Read Ebook: La guerre by Mauclair Camille Steinlen Th Ophile Alexandre Illustrator
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Ebook has 147 lines and 15622 words, and 3 pages
Illustrator: Th?ophile Steinlein
Au lecteur
Cette version num?ris?e reproduit dans son int?gralit? la version originale ? l'exception des publicit?s du d?but et de la fin du livre.
La ponctuation n'a pas ?t? modifi?e hormis quelques corrections mineures.
L'orthographe a ?t? conserv?e. Seules les erreurs ?videntes de typographie ont ?t? corrig?es.
LA GUERRE
PAR STEINLEN
Num?ro Sp?cial
L'ART ET LES ARTISTES
L'ART ET LES ARTISTES
Quatri?me S?rie de Guerre: N? 1
SOMMAIRE DU NUM?RO SP?CIAL DE MARS 1918
L'OEUVRE DE GUERRE DE STEINLEN CAMILLE MAUCLAIR. LA CATH?DRALE DE REIMS.--UNE LETTRE DU FRONT A. D.
?PREUVES D'ART
COUVERTURE d'apr?s un lavis original: LA FUITE, de STEINLEN.
LA VIEILLE DES RUINES, hors texte d'apr?s une lithographie de STEINLEN.
INT?RIEUR DE LA CATH?DRALE DE REIMS, EN JANVIER 1918, hors-texte d'apr?s une eau-forte de LOUIS ORR.
LA MOBILISATION
"LA VICTOIRE EN CHANTANT"
L'OEUVRE DE GUERRE DE STEINLEN
LE d?sir d'exprimer graphiquement cette guerre a troubl? et d?voy? beaucoup d'artistes. Pour faire de tr?s belles choses, il aura suffi ? Steinlen de regarder profond?ment en lui-m?me, de rester profond?ment logique avec lui-m?me.
Non seulement son oeuvre est belle en soi, mais, comme toute oeuvre vraiment belle, elle contraint l'esprit ? la d?passer et ? remonter, ? son propos, ? des donn?es plus g?n?rales sur l'art: elle prend la signification d'un exemple th?orique et technique, elle engendre des pens?es au del? du spectacle qu'elle offre, elle convie ? ?tudier les lois d'un genre.
L'histoire de ce qu'on appelle <
Rien n'a rachet? ces tares constitutionnelles du genre, ni le luxe de r?alisme documentaire, ni l'?tude des chevaux d'apr?s la photographie instantan?e, ni les collections d'uniformes , ni le cabotinage outrancier des gestes h?ro?ques, ni les trompe-l'oeil des panoramas. Nos d?faites de 1870 nous ont valu d'innombrables tableaux r?clamant l'?motion du spectateur chauvin, et o?, h?las! l'ennemi ?tait toujours figur? battu, par une convenance na?ve. Ce ne furent que vignettes et imageries, nous prouvant que si la lutte ? mort d'un groupe d'hommes peut se repr?senter avec g?nie, la bataille d'arm?es, et surtout d'arm?es modernes, ne se repr?sente pas, que c'est l? une irr?ductible antinomie de la r?alit? et de l'art.
Mais que dire de la guerre qui se d?roule depuis 1914? Elle enl?ve syst?matiquement ? l'artiste toutes les raisons d'intervenir qui d?j? ?taient contestables, et que le plus grand--j'allais dire, le seul--critique d'art que la France ait eu, Baudelaire, avait d?j? sagacement contest?es ? propos des dessins militaires de Guys, sous le second Empire. Cette guerre est la guerre de l'invisibilit?! Nous voyons quelques fous, en ce moment o? la pauvre peinture est disloqu?e par d'incoh?rents soviets de maximalistes de la palette, ?mettre gravement devant un public ahuri la pr?tention de peindre <
Cet embarras n'a pas laiss? de s'imposer ? tous les artistes depuis trois ans et plus. Ils ont bien compris que tout ?l?ment de composition d?corative, d'?motion synth?tique, leur ?tait enlev?. Cependant, quand on est imbu du d?sir d'exprimer et du don plastique et graphique, comment se r?signer ? se croiser les bras et ? ne rien traduire des immenses ?motions qui nous angoissent tous? Et, d'autre part, il fallait travailler, et le public demandait des images, et l'Etat lui-m?me, dans une intention louable, organisait des voyages collectifs de peintres aux arm?es afin de r?unir pour l'avenir, une documentation consid?rable sur le plus grandiose ?v?nement de l'Histoire.
