient aujourd'hui la Chambre des d?put?s: Sans rien d?ranger de l'ancien b?timent, on s'est content?, pour le rendre plus imposant, d'y adosser une fa?ade qui, en effet, vue du c?t? de l'eau, a quelque grandeur; mais, en tournant alentour, on ne trouve plus derri?re rien qui se rapporte au plan de ce seul c?t?. De m?me, en syst?me politique, l?gislatif, ou d'administration, bien souvent Bonaparte n'a ?lev? que des fa?ades.

? la suite de toutes ces communications, le S?nat ne manqua point de voter des remerciements ? l'empereur, et des d?putations furent envoy?es ? la nouvelle reine de Naples qui les re?ut avec sa simplicit? accoutum?e, et aux deux princesses. Murat ?tait d?j? parti pour prendre possession de son duch?. Les journaux ne manqu?rent pas de nous dire qu'il y avait ?t? re?u avec acclamations. De m?me, les journaux rendaient un compte pareil de la joie des Napolitains; mais les lettres particuli?res mandaient qu'on ?tait oblig? de continuer la guerre, et que la Calabre offrirait une longue r?sistance. Joseph a toujours eu de la douceur dans le caract?re et nulle part il ne s'est fait ha?r personnellement; mais il manque d'habilet?, et partout on l'a toujours vu au-dessous de la situation dans laquelle on le pla?ait. ? la v?rit?, le m?tier des rois cr??s par Bonaparte a toujours ?t? assez difficile.

Apr?s avoir r?gl? ces grands int?r?ts, l'empereur passa ? des occupations d'un genre plus gai. Le 7 avril, on fit aux Tuileries les fian?ailles du jeune m?nage dont j'ai parl? dans le chapitre pr?c?dent. Cette c?r?monie eut lieu le soir dans la galerie de Diane; la cour ?tait nombreuse et brillante; la nouvelle mari?e, v?tue d'une robe brod?e d'argent et garnie de roses. Ses t?moins furent: MM. de Talleyrand, de Champagny et de S?gur; ceux du prince: le prince h?r?ditaire de Bavi?re, le grand chambellan de l'?lecteur de Bade, et le baron de Dalberg, ministre pl?nipotentiaire de Bade.

La cour semblait avoir, malgr? son luxe ordinaire, r?serv? pour ce jour une pompe toute particuli?re. L'imp?ratrice, v?tue d'une robe enti?rement brod?e de plusieurs ors, avait sur sa t?te, outre sa couronne imp?riale, pour un million de perles; la princesse Borgh?se, tous les diamants de la maison Borgh?se joints aux siens, qui ?taient sans prix. Madame Murat ?tait par?e de mille rubis; madame Louis, toute couverte de turquoises enrichies de diamants; la nouvelle reine de Naples bien maigre, bien ch?tive, mais presque courb?e sous le poids de pierres pr?cieuses. Je me souviens que, pour ma part, et je n'avais pas coutume de me montrer une des plus brillantes de la cour, je portais un habit de cour que j'avais fait faire pour cette c?r?monie. Il ?tait de cr?pe rose, tout paillet? d'argent et garni enti?rement d'une guirlande de jasmins. J'avais couronn? ma t?te de jasmins m?l?s avec des ?pis de diamants. Mon ?crin se montait ? la valeur de quarante ? cinquante mille francs, et se trouvait fort au-dessous de ceux d'une grande partie de nos dames.

La princesse St?phanie avait re?u de son ?poux, et plus encore de l'empereur, des pr?sents magnifiques. Elle portait sur sa t?te un bandeau de diamants, surmont? de fleurs d'oranger. Son habit ?tait de tulle blanc, ?toil? d'argent, et garni aussi de fleurs d'oranger. Elle fut ? l'autel de fort bonne gr?ce, y fit ses r?v?rences de mani?re ? charmer l'empereur et tout le monde. Son p?re, m?l? ? la foule des s?nateurs, laissait ?chapper des larmes. Il me parut, tout le temps que dura cette c?r?monie, dans une bien ?trange position; ses ?motions devaient ?tre assez compliqu?es. On lui conf?ra l'ordre de Bade.

