Read Ebook: Haw-Ho-Noo; Or Records of a Tourist by Lanman Charles
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Ebook has 115 lines and 24101 words, and 3 pages
Annotator: Edouard Fournier
Commentator: Charles Asselineau
ROMAN BOURGEOIS
OUVRAGE COMIQUE
PAR ANTOINE FURETI?RE
NOUVELLE ?DITION
PAR M. ?DOUARD FOURNIER
Pr?c?d?e d'une Notice
PAR M. CHARLES ASSELINEAU
A PARIS
Chez P. Jannet, Libraire
MDCCCLIV
PR?FACE
La fatalit? qui a poursuivi Fureti?re pendant sa vie s'est attach?e apr?s sa mort ? ses ?crits. Cet auteur, d'une incontestable originalit?, d'un immense savoir et d'une rare intelligence au travail, peut passer pour exemple de ce qu'une seule mauvaise qualit? peut faire perdre ? une r?union de facult?s ?minentes.
Bien qu'il soit assez difficile d'?mettre un jugement favorable sur l'une ou l'autre des deux parties, on reste convaincu apr?s lecture que Fureti?re n'eut pas seulement pour lui l'esprit et la verve, et qu'il eut quelque raison d'exciper de sa bonne foi.
Ces am?nit?s ?toient alors d'usage entre savants, et, en rapprochant m?me les Factums de Fureti?re des libelles publi?s par Saumaise et par Scaliger contre leurs antagonistes, ou ne peut s'emp?cher de trouver sa mod?ration ?gale ? la verve de son esprit. Les attaques qu'il dirige contre ses adversaires sont, il est vrai, plus mordantes, mais aussi moins scandaleuses, et ? part le seul La Fontaine, qu'il accuse de tirer profit des galanteries de sa femme, il est rare qu'il les poursuive dans le secret de la vie priv?e. <
Au surplus, l'incertitude et l'obscurit? o? sont tomb?es les imputations des deux parties ne laisse pas de tourner ? l'avantage de notre auteur, car, s'il est impossible de prouver aujourd'hui que Fureti?re ait r?ellement prostitu? sa soeur et acquis par simonie ses b?n?fices, il n'est pas besoin de preuves pour reconno?tre que Lorau, Charpentier, Leclerc, Barbier d'Aucourt, Regnier Desmarais et consorts, ?toient les uns des ignorants, les autres de d?testables ?crivains.
Les t?moignages contemporains, qui seuls pourroient nous ?clairer sur la v?racit? des ennemis de Fureti?re, ne confirment en rien leurs imputations.
Dans sa conduite ? l'?gard de La Fontaine est le secret de l'humeur de Fureti?re et des haines qu'il souleva.
La Fontaine, de m?me que Boileau et Racine, ?toit pour Fureti?re un ancien ami. Dans la pr?face de son Recueil de Fables, publi? trois ans apr?s la premi?re ?dition des Fables de La Fontaine, Fureti?re avoit rendu justice ? son talent de po?te et de fabuliste. Plus tard nous voyons La Fontaine tenter, de conserve avec Boileau et Racine, une d?marche amicale pour r?concilier Fureti?re avec ses coll?gues de l'Acad?mie, d?marche que l'extr?me irritation du lexicographe rendit inutile.
Malheureusement La Fontaine, et en cela il se s?pare de Boileau et de Racine, qui l'un et l'autre prot?g?rent jusqu'? la fin leur ami, au moins par leur silence, finit, dans la suite de la querelle, par ?pouser le parti de l'Acad?mie.
L? est ?videmment la cl? du caract?re de Fureti?re et l'explication de ses infortunes. On devine ? ce brusque revirement une de ces natures imp?tueuses, irascibles, passant d'une extr?mit? ? l'autre, et incapables, au lendemain de l'insulte, d'apercevoir une seule des qualit?s de l'homme dont elles ne voyoient pas la veille les d?fauts.
Dans l'impossibilit? de vider la question de moralit? entre Fureti?re et ses accusateurs, que nous reste-t-il ? juger, ? nous post?rit??