Du r?sultat de ces missions, je ne veux dire aucun mal, mais seulement retenir des consid?rations qui s'imposent. Qu'avons-nous vu? Nous avons vu deux sortes d'oeuvres, les unes, ont ?t? peintes par des artistes que n'avait point piqu?s la tarentule de l'originalit? ? tout prix: ils se sont install?s devant le spectacle navrant des villes martyres, des humbles villages ruin?s, ils ont ?t? ?mus, ils ont consult? leur coeur, et ils ont jug? que le mieux ?tait de copier avec une humble fid?lit? ce qu'ils voyaient, d'en conserver l'image exacte et respectueuse. Cela a produit de bons documents d'o?, parfois, l'?me douloureuse des choses semble ?maner. Mais d'autres artistes n'ont pas voulu oublier qu'ils ?taient en possession d'une mani?re, qu'ils faisaient figure de novateurs: et ils se sont camp?s devant la mis?re et la mort comme jadis devant une nature-morte ou une femme nue, avec le d?sir de bien montrer l? comme partout, l'opini?tret? et l'excellence de leur syst?me, le sujet important peu et leur g?nie comptant seul. En sorte que nous avons vu des aspects fauves ou cubistes du paysage de guerre, ajoutant ? l'insulte des Barbares, sur des cadavres de villes, la caricature. Et il faut un courage sp?cial pour, devant de tels lambeaux de patrie assassin?e, ne penser qu'en froid th?oricien de la tache ou du cube, pr?parant son envoi sensationnel au Salon des In?duqu?s. Les oeuvres de cette cat?gorie ont ?t? irritantes, blessantes, car on ne fait pas sans impudeur ce que Baudelaire appelait une rapinade devant les ruines fumantes d'une Ypres ou d'une Gerb?viller: les autres oeuvres ont ?t? des transcriptions honn?tes mais assez quelconques. Et j'aurai le philistinisme de d?clarer que toutes ces peintures ne m'ont jamais donn? l'?motion que j'ai ?prouv?e en examinant les merveilleuses s?ries de photographies recueillies au front par le Service de l'Arm?e. En leur blanc et noir d'eau-forte ou de vernis mou, quelle ?tonnante vari?t?, quel puissant attrait de r?alit? poignante, quelle trag?die pressentie, quel path?tique, quelle force de composition fournie par la nature, et en un mot, dans cette photographie si maudite, quelles ressources d'art!
Mais les autres, ceux que le souci de l'exact et du pittoresque imm?diat a emp?ch?s de s'?lever ? un essai de symbolisme, ont ?t? tous manifestement paralys?s par le manque de pr?textes ? gestes th??traux, de cavalcades, de charges tumultueuses, de sabres brandis, de tout ce que les enfants petits et grands ont toujours cherch? dans la belle imagerie de batailles. Ils ont err?, d??us, dans cette foule d'ouvriers boueux, masqu?s, mornes, dans ces pl?tras, ces fanges, parmi des outils trapus et brutaux, dans ce d?cor de guerre qui ressemble surtout ? un d?cor de fond de mine, ? un chantier de d?molitions, ? une usine d'asphyxie et de mort. Leurs vieux pr?jug?s d'?cole et de race sur la beaut?, le style, l'effet, l'harmonie ne se sont plus soutenus. Partout la photographie convenait plus que leur palette, ils se sont trouv?s d?pays?s et fort ? plaindre, dans l'effondrement d?finitif, ?vident, de cette erreur esth?tique qu'est la peinture militaire, morte, d'usure dans cette guerre d'usure, p?rim?e avec tant d'id?aux falots d?sormais impossibles...
