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Read Ebook: Maurin des Maures by Aicard Jean

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Ebook has 3522 lines and 107276 words, and 71 pages

Comment Pastour?, ayant tir? un lapin sans le rouler, rendit Dieu en personne responsable de sa maladresse. 219

CHAPITRE XXX

Comment les f?tes publiques des Plantouriens furent troubl?es, le beau jour de la Saint-Martin, et comment un heureux miracle termina cette lamentable aventure. 226

O? Maurin des Maures, par la fa?on dont il pense ? se faire conna?tre de son b?tard C?sariot, prouve bien qu'il n'est pas un h?ros de roman-feuilleton. 253

D'une conversation qu'eut Antonia avec son p?re et de celle qu'elle eut, deux jours plus tard, avec deux d?votes. 272

Il n'y a pas de bon mariage morganatique auquel ne pr?side au moins un ermite. 283

En quels termes le don Juan des bois refusa mariage ? la belle Corsoise avec une sinc?rit? digne d'estime. 296

Comme quoi, gr?ce ? l'ing?niosit? de Maurin, les Gonfaronnais virent enfin voler un ?ne et comment le roi des Maures connut, ? l'instar de tous les vrais h?ros, son heure d'impopularit?. 300

CHAPITRE XL

De la m?morable conversation qu'eurent ensemble Maurin des Maures et son ami Caboufigue, ex-roi des n?gres, berger de crocodiles, conservateur radical et candidat ? la d?putation. 309

CHAPITRE XLI

Comment un gentilhomme de l'ancien r?gime contracta tr?s naturellement un trait? d'alliance avec le populaire roi des Maures. 326

CHAPITRE XLII

Ou l'on verra l'importance que le gouvernement de la R?publique fran?aise accorde au roi des Maures, lequel n'en devient pas plus fier. 337

O? l'on verra comment, sans l'aide de Maurin lui-m?me, jamais gendarme n'e?t arr?t? Maurin, et comment Parlo-Soulet r?pondit ? cette monstrueuse arrestation par l'incongruit? la plus monstrueuse et la plus sonore qui f?t dans ses moyens. 346

CHAPITRE XLIV

CHAPITRE XLV

--Et de quoi riez-vous ainsi, Rosette, belle fille? 377

CHAPITRE XLVI

Qu'il ne faut pas lire, parce qu'on y relate la profonde et ennuyeuse conversation qu'eurent ensemble,--en pr?sence de Maurin des Maures et de Parlo-Soulet,--M. Rinal et M. Cabissol, lequel se d?cida, pour en finir, ? conter deux gal?geades. 397

Maurin des Maures

CHAPITRE I

L'homme entra et laissa grande ouverte derri?re lui la porte de l'auberge.

Il ?tait v?tu de toile, gu?tr? de toile, chauss? d'espadrilles.

Il ?tait grand, svelte, bien pris. Ce paysan avait dans sa d?marche une profonde distinction naturelle, on ne savait quoi de tr?s digne.

Il avait un visage allong?, les cheveux ras, un peu cr?pus, et sous une barbe sarrasine, courte, l?g?re, frisott?e, on sentait la puissance de la m?choire. Le nez, fort, n'?tait pas droit, sans qu'on p?t dire qu'il f?t recourb?.

De la l?vre inf?rieure au menton, son profil s'achevait en une ligne longue, comme escarp?e, coup?e ? la hache.

Sous sa l?vre, la mouche noire s'isolait au milieu d'une petite place libre de peau roussie, d'un rouge brun de terre cuite.

Un souffle d'air froid, sentant la r?sine des pins et la bonne terre mouill?e, s'engouffra avec Maurin dans la vaste salle haute, fumeuse et noire, de la vieille auberge des Campaux.

Cette auberge est b?tie presque ? mi-chemin entre Hy?res et la Molle, au bord de la route qui suit dans toute sa longueur la sinueuse coup?e du massif montagneux des Maures, en Provence, dans le Var.

--Tu es toi, Maurin? fit l'aubergiste. Ferme la porte vivement. Tu nous g?les du coup, coll?gue! On dirait que tu am?nes avec toi tout l'humide et tout le froid de la montagne.

