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Read Ebook: Journal de Eugène Delacroix Tome 3 (de 3) 1855-1863 by Delacroix Eug Ne Flat Paul Editor Piot Ren Editor

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Ebook has 889 lines and 105992 words, and 18 pages

--Le jeune Armstrong venu; il m'a parl? de Tuilier, qui a laiss? cent mille livres sterling pour fonder une retraite pour les artistes pauvres ou infirmes; il vivait avaricieusement avec une vieille servante. Je me rappelle l'avoir re?u chez moi une seule fois, quand je demeurais au quai Voltaire; il me fit une m?diocre impression; il avait l'air d'un fermier anglais: habit noir assez grossier, gros souliers et mine dure et froide.

Ces croquis datent de 1849, ?poque ? laquelle Delacroix fut charg? de peindre la partie centrale de la galerie.

C'est en des passages comme celui-ci que se fait le mieux apercevoir l'analogie avec Stendhal, cette parent? spirituelle que nous notions dans notre ?tude et qui avait frapp? plusieurs de ceux qui le connurent.

En sortant de cette peste assoupissante ? onze heures et demie et en respirant l'air de la rue, je me suis cru ? un r?gal; j'ai march? une heure avec moi-m?me, peu satisfait n?anmoins, morose, faisant retour sur mille objets d?sagr?ables et me pla?ant en esprit au milieu de tous ces dilemmes que pose l'existence telle qu'elle est; celui-ci surtout qui est le fond de tous les raisonnements possibles ? cet endroit: solitude, ennui, torpeur, soci?t? avec et sans liens, rage de tous les moments et surtout aspiration ? la solitude. Conclusion: rester dans la solitude, sans traverser d'autre ?preuve, puisque le voeu supr?me est enfin d'?tre tranquille, quand la tranquillit? devrait ?tre une sorte d'an?antissement.

Bonne soir?e; Dauzats en ?tait.

J'ai vu l'exposition d'Ingres. Le ridicule, dans cette exhibition, domine ? un grand degr?; c'est l'expression compl?te d'une incompl?te intelligence; l'effort et la pr?tention sont partout; il ne s'y trouve pas une ?tincelle de naturel.

Dauzats, en revenant, me conte l'histoire des travaux de Chenavard.

Apr?s notre d?ner, nous allons en fiacre chercher une petite qu'il prot?ge, et nous allons voir la trag?die et la com?die italiennes. Il n'est qu'un motif qui puisse engager ? aller ? un pareil spectacle: celui de se fortifier dans la connaissance de l'italien. Rien n'est plus ennuyeux.

Dumas me disait qu'il ?tait en train de proc?s qui devaient assurer son avenir, quelque chose comme 800,000 francs pour commencer, sans compter le reste. Le pauvre gar?on commence ? s'ennuyer d'?crire jour et nuit et de n'avoir jamais le sou. <>, m'a-t-il dit, <> Il est persuad? qu'il va laisser, comme Ulysse, un arc que personne ne pourra bander; en attendant, il ne se trouve pas vieilli et agit, sous plusieurs rapports, comme un jeune homme. Il a des ma?tresses, les fatigue m?me; la petite que nous avons ?t? prendre pour aller au spectacle lui a demand? gr?ce; elle se mourait de la poitrine, au train dont il y allait. Le bon Dumas la voit tons les jours en p?re, a soin de l'essentiel dans le m?nage, et ne s'inqui?te pas des d?lassements de sa prot?g?e! Heureux homme! heureuse insouciance! Il m?rite de mourir comme les h?ros, sur le champ de bataille, sans conna?tre les angoisses de la fin, la pauvret? sans rem?de et l'abandon.

Il me disait qu'avec ses deux enfants, il est comme seul. Ils vont l'un et l'autre ? leurs affaires et le laissent se faire consoler par son Isabelle. D'un autre c?t?, Mme Cav? me disait le lendemain que sa fille se plaignait de la soci?t? d'un p?re qui n'?tait jamais ? la maison... ?trange monde!

Les coll?gues, comme les autres, remarquent mon Salon, et me parlent des compliments qu'ils en entendent faire.

Je reste apr?s la s?ance, par un beau soleil, ? lire les journaux.

Je vais chez Gervais le remercier des couleurs qu'il m'a apport?es hier, et je rentre, mourant de faim. Je voulais, avant d?ner, aller voir la bonne Alberthe: je remets cela.

Le soir, ? neuf heures, Nieuwerkerke me m?ne chez le prince Napol?on, pour le premier jour de ses soir?es... Quelle foule! Quels visages! Le r?publicain Barye, le r?publicain Rousseau, le r?publicain Fran?ais, le royaliste Un Tel, l'orl?aniste Celui-ci; tout cela se pressant et se coudoyant. Il y avait des femmes charmantes, Mme Barbier entre autres, infiniment ? son avantage.

Je suis sorti tard, et ai ?t? prendre une glace au caf? de Foy: celles du prince ?taient d?testables.

Ma nuit a ?t? mauvaise dans la premi?re partie; je me suis relev? qu'il faisait petit jour et me suis promen?; cela m'a remis... J'ai joui de ce moment solennel o? la nature reprend des forces, o? royalistes et r?publicains sont endormis d'un commun sommeil.

? propos de ce Salon de 1855, Baudelaire avait ?crit cette conclusion enthousiaste, qui venait apr?s une ?tude d?taill?e des oeuvres offertes au public: <> ? cet article enthousiaste Delacroix r?pondait ainsi: <>

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