Mais, Steinlen? me direz-vous, Steinlen, o? est-il dans tout ceci? J'y viens. Il n'?tait pas inutile de parler de tout ce qui n'est pas lui, pour faire mieux comprendre par ?limination et contraste ce qu'il a apport?. Steinlen? C'est bien simple. Il a vu ce que les autres ont vu. Seulement, avant de dessiner, c'est dans son coeur qu'il a regard?.
Et au fond, il n'avait jamais fait autre chose avant de travailler, et c'est pourquoi je disais en commen?ant qu'il lui avait suffi de rester lui-m?me. La grande, l'unique directive de la m?ditation et de l'art de Steinlen, a ?t? la piti?: une piti? infinie, une commis?ration infinie, restant toujours grave et virile, ne s'entachant pas de sentimentalisme b?lant, mais se nuan?ant de tendresse et de pudeur. Cette piti? native, si bien traduite par le talent de Steinlen durant trente ann?es, a ?t? la marque de son art et notre raison ? tous de l'admirer et de l'aimer. Il existe des dessinateurs--pas beaucoup--qui sont aussi forts techniciens que lui: mais il n'en est aucun chez qui le coeur parle plus haut et se r?v?le plus profond?ment. C'est pourquoi Steinlen n'a pas ?t? d?sorient? par la crise terrible que nous vivons, si cela s'appelle vivre. Il n'a pas eu ? se demander s'il saurait l'exprimer, y adapter son art, y choisir un domaine original. Son choix ?tait fait: il n'avait qu'? ouvrir plus largement son coeur humain au torrent d'?motions et de douleurs qui se pr?cipitait ? travers la vie sociale. Il ne s'est pas m?me pos? la question de savoir s'il ferait de la peinture militaire ou m?me de la peinture de guerre. Il ferait <
Pour un esprit comme celui de Steinlen, intelligence que le coeur dirige, il n'y avait en effet aucun effort pour passer de la vie sociale ? la vie guerri?re. La guerre se pr?sentait ? lui telle qu'elle est, comme un fait social, et le plus ?norme de tous. Il ne s'agissait aucunement--et on l'a vu assez tard mais il l'avait senti de suite--d'une guerre comme les autres, d'un drame jou? par les militaires de caste au milieu des corps sociaux. Il s'agissait de la guerre des civils dress?s contre le militarisme et r?solus ? en finir avec lui--c'est-?-dire d'une lev?e r?volutionnaire de toutes les d?mocraties contre le sabre. Le poilu fran?ais, le premier debout, puis les tommies, et les Canadiens, et les gens venus sous la banni?re ?toil?e, que sont-ils? Des civils quittant le champ et l'usine et le comptoir et prenant les moyens du soudard pour mater le soudard: des pacifiques r?volt?s, courant sus au meurtrier et ? l'incendiaire. Ce caract?re de r?volution sociale contre une nation inique et atroce, Steinlen l'a de suite saisi, en homme initi? aux vastes m?andres de l'instinct des foules. Et apr?s tout il s'est dit que son champ d'?tude restait toujours le m?me, avec le m?me personnage central: le pl?b?ien opprim?, en qu?te de justice et de meilleur destin.
Cette id?e fondamentale explique tout le caract?re et tout le style de cette consid?rable s?rie de lithographies, d'eaux-fortes et de peintures que Steinlen a r?alis?e depuis trois ans et demi et dont un certain nombre s'offrent ici. Cette id?e, si on l'oubliait, on fausserait le sens de l'oeuvre.