Ce fut le cardinal l?gat, Caprara, qui fit le mariage. Apr?s la c?r?monie, on remonta de la chapelle dans les grands appartements, comme on en ?tait descendu; c'est-?-dire les princes et princesses ouvrant la marche, l'imp?ratrice suivie de toutes ses dames, le prince de Bade marchant ? ses c?t?s, et l'empereur donnant la main ? la mari?e. Il portait son costume de grande c?r?monie; j'ai d?j? dit qu'il lui allait bien. Rien ne manquait ? la pompe de cette marche qu'un peu plus de lenteur. Bonaparte voulait toujours marcher vite, ce qui nous pressait un peu plus qu'il n'e?t fallu.

Quant ? l'imp?ratrice, c'?tait un des articles sur lesquels elle ne c?dait point ? la volont? de son ?poux. Comme elle marchait de fort bonne gr?ce, et qu'elle ne voulait perdre aucun de ses avantages, rien ne pouvait la h?ter, et c'?tait derri?re elle que commen?ait la presse.

Je me rappelle qu'au moment de partir pour la chapelle, l'empereur, tr?s peu habitu? ? donner la main ? une femme, ?prouva un petit embarras, ne sachant si c'?tait la droite ou la gauche qu'il devait offrir ? la jeune princesse; ce fut elle qui fut oblig?e de se d?terminer.

On tint ce jour-l? grand cercle dans les appartements; il y eut un concert et un ballet suivis d'un souper, le tout tel que je l'ai d?j? d?crit. La reine de Naples ayant d? passer apr?s l'imp?ratrice, Bonaparte mit sa fille adoptive ? sa droite, avant sa m?re. Madame Murat eut encore ce soir-l? le tr?s grand chagrin de ne passer aux portes qu'apr?s la jeune princesse de Bade.

Le lendemain, la cour partit pour la Malmaison, et, peu de jours apr?s, se fixa ? Saint-Cloud, o? se passa tout ce que j'ai racont? plus haut. On revint ? Paris le 20, pour assister ? une f?te magnifique, donn?e en r?jouissance du mariage.

L'empereur, voulant faire voir sa cour ? la ville de Paris, permit qu'on invit?t un nombre consid?rable de femmes et d'hommes pris dans toutes les classes. Les appartements ?taient remplis d'une foule ?norme. On fit deux quadrilles; l'un, conduit par madame Louis Bonaparte, ex?cuta des pas de danse dans la salle des Mar?chaux; je faisais partie de celui-l?. Seize dames v?tues de blanc, couronn?es de fleurs de couleurs diff?rentes, quatre par quatre, les robes garnies en fleurs, et des ?pis en diamants sur la t?te, dans?rent avec seize hommes, portant l'habit, ferm? par devant, en satin blanc, et des ?charpes assorties aux couleurs des fleurs de leur dame. Quand nous e?mes fini notre ballet, l'empereur et sa famille pass?rent dans la galerie de Diane, o? madame Murat conduisait un autre quadrille de femmes et d'hommes v?tus ? l'espagnole, avec des toques et des plumes. Ensuite, on permit ? tout le monde de danser; la cour et la ville se m?l?rent. On distribua un nombre infini de glaces et de rafra?chissements. L'empereur repartit pour Saint-Cloud, apr?s ?tre demeur? une heure, et avoir parl? ? beaucoup de monde; c'est-?-dire demand? ? chacun, ou chacune, son nom. On dansa, apr?s son d?part, jusqu'au lendemain matin.

Peut-?tre me suis-je trop arr?t?e sur ces d?tails, mais il me semble qu'ils me reposent des graves r?cits que j'ai ? faire, dont ma plume f?minine est quelquefois un peu fatigu?e.