D'un c?t? un ouvrage consid?rable, un ouvrage gigantesque, et qu'en raison de l'?tendue et de la nouveaut? du plan on peut appeler original; un livre qui, rajeuni de si?cle en si?cle par les r?visions de grammairiens tels que Huet, Basnage et les P?res de Tr?voux, est encore rest? aujourd'hui, pour l'homme de lettres, l'autorit? d?cisive et l'encyclop?die grammaticale la plus compl?te; de l'autre une obscure Batrachomyomachie de tracasseries mis?rables, de questions personnelles, sans profit pour le public et sans int?r?t pour l'histoire. Tels sont, en derni?re analyse, les v?ritables termes de la question; et c'est ainsi que nous aurions voulu la voir pr?senter dans le discours pr?liminaire du secr?taire perp?tuel de l'Acad?mie fran?oise.
Et maintenant, comment l'auteur d'un travail aussi important, comment cet homme assez ?rudit, et en m?me temps assez intelligent, pour concevoir et conduire ? fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier r?pertoire complet du langage fran?ois; ce savant qui ? la qualit? d'?rudit intelligent et laborieux r?unissoit ? un haut degr? la verve originale du romancier, le go?t dans la critique, la vivacit? d'esprit du pamphl?taire; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli?
Fureti?re eut une fin moins tragique, mais non moins douloureuse. Min? pendant quatre ans par la fi?vre et le d?sespoir que lui causoient les tracasseries de ses adversaires, oblig?, il le dit, de se cacher pour d?fendre son repos et sa libert? menac?s, exasp?r? jusqu'au point d'?tre tent? de br?ler son livre, l'occupation et l'espoir de toute sa vie, il s'?teignit ? l'?ge de soixante-huit ans, moins us? sans doute par les ann?es et la maladie que par la fatigue et par l'angoisse.
Ces deux t?moignages, rapproch?s de la derni?re phrase de la lettre de Bussy, et de l'approbation de Bossuet, sont la meilleure caution de Fureti?re et sa v?ritable oraison fun?bre.
Ces consid?rations ?toient n?cessaires pour expliquer comment l'oubli injuste o? Fureti?re est tomb? peut n'?tre pas un argument contre sa valeur comme ?crivain, et m?me comme romancier.
Peindre, telle est l'intention fondamentale du roman de Fureti?re, et peindre en caricature.
Pour bien entrer dans le sens intime de sa satire, il est n?cessaire de consid?rer l'?poque de r?volution sociale o? il ?crivoit.
Parmi toutes les caricatures qui se meuvent dans le roman de Fureti?re, procureurs, p?dants, avocats, plaideurs, joueurs, etc., un seul homme a vraiment le beau r?le, l'homme de cour, le marquis, un Clitandre de Moli?re.
Cette rencontre avec le po?te comique n'est pas fortuite. Il est ais? de voir qu'elle n'est que l'effet d'une communaut? d'id?es facile ? constater. Quels sont les personnages le plus ordinairement drap?s dans le th??tre de Moli?re?--Le faux noble, le bourgeois enrichi , le manant ambitieux , le hobereau de province qui ne va point ? Versailles . Trissotin n'est pas plus ridicule comme cuistre qu'ennemi des courtisans; c'est un bourgeois goguenard; lui et son acolyte Vadius sont des p?dants en us, c'est-?-dire des auteurs ?crivant pour leurs pareils, et point pour la cour. Si Gorgibus et le bonhomme Chrysale se produisent parfois avec avantage comme personnifications du bon sens, on ne peut nier, tant la bourgeoisie est raval?e en leurs personnes, que de pareils mod?les ne soient une ironie de plus.