Steinlen est all? droit ? l'essentiel, ? la synth?se: la trag?die de la douleur humaine, accept?e et sublim?e par l'imp?rieux instinct du devoir, la trag?die de la foule souffrante des femmes et des enfants pourchass?s par une atroce et inique fatalit?. Pour Steinlen, avant tout c'est cela la guerre, et son oeuvre est tr?s sombre. Mais il importe de bien pr?ciser. Nous avons vu depuis un an un roman de guerre obtenir un succ?s prodigieux. Il le m?ritait par la puissance souvent admirable de ses tableaux. Cependant d'autres romans ou journaux de guerre, d?s ? des combattants, ont atteint ? cette puissance et ont dit aussi ?prement la v?rit? sur la vie infernale des tranch?es--et ils n'ont pas connu le succ?s de vente du roman dont je parle. Pourquoi? Parce que ce roman ?tait fait pour donner au lecteur de l'arri?re une ?crasante impression, un d?couragement torpide, la haine de la guerre en soi, sans distinction entre les sc?l?rats qui l'ont voulue et nous qui d?fendons notre honneur, notre sol et notre vie. Ce roman d?peignait la r?alit?: il ?tait pourtant faux parce qu'il n'en d?peignait que la moiti?, fort habilement. Pas un officier, pas un ?tre capable de pens?e, d'id?es g?n?rales, en ce groupe farouche de soldats incultes dont l'auteur retra?ait la vie, et d'une telle fa?on qu'on croyait lire la vie de for?ats et non de soldats. On s'est battu souvent aussi sous le ciel bleu, au soleil: dans ce roman il n'y avait que pluie, boue et t?n?bres. Personne n'y pronon?ait une seule parole de devoir conscient, de sacrifice noble, d'amour de la France, telles que, loin des irritantes productions d'acad?miciens chauvins et de l'odieuse conception du poilu d'op?rette qui a toujours le sourire, chacun de nous en a entendu dire au plus humble paysan casqu?, au plus cruellement estropi? des pauvres r?form?s et grands bless?s. Ce livre, litt?rairement remarquable, troublait la conscience par ce silence calcul? sur les hautes n?cessit?s dominant l'horreur pr?sente. Il se terminait par des d?clamations anarchistes qu'un L?nine e?t pu signer, et qui faisaient de la guerre le crime collectif, ? responsabilit?s ?gales, de tous les gouvernements, du patriotisme le troisi?me terme d'une trilogie criminelle dont les deux autres termes ?taient l'id?e de famille et l'id?e de propri?t?. L'homme qui avait ?crit et pens? ce livre s'?tait bravement couvert en s'engageant hors d'?ge, en obtenant par une blessure et une citation le droit de d?clarer hautement son pacifisme anarchiste. Mais aussit?t les gens suspects dont nous avons eu tant ? souffrir, et dont aucun ch?timent tardif ne r?parera l'oeuvre ex?crable, s'empar?rent de ce livre comme d'un parfait instrument de propagande, de suggestion d?faitiste, et, que l'auteur s'y pr?t?t ou non, sous couleur d'une admiration litt?raire ? laquelle on ne les avait jamais vus s'attacher, ils <
L'anarchisme de Steinlen se l?ve, au nom de la peine humaine, non contre nos fr?res, mais contre la race horrible qui a multipli? cette peine dans l'univers. L'anarchisme de Steinlen n'a rien de commun avec le d?faitisme ou la trahison bolchevikiste. L'anarchisme de Steinlen glorifie dans la foule arm?e de la France l'arm?e de la paix future, pi?tinant le militarisme dans sa marche vers l'aurore d'un temps plus serein et plus ?quitable. L'anarchisme de Steinlen est l'inspiration m?me de la R?volution des civils faisant la guerre finale ? la guerre elle-m?me. Et si, toute sa vie, Steinlen a ?t? hant? par la question sociale, c'est bien au Germain ivre d'oppression universelle qu'il jette sa haine, c'est bien ? tous les enfants de France qu'il garde son amour.