Tout en faisant et d?faisant des rois, selon l'expression de M. de Fontanes, en mariant sa fille adoptive et se livrant aux distractions dont j'ai parl?, l'empereur, tr?s assidu au conseil d'?tat, y pressait le travail et envoyait journellement au Corps l?gislatif un nombre infini de lois. Le conseiller d'?tat Treilhard y porta le code de proc?dure termin? cette ann?e; on d?termina nombre de r?glements relatifs au commerce, et la session se termina par un budget qui laissa une grande id?e de la situation florissante de nos finances. On ne demandait pas un sol de plus ? la nation, on montrait une quantit? de travaux faits et ? faire, une arm?e formidable bien entendue, et seulement une dette fixe de quarante-huit millions; des pensions pour trente-cinq, et cela oppos? ? huit cents millions de revenu.

Cependant, tout augmentait le ressentiment de l'empereur contre le gouvernement anglais. Le minist?re qui, en changeant d'individus, n'avait point chang? d'intentions ? notre ?gard, d?clara la guerre au roi de Prusse, pour le punir de la neutralit? qu'il avait gard?e pendant la derni?re guerre, et de la possession du Hanovre qu'il venait de prendre.

Le prince de Neuchatel allait fermer le commerce de la Suisse aux Anglais.

L'empereur d'Autriche ?tait repr?sent? comme occup? ? panser ses plaies, et d?termin? ? une longue paix. Les Russes, agit?s encore par la politique anglaise, avaient eu un nouveau d?m?l? dans la Dalmatie, ne voulant point abandonner le pays situ? pr?s des bouches du Cattaro qu'ils occupaient; mais la pr?sence de la grande arm?e, dont on avait suspendu le retour, les contraignait de remplir enfin les conditions du dernier trait?.

Le pape ?loignait de Rome tous les intrigants suspects, Anglais, Russes et Sardes, dont la pr?sence inqui?tait le gouvernement fran?ais.

Le royaume de Naples ?tait presque enti?rement soumis; la Sicile, d?fendue par un petit nombre d'Anglais seulement; la France, intimement li?e avec la Porte; le gouvernement turc, moins vendu et moins ignorant qu'on ne le croyait, reconnaissait que la pr?sence des Fran?ais en Dalmatie pouvait lui ?tre tr?s utile, en pr?servant la Turquie des entreprises des Russes; enfin notre arm?e se trouvait plus consid?rable que jamais, et devait pouvoir r?sister aux tentatives d'une quatri?me coalition, dont, apr?s tout, l'Europe n'?tait point tent?e.

Ce tableau de notre situation, ? l'?gard de l'Europe, ne pouvait gu?re rassurer que ceux qui prenaient au pied de la lettre les paroles si bien arrang?es qui sortaient ainsi du cabinet d'en haut. Il ?tait assez facile de d?m?ler, pour qui conservait quelque d?fiance, que les peuples n'?taient pas aussi soumis que nous voulions le faire croire; que nous commencions ? exiger d'eux le sacrifice de leurs int?r?ts ? notre politique; que l'Angleterre, aigrie par son mauvais succ?s, n'en ?tait que plus acharn?e ? nous susciter de nouveaux ennemis; que le roi de Prusse nous vendait son alliance, et que la Russie nous mena?ait encore. On ne se fiait plus aux intentions pacifiques que l'empereur ?talait partout dans ses discours. Mais il y avait dans ses plans quelque chose de si imposant, son habilet? militaire ?tait si bien constat?e, il donnait une telle grandeur ? la France, que, dupe de sa propre gloire, celle-ci n'osait tenter de ne pas s'en montrer complice, et, forc?e de se soumettre, elle consentait encore ? se laisser s?duire. D'ailleurs, la prosp?rit? int?rieure semblait encore accrue, aucun imp?t n'?tait augment?; tout paraissait concourir ? nous ?tourdir, et chacun, agit? par le mouvement que Bonaparte avait si bien su donner ? tous, ne pouvait trouver le temps ni la volont? d'avoir une pens?e suivie. <>

Peu apr?s, on nous annon?a qu'un grand conseil avait ?t? tenu ? la Haye par les repr?sentants du peuple batave, et qu'il y avait ?t? trait? des affaires de la plus haute importance; et on commen?a ? laisser courir le bruit de la fondation d'une nouvelle monarchie hollandaise.