Jamais la bourgeoisie, ses moeurs et ses habitudes, n'avoient ?t? jusque alors l'objet d'une analyse aussi studieuse, aussi d?taill?e, que celle que leur consacre Fureti?re dans son roman. La maison du procureur, son int?rieur, son mobilier, son jargon, ses plaisirs, le caquet de sa femme, et jusqu'au menu de ses repas et de ses festins, y sont pour la premi?re fois d?crits avec la fid?lit? et la minutie d'un proc?s-verbal; les personnages s'y montrent non pas tels qu'il a plu au romancier de les faire, mais tels qu'ils ont d? ?tre rigoureusement par rapport ? leur ?poque et ? leur fonction, et l'on sent parfaitement, ? la fa?on dont ils se conduisent, que l'auteur se pr?occupe bien moins de leur faire jouer un r?le que d'accuser scrupuleusement jusqu'aux moindres circonstances de leurs habitudes et jusqu'aux moindres d?tails de leur physionomie.
Cette fid?lit? rigoureuse de peinture a accr?dit? le pr?jug? que tout le m?rite du roman de Fureti?re consistoit dans une suite de caricatures et d'allusions personnelles int?ressantes pour les seuls contemporains. Certains critiques l'ont repr?sent? comme une longue all?gorie dont la clef seroit perdue pour nous. Nous pouvons affirmer que ces critiques ne l'avoient pas lu. Non, quand m?me nous ne saurions pas que Vollichon est le procureur Rollet, que Charroselles est Charles Sorel, et la plaideuse Collantine Mme de Cress?, le roman de Fureti?re n'en seroit pas pour cela d?pourvu de charme et d'int?r?t; il y resteroit, ind?pendamment du m?rite al?atoire de sa caricature, l'observation des moeurs intimes d'une ?poque importante et curieuse comme toute ?poque de transition; il resteroit la lutte du vieil esprit frondeur, ?go?ste et sournois des corporations, avec les moeurs d'une soci?t? plus polie et plus cordiale; il resteroit la fusion de l'?l?ment bourgeois et de la noblesse, s'effectuant par l'ambition de l'une et par la corruption de l'autre; il resteroit enfin de pr?cieux enseignements pour l'histoire judiciaire et pour l'histoire litt?raire, au moment o?, en raison de r?volutions inattendues, le m?tier d'hommes de lettres, le m?tier d'avocat, alloient monter au premier rang des fonctions sociales.
Peut-?tre Fureti?re avoit-il l'intention de compl?ter quelque jour son oeuvre, et, apr?s nous avoir montr? la bourgeoisie plaideuse, la bourgeoisie p?dante, la bourgeoisie vivant d'aventures, de nous faire voir la bourgeoisie marchande, usuri?re, etc. Les malheurs qui l'ont assailli dans ses derni?res ann?es ne l'excusent que trop de s'?tre manqu? de parole ? lui-m?me.
L'?dition que nous en donnons, collationn?e avec soin sur celle imprim?e du vivant de l'auteur , n'offrira, nous l'esp?rons, gr?ce aux notes dont elle est accompagn?e, d'obscurit? pour aucune classe de lecteurs.
Nous nous f?liciterons, quel qu'en soit le succ?s, d'avoir remis en lumi?re un des livres les plus curieux, et les plus estimables, comme aussi des plus injustement oubli?s, de la litt?rature fran?oise.
Charles ASSELINEAU.
UN MOT SUR L'ORTHOGRAPHE DE CETTE ?DITION.
P. Jannet.
ADVERTISSEMENT DU LIBRAIRE AU LECTEUR.