De ces ouvriers, Steinlen nous montre ? peine les outils. Il a vraiment rompu avec toutes les traditions de cette <
Steinlen a fait beaucoup de ses dessins dans les gares. Il y a l? une grande po?sie. Quand on veut affronter la douleur, et mesurer ce qu'en peut contenir sans se briser la pauvre enveloppe humaine, si p?rissable et si solide tout ensemble, il faut aller dans ces gares tumultueuses et mal ?clair?es o? les permissionnaires disent adieu ? leurs femmes et ? leurs mioches. L'artiste m?ditatif peut saisir l? les plus violentes expressions du path?tique: le po?te peut s'y pencher sur les ?mes, un regard les r?v?le jusqu'au tr?fonds. Les g?nies de Baudelaire, de Carri?re et de Rodin sont errants en ces lieux d?solants et grandioses. On voit d'inou?es torsions de corps de femmes se donnant toutes, fi?res, sans fausse honte, dans un dernier baiser ? celui qui repart vers la mort. On voit de ces cr?atures qui rient jusqu'? la seconde du d?part et qui, brusquement, l'homme disparu dans le remous, s'affaissent en sanglotant sans l?cher la main de leur enfant h?b?t?. On voit, sous un falot ?clairant de vieilles affiches baln?aires d?chir?es, les faces bl?mes des ouvri?res qui se tendent vers le couloir d'o? surgiront les poilus boueux, revenus du front; et chacune attend le sien, et l'affreux doute les tenaille toutes, et sous la pouss?e de leurs corps confondus la barri?re craque. On entend des phrases qui arrachent les larmes, tout le monde se parle, il n'y a ni distances sociales ni scrupules, parce que tous et toutes viennent pour la m?me joie ou la m?me douleur devant ce grand trou noir du fond d'o?, parmi la fum?e, les feux rouges et verts, la pluie, la nuit, les grands trains impassibles d?versent ou emportent des formes aim?es. Cette triste beaut?, Steinlen l'a p?n?tr?e, et non pas en dilettante, en observateur sagace, froidement curieux, mais avant tout en homme au coeur fraternel; rien du d?cor et des gestes n'a ?chapp? ? son regard de peintre, mais surtout il a communi? avec ces foules. Dans le simple dessin d'un <
> ?treignant sa pauvre compagne en un coin de corridor, il a mis toute la compassion et toute la tendresse, et il a dit autant par quelques traits de son crayon cursif qu'un romancier en bien des pages. Mais, m?me sans faire intervenir l'image du soldat, il a su ?voquer tout le tragique quotidien de cette guerre; il lui a suffi de dessiner deux braves bourgeois verdunois, vieux, faibles et calmes, exil?s assis sur un chariot ? bagages pr?s de leur petite valise, attendant d'aller o?? avec une r?signation infinie...
Il parvient ici, comme il advient ? tous les ma?tres caract?ristes, ? une synth?se, ? ce qu'on appelait aux temps romantiques un <
Rest? en marge de toute ?cole, de toute th?orie, de toutes les tourmentes artistiques qui ont d?voy? r?cemment tant de talents et donn? de l'importance ? trop de maximalistes de la peinture, Steinlen est un grand observateur humain dont le coeur a parl?, dont le coeur a aim? ce que voyaient ses yeux, et qui, dans la vaste convulsion, est rest? lui-m?me, plein de piti? clairvoyante. Il se sert magistralement des ?l?ments naturels et ?ternels de son art, il sugg?re le sentiment par l'?tude serr?e puis largement synth?tis?e du visible, comme un Dickens du crayon: mais aussi avec une ?pret? qui n'est point dans Dickens, une ?pret? qui d?c?le la facult? d'indignation, sans laquelle la piti? n'est qu'une vell?it? inop?rante. Toutes les haines sont rest?es en dehors de la conscience de cet homme ? la voix douce, sauf la haine du Mal, et elle parle sourdement ? travers ces dessins o? il ?voque les victimes, o? les bourreaux sont invisibles et pourtant toujours pr?sents. Et c'est pourquoi, dans cette guerre que nous faisons, et qui est la guerre faite au principe du Mal, une v?ritable croisade contre l'Ant?christ, l'artiste mis?ricordieux qu'est Steinlen est aussi un combattant.
CAMILLE MAUCLAIR.
AUX ABORDS DES GARES
CHANSON DE ROUTE
FAMILLE EN FUITE
UN VIEUX DE LA VIEILLE
LA GLORIEUSE
SANS FAMILLE
AUX ABORDS DES GARES
PERMISSIONNAIRES
PERMISSIONNAIRES
SORTIE DES GE?LES ALLEMANDES
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