Pendant ce temps, les journaux anglais ?taient pleins de r?flexions sur les progr?s que faisait en Europe le pouvoir imp?rial. <> Il adoptait avec joie cette pr?diction, et tendait incessamment ? la r?aliser.

M. de Talleyrand, alors dans un grand cr?dit, se servait de son importance en Europe pour gagner avec soin les ministres ?trangers. Il demandait et obtenait des souverains pr?cis?ment les ambassadeurs qu'il savait pouvoir soumettre ? son influence. Il obtint, par exemple, de la Prusse, le marquis de Lucchesini qui s'attacha depuis, aux d?pens de son ma?tre, aux int?r?ts de la France. C'?tait un homme d'esprit et passablement intrigant. N? ? Lucques, le go?t des voyages l'ayant conduit dans sa jeunesse ? Berlin, il y fut accueilli par le grand Fr?d?ric, qui, go?tant sa conversation et ses principes philosophiques, le garda pr?s de lui, l'attacha ? sa cour, et commen?a sa fortune. Charg?, depuis, des affaires de Prusse, il devint un personnage important, il eut le bonheur et l'adresse de conserver un long cr?dit. Il ?pousa une Prussienne. L'un et l'autre ?tant venus en France, se d?vou?rent ? M. de Talleyrand, qui les employa ? ses fins. Le roi de Prusse ne s'aper?ut que bien tard que son ambassadeur entrait dans les complots qui se faisaient contre lui, et ne le disgracia que quelques ann?es apr?s. Alors le marquis se retira en Italie, et, plac? pr?s de la souveraine de Lucques devenue grande-duchesse de Toscane, il trouva l? encore un champ ouvert ? son ambition, par le cr?dit qu'il prit sur elle. Les ?v?nements de 1814 ont entra?n? sa chute, ? la suite de celle de sa ma?tresse. La marquise de Lucchesini, avec assez de penchant ? la coquetterie, s'est montr?e ? Paris l'une des plus obs?quieuses compagnes de madame de Talleyrand.

Le 5 juin, l'empereur re?ut un ambassadeur extraordinaire de la Porte qui venait lui apporter des paroles de f?licitations et d'amiti? du sultan. Ce message fut accompagn? de pr?sents magnifiques, de diamants, d'un collier de perles de la valeur de quatre-vingt mille francs, de parfums, d'un nombre infini de ch?les, et de chevaux arabes, capara?onn?s de harnais enrichis de pierres pr?cieuses. L'empereur donna ? sa femme le collier; les diamants furent distribu?s entre les dames du palais, ainsi que les ch?les. On en donna aux femmes des ministres, ? celles des mar?chaux, ? quelques autres encore. L'imp?ratrice se r?serva les plus beaux, et il en resta encore assez pour ?tre employ?s plus tard ? l'ameublement d'un boudoir de Compi?gne, que l'imp?ratrice Jos?phine fit arranger avec un soin particulier, et qui n'a servi qu'? l'imp?ratrice Marie-Louise.

Le m?me jour, les envoy?s de la Hollande vinrent d?clarer qu'apr?s une m?re d?lib?ration, on avait reconnu ? la Haye qu'une monarchie constitutionnelle ?tait le seul gouvernement qui p?t convenir d?sormais, parce qu'une telle monarchie se trouvait en harmonie avec les principes r?pandus en Europe, et que, pour la consolider, ils demandaient que Louis-Napol?on, fr?re de l'empereur, f?t appel? ? la fonder.

Aussit?t, l'archichancelier porta au S?nat, selon la coutume, le nouveau message imp?rial avec le discours d'usage.

L'empereur garantissait ? son fr?re l'int?grit? de ses ?tats; sa descendance devait lui succ?der, mais la couronne de France et celle de Hollande ne pouvaient jamais ?tre r?unies sur la m?me t?te. En cas de minorit?, la r?gence appartenait ? la reine, et, ? son d?faut, l'empereur des Fran?ais, en sa qualit? de chef perp?tuel de la famille imp?riale, devait nommer le r?gent, qu'il choisirait parmi les princes de la famille royale ou parmi les nationaux.

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

 

Back to top