--Mais en m?me temps, fit Maurin narquois et immobile, toute la bonne odeur du bois, coll?gues! Vous ?tes dans une fum?e ? couper vraiment au couteau! Par l'effet de vos pipes, comme aussi de la chemin?e o? vous br?lez un ch?ne-li?ge entier auquel on aura laiss? son ?corce, vous ?tes dans un nuage qui m'emp?chait de vous voir. ?a n'est pas sain, camarades! Respirez-moi un peu cette <>.

--La porte! ferme la porte! cri?rent tous les buveurs sur des tons divers, mais o? dominait une mani?re de d?f?rence.

--La porte, Maurin, on te dit! Il fait un vrai temps ? b?casses!

Il y avait, parmi les buveurs, paysans et b?cherons, deux gendarmes et aussi un garde-for?ts reconnaissable ? son uniforme vert.

Ce garde forestier se tourna ? demi et d'une voix de commandement:

--La porte! on vous dit! animal! Comment faut-il qu'on vous le dise?

Il avait l'air bourru et l'accent corse.

--Malgr? vous,--fit Maurin tr?s tranquillement,--malgr? vous, vous en aurez, du bon air frais pour votre sant?!

<

Il s'obstinait ? ne pas fermer la porte. Il y eut un silence pendant lequel on <>, un bruissement prolong? ? l'infini, qui se renflait et s'abaissait comme celui de la mer roulant des sables.

--Entends-tu le bruit des pin?des? fit Maurin. Trente lieues de bois de pins qui chantent ? la fois, comp?res! C'est ?a une musique.

Et il se mit ? rire.

Alors, la fille du garde, assise pr?s de son p?re et tournant le dos ? la porte, regarda Maurin en face. Les deux <> de verre, qui, plant?es dans des chandeliers de cuivre, fumaient sur la table, pos?es pr?s de la fille, ?clair?rent pour Maurin son visage ovale, r?gulier, d'une p?leur brune et mate. Les cheveux ?taient coll?s sur les tempes en deux bandeaux plats, mais ?pais, lisses et reluisants comme l'aile bleue de l'agace et du merle; et sous les sourcils qui semblaient peints, Maurin vit luire, en deux yeux d'un noir de charbon, d'une couleur rousse de bois br?l?, deux ?tincelles.

--J'ai froid, l'homme! dit-elle placidement.

Aussit?t, la porte lourde, en se fermant sous la pouss?e de Maurin, fit r?sonner dans toute la vaste auberge comme un ?cho de montagne.

--Excusez, mademoiselle! fit Maurin. Pour vous servir on aurait ferm? plus t?t.

En le voyant si courtois pour la fille du garde, un des deux gendarmes s'agita sur sa chaise. Ce gendarme, jeune, bien fait, ?tait fort soign? de sa personne; joli, la figure ronde, les traits r?guliers, la peau tendue, bien lisse, la moustache d'un noir excessif. Ras? de frais, il avait les joues et le menton bleus comme le ciel. On e?t dit une poup?e en porcelaine, toute neuve. Un d?tail de cette physionomie ?tait caract?ristique, et semblait plaisant sous un chapeau de gendarme: ses deux pommettes se sur?levaient, tr?s roses, comme deux gonflements, deux demi-sph?res, deux enflures de sant?, signes ?vidents d'une conscience tranquille et d'une indolence ? toute ?preuve.

Cela rassurait et donnait envie de rire. Ce beau gendarme, gentil comme un t?nor, ?tait amoureux de la <>; il s'?tait fait agr?er, mais par le p?re seulement, en qualit? de fianc?. Persuad? qu'il plairait, un jour ? Antonia, il n'avait pas voulu cependant <>, reconnaissant de bonne gr?ce qu'il ne suffisait pas de s'?tre montr? trois fois ? une jeune fille, et chaque fois durant quelques minutes ? peine, pour ?tre certain de n'avoir pas quelque rival secr?tement pr?f?r?.

Depuis un mois tout au plus, le garde nouveau ?tait install? dans la maison foresti?re du Don, et le gendarme, appartenant ? la brigade d'Hy?res, ne pouvait venir au Don, dans la commune de Bormes, qu'en voisin...

Maurin avait surpris le mouvement d'impatience du gendarme et il en avait ais?ment devin? la cause.

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