LE ROMAN BOURGEOIS
OUVRAGE COMIQUE
LIVRE PREMIER
Je chante les amours et les advantures de plusieurs bourgeois de Paris, de l'un et de l'autre sexe; et ce qui est de plus merveilleux, c'est que je les chante, et si je ne s?ay pas la musique. Mais puisqu'un roman n'est rien qu'une po?sie en prose, je croirois mal d?buter si je ne suivois l'exemple de mes maistres, et si je faisois un autre exorde: car, depuis que feu Virgile a chant? AEn?e et ses armes, et que le Tasse, de po?tique memoire, a distingu? son ouvrage par chants, leurs successeurs, qui n'estoient pas meilleurs musiciens que moy, ont tous repet? la mesme chanson, et ont commenc? d'entonner sur la mesme notte. Cependant je ne pousseray pas bien loin mon imitation; car je ne feray point d'abord une invocation des muses, comme font tous les po?tes au commencement de leurs ouvrages, ce qu'ils tiennent si necessaire, qu'ils n'osent entreprendre le moindre po?me sans leur faire une priere, qui n'est gueres souvent exauc?e. Je ne veux point faire aussi de fictions po?tiques, ny ?corcher l'anguille par la queue, c'est ? dire commencer mon histoire par la fin, comme font tous ces messieurs, qui croyent avoir bien r'affin? pour trouver le merveilleux et le surprenant quand ils font de cette sorte le recit de quelque avanture. C'est ce qui leur fait faire le plus souvent un long galimathias, qui dure jusqu'? ce que quelque charitable escuyer ou confidente viennent ?claircir le lecteur des choses precedentes qu'il faut qu'il s?ache, ou qu'il suppose, pour l'intelligence de l'histoire.
Au lieu de vous tromper par ces vaines subtilitez, je vous raconteray sincerement et avec fidelit? plusieurs historiettes ou galanteries arriv?es entre des personnes qui ne seront ny heros ny hero?nes, qui ne dresseront point d'arm?es, ny ne renverseront point de royaumes, mais qui seront de ces bonnes gens de mediocre condition, qui vont tout doucement leur grand chemin, dont les uns seront beaux et les autres laids, les uns sages et les autres sots; et ceux-cy ont bien la mine de composer le plus grand nombre. Cela n'empeschera pas que quelques gens de la plus haute voll?e ne s'y puissent reconno?tre, et ne profitent de l'exemple de plusieurs ridicules dont ils pensent estre fort ?loignez. Pour ?viter encore davantage le chemin battu des autres, je veux que la sc?ne de mon roman soit mobile, c'est ? dire tantost en un quartier et tantost en un autre de la ville; et je commenceray par celuy qui est le plus bourgeois, qu'on appelle commun?ment la place Maubert.
Un autre autheur moins sinc?re, et qui voudroit paroistre ?loquent, ne manqueroit jamais de faire icy une description magnifique de cette place. Il commenceroit son ?loge par l'origine de son nom; il diroit qu'elle a est? annoblie par ce fameux docteur Albert le Grand, qui y tenoit son ?colle, et qu'elle fut appel?e autrefois la place de Me Albert, et, par succession de temps, la place Maubert. Que si, par occasion, il ?crivoit la vie et les ouvrages de son illustre parrain, il ne seroit pas le premier qui auroit fait une digression aussi peu ? propos. Apr?s cela il la b?tiroit superbement selon la d?pense qu'y voudroit faire son imagination. Le dessein de la place Royalle ne le contenterait pas; il faudroit du moins qu'elle f?t aussi belle que celle o? se faisoient les carrousels, dans la galente et romanesque ville de Grenade. N'ayez pas peur qu'il allast vous dire que c'est une place triangulaire, entour?e de maisons fort communes pour loger de la bourgeoisie; il se pendroit pl?tost qu'il ne la fist quarr?e, qu'il ne changeast toutes les boutiques en porches et galleries, tous les aulvens en balcons, et toutes les chaines de pierre de taille en beaux pilastres. Mais quand il viendroit ? d?crire l'?glise des Carmes, ce seroit lors que l'architecture jo?erait son jeu, et auroit peut-estre beaucoup ? souffrir. Il vous feroit voir un temple aussi beau que celuy de Diane d'Ephese; il le feroit so?tenir par cent colomnes corinthiennes; il rempliroit les niches de statues faites de la main de Phidias ou de Praxitelle; il raconterait les histoires figur?es dans les bas reliefs; il feroit l'autel de jaspe et de porphire; et, s'il luy en prenoit fantaisie, tout l'?difice: car, dans le pays des romans, les pierres precieuses ne co?tent pas plus que la brique et que le moilon. Encore il ne manqueroit pas de barbo?iller cette description de metopes, trigliphes; volutes, stilobates, et autres termes inconnus qu'il auroit trouvez dans les tables de Vitruve ou de Vignoles; pour faire accroire ? beaucoup de gens qu'il seroit fort expert en architecture. C'est aussi ce qui rend les autheurs si friands de telles descriptions, qu'ils ne laissent passer aucune occasion d'en faire; et ils les tirent tellement par les cheveux, que, mesme pour loger un corsaire qui est vagabond et qui porte tout son bien avec soy, ils luy b?tissent un palais plus beau que le Louvre, ny que le Serrail.
Grace ? ma na?vet?, je suis d?charg? de toutes ces peines, et quoy que toutes ces belles choses se fassent pour la decoration du theatre ? fort peu de frais, j'aime mieux faire jouer cette piece sans pompe et sans appareil, comme ces comedies qui se jouent chez le bourgeois avec un simple paravent. De sorte que je ne veux pas mesme vous dire comme est faite cette ?glise, quoy qu'assez celebre: car ceux qui ne l'ont point veue la peuvent aller voir, si bon leur semble, ou la b?tir dans leur imagination comme il leur plaira. Je diray seulement que c'est le centre de toute la galanterie bourgeoise du quartier, et qu'elle est tres-frequent?e, ? cause que la licence de causer y est assez grande. C'est l? que, sur le midy, arrive une caravane de demoiselles ? fleur de corde, dont les meres, il y a dix ans, portoient le chapperon, qui estoit la vraye marque et le caractere de bourgeoisie, mais qu'elles ont tellement rogn? petit ? petit, qu'il s'est evano?y tout ? fait. Il n'est pas besoin de dire qu'il y venoit aussi des muguets et des galans, car la consequence en est assez naturelle: chacune avoit sa suite plus ou moins nombreuse, selon que sa beaut? ou son bonheur les y attiroit.
Cette assembl?e fut bien plus grande que de coustume un jour d'une grande feste qu'on y solemnisoit. Outre qu'on s'y empressoit par devotion, les amoureux de la symphonie y estoient aussi attirez par un concert de vingt-quatre violons de la grande bande; d'autres y couroient pour entendre un predicateur poly. C'estoit un jeune abb? sans abbaye, c'est ? dire un tonsur? de bonne famille, o? l'un des enfans est tousjours abb? de son nom. Il avoit un surpelis ou rochet bord? de dentele, bien plic? et bien empes?; il avoit la barbe bien retrouss?e, ses cheveux estoient fort frisez, afin qu'ils parussent plus courts, et il affectoit de parler un peu gras, pour avoir le langage plus mignard. Il vouloit qu'on jugeast de l'excellence de son sermon par les chaises, qui y estoient lou?es deux sous marqu?s. Aussi avoit-il fait tout son possible pour mandier des auditeurs, et particuli?rement des gens ? carosse. Il avoit envoy? chez tous ses amis les prier d'y assister, ayant fait pour cela des billets semblables ? ceux d'un enterrement, hormis qu'ils n'estoient pas imprimez.
Une belle fille qui devoit y qu?ter ce jour-l? y avoit encore attir? force monde, et tous les polis qui vouloient avoir quelque part en ses bonnes gr?ces y estoient accourus expr?s pour luy donner quelque grosse pi?ce dans sa tasse: car c'estoit une pierre de touche pour connoistre la beaut? d'une fille ou l'amour d'un homme que cette queste. Celuy qui donnoit la plus grosse pi?ce estoit estim? le plus amoureux, et la demoiselle qui avoit fait la plus grosse somme estoit estim?e la plus belle. De sorte que, comme autrefois, pour soutenir la beaut? d'une ma?tresse, la preuve cavalli?re estoit de se pr?senter la lance ? la main en un tournoy contre tous venans, de m?me la preuve bourgeoise estoit en ces derniers temps de faire presenter sa ma?tresse la tasse ? la main en une queste, contre tous les galans.
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